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EAN : 9782721009364
400 pages
Editions des Femmes (03/02/2022)
3.62/5   12 notes
Résumé :
Le Contrat est un roman baroque, à multiples facettes, miroirs, chausse-trappes et faux semblants, qui poursuit la réflexion de son auteure sur le statut du réel.
Qui signera ? Qui tire les ficelles ? Qui mourra ?
L' éditeur qui ne publie que des "derniers romans" ? L'inquiétant réalisateur de web séries ? La vieille dame indigne, l'auteure en mal d'inspiration ou l'actrice amoureuse ?

« Impossible, le corps n’oublie rien, mon petit : ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans les premiers chapitres nous faisons connaissance avec la foison de personnages qui traverse ce roman : Il y tout d'abord Christophe Lambert, un dandy dilettante et quelque peu cynique, qui décide de devenir éditeur après la mort accidentelle de son ami écrivain Pierre Camus. Il ne publiera que les dernières oeuvres d'écrivains morts ou en passe de l'être.
Puis nous croisons Jeanne, seule depuis que Thierry l'a abandonnée. Enseignante en manque de confiance, elle est aussi romancière. L'écriture pour museler sa souffrance ?
« La confiance en un homme qui vous a trahie, ou dans le monde qui vous a trompée, une fois rompue, ne se répare pas. Ça se rafistole, plus ou moins, et c'est tout. »
Et il y a Marie-Madeleine, cette vieille dame en fauteuil qui ne manque pas de malice mais préfère vivre dans la solitude, rideaux tirés. Pourtant elle ne se laisse pas manipuler par sa dame de compagnie. Seule sa petite fille Gwenaelle trouve grâce à ses yeux, jusqu'à l'arrivée du bel Achard qui viendra lui tenir compagnie et lui racontant ce monde duquel elle se tient à l'écart.
« Ainsi font le héron et sa patronne, jour après jour. Achard comble peu à peu les lacunes de la biographie de Marie-Madeleine. Il a vite repéré sous ses rodomontades un peu bourrues de personne âgée, des angoisses de anciennes de petite fille, et sous des confusions chronologiques qu'elle veille à dissimuler, des zones de turbulence intense. »
Enfin il y a Nadège, amoureuse des deux hommes avec qui elle travaille, Nadège qui s'oublie auprès d'un homme qui n'a rien d'autre à lui offrir que la brutalité d'étreintes rapides.
Les histoires de ces personnages, bien sûr, finiront par s'entrecroiser, et certains mystères se dévoileront peu à peu.
La construction du roman repose sur l'alternance de fragments de vie des personnages. A travers ces existences, l'autrice parle des souffrances, celle des ruptures, du manque d'amour mais aussi les blessures, les traumatismes de l'enfance.
Les personnages masculins ne sont pas particulièrement sympathiques, ou bien ils restent assez flous. Par contre, les personnages féminins sont plus creusés, l'autrice fouille leur histoire, décrypte leurs pensées, Car ces femmes ont toutes une plaie qu'elles grattent sans cesse. On découvre l'enfant abandonnée par sa mère, la petite fille violée, la femme battue, trompée. Mais c'est aussi un roman sur la résilience et l'espoir d'une autre vie.

Un roman à l'écriture élégante, aux descriptions soignées, mais dans lequel on se perd un peu parmi les nombreux personnages. Un sujet fort intéressant, qui aborde de nombreux thèmes comme la création littéraire, la solitude et l'amour, les relations hommes femmes, la filiation, mais un texte qui souffre de longueurs dans des situations qui s'éternisent tout au long de ces 390 pages.
Si les personnages féminins sont denses, fouillés, par contre les personnages masculins, plutôt caricaturaux,
manquent de crédibilité.
Ce roman dont la lecture a été par moment fastidieuse, sera vite oublié.
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D'abord merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce livre reçu dans une operation Masse Critique.

Je reçois des livres, dans le cadre masse critique, depuis plusieurs mois. C'est l'occasion de découvrir des nouveaux auteurs.

Et bien "Le contrat" est un des meilleurs livres lus dans le cadre de ces opérations.

D'abord c'est un papier agréable au toucher. La couverture est sobre mais design. Ca c'est le contenant.

En ce qui concerne le contenu, l'autrice a du métier. Les mots sont maîtrisés, elle joue avec eux. La plupart du temps c'est très réussi. L'écriture est élégante, parfois un peu trop...

Je ne rentre pas dans l'histoire car je risque d'être de dévoiler trop de l'intrigue. Mais j'ai été prise par les différents personnages surtout Jeanne...

Je ne mets pas 5 étoiles car le côté moins plaisant de la grande maîtrise de l'autrice est qu'elle en fait parfois trop... et que cela devient trop. A certains moments je me suis demandée si il y avait un jeu de mot ou une erreur de relecture... de plus l'absence de ponctuation, c'est tendance mais parfois bof, bof.
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Le plus dur pour moi, ça va être de tenter de n'être point trop décevant dans ma chronique par rapport à ce superbe roman d'Ella Balaert. Qui commence fort : "C'est pourtant la meilleure des choses qui soit arrivée à Jeanne, de se faire abandonner par Thierry. Combien de temps aurait-elle mis à partir d'elle-même ? A ne plus subir les humiliations de son mari ? Il y a des douleurs auxquelles on s'attache, des souffrances dont on aime à gratter la croûte ; il y a des mortifications dont on tire un orgueil démesuré, des rabaissements qui procurent un sentiment de supériorité si intense qu'ils nous consolent d'être traités comme des chiens." (p.17)

Puis qui continue sur le même rythme avec des personnages forts et profondément décrits : la douce et effacée Jeanne, presqu'invisible. le dandy flamboyant Christophe, cynique. Sans oublier Mado, la presque nonagénaire, sa petite fille et Nadège, et Achard respectivement actrice et réalisateur. Ils interrogent sur la création, sur l'art, la littérature, l'amour, le désir. Mais aussi sur la mort, sur ce qu'on laissera une fois trépassé. Sur les conséquences des sévices subis dans l'enfance : l'agression sexuelle, le viol, l'abandon par les parents, la violence des hommes... Un roman féministe ? Peut-être, mais ce serait réducteur, c'est un roman qui parle des femmes agressées, et qui contraintes ou volontairement relèvent la tête et se battent chaque jour. Ce roman creuse en profondeur ses personnages, de sorte qu'ils vivent avec nous toute la durée de la lecture et même après.

J'aime beaucoup sa construction qui alterne les narrateurs et ouvre des parenthèses avec d'autres. Ella Balaert construit un roman-puzzle dont il est difficile de sortir avant d'avoir posé la dernière pièce. C'est fin et délicat. Tout est dit, rien n'est superflu.

Et pour finir, je suis sous le charme de l'écriture de l'autrice, entre réalisme et poésie. de belles phrases qui vont au coeur des personnages, qui décrivent admirablement lieux et décors. Un style impeccable et élégant dans lequel, parfois, viennent se caler quelques mots rares et beaux. Et comme des clins d'oeil, des liens vers les précédents ouvrages d'Ella Balaert, notamment Jeanne, la fille de la Mont-Joli l'un des personnages de Canaille blues, que je vais relire bientôt.

Les personnages, le style, la construction, tout concourt à faire de ce roman l'un des plus beaux que j'ai lu récemment, et si vous ne devez lire qu'un livre de cette rentrée littéraire de janvier, c'est celui-ci !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Comment parler de ce livre sans rien spoiler? C'est difficile. Je peux commencer par vous dire que, lorsqu'un livre me fait réagir physiquement, c'est très bon signe. C'est le cas sur celui-ci. Je venais d'entamer ma lecture d'un chapitre avec LA révélation quand le téléphone sonna. Vous savez, ce moment de bascule dans un roman qui va totalement changer votre perception du livre? Et bien, je n'ai eu d'autres choix que de répondre. Et la personne au bout du fil a eu droit à mon impatience. Je sautais à pied joint dans mon appartement en lui disant "t'as pas honte! Je suis en pleine révélation de malade et tu m'interromps". J'insistais pour qu'il abrège la raison de son appel (qui pouvait bien attendre au passage). Et juste pour le plaisir de me faire souffrir (et aussi parce que ça devait être très drôle de m'imaginer chez moi), la personne a fait exprès de prendre son temps. Autant vous dire que cette lecture a été terminée le jour même.

Bref, vous avez compris. Cette lecture a juste été un coup de coeur. En même temps, c'est Ella Balaert. Ce nom est pour moi synonyme de qualité. On suit la rencontre entre Jeanne et Christophe. Ce n'est pas une romance, je tiens à la préciser. Jeanne est une autrice en manque d'inspiration et victime du syndrome de la page blanche. Elle manque de confiance en elle. Certains passages ont résonné en moi. L'écriture de Ella est d'une justesse incroyable sur tous les sujets qu'elle aborde pour ce personnage. Son écriture garde cette poésie qu'on aime tant.

Passons à Christophe. Ce personnage a un charisme dingue. Pourtant, soyons honnête. Il est détestable. Explication. Ce monsieur récupère un manuscrit écrit par son meilleur ami décédé dans un accident de voiture. Il décide de le publier. Jusque là, c'est beau. C'est la suite qui le rend détestable. Il trouve l'idée d'ouvrir une maison d'édition consacré aux dernières oeuvres d'auteurs morts ou en passe de mourir. Petite précision : quand j'écris en passe de mourir, c'est plutôt l'idée de signer un contrat exclusif avec lui pour publier le tout dernier livre avant le décès de la personne. Il appelle la maison d'édition Thanatographe...Oui, vous avez bien lu. Les passages concernant Christophe sont remplis d'humour noir. Ça ne pouvait que me plaire.

Vous pensiez que c'était tout? Et bien non. On suit d'autres personnages. Je ne parlerai que de Marie-Madeleine. Que j'aime ce genre de personnages! Elle est exquise et nous amuse. C'est tout ce qu'il y a à retenir. C'est une dame âgée loin d'être comme on l'imagine. Je repense à certaines choses la concernant qui me font rire. J'ai été étonnée aussi par le prénom de sa petite fille (c'est le mien. Ça fait toujours bizarre. Elle n'est pas du tout comme moi). Cette dernière est d'ailleurs, certes, joyeuse mais loin d'être bête. J'adore comment elle est avec sa grand-mère. Comme tous les personnages de Ella, il faut se méfier des apparences et surtout ses personnages évoluent et se dévoilent.

Le roman est coupé en deux parties. le choix est des plus judicieux. D'ailleurs, en plus de l'écriture, la construction est parfaite. Combien de fois, je me suis faite avoir...Mais j'avoue qu'il y a ce fameux chapitre qui m'a choqué. Je n'aurai jamais pu imaginer ce genre de retournement de situation. Et j'en redemande. Je mets au défi quiconque de deviner toutes ses révélations. En écrivant mon avis, je me rends compte que ce roman monte crescendo. Plus on avance, plus on découvre des choses sur les personnages plus ou moins surprenantes. Mais c'est dans la deuxième partie que tout s'enchaîne et que tout se rejoint. Si vous voulez comprendre quoique ce soit, il faudra aller au bout de sa lecture.

En bref, ce roman est un coup de coeur. L'écriture de Ella Balaert est un régal. Je mets au défi n'importe qui de ne pas finir addict et de ne pas réagir au retournement de situation (d'ailleurs je couperai le téléphone à l'avenir).

Lien : https://lessortilegesdesmots..
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j'ai la sensation de me répéter, mais merci à la Masse Critique de Septembre 2022 de m'avoir mise sur le chemin de cette pépite. ce constat est sans appel, quel que soit le livre inconnu, je fini par l'adorer !

d'abord, je ne peux m'empêcher de commencer en disant que pour raconter et comprendre ce roman, la meilleure option reste de le lire. ce que je vous recommande vivement de faire. je vais donc m'efforcer au mieux de vous transmettre ce qu'il m'a fait ressentir.

la plume de l'autrice est absolument délectable, et en un sens singulière. on ne l'oublie pas. la construction du roman est très spéciale et m'évoque davantage un roman-puzzle qu'un simple roman. ponctué de références très appréciables d'ailleurs, comme Camus pour ne parler que de lui ! j'ai déjà hâte de dévorer ses autres oeuvres.

c'est un roman que j'avais du mal à lâcher. une heure de cours ? oh, je préférerais rester en permanence pour le continuer...

ce qu'est j'ai trouvé le plus intéressant et appréciable s'apparente à ce que j'avais aussi relevé chez Hanya Yanagihara ("Une vie comme les autres" ou "A Little Life"). d'abord, les points de vue sont multiples et sont alternés, chose que j'apprécie particulièrement. mais au-delà de ça, c'est que l'actrice réussit à créer une histoire dans l'histoire. je m'explique : l'une des protagonistes (même si c'est bien plus complexe que ça hehe) est écrivaine (le monde du livre est omniprésent!). alors, elle écrit des histoires et travaille avec une maison d'édition très particulière. et de fait, cette maison d'édition et les écrits de ce personnage seraient RÉELLEMENT très intéressants. tout semble très réel. en tant que lectrice, je souhaiterais réellement découvrir les écrits de cette maison d'édition fictive. j'ai du mal à poser des mots sur ce ressenti mais il a été très prononcé à travers ce livre !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Il n'aurait pas fallu longtemps à Jeanne pour poser à Christophe la question que tout le monde lui soumet, pourquoi, mais pourquoi les derniers textes ? Peut-être ne l'aurait-elle pas formulée ainsi, peut-être y aurait elle introduit une variante, demandant par exemple, mais tout œuvre n'est-elle pas testamentaire ? Toute œuvre n'est-elle pas par essence combat contre la destruction ? ou encore, toute œuvre n'est-elle pas celle du Temps ?"
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