Je n'ai pas franchement l'habitude de lire de la chick lit, mais à l'arrivée de l'été, j'aime bien découvrir des best-sellers. Au début, j'ai bien aimé découvrir les personnages, de quelle façon l'autrice les avait imaginés et construits. Mais finalement, comme l'histoire est sous forme de journal, on ne suit que Valeria, et occasionnellement on découvre des passages sur ses amies. Or, ce qui fait la force de la série, c'est le groupe d'amies constitué de Carmen, Nerea, Lola et Valeria. D'ailleurs, dans le livre, Carmen est la fille sérieuse, responsable mais aussi capable du pire pour se venger de son patron, Lola est présentée comme la fille délurée, Nerea est LA belle de la bande, et tous les hommes se retournent sur son passage. Dans la série, leurs personnages sont plus complexes et Nerea est plutôt attirée par les femmes... Ici, elles sont assez inconsistantes, n'ayant aucun centre d'intérêt autre que les vêtements, le sexe ou les hommes... ou a contrario elles font des actions extrêmes, ce qui les fait passer pour des femmes sans maturité.
Valeria a 28 ans et a l'impression de stagner, tant pour l'écriture de son deuxième roman qui devra être encore meilleur que le premier, que dans sa vie sentimentale. Avec Adrian, son compagnon, tout est au point mort. Il ne la regarde plus, ne passe jamais de temps avec elle, et il redouble d'efforts pour travailler sur ses photographies.
Dans la série, l'accent est mis sur le fait que Valeria a quitté son job pour se lancer pleinement dans l'écriture. Mais dans le livre, ça apparait très peu (on ne la voit jamais passer du temps à écrire).
On peut comprendre les reproches que lui fait Adrian, quand il lui dit qu'elle glande toute la journée et dépense l'argent gagné laborieusement par lui. J'ai trouvé Valeria assez immature dans le roman. Elle n'a pas vraiment le sens des responsabilités, s'agace et se met à hurler sur Adrian sans même écouter ce qu'il a à lui dire. Elle communique très peu avec lui et on sent que tout est mis en place pour qu'elle tombe dans les bras de Victor.
Je suis un poil déçue, surtout par la dernière partie du livre, qui s'attarde à nous présenter les atermoiements de Valeria, concernant son avenir sentimental. J'ai trouvé ça assez long et ça n'honore pas vraiment le personnage. Malheureusement, le souffle de fraîcheur qui est apporté par les interventions de ses amies, est inexistant dans le dernier tiers du livre. Le rythme est du coup assez inégal.
La traduction de Martine Desoille m'a paru un peu datée ; qui dit encore "Nom d'un chien !" ou "Bon Dieu !" ou "Taratata" (hormis Nagui) ?! J'ai trouvé également des expressions que je ne connaissais pas : "être à quia" par exemple, et j'ai l'impression que c'est une expression un peu désuète.
Ça se lit néanmoins très vite, parce que les chapitres sont courts, ponctués de dialogues (parfois invraisemblables ou bancals). J'ai parfois eu l'impression que ça sonnait faux et que l'autrice n'apportait pas sa patte, un peu comme une énième répétition d'un livre de chick lit. Ça manquait également de modernité, les quatre femmes ne se définissent qu'en fonction des hommes qui les entourent, les regardent ou pas, les aiment ou pas. Ah et au début du livre, Valeria présente ses amies comme de très belles femmes, qu'elle aimerait b*iser si elle était un homme (ce genre de réflexion, c'est non.)
Comme le livre a eu beaucoup de succès en Espagne, je pensais qu'il avait quelque chose en plus (des passages très érotiques ?), mais malheureusement c'était assez pauvre au niveau de l'intrigue comme de la mise en place d'une ambiance, ou encore du développement des personnages. Une déception finalement.
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