L’histoire se déroule au sein du manoir du domaine de Tearsham. Si le manoir a connu des heures somptueuses durant lesquelles la famille Ormes y avait une « armée » de serviteurs, on le découvre dans des temps sombres.
Son passé nous est pas raconté d’emblée, on va découvrir son évolution au fur et à mesure, comment il en est venu à une telle transformation, mais aussi pourquoi on le nomme l’observatoire. De la même façon, on ne va pas connaître l’existence de son étendue dès le départ ; on va également découvrir l’ensemble de ses recoins au fur et à mesure … .
Mais puisqu’il s’agit avant tout d’un roman à personnages, on va faire connaissance au fil des pages des personnes qui y résident mais aussi découvrir l’histoire de ceux qui y ont résidé.
Mais avant de vous parler de ces personnages, sachez que ce qui fait le brio de cette œuvre est son originalité, sa folie … . En cherchant quelques avis sur ce livre, j’en ai lu plusieurs le comparant à l’univers de Tim Burton et effectivement, je confirme complètement : le personnage principal m’a énormément fait penser au personnage d’Edward aux mains d’argent pour son rapport aux mains mais aussi sa maladresse envers les autres ainsi que pour son monde clos autour de son domaine qui lui semble être le centre du monde.
Si les personnages nous semblent vraiment bizarres au départ, on finit par s’y attacher ainsi qu’à cette demeure remplie de souvenirs dont – l’auteur nous faisant confident – on va finir un peu par les partager aussi.
Il y a Francis qui cache ses mains sous des gants et qui excelle à l’exercice de l’immobilité ; Claire Higg qui passe son temps rivée devant son écran au point qu’elle prend les personnages de fiction pour des personnes réelles ; la femme-chien ; Peter Bugg, l’homme aux cent odeurs … .
Tous ces personnages qui vont cohabiter dans un même lieu ; tantôt se détester tantôt éprouver une grande affection les uns pour les autres.
Si c’est drôle par moments, le ton est souvent mélancolique.
C’est également très bien écrit ! Puis on sent parfois que pour l’auteur la matière de son livre a été autant les mots que l’intrigue.
L’auteur s’est aussi amusé à inclure de nombreuses énumérations ; ce qui ne fait pas tache cependant dans cet univers où le personnage principal (Francis Ormes) collectionne les objets ayant déjà appartenu – une autre de ses manies -. Les objets vont alors à leur tour avoir une histoire et être rattachés à des souvenirs.
La façon dont on suit l’histoire est également étonnante : on a tantôt l’impression de la voir sous nos yeux, tantôt de l’observer du dessus ou encore qu’elle nous est contée.
Il y a notamment un chapitre dédié à la description du passé du manoir qui nous est présenté par différents personnages presque de façon théâtrale. Non pas comme si l’on revenait dans le passé mais en mêlant présent et passé : une visite du lieu actuel en nous amenant à imaginer comment l’endroit a pu être, en nous invitant à faire abstraction de son état actuel. Magistral !
En plus d’écrire ses histoires, Edward Carey les illustre lui-même ! Il est donc l’auteur du dessin figurant sur la couverture mais on en retrouve également d’autres à l’intérieur du livre.
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