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Critiques de Ella Balaert (59)
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De plume et d'ailes

Dans un abécédaire passionnant, la romancière Ella Balaert, passe en revue les mille raisons de ne pas publier sous son vrai nom.
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Prenez soin d'elle

Comme vous le savez, j'adore ce que fait Ella Balaert. C'est le seul roman qu'il me manquait d'elle publié aux Éditions des femmes. Rien qu'avec le résumé, j'avais les larmes aux yeux. Je l'ai reçu rapidement et n'ai pu m'empêcher de le lire dès réception.



Le roman commence avec Madame Kosta, une chatte, qui saute sur le lit de Jo, sa maîtresse. À la description de la scène, on comprend tout de suite la situation. Jo a fait une tentative de suicide. Heureusement, la gardienne d'immeuble, dans l'idée de récupérer son assiette, va comprendre la situation et appeler les secours. De là, les proches de Jo sont contactés afin de prendre des dispositions pour madame Kosta. L'écriture de l'autrice est comme on la connaît : sensible et pudique.



Chacun va réagir différemment au geste de Jo. Par le regard de chacun, on découvre une femme de caractère et libre. En tout cas, en apparence. En allant plus loin, en avançant, on découvre quelqu'un qui avait ses démons, qu'elle exprimait des choses importantes sur le ton de la plaisanterie ou en passant dans une conversation. Au final, personne ne connaissait réellement JO. Ses proches ne voyaient que ce qu'ils voulaient voir. 



On commence par Rachel, la meilleure amie. Elle est effondrée par le geste de Jo. On la découvre aussi. C'est une femme très sensible qui a une vie loin d'être comme elle l'aurait souhaité. On sent qu'elle se soumet et ne s'affirme pas. Elle est aussi très sensible. Elle va être celle qui va le plus pensé à madame Kosta et se remettre en question.



Concernant le père et le frère, je les ai trouvé froid et distant. Le père est le pire. J'ai eu beaucoup de mal avec lui. Je ne lui ai trouvé aucune sensibilité. Il ne voulait même pas s'occuper de la chatte. Finalement, il le fait par obligation. Il manque profondément d'empathie. Il se protège aussi beaucoup. Je ne peux quand même pas le voir en peinture. Ce n'est pas un père. Le frère, quant à lui, prend ses responsabilités dans la limite de ses moyens.



Enfin, l'amant. Sa sensibilité m'a surprise. Il est vraiment sous le choc. Il ne voyait qu'une version de Jo et pas le reste. Au fil du temps, on apprend à le connaître et on l'apprécie. Il n'est pas parfait et le sait. Il reconnaît ses torts mais voit bien ce qu'il se passe.



Au final, on voit par ce livre que l'on ne voit que ce que l'on veut bien de nos proches. Si on ne pose pas les questions, comment savoir si la personne va bien? Il est tellement plus facile de répondre "oui, ça va" que de dire la vérité. Tout le monde veut un oui mais quand il est trop tard, la culpabilité ronge. Et c'est toute la question de ce livre.



En bref, j'ai adoré ce livre comme les autres de l'autrice. Le sujet est loi d'être simple mais elle l'a traité avec beaucoup de pudeur et de justesse sans pathos.
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Le contrat

Comment parler de ce livre sans rien spoiler? C'est difficile. Je peux commencer par vous dire que, lorsqu'un livre me fait réagir physiquement, c'est très bon signe. C'est le cas sur celui-ci. Je venais d'entamer ma lecture d'un chapitre avec LA révélation quand le téléphone sonna. Vous savez, ce moment de bascule dans un roman qui va totalement changer votre perception du livre? Et bien, je n'ai eu d'autres choix que de répondre. Et la personne au bout du fil a eu droit à mon impatience. Je sautais à pied joint dans mon appartement en lui disant "t'as pas honte! Je suis en pleine révélation de malade et tu m'interromps". J'insistais pour qu'il abrège la raison de son appel (qui pouvait bien attendre au passage). Et juste pour le plaisir de me faire souffrir (et aussi parce que ça devait être très drôle de m'imaginer chez moi), la personne a fait exprès de prendre son temps. Autant vous dire que cette lecture a été terminée le jour même.



Bref, vous avez compris. Cette lecture a juste été un coup de cœur. En même temps, c'est Ella Balaert. Ce nom est pour moi synonyme de qualité. On suit la rencontre entre Jeanne et Christophe. Ce n'est pas une romance, je tiens à la préciser. Jeanne est une autrice en manque d'inspiration et victime du syndrome de la page blanche. Elle manque de confiance en elle. Certains passages ont résonné en moi. L'écriture de Ella est d'une justesse incroyable sur tous les sujets qu'elle aborde pour ce personnage. Son écriture garde cette poésie qu'on aime tant.



Passons à Christophe. Ce personnage a un charisme dingue. Pourtant, soyons honnête. Il est détestable. Explication. Ce monsieur récupère un manuscrit écrit par son meilleur ami décédé dans un accident de voiture. Il décide de le publier. Jusque là, c'est beau. C'est la suite qui le rend détestable. Il trouve l'idée d'ouvrir une maison d'édition consacré aux dernières œuvres d'auteurs morts ou en passe de mourir. Petite précision : quand j'écris en passe de mourir, c'est plutôt l'idée de signer un contrat exclusif avec lui pour publier le tout dernier livre avant le décès de la personne. Il appelle la maison d'édition Thanatographe...Oui, vous avez bien lu. Les passages concernant Christophe sont remplis d'humour noir. Ça ne pouvait que me plaire.



Vous pensiez que c'était tout? Et bien non. On suit d'autres personnages. Je ne parlerai que de Marie-Madeleine. Que j'aime ce genre de personnages! Elle est exquise et nous amuse. C'est tout ce qu'il y a à retenir. C'est une dame âgée loin d'être comme on l'imagine. Je repense à certaines choses la concernant qui me font rire. J'ai été étonnée aussi par le prénom de sa petite fille (c'est le mien. Ça fait toujours bizarre. Elle n'est pas du tout comme moi). Cette dernière est d'ailleurs, certes, joyeuse mais loin d'être bête. J'adore comment elle est avec sa grand-mère. Comme tous les personnages de Ella, il faut se méfier des apparences et surtout ses personnages évoluent et se dévoilent.



Le roman est coupé en deux parties. Le choix est des plus judicieux. D'ailleurs, en plus de l'écriture, la construction est parfaite. Combien de fois, je me suis faite avoir...Mais j'avoue qu'il y a ce fameux chapitre qui m'a choqué. Je n'aurai jamais pu imaginer ce genre de retournement de situation. Et j'en redemande. Je mets au défi quiconque de deviner toutes ses révélations. En écrivant mon avis, je me rends compte que ce roman monte crescendo. Plus on avance, plus on découvre des choses sur les personnages plus ou moins surprenantes. Mais c'est dans la deuxième partie que tout s'enchaîne et que tout se rejoint. Si vous voulez comprendre quoique ce soit, il faudra aller au bout de sa lecture.



En bref, ce roman est un coup de cœur. L'écriture de Ella Balaert est un régal. Je mets au défi n'importe qui de ne pas finir addict et de ne pas réagir au retournement de situation (d'ailleurs je couperai le téléphone à l'avenir).


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Le contrat

D'abord merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique de septembre.

Nous faisons tout d’abord la connaissance des différents personnages. Pierre Camus écrivain meurt soudainement d’un accident de voiture. Il laisse son dernier ouvrage à son meilleur ami Christophe Lambert, qui va devenir éditeur et décide de n’éditer que les dernières œuvres d’écrivains décédés.

Il rencontrera Jeanne, enseignante et romancière, en manque d’inspiration.

Nous faisons également la connaissance de Marie Madeleine, personne âgée en fauteuil roulant qui elle aussi écrit un roman et ne dit pas toute la vérité à son entourage.

Nous rencontrons également Nadège et Achard, qui eux participent à des séries sur internet et sont secrètement amoureux l’un de l’autre.

Tous ces personnages vont s’entrecroisés sous la plume délicate de l’autrice @Ella balaert.

Beaucoup de descriptions qui nous permettent d’avancer entre tous ces personnages et leurs différentes histoires.



J’ai bien aimé cette écriture, qui m’a fait connaître différents mots ou termes qui m’étaient inconnus.



Cette histoire m’a obligé à une concentration plus forte que pour d’autre ouvrage.

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Le contrat

j'ai la sensation de me répéter, mais merci à la Masse Critique de Septembre 2022 de m'avoir mise sur le chemin de cette pépite. ce constat est sans appel, quel que soit le livre inconnu, je fini par l'adorer !



d'abord, je ne peux m'empêcher de commencer en disant que pour raconter et comprendre ce roman, la meilleure option reste de le lire. ce que je vous recommande vivement de faire. je vais donc m'efforcer au mieux de vous transmettre ce qu'il m'a fait ressentir.



la plume de l'autrice est absolument délectable, et en un sens singulière. on ne l'oublie pas. la construction du roman est très spéciale et m'évoque davantage un roman-puzzle qu'un simple roman. ponctué de références très appréciables d'ailleurs, comme Camus pour ne parler que de lui ! j'ai déjà hâte de dévorer ses autres oeuvres.



c'est un roman que j'avais du mal à lâcher. une heure de cours ? oh, je préférerais rester en permanence pour le continuer...



ce qu'est j'ai trouvé le plus intéressant et appréciable s'apparente à ce que j'avais aussi relevé chez Hanya Yanagihara ("Une vie comme les autres" ou "A Little Life"). d'abord, les points de vue sont multiples et sont alternés, chose que j'apprécie particulièrement. mais au-delà de ça, c'est que l'actrice réussit à créer une histoire dans l'histoire. je m'explique : l'une des protagonistes (même si c'est bien plus complexe que ça hehe) est écrivaine (le monde du livre est omniprésent!). alors, elle écrit des histoires et travaille avec une maison d'édition très particulière. et de fait, cette maison d'édition et les écrits de ce personnage seraient RÉELLEMENT très intéressants. tout semble très réel. en tant que lectrice, je souhaiterais réellement découvrir les écrits de cette maison d'édition fictive. j'ai du mal à poser des mots sur ce ressenti mais il a été très prononcé à travers ce livre !
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Le contrat

D'abord merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce livre reçu dans une operation Masse Critique.



Je reçois des livres, dans le cadre masse critique, depuis plusieurs mois. C'est l'occasion de découvrir des nouveaux auteurs.



Et bien "Le contrat" est un des meilleurs livres lus dans le cadre de ces opérations.



D'abord c'est un papier agréable au toucher. La couverture est sobre mais design. Ca c'est le contenant.



En ce qui concerne le contenu, l'autrice a du métier. Les mots sont maîtrisés, elle joue avec eux. La plupart du temps c'est très réussi. L'écriture est élégante, parfois un peu trop...



Je ne rentre pas dans l'histoire car je risque d'être de dévoiler trop de l'intrigue. Mais j'ai été prise par les différents personnages surtout Jeanne...



Je ne mets pas 5 étoiles car le côté moins plaisant de la grande maîtrise de l'autrice est qu'elle en fait parfois trop... et que cela devient trop. A certains moments je me suis demandée si il y avait un jeu de mot ou une erreur de relecture... De plus l'absence de ponctuation, c'est tendance mais parfois bof, bof.

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Le contrat

Dans les premiers chapitres nous faisons connaissance avec la foison de personnages qui traverse ce roman : Il y tout d’abord Christophe Lambert, un dandy dilettante et quelque peu cynique, qui décide de devenir éditeur après la mort accidentelle de son ami écrivain Pierre Camus. Il ne publiera que les dernières œuvres d’écrivains morts ou en passe de l’être.

Puis nous croisons Jeanne, seule depuis que Thierry l’a abandonnée. Enseignante en manque de confiance, elle est aussi romancière. L’écriture pour museler sa souffrance ?

« La confiance en un homme qui vous a trahie, ou dans le monde qui vous a trompée, une fois rompue, ne se répare pas. Ça se rafistole, plus ou moins, et c’est tout. »

Et il y a Marie-Madeleine, cette vieille dame en fauteuil qui ne manque pas de malice mais préfère vivre dans la solitude, rideaux tirés. Pourtant elle ne se laisse pas manipuler par sa dame de compagnie. Seule sa petite fille Gwenaelle trouve grâce à ses yeux, jusqu’à l’arrivée du bel Achard qui viendra lui tenir compagnie et lui racontant ce monde duquel elle se tient à l’écart.

« Ainsi font le héron et sa patronne, jour après jour. Achard comble peu à peu les lacunes de la biographie de Marie-Madeleine. Il a vite repéré sous ses rodomontades un peu bourrues de personne âgée, des angoisses de anciennes de petite fille, et sous des confusions chronologiques qu’elle veille à dissimuler, des zones de turbulence intense. »

Enfin il y a Nadège, amoureuse des deux hommes avec qui elle travaille, Nadège qui s’oublie auprès d’un homme qui n’a rien d’autre à lui offrir que la brutalité d’étreintes rapides.

Les histoires de ces personnages, bien sûr, finiront par s’entrecroiser, et certains mystères se dévoileront peu à peu.

La construction du roman repose sur l’alternance de fragments de vie des personnages. A travers ces existences, l’autrice parle des souffrances, celle des ruptures, du manque d’amour mais aussi les blessures, les traumatismes de l’enfance.

Les personnages masculins ne sont pas particulièrement sympathiques, ou bien ils restent assez flous. Par contre, les personnages féminins sont plus creusés, l’autrice fouille leur histoire, décrypte leurs pensées, Car ces femmes ont toutes une plaie qu’elles grattent sans cesse. On découvre l’enfant abandonnée par sa mère, la petite fille violée, la femme battue, trompée. Mais c’est aussi un roman sur la résilience et l’espoir d’une autre vie.



Un roman à l’écriture élégante, aux descriptions soignées, mais dans lequel on se perd un peu parmi les nombreux personnages. Un sujet fort intéressant, qui aborde de nombreux thèmes comme la création littéraire, la solitude et l’amour, les relations hommes femmes, la filiation, mais un texte qui souffre de longueurs dans des situations qui s’éternisent tout au long de ces 390 pages.

Si les personnages féminins sont denses, fouillés, par contre les personnages masculins, plutôt caricaturaux,

manquent de crédibilité.

Ce roman dont la lecture a été par moment fastidieuse, sera vite oublié.

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Le pain de la liberté

Petit roman historique qui nous plonge entre Bordeaux et le Médoc dans les classes populaires qui aspirent à une vie meilleure. Les prémices de la Révolution se font sentir et l'histoire de l'héroïne nous en fait bien comprendre les ressorts.

L'ensemble est très documenté et cela se sent parfois un peu trop dans la narration (incontournable Paul Butel dont les recherches ont été mises à jour depuis!). Certains détails sur la fin m'ont semblé peu crédibles : que vient faire la reine Pocahontas dans cette histoire?

L'ensemble offre aux jeunes lecteurs une bonne approche de la vie quotidienne dans le port bruissant d'activité du côté des domestiques, artisans et autres petits commerçants. La condition des femmes et des enfants est bien mise en scène également.
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La lettre déchirée

sorti en 1997, ce livre a connu plusieurs rééditions ce qui n'a rien d'étonnant car l'histoire est écrite avec tact: pas de jugement ni sur Stéphane, ni sur la mère et les profs. Stéphane sait bien que son douloureux secret finira par être découvert mais il a bien des stratagèmes pour contourner le problème: il double sa 6e mais ne sait pas lire...c'est son drame. C'est avec un certain soulagement qu'il est découvert.

Bien sûr, c'est un problème d'enfance...mais lire ça s'apprend à tout âge...

Je me souviens d'Amandes amères, un livre qui ne partage pas cet optimiste.
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Le contrat

"Au commencement était le verbe : à la fin aussi." Le slogan des éditions Thanatographes annonce la couleur : noire. L'éditeur ne publiera que des derniers textes, à la façon du Suicide d'Édouard Levé. Mais quand une œuvre est-elle finie ? complète ? quand est-ce qu'un auteur a-t-il vraiment tout dit ? Voici quelques unes des questions que posent ce roman baroque dont la première partie, autour des derniers textes d'écrivains, est très réussie, avec des réflexions sur le temps et l'écriture tout à fait intéressantes. La seconde partie est peut-être moins surprenante mais propose tout de même au lecteur de découvrir la création du roman qu'il lit et la réécriture du passé. Loin des romans ouvertement féministes, Le Contrat articule tout de même une méditation sur le pouvoir dominant de l'homme, ici un éditeur, sur la femme, ici représentée par Jeanne, qui ne sait plus si l'écriture est réellement une réparation : "Si l'écriture arrachait la croute et creusait la plaie ?" - Signera-t-elle le pacte faustien qui mettra un terme à son œuvre ? Un étonnant et agréable roman à la construction baroque et à l'écriture soignée.
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Encore une découverte d’auteure et de style littéraire

Et quelle surprise , je devrais dire qu’elles surprises , des nouvelles plus fantastiques ou fantasque

s les unes que les autres .

J’ai achevé la lecture du livre mais désolée , je crois que ce sera le seul essai avec cette auteure .

Je ne m’y suis pas retrouvé tout en appréciant le style littéraire et les chutes ; je ne parviens pas à me laisser emporter.
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Le contrat

Le plus dur pour moi, ça va être de tenter de n'être point trop décevant dans ma chronique par rapport à ce superbe roman d'Ella Balaert. Qui commence fort : "C'est pourtant la meilleure des choses qui soit arrivée à Jeanne, de se faire abandonner par Thierry. Combien de temps aurait-elle mis à partir d'elle-même ? A ne plus subir les humiliations de son mari ? Il y a des douleurs auxquelles on s'attache, des souffrances dont on aime à gratter la croûte ; il y a des mortifications dont on tire un orgueil démesuré, des rabaissements qui procurent un sentiment de supériorité si intense qu'ils nous consolent d'être traités comme des chiens." (p.17)



Puis qui continue sur le même rythme avec des personnages forts et profondément décrits : la douce et effacée Jeanne, presqu'invisible. Le dandy flamboyant Christophe, cynique. Sans oublier Mado, la presque nonagénaire, sa petite fille et Nadège, et Achard respectivement actrice et réalisateur. Ils interrogent sur la création, sur l'art, la littérature, l'amour, le désir. Mais aussi sur la mort, sur ce qu'on laissera une fois trépassé. Sur les conséquences des sévices subis dans l'enfance : l'agression sexuelle, le viol, l'abandon par les parents, la violence des hommes... Un roman féministe ? Peut-être, mais ce serait réducteur, c'est un roman qui parle des femmes agressées, et qui contraintes ou volontairement relèvent la tête et se battent chaque jour. Ce roman creuse en profondeur ses personnages, de sorte qu'ils vivent avec nous toute la durée de la lecture et même après.



J'aime beaucoup sa construction qui alterne les narrateurs et ouvre des parenthèses avec d'autres. Ella Balaert construit un roman-puzzle dont il est difficile de sortir avant d'avoir posé la dernière pièce. C'est fin et délicat. Tout est dit, rien n'est superflu.



Et pour finir, je suis sous le charme de l'écriture de l'autrice, entre réalisme et poésie. De belles phrases qui vont au cœur des personnages, qui décrivent admirablement lieux et décors. Un style impeccable et élégant dans lequel, parfois, viennent se caler quelques mots rares et beaux. Et comme des clins d’œil, des liens vers les précédents ouvrages d'Ella Balaert, notamment Jeanne, la fille de la Mont-Joli l'un des personnages de Canaille blues, que je vais relire bientôt.



Les personnages, le style, la construction, tout concourt à faire de ce roman l'un des plus beaux que j'ai lu récemment, et si vous ne devez lire qu'un livre de cette rentrée littéraire de janvier, c'est celui-ci !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Petit bouton de nacre

Encore une découverte chez ma libraire! On suit Hérémiti, une femme de pêcheur qui va avoir une aventure avec un français. De cette nuit viendra Mohéa et la génération suivante. Ce roman montre les conséquences que peuvent avoir un moment d'égarement. Mais pas seulement puisque ce français est le gérant d'une entreprise fabriquant des boutons de nacre.



Hérémiti est une femme qui semble fatiguée. Son mari se sacrifie au travail pour faire vivre sa famille et surtout pour rendre fier sa femme. Il lui a fabriqué des boutons particuliers en nacre qu'elle est la seule à avoir. L'écriture de l'autrice montre vraiment la différence entre Hérémiti et le patron. Cet homme semble débarqué comme un colons ayant déjà tout obtenu.



Leur fille Mohéa va apprendre la vérité tardivement et vouloir rencontrer son père biologique. Pour moi, elle est la génération sacrifiée d'autant qu'elle va débarquer en France en mai 68. Ce qu'elle vit est horrible. L'écriture de l'autrice ajoute à l'horreur. Les mots frappent et s'enchaînent. On découvre les conditions de travail dans l'entreprise. On est soufflé par le fait que ça ait pu exister.



Enfin, Poéma. Elle est la conclusion et elle boucle la boucle. Je ne dirai pas comment. J'avoue que le prologue m'avait surprise. L'autrice nous proposait un extrait de la fin du livre qui donne juste envie de lire la suite. Poéma est intelligente et a du caractère. Peu importe ce que son père souhaite pour elle, elle décidera et elle fera bien.



En bref, j'ai été étonné par ce roman court mettant en avant un objet emblématique qui est le lien entre les générations. L'écriture de Ella est juste bluffante. J'ai hâte de lire ses autres livres.
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La lettre déchirée

Petit coup de cœur! Je ne misais pas beaucoup sur ce récit, et le premier chapitre m'a confortée dans cette idée. Mais le petit Stéphane s'impose à nous, entre dans notre cœur. On a envie de le protéger, de lui parler, de le faire parler. Car c'est bien cela, je pense, qui manque avant tout à ce jeune garçon pour qui les lettres s'imposent à ses yeux comme les grilles d'une prison (comme j'ai trouvé cette image belle!!!). Il ne se souvient plus du jour où son père les a quittés, lui et sa mère. Il ne se souvient plus de la lettre que lui a confiée sa mère. Mais de cela, tout a découlé: le blocage avec les mots, qu'ils soient écrits ou oraux puisque sa mère lui interdit d'évoquer certaines choses.

Ce roman aborde de nombreux thèmes, outre celui de l'illettrisme: la difficile relation d'un fils avec sa mère, l'isolement au sein d'une classe, la difficulté de dévoiler ses sentiments, la honte de ne pas être à l'image des autres, l'amitié salvatrice...

Je terminerai cette critique en reprenant une idée du professeur de français, Mr Lambert, à la fin de l'année de sixième de Stéphane: il avoue qu'il ne sait pas ce qu'il a pu lui apprendre, à lui qui ne savait pas lire, mais que lui, en tous cas, a beaucoup appris en tant que professeur grâce à lui, et il ajoute qu'il lui faut retourner à l'école de la vie... Un joli petit bijou que je conseille fortement!
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Merci à Babelio et aux éditions des femmes Antoinette Fouque pour ce livre reçu sur la masse critique de Janvier.



C'est le titre du livre qui a attisé ma curiosité.

J'ai pris quelques temps avant de me lancer dans la lecture de ce recueil de nouvelles. Mais une fois lancée, je n'ai pas pu m'arrêté.

Chacune de ces nouvelles plus ou moins fantastiques est liée à un animal.... alors si parfois le lien m'a semblé assez ténu, d'autre fois il est évident. Outre le côté fantastique, j'ai été surprise par presque toute ces histoires, je ne m'attendais pas au chemin qu'elle prendrait.

Chaque histoire est singulière, et chacune m'a emmenée dans son univers particulier, parfois même voyager.

Ce fut un vrai plaisir à lire.

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Petit bouton de nacre

Beau texte, belle histoire tendre et émouvante. Ce petit livre des Éditions Cours Toujours est comme un petit bonbon que l’on garde longtemps dans la bouche pour faire durer le plaisir sucré qu’il procure. J’ai hâte de trouver les autres récits de cette série consacrée aux "choses ou objets emblématiques du Nord de la France.
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Les nouvelles d'Ella Balaert sont empreintes de merveilleux. du merveilleux, oui, mais pas n'importe lequel. Pas celui des gentilles fées qui exaucent les voeux des belles princesses. Non... Ici le merveilleux est teinté de cruauté avec des chasseuses sans pitié et des monstres étranges entrainant leurs victimes vers un funeste destin.

Pourtant, l'autrice crée dans chaque nouvelle un univers tellement familier et proche de nous qu'on pourrait le frôler du bout des doigts en tendant la main. Attention à vous, vous pourriez bien croiser un des ses êtres etranges dans la rue sans vous en rendre compte.

Un grand merci aux éditions des femmes Antoinette Fouque et à Babelio pour ce recueil fascinant.
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Tout d'abord je remercie Babelio d'organiser des Masses Critiques qui m'ont permis de recevoir "Poissons rouges et autres bêtes aussi féroce" d'Ella Balaert au éditions Des Femmes , que je remercie également !

On commence par le plaisir de tenir le livre et sa belle couverture entre les mains. Son aspect très "soft" s'oppose au mot "féroces" du titre : que va t'on y découvrir. Quand on ouvre son livre, l'auteur vous emmène en un tourbillon dans un mode fantastique où est fait le parallèle entre les caractéristiques d'un animal et les travers de la Société, la noirceur de l'Homme, sa violence, Comme dans les fables, on attend la morale, ici on est impatient de connaitre la chute. Rares sont les nouvelles dont la fin m'a déçu. Comme chaque nouvelle est servie par une belle utilisation des richesses de la langue française, c'est un double plaisir de lecture. Ca a été une belle occasion d'entrer dans le monde d'Ella Balaert que je retrouverai surement avec plaisir. Encore meri pour ce beau cadeau !
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

Recueil de nouvelles, en forme de bestiaire fantastique, surnaturel. L'onirisme flirte avec l'irrationnel, le rire -noir- avec la profondeur et la peur, le crime avec l'amour, à la manière de ou en hommage à ou en simple admiration d'Edgar Allan Poe maître du genre.



Dix-sept nouvelles qui nous font pénétrer une autre dimension. Une dimension dans laquelle tout serait possible, les plus belles histoires comme les pires. La naissance, la vie, l'amour, la mort. Les relations homme-animal, l'hybridation... Une pirouette ou un changement d'axe de perception peut faire varier les plaisirs et surtout amène une fin inattendue.



L'ouvrage est homogène, aucune nouvelle ne prend l'ascendance sur l'autre, elles sont toutes excellentes avec néanmoins des petites, toutes petites, préférences pour :



- Le faucon, troublante



- Les inséparables, un poil flippante



- Le cygne, vous n'irez plus jamais au musée Grévin sans y penser



- Le matou, où l'accueil de l'autre malgré ses différences et ses difficultés indispose les bien-pensants



- Le chien, lorsque l'animal sert de passeur intergénérationnel



Ella Balaert -dont j'aime beaucoup le travail, j'ai chroniqué pas mal de ses livres- a la bonne idée et le talent pour ne point se répéter et changer de style à chaque histoire. C'est tantôt un dialogue, tantôt un questionnement intérieur, tantôt des descriptions. Elle change aussi de registre de langue, du langage courant au style châtié qui use de pas mal de mots rares qui, contrairement à d'autres écrivains, ne font pas pédants. Ils servent le texte et l'histoire, ajoutent au fantastique et à la complexité des personnages. On peut chercher leurs sens ou s'en passer en comprenant.



C'est un recueil que l'on peut lire d'une traite ou bien y piocher de temps en temps. Je l'ai lu d'une traite et je reviendrai y piocher de temps en temps, pourquoi se priver d'un tel plaisir ? En outre, je trouve le titre bath.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces

17 nouvelles d'une très belle écriture émaillée de mots rares. Les chutes sont souvent étonnantes, rarement prévisibles. Poissons rouges, mais aussi araignée, bourdon et même amibe ; d'autres animaux sont plus classiques: chien, chat. L'autrice nous fait entrer dans un fantastique ancré dans le réel. J'ai beaucoup apprécié la plupart de ces nouvelles .Je ne connaissais d'Ella Balaert que Le Petit Bouton de Nacre ed: cours toujours, lauréate du prix des Auteurs du nord (ADAN). Je découvre qu'elle a écrit quelques romans y compris pour la jeunesse et de nombreuses nouvelles; curieusement, elle change souvent d'éditeurs sauf les trois derniers aux éditions des femmes Antoinette Fouque.(contribution à : si on lisait tous ensemble les livres de la rentrée.

















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