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Critiques de Edward Carey (244)
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Alva & Irva

Alva et Irva Dapps sont jumelles, la première extravertie, la deuxième introvertie. Elles ont en commun la passion de la pâte à modeler et décident de réaliser une maquette de leur ville natale : Entralla. Pendant son adolescence, Alva a des envies d’évasion et se fait tatouer une planisphère sur tout le corps. L’univers de Edward Carey est toujours aussi déjanté (voir « L’observatoire »). Mais on retrouve les mêmes thématiques : les relations d’abus de pouvoir, voire de terrorisme entre les personnages, et l’importance de la ville.
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L'observatoire

Attention les amis, pénétrer dans L’observatoire n’est pas une mince affaire. Vous ne serez pas bien accueilli parce que ses habitants ne sont pas des gens sociables. Ils ont d’autres préoccupations. Dévoués corps et âmes à leurs souffrances ils n’ont pas de place pour une vraie vie alors pour un nouvel habitant encore moins.

Chez Edward CAREY on ne fait pas dans les relations sociales cordiales et polies. On fait dans la vérité crue jusqu’à l’os. Celle qui dérange et qui démange. Une vérité urticante !

Ses personnages sont pétris de souffrances, en dehors du monde, en dehors du temps et pourtant ils ont quelque chose de tellement représentatifs des dérives de notre monde.



L’observatoire c’est un huis clos. Le personnage central est Francis ORME. Un drôle de bonhomme égocentrique qui porte tout le temps des gants blancs qui a la lèvre inférieure enflée et qui collectionne. Quoi ? L’amour. Des objets aimés. Il entasse dans uns quête effrénée d’amour tout en repoussant continuellement les autres au nom de la sacro sainte solitude. Il l’aime cette solitude. Du moins il en est persuadé. Elle a quelque chose de rassurant. Tout comme il aime son travail qui consiste à se transformer en statut inanimée.

Francis vit avec ses parents eux aussi sont des objets vivants. Ils respirent, c’est comme ça qu’on sait que ce ne sont pas des objet. Mais pour le reste, le doute est permis.



Mais Francis n’est pas le seul pensionnaire de L’observatoire il y a Peter BUGG qui n’est que tristesse, amertume, remords et regrets ; Le Portier qui chuinte à longueur de journées, La femme chien alias numéro 20, qui n’est plus vraiment elle même et Claire HIGG qui vit sa vie par procuration devant son poste de télévision (merci JJG je n’aurai pas pu trouver plus parlant). Tout ce petit monde habite L’observatoire et attend que le temps passe en évitant soigneusement de vivre jusqu’à ce qu’une petite nouvelle fasse son apparition : Anna TAP. De la nouveauté ! Quelle horreur et en plus elle essaie de communiquer et de sociabiliser ! Le diable en personne.



Francis aura beau essayer par tous les moyens de la faire fuir, c’est trop tard le ver est dans le fruit et Anna a ouvert la boîte de Pandore ou plutôt devrais-je dire la malle aux souvenirs. Le lecteur découvre alors le passé des personnages et leur présent prend une autre dimension. Tout le monde s’y met mais les souvenirs sont dangereux ils vous rappellent que vous avez une vie et que la vivre est possible. L’immobilisme est tellement plus confortable. Faire comme la tortue : rentrer dans sa carapace et attendre patiemment que la vie passe. Attendre en dehors du monde. En dehors du temps. Peu à peu les secrets se dévoilent et les vies se croisent. De lourds secrets, des actes manqués, des doutes, des vies suspendues, et beaucoup de souffrances.



Mais L’observatoire ce n’est pas que des personnages c’est surtout une ambiance. On la sent, elle vibre sous les mots. C’est une ambiance gothique, comme un vieux conte trouvé dans un grimoire. Il y a quelque chose de mélancolique. C’est une tristesse douce amère qui se répand au fil des pages. Un univers à la Tim BURTON, à la Lewis CAROLL. Il y a une cruauté enfantine dans ces lignes mais aussi un désenchantement que seul l’age adulte apporte. C’est farfelu, décalé sans être absurde. Edward CAREY en parfait funambule des mots propose un dosage parfait qui rend ses livres si uniques.



En lisant L’observatoire je me suis rendu compte que tout était déjà là : le rapport particulier aux objets que l’on retrouve dans la trilogie des Ferrailleurs, l’immobilité, la cire, et la connaissance du corps humain que l’on retrouve dans Petite… Il y a une cohérence et un univers que l’on retrouve dans chacun de ses livres. Sans oublier l’écriture émouvante et sobre qui là encore a gardé quelque chose de l’enfance. Une trace d’innocence et de vérité.



Une lecture suspendue, hors du temps, qui fait du bien.
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L'observatoire

L’histoire des locataires de l’Observatoire, ancienne « propriété de maître », nous est racontée par Francis Orme, le fils des propriétaires. Francis Orme a la particularité d’être obsédé par la saleté et la poussière : il porte jour et nuit des gants de coton blanc. Il travaille comme mannequin dans un musée (célébrités en cire) puis dans un parc, « à son compte ». Les jours s’écoulent invariablement jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle locataire, Anna Tap. Le quotidien de chacun est bouleversé : Claire qui ne vit que par et pour sa télé, la femme chien, le portier, Peter Bugg l’ancien précepteur de Francis … Un livre étrange où tous les personnages souffrent de « psychose », sur l’enfermement et l’incommunicabilité.
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L'observatoire

Ce roman fait sans aucun doute partie de ceux que je n'aurais jamais découvert sans les lecteurs de Babelio, un roman étrange et déroutant.

« L'observatoire » est une histoire de rencontres, d'amitiés, d'amour et de perte.



*

Le monde de Tearsham semble figé dans le passé, tel un îlot cubique perdu au milieu d'un parc arboré autrefois vaste, mais qui s'est réduit au fil du temps, comme peau de chagrin.

Ce domaine était la propriété ancestrale de la famille Orme, mais l'accumulation de nombreuses dettes a contraint le père à transformer la demeure naguère magnifique, en petits appartements devenus vétustes avec le temps, où vivent quelques pensionnaires marginaux et bizarres.



L'un d'entre eux, Francis Orme, le narrateur, est un artiste performeur dans un musée de cire. Il se plaît à se transformer en statue vivante au milieu des statues de cire. Il vit avec ses parents et s'occupe d'eux.



Les autres locataires sont tout aussi étranges et excentriques : apathiques, les deux parents semblent vivre dans deux mondes parallèles qui se frôlent sans jamais se rencontrer ; Peter Bugg, un précepteur à la retraite, se plaint continuellement ; Claire Higg vit par procuration devant son poste de télévision ; le portier est un homme amoureux plutôt revêche et peu loquace. Mais le personnage le plus marquant et le plus insolite est sans contexte « numéro 20 », une femme qui pense être un chien suite à un traumatisme crânien.

Leur quotidien est prévisible, monotone, routinier, ennuyeux sans qu'ils s'en rendent compte.



« Nous nourrissions l'espoir que le nouveau résident serait vieux ou moribond, ou qu'il mourrait dès la première nuit. Nous nourrissions l'espoir que le nouveau résident jetterait un coup d'oeil à l'immeuble et s'enfuirait à toutes jambes. Si cela venait à se produire, nous aurions certes été vexés quelques instants, mais soulagés pour le restant de nos jours. »



Alors, lorsque Anna Tap, une nouvelle locataire, emménage dans la résidence, son arrivée est perçue d'emblée comme une menace et Francis sollicite ses voisins pour chasser l'intruse.

Et ils ont raison, cette étrangère va secouer leur petit monde si ancré dans la routine, perturbant leur quotidien, bousculant leur vie si calme, faisant remonter également à la surface des souvenirs enfouis depuis longtemps au fond d'eux, des vérités oubliées qui se font à nouveau entendre.



*

Edward Carey n'a pas son pareil pour nous introduire avec tendresse et bienveillance dans les histoires de chacun.



« Ils forment un groupe singulier de personnages étranges qui semblent droit sortis d'un conte de fées bizarre et macabre… »



Ils paraissent tous enfermés dans leur propre monde de solitude, de silence, de tristesse, de regrets, d'obsessions, de phobies, de tocs qui les singularise.

En entrant dans leur intimité, on ressent de l'empathie pour eux, malgré leur attitude repliée et peu communicante.



Le personnage principal, Francis Orme, apparaît comme un homme obsessionnel aux manies vraiment bizarres : il ne supporte pas la vue de ses propres mains et les cache par des gants d'une blancheur immaculée. Il est également incapable de refreiner son besoin de voler les biens précieux des autres pour les ajouter à son musée privé.



« N'allez pas croire que je passais mon temps à ramasser tous les objets abandonnés. Ils devaient répondre à certaines exigences. Les morsures sur le cockpit, la roue manquante avaient donné à l'objet une histoire bien à lui. Il avait été aimé. Il devenait signifiant. »



Au fur et à mesure qu'on le découvre, les émotions du lecteur change, alternant tristesse, sympathie, indulgence, et irritation face à son attitude.

Les autres pensionnaires ont également d'autres manies que vous découvrirez en lisant le roman.



*

L'écriture d'Edward Carey se met au diapason de l'état psychologique de Francis. C'est donc un récit assez froid, dénué d'émotions, morose mais sincère, convenant parfaitement à cette atmosphère sombre et triste.

« L'observatoire » est un roman d'ambiance, l'intrigue est très simple, il n'y a que peu d'actions. Son intérêt est ailleurs, dans un mélange subtil et délicat de plusieurs ingrédients : un cadre qui oscille entre le gothique et le baroque, une atmosphère sombre mais fascinante, des personnages minutieusement décrits.



Je suis entrée dans cet univers un peu comme Alice au pays des merveilles qui, en décidant de suivre le lapin blanc, découvre un monde fantastique incroyable. Mais contrairement à Lewis Carroll, le monde vu par Edward Carey est teinté de gris, à la Tim Burton.



J'ai aimé cette atmosphère terne et déroutante, cet univers gothique qui m'a rappelé celui de "Gormenghast" de Mervyn Peake.

J'ai aimé le décor fait de ruine, à la fois obscur, crasseux, laid, intrigant, mais étrangement séduisant.

J'ai aimé ces personnages si singuliers, si mornes, si maussades, et au final si touchants.

J'ai aimé l'écriture où transparaissent la nostalgie et la mélancolie.



*

Pour conclure, « L'observatoire » ne ressemble à aucune autre histoire. Je suis tombée sous le charme de ce roman incroyable, animé par une étrange folie.

Une lecture dépaysante.



Un grand merci à Onee et Paul. Cette lecture m'a beaucoup plu et je ne l'aurais jamais lu sans vous.
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L'observatoire

Vous aimez les romans inclassables ?

Vous voulez du bizarre, de l’étrange, de l’absurde avec une belle pointe de mystère et de poésie ?

L’Observatoire est fait pour vous !

C’est un roman au style original avec une intrigue prenante, qui oscille sans cesse entre l’univers de Tim Burton et celui de Wes Anderson.

Nous découvrons le quotidien des habitants d’un étrange manoir à l’abandon, quelque part en Angleterre.

Chaque habitant y a ses particularités, ses failles, sa douleur ou sa faute, et l’histoire est un mélange de mélancolie, d’espoir, de tristesse et de joie mélangées, de surprises, de découvertes aussi incroyables que poétiques, on passe par le désespoir le plus profond, le plus lourd, le plus sombre à la joie la plus pure, la plus lumineuse, on croit lire un roman léger et on tombe sur des révélations « coup de poing », on pense être au coeur d’un roman noir et soudain, une lueur irradie et donne au récit une douceur et une tendresse fantastique.

Un roman merveilleusement écrit qui vous emmène dans un univers à part, fait de folie, de compassion, de chagrin, mais aussi d’amour et d’humanité, qui vous fait rencontrer des personnages que vous ne pourrez pas oublier même après avoir refermé le livre, qui vous émeut et vous donne envie de sourire et de partager de bons moments avec la terre entière.
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L'observatoire

Comment décrire un tel roman ?

Après la trilogie des ferrailleurs, j'ai découvert un univers encore plus loufoque, encore plus décalé me semble-t-il... pour mon plus grand bonheur de lectrice. Ca a été une plongée en eaux profondes, dans le petit monde du Manoir de l'Observatoire de Francis, dans les souvenirs de ses parents, dans son rapport aux objets, aux autres et à lui-même. Une belle écriture et un beau scénario, que demander de plus ?
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L'observatoire

L'Observatoire est un microcosme, une enclave isolée au cœur d'une petite ville d'Angleterre, qui réunit en son sein des individualités atypiques. Cette bâtisse, partie intégrante de l'ex domaine de Tearsham qui au fil du temps, grignoté peu à peu par la ville, s'est réduit à peau de chagrin, a été reconvertie en immeuble locatif. Sa décrépitude atteste du poids des ans, et pourtant il en émane une étrange énergie, à la fois dense et mortifère, liée à la dimension insolite de ses locataires.



Parmi eux, le narrateur, Francis Orme, est le fils des anciens propriétaires du domaine. A trente-sept ans, il vit d'ailleurs toujours chez ses parents, dans l'un des appartements de l'Observatoire.

Son père, désormais impotent, a toujours été une sorte de mort vivant, un contemplatif absorbé dans une immobilité quasi permanente, un rêveur amoureux des arbres et des étoiles. La mère n'est guère plus active : constamment allongée, elle ne consent à ouvrir les yeux que pour porter son regard sur l'un ou l'autre des objets souvenirs qui envahissent sa chambre. Francis aussi a ses manies : obsédé par la propreté de ses mains, il porte en permanence des gants blancs qu'il change à la moindre salissure, et entrepose dans la cave de l’immeuble, à laquelle lui seul a accès, une étrange collection dont je ne vous dévoile rien, tant il est plaisant d'avoir la surprise de la découvrir !



Hormis Francis et ses parents, l'Observatoire compte quatre locataires : Peter Bugg, percepteur retraité, dont le corps sanglote en permanence, déversant ainsi des litres de liquide... Claire Higg, qui vit dans un monde de fiction télévisuelle... une femme-chien... et un portier hostile et chuintant.

Ils constituent un monde parallèle, hors des de toute "normalité", et le narrateur n'étant pas le moins excentrique de la bande, il dépeint les lubies et l'étrange mode de vie de ses voisins avec un naturel réjouissant !



Tous les résidents de l'Observatoire ont au moins deux points communs : leur refus de quitter ce lieu si adapté à leur bizarrerie qu'il en est comme un écrin, et leur rejet vis-à-vis de tout ce qui vient de l'extérieur. Aussi, l'arrivée d'une nouvelle locataire suscite un émoi profond, chacun s'employant par tous les moyens à la chasser. Mais Anna Tap est coriace et résiste, malgré les marques de franche hostilité et de malveillance dont elle est l'objet. Sa ténacité lui permet d'apprivoiser peu à peu ses étranges voisins, qui semblent alors vivre un éveil certes douloureux mais nécessaire. Le lecteur découvre ainsi les destins tragiques, les souvenirs douloureux que la torpeur dans laquelle ils s'étaient volontairement plongé avait pour but de faire oublier.



Quel plaisir que cette lecture où l'on navigue de surprise en surprise ! J'ai vraiment aimé me plonger dans cet univers à la fois sordide et inquiétant, sclérosé et fantaisiste. "L'Observatoire" est un récit décalé, glauque, et pourtant étrangement poétique.



La loufoquerie de Francis Orme ne l'empêche pas de s'exprimer dans une langue précise et profuse -un véritable régal-, et de faire preuve dans ses analyses d'une grande finesse de jugement. Edward Carey nous livre avec son "Observatoire" un roman drôle et insolite, et nous attache irrémédiablement à ses personnages extraordinaires.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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L'observatoire

Avant d'entamer la trilogie Ferrailleurs, je suis rentrée dans l'univers d'Edward Carrey par son roman l'observatoire... Et quelle belle entrée en la matière. L'univers de l'auteur est unique. De sa formation de dramaturge, sa construction des personnages qui hantent ce roman est magistrale. Aucun personnage n'est lisse non, ils sont tous comme un vieux parchemin usé par le temps. Rentrer dans l'univers de Carey, c'est comme regarder un film de Tim Burton ! C'est un univers gothique et sombre où les objets (oui comme dans les Ferrailleurs) nous racontent des histoires. Bref un univers qui vaut le détour.
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L'observatoire

Dans ce roman, nulle suite d'événements sortant du commun ne vous sera contée puisqu'on reste presque exclusivement dans la résidence de l'Observatoire et centré autour des petits incidents de la vie quotidienne de ses locataires très peu nombreux. Mais toute la richesse de ce roman se loge là, dans le minuscule, le quelconque, l'insignifiant, représenté par la collection de Francis Orme, curieux narrateur qui amasse des objets plus banals les uns que les autres (ticket de caisse, soldat de plomb, bouton de veste…) pour constituer une sorte de musée personnel et secret qu'il vénère et contemple en cachette. Car des personnages bien étranges habitent cet endroit : une femme vivant uniquement par procuration à travers des feuilletons télévisés et ses personnages qu'elle confond avec des personnes réelles, une « femme-chien », qui se croit un canidé et ne vit qu'avec eux, que comme eux, et qu'on n'ose chasser de la résidence, le portier, qui ne parle pas vraiment mais « chuinte » et passe son temps à faire le ménage de façon maniaque, les parents du narrateur, une mère plongée à jamais dans la nostalgie du passé et un père apathique, comme mort au monde et à lui-même, ainsi qu'un professeur à la retraite ne cessant de transpirer et pleurer tout à la fois. Et Francis n'est pas de reste, plus étrange sans doute qu'aucun autre, avec ses gants blancs qu'il ne peut jamais quitter, sa « loi des gants blancs » qu'il s'est lui-même donnée et son incapacité à réellement communiquer avec autrui.

Mais une nouvelle locataire va entrer dans leur vie, bien malgré eux au départ, et, voulant se faire des connaissances, va peu à peu chercher à comprendre chacune de leur bizarrerie, ce qui va donner lieu à une entrée progressive dans le passé et le cerveau de toutes ces personnes incompréhensibles, car Anna, dont le nom n'est peut-être pas un hasard, est un peu comme une psychologue qui parvient, sans se laisser impressionner, à mettre au jour les traumas et mécanismes qui les ont fait devenir comme ils sont. Et comme en thérapie, il y a des résistances, les locataires ne veulent pas fouiller trop loin, ce qui menace de mettre en péril leur équilibre, le bouleverser mais pourrait aussi les mener vers une vie nouvelle plus ouverte au monde extérieur et plus heureuse…

Francis parait alors tour à tour affreux et malsain, vu tout ce qu'il met en oeuvre pour qu'Anna parte aussi vite qu'elle est arrivée mais on découvre aussi finalement les raisons profondes d'un tel comportement : en premier lieu la peur, une peur vissée au corps de la moindre nouveauté dans sa vie. Car ce personnage, à travers le regard duquel on sait tout ce qui se passe dans la vie de tous, et dont on se demande s'il est légèrement attardé, ou bien autiste, ou phobique social, ou bien insensible, ou bien tout autre chose, qui parait aimer certaines personnes puis être complètement indifférent à tout, qui parait perpétuellement obsédé par ses gants et les taches qu'il peut y faire et qui passe du « je » au « il » pour parler de lui-même, restera plus ou moins une énigme jusqu'à la fin mais on découvrira aussi l'origine de son obsession pour ses gants et l'importance de son trouble (qui faut le conduire à se laisser mourir, même dans le danger le plus grand, tellement sa phobie de transgresser sa « loi des gants blancs » est vissée en lui), de son goût pour le vol des objets d'autrui auxquels ils tiennent plus que tout dont il fait collection.

La fin du roman est très émouvante également.

En bref, voici un roman singulier aux protagonistes tout autant singuliers, dans un style également étonnant -celui de Francis puis du discours direct de ses parents un moment- , poétique, touchant, mystérieux, qui fouille l'humain, l'enfance et la magie du quotidien, qui doit se laisser apprivoiser mais qui est beau et mérite le détour dans cette résidences de « fous ».

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L'observatoire

L'OBSERVATOIRE, Edward Carrey



Je ne m’attendais pas du tout à vivre une expérience lecture comme celle-ci. J’avais déjà lu Petite ( qui nous relate le destin de Madame Tussaud) j’avais beaucoup aimé l’ambiance et la minutie avec laquelle Carrey nous décrit son monde avec des plein détails étranges.

J’ai bien apprécié le 1/3 du livre : c’était si étrange de découvrir ces curieux personnages aux obsessions et au train de vie décalée au travers du style bien particulier de l’auteur et du livre , emplit de quelques digressions, phrases courtes. L’auteur s’amuse avec les tournures de phrases et c’est là que l’on peut observer que ce dernier est aussi un dramaturge.



Le 2/3 du livre fut une torture. On se retrouve dans « l’air des souvenirs » de tous nos protagonistes et c’était vraiment vraiment vraiment ennuyant. J’avais l’impression que toutes ces descriptions et digressions incessantes n’apportaient rien au récit, enfin, rien à part l’alourdir.



Là j’ai fait une grosse pause dans ma lecture et j’ai hésité à vraiment l’abandonner.



Le 3/3 fut un petit soulagement de finir ce livre mais aussi par ce que des révélations sur certaines tares des personnages sont faites, on a une version de la réalité plutôt rationnelle(et crue) qui casse avec la 1er partie du livre, qui elle est complètement loufoque.



J’ai beaucoup apprécie le fait que Francis vole, récupère et collectionnent les objets des habitants ou ce qu’il trouve dans la rue, à la fin du livre vous avez la liste des 996 objets ( dites un nombre entre 1 et 996 et je vous indiquerais l’objet en question en commentaire :D)



Je ne sais pas si je conseille cette lecture au vu de toutes les particularités du style et du récit. Peut-être pour les curieux d’une littérature de ce genre.

Dans mon envie de découvrir tous les livres de l’auteur je devais passer par là.


Lien : https://www.instagram.com/kh..
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L'observatoire

Muni de ses gants de coton blanc toujours immaculés, Francis exerce la curieuse profession de statue vivante.



Nous suivons au gré de ses pérégrinations, son histoire, celle de sa famille et de sa demeure : une ancienne propriété luxueuse, devenue par la force des choses un immeuble d'appartements loués.



Au cours de ce récit, nous faisons la connaissance de personnages improbables aux destinées tragicomiques.



Résolument original, "L'observatoire" est une réussite, même si pour ma part, j'ai trouvé que les dernières lignes laissent une impression amère de tristesse, sentiment qui sous-tend déjà la majeure partie du livre.

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L'observatoire

Géniale folie !



C’est là où réside toute la superbe de Babelio sinon comment aurais-je fait la rencontre de Edward Carey et de son monde.

Comment aurais-je découvert tout un monde qui souhaite rester caché et ne sort presque jamais de l’Observatoire ?



Heureusement, j’ai doucement ouvert la porte de ce bâtiment à l’allure décrépite décourageant volontairement l’extérieur de s’y aventurer. J’ai passé la tête, accueillie par le chuintement du portier me faisant comprendre de déguerpir. Je me suis pourtant faufilée discrètement à l’intérieur, m’arrêtant à chaque étage pour découvrir derrière chacune de ses portes un monde, une vie, un être à part.



J’ai d’abord été submergée par leurs folies, à tous, toutes douces sauf quand j’ai été mordue par Numéro 20 mais elle ne me connaissait pas et j’étais sur son territoire, une étrangère.



Alors sur un des paliers entre le deuxième et le troisième étage, je me suis accroupie sur le tapis bleu élimé, le dos contre le papier peint déchiré et suis restée totalement immobile. Je les ai observés, les ai écoutés, appris à les connaitre et bien sûr à force je me suis attachée à eux.

J’ai alors fait d’Anna une complice, ai vu le loup Anna entrer dans la bergerie, les ai vu tous s’affoler, et Anna les apprivoiser. J’ai ensuite suivi Anna derrière chaque porte d’appartement pour rentrer profondément dans leur vie, leur passé, leurs blessures, leurs secrets.



Avec eux, en parcourant chacune des pièces de l’Observatoire, nous avons remonté le temps, ou au contraire repris le cours du temps, nous rencontrant parfois en même temps au même moment au même endroit.

Je me suis même à un moment figée prise de tournis et ai pris le temps de tout regarder à nouveau, les vieux tapis, les vieilles tapisseries, eux tous et même Anna, quelle égoïste que je suis, car elle semble avoir perdu du poids et les yeux rougis.



J’ai vécu avec eux tant de choses, des histoires d’amour, de deuil, de frustration, des histoires de famille, des passions, des talents, des espoirs et des désillusions. Et comme eux, je n’ai plus voulu sortir de l’Observatoire, cet îlot à part de la ville, isolé de la vie complètement folle de dehors.



Vous l’avez compris ce style si particulier d’Edward Carey m’a totalement entrainée avec lui et j’ai été emportée dans ces tourbillons de vies. Un style très original si pas unique car je ne saurai vraiment le décrire. Ce rythme en apparence calme, ralentissant tout, arrive pourtant à essouffler. J'ai eu parfois l'impression de manquer d'air ou du moins de respirer difficilement ressentant la poussière, la moisissure, la lourdeur de l'atmosphère tangible et stagnante. L’auteur arrive à nous rendre tous ces personnages insupportables, fous, méchants, et en même temps tous sympathiques, adorables. J’ai eu envie de tous les prendre dans mes bras et de les serrer fort en leur disant Ca va aller maintenant ! Oui tous, même le pire car il ne peut pas faire exception, c’est juste que ses souffrances, lui, il les a gardées pour lui.



Alors je dis encore, encore, je veux encore ! Edward Carey, je veux encore rencontrer d’autres de vos personnages. Promis, je prendrai le temps qu’il faut !





PS : Merci Sandrine/HundredDreams, c’est au détour de ta chronique sur le cycle Les Ferrailleurs que tu m’as conseillé de commencer avec cet auteur par l’Observatoire et quelle grande idée !





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L'observatoire

La littérature est un éternel apprentissage : des lettres, de la vie et, plus intéressant encore, des autres et de soi-même. Au gré de différents récits, nous repoussons nos limites jusqu'à lire des choses que nous n'aurions pas pensé aimer. Il y a quelques années par exemple, en lisant que ce roman « ne ressemblait à rien de connu, brouillant magiquement les frontières entre rêve et cauchemar, imagination et maladie, réalisme et fantastique », j'aurais fui. Mais le chemin littéraire parcouru m'a pourtant permis aujourd'hui de m'émerveiller à la lecture de cette curiosité, dont les analyses seront aussi riches et variées que les lecteurs !





Le scénario de départ fait penser à Gormenghast : On accueille un nouvel individu au sein d'un microcosme réglé par sa routine et ses usages, et on observe comment la bulle éclate. le premier personnage de cette histoire est celui du titre : l'Observatoire qui abrite tous les autres « caractères ». Ce bâtiment a subi les affres du temps au gré des époques qu'il a vécues : D'abord manoir du domaine de la famille Orme, entouré d'un parc immense à la campagne, il devient après rénovation par la génération suivante le Manoir de l'observatoire, tandis que la ville tentaculaire se rapproche de son parc ; puis, lorsque l'étau des tentacules urbaines s'est resserré jusqu'à faire de ce curieux bâtiment un simple rond point en périphérie, le désormais nommé l'Observatoire devient un immeuble aménagé en une vingtaine d'appartements par la génération suivante, la dernière. Elle est représentée par Francis Orme, un personnage très particulier dont le portrait ressemble à l'architecture de ce dôme d'observatoire où il vit.





Enfin vivre est bien grand mot quand il se contente d'exister, comme dans un musée, sans toucher à rien, ni influer sur l'histoire, enfermant ses mains dans des gants immaculés chaque seconde que Dieu fait pour n'être pas touché, ni rien tâcher, ne pas s'attacher, lui-même isolé dans son « immobilité intérieure » qui n'est rien d'autre que l'immobilité qu'il souhaite à l'extérieur, autour de lui, pour le restant de sa vie : Que les choses arrêtent de changer sans cesse, de le bousculer, de lui demander de s'adapter, que les gens arrêtent de mourir, les villes de s'étendre, les manoirs de disparaître avec les souvenirs de famille, et les gens de faire battre son coeur. Comme une pendule, le sien s'est arrêté il y a bien longtemps, et personne n'arrive à le remonter, tout comme il ne peut remonter le temps lui-même. On se rend compte que l'observatoire est l'exacte mise en abîme du développement de la ville sur les habitants : On vit très proches les uns des autres mais sans vouloir se connaître, car il est trop risqué de s'impliquer. Et l'on compense ce manque d'affection par l'entassement d'objets que l'on fétichise, souvent jusqu'à l'excès, jusqu'à être envahi d'une masse d'objets inutiles qui nous cachent, nous protègent, puis s'entassent et nous étouffent : déchets, collection, musée… A notre ère d'inflation de la photo numérique, on peut y voir un parallèle avec ces gens qui cherchent à fixer chaque instant par des photos qu'ils accumulent de façon compulsive. L'auteur insère d'ailleurs un tel personnage dans sa galerie. Francis quant à lui travaille dans un musée où tout est figé, immobile, où les gens ne changent jamais car ils sont en cire. Il possède au surplus une étrange collection qui nous intriguera durant de nombreuses pages… Tout l'enjeu de cette lecture sera de comprendre ce qu'elle représente : Que cache jalousement Francis dans la cave poussiéreuse de ce manoir en décrépitude ?







« Chéris l'objet et ignore la femme, cela t'épargnera la douleur que produit tout contact humain. Ainsi tu possèderas l'objet d'amour sans supporter les tracas et les tourments de l'amour. »





Peut-on et doit-on se protéger de tout sentiment pour ne jamais souffrir ? Que sommes-nous sans les objets : plus profonds ou plus rien ? Comment Francis en est arrivé là ? Se demande le lecteur, car on lui dépeint un portrait à la limite du réaliste, du cauchemar voire, n'ayons pas peur des mots, de l'absurde. Nous n'aurions jamais eu la réponse à cette question si une nouvelle locataire n'était pas arrivée, véritable révélateur thérapeutique qui, en chamboulant les habitudes de chacun, va provoquer les réactions inattendues de tous… Et faire resurgir des souvenirs, éclairant le présent à la lumière du passé. Par le récit croisé des souvenirs des principaux protagonistes, entrecoupés du récit du présent qui en découle, nous reconstituons cette drôle d'histoire à laquelle, finalement, nous trouverons un sens, le nôtre : Celui que chaque lecteur apporte à chacune de ses lectures grâce à son bagage personnel. Dans cet observatoire à double sens, dont la construction de l'architecte CAREY offre une parfaite mise en abîme, on scrute à la loupe ces événements et réactions humaines en chaine qui parfois nous enchainent. Jusqu'à ce que tout s'écroule, toutes nos belles constructions mentales protectrices, nos barrières artificielles, ces murs qui nous enserrent. Lieux, objets, gens : on va tous mourir un jour, alors en attendant, même si l'on ne peut pas tout contrôler, autant vivre, non ?





« Je suis vivante ! Je ne veux pas être morte. Ne restez pas assis immobiles comme cela. Bougez s'il vous plaît. Montrez-moi que vous êtes humains ! Pourquoi restez-vous assis sans rien faire ? »





Un page-turner étrange mais addictif !
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L'observatoire

Quel drôle de roman.

L’ Observatoire, est le nom donnée par ses habitants à un ancien manoir de la campagne anglaise transformé il y a quelques années en une résidence regroupant plusieurs appartements. À travers l’histoire du lieux c’ est également les histoires de ses locataires tous plus farfelus, mystérieux voir parfois complétement fous les uns les autres qui nous est raconté.

Ils forment une communauté des plus étranges, avec le temps ils ont appris à se connaître, c’est un petit groupe soudé qui va voir sa routine bouleversée par l’arrivée d’ une nouvelle habitante.

C’est un roman plein d’ humanité, de tolérance et de bonté, on oscille sans cesse entre l’ humour et la tristesse, le suspens et la crainte, un condensé d’ émotion et de sensibilité.

Caché derrière le farfelus de l’histoire, le lecteur trouve au fil des pages de plus en plus réponse.

C’est une lecture des plus étrange, une très belle réussite mais pas sûr qu' elle plaise autant à tout les lecteurs.
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L'observatoire

Edward Carey est un auteur au style tout à fait particulier. Vous entrez dans son monde en ouvrant ce livre et vous vous laissez embarquer par l'histoire. Tout y est atypique, à commencer par les personnages, fascinants, sorte d'êtres en suspension entre deux mondes, ultra-sensibles et complètement décalés. Il y a le scénario bien sûr qui dépeint la dernière aventure de cette famille décrépite de la noblesse anglaise. Et aussi le style d'écriture d'Edward Carey qui est un monument à lui seul: affranchi des codes (comme ses personnages), bouleversant, puissant... J'ai été submergée par tout cela si bien que j'ai dût me procurer les quelques autres livres d'Edward Carey pour essayer de percer le mystère de cet auteur.
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L'observatoire

Ils sont sept locataires à vivre dans le manoir de l'Observatoire, dans les faubourgs d'une ville qui pourrait être Londres. Sept habitants bizarres et maniaques, qui se morfondent consciencieusement dans un ennui dûment structuré, et dont la règle première pourrait être : " La solitude n'a de prix que si elle est vécue au milieu des autres. " Dès les premières pages, l'éblouissant roman de Carey défile comme une sorte de chronique des jours moribonds : " Les années s'étaient succédé à notre insu. " Le narrateur, Francis Dorme, est un garçon un peu laid, un peu bête, un peu méchant, qui vit dans l'appartement de ses parents : " Je n'étais pas un petit garçon. J'avais trente-sept ans. Ma lèvre inférieure était enflée. Je portais des gants blancs (...). J'étais le gardien d'un musée. Un musée d'objets précieux. Je portais des gants blancs pour ne salir aucun des neuf cent trente-six objets de ma collection (...). " Des objets souvent volés, gardés secrètement au fond d'une cave, des objets si mal assortis qu'ils en disent long sur l'état mental et moral de Francis : une cireuse industrielle, les minutes d'un procès, un monocle, une poignée de chasse d'eau, etc. L'univers de Carey est traversé par des êtres jamais vraiment fous, jamais vraiment malheureux, douloureusement humains : le père de Francis vit reclus en lui-même, cloué dans un fauteuil à l'abri de la lumière ; Miss Higg, éternellement collée devant le petit écran, croit réel l'univers de fiction des séries télévisées ; Peter Bugg, l'instituteur à la retraite, passe son temps à pleurer et à transpirer ; " la femme-chien " aboie mais il y a longtemps qu'elle n'a plus l'usage du langage. Et voilà les habitudes de ce petit monde perturbées par l'arrivée d'une nouvelle locataire venue occuper l'appartement 18. Anna Tap est jeune, myope, pas particulièrement jolie, et elle a la mauvaise idée de faire remonter à la surface les histoires personnelles de chacun, faisant entrer la petite communauté dans ce que le narrateur appelle " l'ère des souvenirs " : " Et ce fut elle qui nous libéra de nos histoires, jusqu'au moment où il y eut trop de voix, trop de fantômes d'objets pour qu'elle put en garder le contrôle. " Car cet accouchement d'une mémoire non désirée provoquera bien des drames. Autour d'une idée simple, Carey a réussi à créer un univers décalé et inquiétant, pourtant si tangible. On gage qu'avec son jubilatoire sens de la démesure, non éloigné de celui d'un Will Self, il s'affirme comme l'une des voix les plus originales de la nouvelle littérature anglaise.
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L'observatoire

Impossible de dire pourquoi j’ai dévoré ce livre qui m’a conquise. Est-ce son histoire ? Son style ?Francis, le narrateur, vit dans cette résidence délabrée qu’on appelle L’observatoire avec ses parents immobiles et lui, qui par son métier est immobile aussi puisqu’il est statue dans un musée. Il possède plusieurs particularités. Je nomme les trois principales. Il collectionne des objets qu’il numérote dans son musée personnel qu’il vole parfois et ne quitte jamais ses gants blancs. Les autres locataires ne sont pas mal non plus. On est loin des clichés de la beauté ici. L’angoisse des locataires est à son comble quand ils apprennent l’arrivée d’une nouvelle voisine. Après son arrivée rien ne sera plus pareil... ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️
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L'observatoire

un livre magique, à conserver et à conseiller!!!!

Juste sublime, l'écriture, magique et fluide, coule comme un torrent de lettres, un brin de magie et de fantastique, agrémenté de personnages riches et attachant autant que fou et exceptionnels, un livre qu'une fois commencé, on ne peut que dévorer jusqu'à la dernière page, à la lueur d'une bougie. Je le conseille à tous les amateurs de poésie et d'histoire atypique. Étrange mais très talentueux auteur dont je vais m'empresser de lire les autres livres. Superbe, vraiment!
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L'observatoire

L’histoire se déroule au sein du manoir du domaine de Tearsham. Si le manoir a connu des heures somptueuses durant lesquelles la famille Ormes y avait une « armée » de serviteurs, on le découvre dans des temps sombres.



Son passé nous est pas raconté d’emblée, on va découvrir son évolution au fur et à mesure, comment il en est venu à une telle transformation, mais aussi pourquoi on le nomme l’observatoire. De la même façon, on ne va pas connaître l’existence de son étendue dès le départ ; on va également découvrir l’ensemble de ses recoins au fur et à mesure … .



Mais puisqu’il s’agit avant tout d’un roman à personnages, on va faire connaissance au fil des pages des personnes qui y résident mais aussi découvrir l’histoire de ceux qui y ont résidé.



Mais avant de vous parler de ces personnages, sachez que ce qui fait le brio de cette œuvre est son originalité, sa folie … . En cherchant quelques avis sur ce livre, j’en ai lu plusieurs le comparant à l’univers de Tim Burton et effectivement, je confirme complètement : le personnage principal m’a énormément fait penser au personnage d’Edward aux mains d’argent pour son rapport aux mains mais aussi sa maladresse envers les autres ainsi que pour son monde clos autour de son domaine qui lui semble être le centre du monde.



Si les personnages nous semblent vraiment bizarres au départ, on finit par s’y attacher ainsi qu’à cette demeure remplie de souvenirs dont – l’auteur nous faisant confident – on va finir un peu par les partager aussi.



Il y a Francis qui cache ses mains sous des gants et qui excelle à l’exercice de l’immobilité ; Claire Higg qui passe son temps rivée devant son écran au point qu’elle prend les personnages de fiction pour des personnes réelles ; la femme-chien ; Peter Bugg, l’homme aux cent odeurs … .



Tous ces personnages qui vont cohabiter dans un même lieu ; tantôt se détester tantôt éprouver une grande affection les uns pour les autres.



Si c’est drôle par moments, le ton est souvent mélancolique.



C’est également très bien écrit ! Puis on sent parfois que pour l’auteur la matière de son livre a été autant les mots que l’intrigue.



L’auteur s’est aussi amusé à inclure de nombreuses énumérations ; ce qui ne fait pas tache cependant dans cet univers où le personnage principal (Francis Ormes) collectionne les objets ayant déjà appartenu – une autre de ses manies -. Les objets vont alors à leur tour avoir une histoire et être rattachés à des souvenirs.



La façon dont on suit l’histoire est également étonnante : on a tantôt l’impression de la voir sous nos yeux, tantôt de l’observer du dessus ou encore qu’elle nous est contée.







En plus d’écrire ses histoires, Edward Carey les illustre lui-même ! Il est donc l’auteur du dessin figurant sur la couverture mais on en retrouve également d’autres à l’intérieur du livre.
Lien : http://ancrerenard.fr/2018/0..
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L'observatoire

Je vais vous parler de mon expérience de lecture de L'observatoire.

Très tentée par les retours de quelques babelamis, je me suis décidée à découvrir cet auteur.

J'avais déjà Petite dans mon pense-nouille, donc pourquoi pas...

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Le narrateur, 37 ans, vivant chez ses parents, gardien de son musée personnel qu'on pourrait qualifier de très spécial, ne quitte jamais ses gants blancs.

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Il vit dans un gigantesque manoir ayant appartenu à ses aïeux, en pleine campagne, jusqu'à ce que la ville envahisse les terrains alentour.

Le manoir ayant déjà perdu en splendeur et en taille, le bâtiment restant a été divisé en appartements, dont seuls sept sont occupés.

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Les résidents sont tous plus que loufoques, et l'auteur les décrit parfaitement.

Je vous laisse découvrir les détails.

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Ma lecture ne fut pas mauvaise, mais d'une lenteur... du sur place.

Je me suis ennuyée, n'arrivant à m'intéresser ni à l'histoire ni aux personnages.

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J'en suis désolée, et si j'ai pu comprendre l'emballement de mes amies, je n'ai pas réussi à accrocher.

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Ce livre n'est pas mauvais, n'hésitez pas à le lire, il n'est juste pas fait pour moi et je suis passée à côté.

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Je tenterai quand même Petite, qui me semble différent.

Si quelqu'un peut confirmer et m'éviter une nouvelle déconvenue, je lui en serais reconnaissante.

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