Citations de Eiji Yoshikawa (178)
Certes, vous avez senti de l'agresivité en moi, mais ce n'était qu'un reflet de la vôtre.
Nul autre que toi même ne peut créer pour toi une vie digne d'être vécue.
il est plus méritoire d’être capable de se maîtriser et de garder sa foi au milieu des mensonges, des saletés, des conflits, de toutes les laideurs du monde extérieur, que dans l’environnement propre et pur d’un temple.
Takuan lui avait enseigné la première leçon de l’existence : que le monde contient beaucoup de gens qui risquent fort de vous être supérieurs.
Il en était venu à considérer la voie du sabre sous un nouvel angle. Un ou deux ans auparavant, il voulait seulement vaincre tous ses rivaux ; or, maintenant, l'idée que le sabre existait pour lui donner pouvoir ne le satisfait plus. Abattre les gens, triompher d'eux, montrer jusqu'à sa propre force pouvait aller, tout cela lui semblait de plus en plus vain. Il voulait se vaincre lui-même, soumettre la vie elle-même, faire vivre les gens plutôt que les faire mourir. La voie du sabre ne devait pas servir à son propre perfectionnement. Elle devait être une source de force pour gouverner les gens, les conduire à la paix et au bonheur.
Le monde entier est devenu fou.... L'homme ressemble à une feuille morte, ballottée par la brise d'automne.
Maintenant, il n'y a plus de guerre, mais la lutte pour survivre dans un monde en paix n'est pas moins difficile.
La voie que j'ai choisie exige de la discipline. Elle demande que je maîtrise mes sentiments, que je mène une vie stoïque, que je me plonge dans les épreuves. Sinon, la lumière que je recherche m'échappera.
La pivoine était la reine des fleurs, assurait la jeune femme. Peut-être n'était-il que naturel que ses branches flétries eussent une qualité que l'on ne trouvait pas au bois ordinaire, tout comme certains hommes avaient une valeur que les autres ne possédaient pas.
...la bouche humaine est la porte des catastrophes.
C’est mon devoir de prêtre de me mêler de la vie des gens. Je t’accorde qu’il s’agit d’un métier indiscret ; mais il n’est pas plus inutile que celui du marchand, du tailleur, du menuisier ou du samouraï. Il existe parce qu’il est nécessaire.
Tu aurais dû naître homme, Otsu. Un homme doué d'une volonté comme la tienne accomplirait sûrement quelque chose d'utile au pays.
En un instant, l'île fut calme et silencieuse comme elle ne l'avait jamais été. Seuls, le froissement des pins et le balancement des herbes se moquaient de la fragilité humaine et de sa non-permanence.
Livre VII La parfaite lumière, chapitre « L'âme des profondeurs »
Il y avait une indéniable majesté dans la façon dont la nature se dressait sévèrement au-dessus de lui; il était dans l'ordre des choses qu'il fût condamné à rester au-dessous d'elle. Il tomba à genoux devant la montagne dans l'espoir que sa présomption lui serait pardonnée, et joignit les mains en prière - pour le repos éternel de sa mère et pour la sécurité d'Otsu et de Jōtarō. Il exprima ses remerciements à son pays et supplia qu'il lui fût permis de devenir un grand homme, même s'il ne pouvait rivaliser en grandeur avec la nature.
Livre 5 Le Ciel, chapitre "Une mise en garde maternelle"
La bouche humaine est la porte des catastrophes.
Hors de ces grands murs blancs, le monde avait changé plus que ne le croyait la majorité de ceux qui se trouvaient à l'intérieur. Depuis des années qu'ils se vantaient, fainéantaient et s'amusaient, l'époque, ainsi qu'il advient, les avaient dépassés.
Le parcours du samouraï, Miyamoto Mousashi, devenu un héros de légende en perfectionnant son art du sabre, duels après duels.
De tous les chagrins qui assaillent les êtres humains, le plus minant, le plus pitoyable, le plus torturant, c'est de ne pouvoir poser les yeux sur l'être après qui l'on soupire.
Mitsuhiro choisit d'écrire à la manière chinoise, en citant des vers d'un poème de Tsai Wen :
Quand je suis occupé, la montagne me regarde.
Quand j'ai des loisirs, je regarde la montagne.
Bien que cela paraisse la même chose, ce n'est pas la même chose,
Car l'occupation est inférieure au loisir.
p.715
Dans le petit débit de boissons, aux abords de la grand-ville, l'odeur du bois qui brûlait et de la nourriture en train de cuire emplissait l'air. Ce n'était qu'une cabane : pas de plancher, un tréteau en guise de table et quelques tabourets disséminés autour. Dehors, les dernières lueurs du couchant donnaient l'impression qu'un bâtiment éloigné brûlait, et les corbeaux qui tournoyaient autour de la pagode de Tõji ressemblaient à des cendres noires qui s'envolaient des flammes.
p.604