Citations de Elizabeth Brundage (111)
C’était elle la responsable – le problème venait d’elle, de ses faiblesses, de ses mauvais choix. On ne peut pas assumer les erreurs des autres, même si on le veut, et quand bien même on penserait le devoir.
Alors qu’elle passait ses cheveux derrière ses oreilles, Mary vit qu’elle était belle – une beauté largement ignorée par son mari, présumait-elle, qui en cet instant semblait surtout se préoccuper de lui-même. Il avait l’apparence lisse et enjouée d’un acteur de feuilleton télévisé, qui finissait pourtant par révéler une sombre histoire si on regardait assez d’épisodes.
Il faut avoir la volonté d'être différents, de déplaire même à ceux qu'on aime. [...] On ne peut pas laisser les règles des autres définir qui l'on est ajouta Justine.
Vingt ans qu’il ne lui a plus parlé. Ils se sont fréquentés pendant une brève période, juste assez pour qu’il reconnaisse en elle le genre de femme capable de faire ressortir la part d’ombre qu’on a en soi.
Pour Catherine, la grossesse et la mariage l'avaient fait passer de la classe moyenne inférieure, avec sa rage et son énergie, à un statut dans lequel l'autosatisfaction était souvent confondue avec le bien-être.
Une chose à savoir à propos des maisons: c’étaient elles qui choisissaient leurs propriétaires, et non l’inverse. Et cette maison les avait choisi, eux. (p. 128)
Il frappa la main sur la table. Un coup. Ça a suffi.
George se mit à pleurer. Vous ne vous rendez pas compte ? J’en suis malade. Vous ne vous rendez pas compte ?
Juste au moment où il croyait s’être assuré la sympathie de Lawton, le shérif sortit.
Il comprit qu’il avait besoin d’un avocat.
Une photo est une forme de mort, disait Sartre, un instant retenu prisonnier, qui ne sera jamais plus. Le photographe était-il, par essence, un médecin légiste du temps ? ( p 24 )
Les gens ordinaires abritent en eux des démons.
La ferme n'a jamais cessé de chanter pour nous, ses familles perdues, ses soldats, ses épouses. Pendant la guerre, quand ils vinrent avec leurs baïonnettes, forçant la porte, montant l'escalier dans leurs bottes sales. (...) Puis il en vint d'autres - ils furent nombreux - qui prirent, arrachèrent et pillèrent (...) Ne laissant que les murs, les sols nus. Le cœur battant dans la cave. (p12)
C'étaient des hommes aux cœurs brisés qui ne pouvaient pas faire grand chose, même pas aimer. C'était la chose la plus simple, aimer quelqu'un, sauf que c'était aussi la plus dure, parce que ça faisait mal.
Elle allait bientôt avoir cinquante ans. Les coutures de son cœur commençaient à s'effilocher. Les actualités lui faisaient peur, le gouvernement, la complaisance généralisée. Elle ne savait pas comment réfléchir à l'avenir. Si la planète pouvait guérir, si l'espèce perdurerait.
Mais avant d'arriver dans cette maison, elle n'avait jamais sérieusement pensé aux fantômes, pas du tout. Pourtant les jours passants, leur existence n'était même plus une question _ elle savait.
Elle se gare dans l'allée et reste un moment à regarder la vieille ferme, les longues granges sur le côté. Peut-être ne sont-elles pas aussi grandes que dans son souvenir. La terre semble former un écrin pour la maison. Les bois derrière, tout le long de la haute crête. Les arbres noirs dans le vent. Les nuages couleur de nacre. L'histoire a laissé sa marque, où que l'on regarde. Ici on peut oublier qu'on vit dans le présent. "
Notre société est obsédée par les fins, les résultats, dit Floyd. Les notes, les scores, les récompenses. Les facs, les jobs, les bagnoles. Les biens matériels- des symboles tangibles. La plupart des gens ne sont pas à l'aise avec les idées abstraites.... ( p245 )
Le shérif mit plus d’une demi-heure à arriver à cause de la neige. June était vaguement consciente, comme les femmes le sont souvent des hommes qui les désirent, que Travis Lawton, son ancien condisciple de lycée, la trouvait séduisante. C’était sans conséquence désormais, mais on a du mal à oublier les gens avec lesquels on a grandi. Prenant soin d’écouter avec attention ce qu’il disait, elle remarqua sa gentillesse envers George Clare, alors même qu’il n’était pas exclu, du moins pour elle, que son voisin fût responsable du malheur arrivé à sa femme.
« Une chose à savoir à propos des maisons : c’étaient elles qui choisissaient leurs propriétaires, et non l’inverse. Et cette maison les avait choisis, eux. «
Le ciel est d'un blanc froissé, comme une idée abandonnée.
Mary dit toujours que les maisons sont pareilles à des enfants, elles n'oublient pas les mauvais traitements qu'on leur inflige.
"Franny éprouve une joie imprévue lorsqu'elle descend la rue principale, passant devant le magasin général, l'église blanche, le cimetière herbeux et ses arbres aux larges frondaisons Elle traverse un vieux pont métallique au dessus de la rivière et descend sa vitre pour entendre le ruissellement de l'eau, la vibration du tablier. Les routes argileuses ne figurent sur aucune carte. Il y a des chevaux dans les champs. L'air sent le fumier, la terre labourée et une réaction physique doit se produire en elle, parce qu'elle se souvient. Je suis presque arrivée chez moi, songe-t-elle. "