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Critiques de Ella Balaert (59)
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Le contrat

Dans les premiers chapitres nous faisons connaissance avec la foison de personnages qui traverse ce roman : Il y tout d’abord Christophe Lambert, un dandy dilettante et quelque peu cynique, qui décide de devenir éditeur après la mort accidentelle de son ami écrivain Pierre Camus. Il ne publiera que les dernières œuvres d’écrivains morts ou en passe de l’être.

Puis nous croisons Jeanne, seule depuis que Thierry l’a abandonnée. Enseignante en manque de confiance, elle est aussi romancière. L’écriture pour museler sa souffrance ?

« La confiance en un homme qui vous a trahie, ou dans le monde qui vous a trompée, une fois rompue, ne se répare pas. Ça se rafistole, plus ou moins, et c’est tout. »

Et il y a Marie-Madeleine, cette vieille dame en fauteuil qui ne manque pas de malice mais préfère vivre dans la solitude, rideaux tirés. Pourtant elle ne se laisse pas manipuler par sa dame de compagnie. Seule sa petite fille Gwenaelle trouve grâce à ses yeux, jusqu’à l’arrivée du bel Achard qui viendra lui tenir compagnie et lui racontant ce monde duquel elle se tient à l’écart.

« Ainsi font le héron et sa patronne, jour après jour. Achard comble peu à peu les lacunes de la biographie de Marie-Madeleine. Il a vite repéré sous ses rodomontades un peu bourrues de personne âgée, des angoisses de anciennes de petite fille, et sous des confusions chronologiques qu’elle veille à dissimuler, des zones de turbulence intense. »

Enfin il y a Nadège, amoureuse des deux hommes avec qui elle travaille, Nadège qui s’oublie auprès d’un homme qui n’a rien d’autre à lui offrir que la brutalité d’étreintes rapides.

Les histoires de ces personnages, bien sûr, finiront par s’entrecroiser, et certains mystères se dévoileront peu à peu.

La construction du roman repose sur l’alternance de fragments de vie des personnages. A travers ces existences, l’autrice parle des souffrances, celle des ruptures, du manque d’amour mais aussi les blessures, les traumatismes de l’enfance.

Les personnages masculins ne sont pas particulièrement sympathiques, ou bien ils restent assez flous. Par contre, les personnages féminins sont plus creusés, l’autrice fouille leur histoire, décrypte leurs pensées, Car ces femmes ont toutes une plaie qu’elles grattent sans cesse. On découvre l’enfant abandonnée par sa mère, la petite fille violée, la femme battue, trompée. Mais c’est aussi un roman sur la résilience et l’espoir d’une autre vie.



Un roman à l’écriture élégante, aux descriptions soignées, mais dans lequel on se perd un peu parmi les nombreux personnages. Un sujet fort intéressant, qui aborde de nombreux thèmes comme la création littéraire, la solitude et l’amour, les relations hommes femmes, la filiation, mais un texte qui souffre de longueurs dans des situations qui s’éternisent tout au long de ces 390 pages.

Si les personnages féminins sont denses, fouillés, par contre les personnages masculins, plutôt caricaturaux,

manquent de crédibilité.

Ce roman dont la lecture a été par moment fastidieuse, sera vite oublié.

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La lettre déchirée

Stéphane a treize ans et est en sixième qu'il vient de redoubler. Le départ de son père à l'âge où il commençait à déchiffrer l'a traumatisé. Pas facile de faire semblant de savoir lire, de comprendre les cours, ça demande des trésors d'imagination mais aussi d'apprendre par coeur certains cours. Il a mis en place toute un système...

Un roman jeunesse pour aborder l'analphabétisme chez les adolescents. Certains arrivent très bien à cacher leur illettrisme. Il faut savoir rester vigilants pour les parents, les professeurs ou autres encadrants. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre à lire. Et à connaitre la vérité sur son passé. Petit livre qui se lit vite même si les souvenirs m'ont paru un peu trop flous, imprécis par moments.

Ca reste un roman à faire découvrir aux jeunes et moins jeunes et Ella Balaert aborde ce thème avec beaucoup de délicatesse.
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Pseudo

Tout commence avec une annonce pour un meuble en acajou. La très mondaine Sophie propose à Alice, accro au poker, et Jeanne, romantique mélomane, d’entamer un petit jeu de séduction avec un antiquaire mystérieux. Les trois amies créent le personnage d’Eva et se lancent avec plaisir dans une correspondance électronique badine avec Ulysse, leur mystérieux interlocuteur. « Les mots flirtent. Parfois même sans que nous y prenions part. » (p. 145) À noter que Sophie et Alice voulaient surtout tirer Jeanne d’un état d’esprit chagrin dû à une rupture. Les trois femmes mettent un peu d’elles-mêmes dans ce personnage et c’est à trois voix qu’elles répondent à Ulysse. Tout cela n’est qu’un jeu, n’est-ce pas ? « De toute façon, on ne passera pas à l’acte, n’est-ce pas ? Moi, ce qui m’importe, c’est son esprit, pas son corps, d’ailleurs voué à l’immatérialité. » (p. 26) Un jeu, vraiment ? Comme dans toute relation, il y a forcément un moment où l’un s’investit plus que l’autre et c’est là que naît la souffrance.



D’une part, il y a les mails que s’échangent les amies pour créer le personnage d’Eva. D’autre part, il y a les échanges électroniques entre Eva et Ulysse. Mais un troisième discours se met en place, à la fois intrinsèque et déconnecté du premier, celui où deux femmes parlent entre elles de la troisième, pas toujours en bien, l’exclue étant souvent jugée coupable. Forcément, la tension monte et l’amitié tendre qui a présidé à la création d’Eva se crispe. Les masques tombent et l’on découvre un peu du quotidien de chacune des trois femmes et de leurs douleurs.



Comment ne pas penser aux liaisons dangereuses ? Plume ou clavier, l’effet est le même. Il y a des êtres qui font de l’échange une arme pour blesser. Jeux de mail, jeux de vilaines. La dissimulation est souvent la meilleure façon de révéler ce que l’on est – pire –, ce que l’on cache. « L’artifice est souvent plus proche de la vérité. » (p. 28) Alors que le principe d’un roman épistolaire électronique pouvait laisser supposer une œuvre niaise pour trentenaires/quarantenaires futiles, Pseudo est bien moins anodin qu’il n’y paraît au premier coup d’œil. Sans révolutionner l’étude des relations humaines, Ella Balaert met en lumière ce que j’appelle par expérience la méchanceté de l’amitié. Ou quand vos amis savent mieux que vous ce qui vous sera profitable…



J’ai rapidement compris une des révélations finales, mais la toute dernière phrase (Résistez à l’envie de la lire pour vivre le même coup de massue que moi !) remet en perspective toute l’intrigue, au point que je suis revenue à la première page pour être certaine que mes yeux ne m’avaient pas trompée. Servi par un style leste et entraîné, ce roman se lit avec beaucoup d’intérêt et de plaisir, forcément un peu pervers.

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Le contrat

D'abord merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce livre reçu dans une operation Masse Critique.



Je reçois des livres, dans le cadre masse critique, depuis plusieurs mois. C'est l'occasion de découvrir des nouveaux auteurs.



Et bien "Le contrat" est un des meilleurs livres lus dans le cadre de ces opérations.



D'abord c'est un papier agréable au toucher. La couverture est sobre mais design. Ca c'est le contenant.



En ce qui concerne le contenu, l'autrice a du métier. Les mots sont maîtrisés, elle joue avec eux. La plupart du temps c'est très réussi. L'écriture est élégante, parfois un peu trop...



Je ne rentre pas dans l'histoire car je risque d'être de dévoiler trop de l'intrigue. Mais j'ai été prise par les différents personnages surtout Jeanne...



Je ne mets pas 5 étoiles car le côté moins plaisant de la grande maîtrise de l'autrice est qu'elle en fait parfois trop... et que cela devient trop. A certains moments je me suis demandée si il y avait un jeu de mot ou une erreur de relecture... De plus l'absence de ponctuation, c'est tendance mais parfois bof, bof.

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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Les nouvelles d'Ella Balaert sont empreintes de merveilleux. du merveilleux, oui, mais pas n'importe lequel. Pas celui des gentilles fées qui exaucent les voeux des belles princesses. Non... Ici le merveilleux est teinté de cruauté avec des chasseuses sans pitié et des monstres étranges entrainant leurs victimes vers un funeste destin.

Pourtant, l'autrice crée dans chaque nouvelle un univers tellement familier et proche de nous qu'on pourrait le frôler du bout des doigts en tendant la main. Attention à vous, vous pourriez bien croiser un des ses êtres etranges dans la rue sans vous en rendre compte.

Un grand merci aux éditions des femmes Antoinette Fouque et à Babelio pour ce recueil fascinant.
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La lettre déchirée

Comment vit-on quand on est illettré ?

Dans le mensonge, le désespoir. C'est le cas de Stéphane, le personnage principal de ce magnifique livre de Ella Balaert intitulé: "la lettre déchirée". Il a treize ans et ne sait ni lire, ni écrire alors qu'il redouble sa sixième.Il le cache aux autres même à sa mère !

Tout a commencé quand il avait six ans à cause d'une lettre que lui a laissé son père en partant. Stéphane la déchire en se jurant de ne jamais apprendre à lire.

L'auteur raconte la vie de tous les jours d'un adolescent de cet âge là.

Elle décrit tous les moyens et les ruses qu'il imagine pour qu'on ne découvre pas qu'il est analphabète: mensonges,stratagèmes...; ainsi que les péripéties de l'école: les bagarres, les fous rires...

Ella Balaert utilise un language familier et courant qui enrichit le livre et rend la lecture plus vivante et réaliste.

Ce livre illustre bien l'importance du langage pour s'exprimer et communiquer les uns avec les autres.

Jules
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La lettre déchirée

C'est l'histoire de Stéphane, 13 ans, qui redouble sa sixième. Enfant taciturne qui ne rêve que d'embarquer comme marin dès sa majorité, ce récit dévoile ses astuces et stratégies pour cacher à ses professeurs et son entourage qu'il ne sait pas lire !

J'ai trouvé poignant de découvrir la souffrance de cet adolescent qui a fait un blocage lors de l'apprentissage de la lecture (peut-être lié à la séparation de ses parents et à l'absence de ce père qu'il croit mort...). Cet adolescent qui travaille avec acharnement, utilisant une excellente mémoire pour pallier son incapacité à déchiffrer textes et consignes, lignes de bus et liste des courses.

A lire à tout âge !
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

17 nouvelles d'une très belle écriture émaillée de mots rares. Les chutes sont souvent étonnantes, rarement prévisibles. Poissons rouges, mais aussi araignée, bourdon et même amibe ; d'autres animaux sont plus classiques: chien, chat. L'autrice nous fait entrer dans un fantastique ancré dans le réel. J'ai beaucoup apprécié la plupart de ces nouvelles .Je ne connaissais d'Ella Balaert que Le Petit Bouton de Nacre ed: cours toujours, lauréate du prix des Auteurs du nord (ADAN). Je découvre qu'elle a écrit quelques romans y compris pour la jeunesse et de nombreuses nouvelles; curieusement, elle change souvent d'éditeurs sauf les trois derniers aux éditions des femmes Antoinette Fouque.(contribution à : si on lisait tous ensemble les livres de la rentrée.

















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La lettre déchirée

sorti en 1997, ce livre a connu plusieurs rééditions ce qui n'a rien d'étonnant car l'histoire est écrite avec tact: pas de jugement ni sur Stéphane, ni sur la mère et les profs. Stéphane sait bien que son douloureux secret finira par être découvert mais il a bien des stratagèmes pour contourner le problème: il double sa 6e mais ne sait pas lire...c'est son drame. C'est avec un certain soulagement qu'il est découvert.

Bien sûr, c'est un problème d'enfance...mais lire ça s'apprend à tout âge...

Je me souviens d'Amandes amères, un livre qui ne partage pas cet optimiste.
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Le contrat

Le plus dur pour moi, ça va être de tenter de n'être point trop décevant dans ma chronique par rapport à ce superbe roman d'Ella Balaert. Qui commence fort : "C'est pourtant la meilleure des choses qui soit arrivée à Jeanne, de se faire abandonner par Thierry. Combien de temps aurait-elle mis à partir d'elle-même ? A ne plus subir les humiliations de son mari ? Il y a des douleurs auxquelles on s'attache, des souffrances dont on aime à gratter la croûte ; il y a des mortifications dont on tire un orgueil démesuré, des rabaissements qui procurent un sentiment de supériorité si intense qu'ils nous consolent d'être traités comme des chiens." (p.17)



Puis qui continue sur le même rythme avec des personnages forts et profondément décrits : la douce et effacée Jeanne, presqu'invisible. Le dandy flamboyant Christophe, cynique. Sans oublier Mado, la presque nonagénaire, sa petite fille et Nadège, et Achard respectivement actrice et réalisateur. Ils interrogent sur la création, sur l'art, la littérature, l'amour, le désir. Mais aussi sur la mort, sur ce qu'on laissera une fois trépassé. Sur les conséquences des sévices subis dans l'enfance : l'agression sexuelle, le viol, l'abandon par les parents, la violence des hommes... Un roman féministe ? Peut-être, mais ce serait réducteur, c'est un roman qui parle des femmes agressées, et qui contraintes ou volontairement relèvent la tête et se battent chaque jour. Ce roman creuse en profondeur ses personnages, de sorte qu'ils vivent avec nous toute la durée de la lecture et même après.



J'aime beaucoup sa construction qui alterne les narrateurs et ouvre des parenthèses avec d'autres. Ella Balaert construit un roman-puzzle dont il est difficile de sortir avant d'avoir posé la dernière pièce. C'est fin et délicat. Tout est dit, rien n'est superflu.



Et pour finir, je suis sous le charme de l'écriture de l'autrice, entre réalisme et poésie. De belles phrases qui vont au cœur des personnages, qui décrivent admirablement lieux et décors. Un style impeccable et élégant dans lequel, parfois, viennent se caler quelques mots rares et beaux. Et comme des clins d’œil, des liens vers les précédents ouvrages d'Ella Balaert, notamment Jeanne, la fille de la Mont-Joli l'un des personnages de Canaille blues, que je vais relire bientôt.



Les personnages, le style, la construction, tout concourt à faire de ce roman l'un des plus beaux que j'ai lu récemment, et si vous ne devez lire qu'un livre de cette rentrée littéraire de janvier, c'est celui-ci !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Tout d'abord je remercie Babelio d'organiser des Masses Critiques qui m'ont permis de recevoir "Poissons rouges et autres bêtes aussi féroce" d'Ella Balaert au éditions Des Femmes , que je remercie également !

On commence par le plaisir de tenir le livre et sa belle couverture entre les mains. Son aspect très "soft" s'oppose au mot "féroces" du titre : que va t'on y découvrir. Quand on ouvre son livre, l'auteur vous emmène en un tourbillon dans un mode fantastique où est fait le parallèle entre les caractéristiques d'un animal et les travers de la Société, la noirceur de l'Homme, sa violence, Comme dans les fables, on attend la morale, ici on est impatient de connaitre la chute. Rares sont les nouvelles dont la fin m'a déçu. Comme chaque nouvelle est servie par une belle utilisation des richesses de la langue française, c'est un double plaisir de lecture. Ca a été une belle occasion d'entrer dans le monde d'Ella Balaert que je retrouverai surement avec plaisir. Encore meri pour ce beau cadeau !
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La lettre déchirée

Le livre d'Ella Balaert "La lettre déchirée" est une œuvre touchante.



C'est le récit de la vie d'un enfant en difficulté, il va tout de même à l’école malgré ses difficultés. Il fait comme les autres, il ne montre à personne sa différence afin d'être accepté. C'est un enfant qui ne sait pas lire, qui le cache à sa mère, et qui vit sans son père, ce qui l'atteint beaucoup plus. Stéphane raconte sa vie, son enfance à travers ce livre.



"La lettre déchirée" a été retenue par le ministère de l’Éducation Nationale pour faire partie des "Lectures pour les collégiens".



La description précise de sa vie nous fait ressentir les mêmes sentiments que ceux qu'il a vécus. Sa difficulté nous fait de la peine. Un enfant du même âge que nous qui vit ces choses là, ce n'est pas facile à lire car ça doit être compliqué pour lui.



Même si cet enfant a des difficultés, il reste très courageux, il va de l'avant et affronte la vie. Je conseille ce livre car il est très émouvant et raconte des faits, qui, malheureusement, touchent beaucoup de personnes.



De : Lisouille 3C
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Pseudo

jolie histoire ....

des mails échangés entre trois copines,qui montent un bateau en se faisant passé pour "Eva" une personne à elle trois:Et établissent un relation épistolaire avec un certains Ulysse....

Ce livre démontre la fragilitè des liens humains,des mensonges et des proportions que cela peut prendre émotionnellement pour des personnalités plus fragile..

la fin est triste,et brutal,je m'attendais à autre chose..

Mais Ella Balaert a fait passer un autre mèssage..

pour moi qui était la manipulation et le mensonge,peut terminer très mal..

ce livre n'a pas été un coup de coeur,et parfois je survolais les lignes...
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Merci à Babelio et aux éditions des femmes Antoinette Fouque pour ce livre reçu sur la masse critique de Janvier.



C'est le titre du livre qui a attisé ma curiosité.

J'ai pris quelques temps avant de me lancer dans la lecture de ce recueil de nouvelles. Mais une fois lancée, je n'ai pas pu m'arrêté.

Chacune de ces nouvelles plus ou moins fantastiques est liée à un animal.... alors si parfois le lien m'a semblé assez ténu, d'autre fois il est évident. Outre le côté fantastique, j'ai été surprise par presque toute ces histoires, je ne m'attendais pas au chemin qu'elle prendrait.

Chaque histoire est singulière, et chacune m'a emmenée dans son univers particulier, parfois même voyager.

Ce fut un vrai plaisir à lire.

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Petit bouton de nacre

Un petit bouton de nacre. Un objet si minuscule et si usuel que l'on ne s'interroge guère sur sa provenance. Et pourtant ! Quel voyage depuis le ventre de l'Océan Pacifique jusqu'à la boutonnière des élégants ! Et le souffle de celui qui a pêché le coquillage. Et les mains qui l'ont façonné. Et les existences qui se sont infléchies à cause de ou grâce à lui. Les couleurs moirées de ce petit bouton sont à l'image de ces vies aux nuances qui varient selon le regard et selon les jeux de lumière.

L'écriture d'Ella Balaert prend ces mêmes teintes irisées pour nous raconter l'histoire de la belle Hérémiti, de sa fille Monique-Mohéa et de Poéma. A Hikueru, l'île du Pacifique où tout commence, elle embrasse les reflets changeants de l'océan, du sable et des fleurs éclatantes. Elle se gorge de parfums et de sensualité et s'épanouit comme le fait Hérémiti dans les bras de son bel amant de passage. Vingt ans plus tard c'est dans le gris et la poussière de la métropole qu'elle accompagne Monique-Mohéa, la fille née de cet amour d'une nuit. Les chants des pêcheurs de nacre se sont mués en slogans et en cris de colère à Méru, dans l'Oise, là où les mains des hommes se meurtrissent aux coquillages, là où il faut lutter pour dompter et façonner la nacre. La même trajectoire attend Monique qui, en quittant son île pour la Métropole, doit se modeler à sa nouvelle vie en se détachant de son père nourricier, du prénom qu'il lui a donné, des paysages et des sensations d'Hikueru. Coquillage sauvage aux contours baroques, il lui faudrait devenir bouton de nacre au doux arrondi. Mais c'est Poéma, sa fille, qui parviendra à reboutonner tous les pans de ces destins entaillés, de ces lieux décousus par le temps et l'espace, et, grâce à un petit bouton de nacre, à rapprocher les bords déchirés de toutes ces vies.

Lumières et ombres, drames et joies, vie et mort, le roman d'Ella Balaert nous entraîne dans un fabuleux voyage, scandé par les élans du coeur et le passage du temps. La structure circulaire du récit est malicieusement à l'image de ce petit bouton de nacre qui ouvre de multiples pistes interprétatives. Un roman tout en reflets subtils et en diaprures poétiques, qui m'a offert une riche et belle palette d'émotions !

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Pseudo

Je ne connaissais d’Ella Balaert que La lettre déchirée, roman souvent proposé aux ados dans les collèges.

Là nous avons un roman qui décortique les habitudes prises avec les pseudos, ce que l’on veut dévoiler, ce que l’on cache. L’auteur analyse finement l’impact sur les uns et les autres de ces conversations masquées.

Pas un récit à proprement parler, mais l’histoire se fait au fur et à mesure des mails échangés, entre les trois femmes et avec Ulysse. Il y a un peu de cruauté dans ce jeu du chat et de la souris, ou plutôt des souris…

Une belle mise en garde au final sur les faux-semblants que peut créer le virtuel, fût-ce pour échapper à la solitude.

Roman résolument moderne dans sa forme et très profond dans l’analyse, et que j’ai beaucoup aimé.


Lien : http://lespassionsdelaura.ov..
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Petit bouton de nacre

J'ai tous les livres de cette jolie collection mais ne les ai pas encore tous lus; j'ai commencé par Angèle ou le syndrome de la wassingue de mon ami Lucien Suel.

J'en suis encore au Nord/Pas de Calais et j'ai du mal à me représenter les Hauts de France! Mais Dominique Brisson, éditrice de Cours toujours m'a ouvert les yeux: le petit bouton de nacre fait partie de la vie rêvée des choses, dans l'Oise!

Au lieu de ranger ces petits trésors par collection, je les ai mis par ordre alphabétique...c'est pourquoi je n'ai lu qu'aujourd'hui le troisième que j'ai acquis le 1er mai 2018 au salon un peu particulier d'Arras.

Les deux critiques déjà écrites ont tout dit sur la belle langue d'Ella Balaert et sur l'histoire qui court sur trois générations de femmes, du Pacifique où l'huître se pêche à Meru où on travaille la nacre.

Comme chaque fois, le livre se termine par un carnet de curiosités: je vais me précipiter sur ma boite à boutons pour voir s'il y en a en nacre, sinon j'en trouverai cet été dans la "travailleuse" de ma maman: j'ai le souvenir de ces petits boutons encartés, il doit bien en rester...
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Mary pirate

Un livre poétique sur l'identité féminine, où la piraterie est plus un décor qu'un sujet. Un livre un peu hypnotique, un peu lassant, qui est plus un portrait sensible et réfléchi qu'une narration. Ayant lu Louves de mer de Zoé Valdés mettant en scène Mary Read et Ann Bonny dans un souffle épique et baroque (voire excessif), ce livre-là, plus axé sur l'histoire de Mary, a un air calme et insuffisant.
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Prenez soin d'elle

Comme vous le savez, j'adore ce que fait Ella Balaert. C'est le seul roman qu'il me manquait d'elle publié aux Éditions des femmes. Rien qu'avec le résumé, j'avais les larmes aux yeux. Je l'ai reçu rapidement et n'ai pu m'empêcher de le lire dès réception.



Le roman commence avec Madame Kosta, une chatte, qui saute sur le lit de Jo, sa maîtresse. À la description de la scène, on comprend tout de suite la situation. Jo a fait une tentative de suicide. Heureusement, la gardienne d'immeuble, dans l'idée de récupérer son assiette, va comprendre la situation et appeler les secours. De là, les proches de Jo sont contactés afin de prendre des dispositions pour madame Kosta. L'écriture de l'autrice est comme on la connaît : sensible et pudique.



Chacun va réagir différemment au geste de Jo. Par le regard de chacun, on découvre une femme de caractère et libre. En tout cas, en apparence. En allant plus loin, en avançant, on découvre quelqu'un qui avait ses démons, qu'elle exprimait des choses importantes sur le ton de la plaisanterie ou en passant dans une conversation. Au final, personne ne connaissait réellement JO. Ses proches ne voyaient que ce qu'ils voulaient voir. 



On commence par Rachel, la meilleure amie. Elle est effondrée par le geste de Jo. On la découvre aussi. C'est une femme très sensible qui a une vie loin d'être comme elle l'aurait souhaité. On sent qu'elle se soumet et ne s'affirme pas. Elle est aussi très sensible. Elle va être celle qui va le plus pensé à madame Kosta et se remettre en question.



Concernant le père et le frère, je les ai trouvé froid et distant. Le père est le pire. J'ai eu beaucoup de mal avec lui. Je ne lui ai trouvé aucune sensibilité. Il ne voulait même pas s'occuper de la chatte. Finalement, il le fait par obligation. Il manque profondément d'empathie. Il se protège aussi beaucoup. Je ne peux quand même pas le voir en peinture. Ce n'est pas un père. Le frère, quant à lui, prend ses responsabilités dans la limite de ses moyens.



Enfin, l'amant. Sa sensibilité m'a surprise. Il est vraiment sous le choc. Il ne voyait qu'une version de Jo et pas le reste. Au fil du temps, on apprend à le connaître et on l'apprécie. Il n'est pas parfait et le sait. Il reconnaît ses torts mais voit bien ce qu'il se passe.



Au final, on voit par ce livre que l'on ne voit que ce que l'on veut bien de nos proches. Si on ne pose pas les questions, comment savoir si la personne va bien? Il est tellement plus facile de répondre "oui, ça va" que de dire la vérité. Tout le monde veut un oui mais quand il est trop tard, la culpabilité ronge. Et c'est toute la question de ce livre.



En bref, j'ai adoré ce livre comme les autres de l'autrice. Le sujet est loi d'être simple mais elle l'a traité avec beaucoup de pudeur et de justesse sans pathos.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Placement libre

Comment une action aussi banale que réserver deux places au théâtre où se produit un acteur admiré, peut-elle creuser tout à coup un gouffre dans le déroulement des jours ? Incompréhensible pour ceux qui, habitués à occuper une place, sociale, familiale, amoureuse, n'imaginent pas que d'autres n'en ont ou ne s'en donnent pas le droit. Le personnage du roman d'Ella Balaert fait partie de ceux-là qui n'oseraient pas revendiquer leur âme si quelqu'un venait la leur contester. Pour cette femme, les deux jours qui précèdent la représentation s'apparentent à un incessant combat car les deux mots figurant sur le billet "Placement libre" font jaillir son angoisse de n'avoir justement aucune place légitime.

Cette double lutte entre soi et soi, entre soi et les autres, est construite comme un dialogue intérieur entre deux volontés opposées : s'imposer ou s'effacer. L'intrigue peut sembler ténue mais ce qui s'y joue est pourtant vital et l'on suit avec le coeur serré les différentes impressions du personnage et les poignantes stratégies qu'elle met en place pour prendre une décision a-priori de peu d'importance. Des associations d'idées, un raisonnement désespéré mènent de la réservation d'une place au théâtre à la conviction de n'exister nulle part et à la tentation de l'anéantissement

Ce décalage entre le fait (aller au théâtre) et les enjeux fondamentaux qui s'y cachent donne une sensation de déchirement, que la narration à la deuxième personne amplifie encore.



L'écriture fine et précise se teinte d'humour pour injecter la vie dans ces fluctuations de la pensée qui jettent les bases d'une réflexion sur le paradoxe d'un espace de liberté aux contours apparemment ouverts et pourtant étroitement bornés par toutes sortes d'injonctions.

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