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Critiques de Ellen Kushner (98)
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Le privilège de l'épée

Ce livre avait tout pour me plaire, un roman inspiré des romans de capes et d’épées, une jeune fille obligée par son oncle à apprendre à manier l’épée et pourtant je n'ai pas apprécié plus que ça.

L’histoire est longue à démarrer. On alterne entre les points de vue de Katherine, du duc et d'autres personnages, au début on suit juste une jeune fille qui voulait aller à des bals et qui se retrouve habiller en garçon à manier l’épée et on alterne avec des scènes de la ville avec certains nobles et certaines intrigues politiques mais tout cela est sans lien. J’aurais préféré en savoir plus sur les manœuvres politiques du duc ou alors plus d'entraînement avec Katherine. J'ai plus l'impression d'avoir survolé plusieurs histoires c'est vraiment dommage car l’univers m’a beaucoup plu.

Quant aux personnages, Katherine est intéressante à suivre, elle évolue, le duc j'aurais aimé en savoir plus sur lui, il va donc falloir que je lise le premier livre c'est d'ailleurs je pense intéressant de le lire avant celui ci..
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À la pointe de l'épée

J’ai réussi à me procurer la version sortie chez ActuSF qui comprend 4 nouvelles + une histoires bonus écrite avant le roman initial. J’avais très hâte en commençant le roman et j’ai décidé de lire dans l’ordre choisi par la maison d’édition, c'est-à -dire l’ordre chronologique. La première nouvelle se passe donc pendant l’enfance de Richard, puis la seconde à son arrivée dans les Bord d’Eaux puis ensuite le roman et les nouvelles après la fin du roman.



Je suis rentré directement dedans, dès la première nouvelle, j’ai complètement accroché au style de l’écriture que je trouve très joli et léché, sans être trop non plus. Et tout est bien maîtrisé, que ce soit le langage parlé de tout le peuple qui vit dans les Bord d’Eaux ou le langage des nobles, plus distingué.



Le roman en lui-même mêle bien complot politique, action et romance. Un très beau mélange qui s'agglutine pour être intimement relié. Le personnage principal, Richard Saint-Vière, est vraiment bon. On est sur un personnage plutôt froid et peu amical au premier abord, qui tient à sa fierté et à l’honneur plus qu’autre chose. Il est loin d’être un ange, après tout il tue pour vivre mais il a pourtant des valeurs auxquelles il tient particulièrement. Et il est prêt à beaucoup de choses pour les rares personnes qu’ils aiment vraiment, il vaut clairement mieux l’avoir en ami qu’en ennemi. C’est un personnage très attachant, à sa manière, et de toute façon, les personnages complexe et qui ne sont ni tout blanc ni tout noir, sont généralement très bons et intéressant à suivre.

Il en va de même pour Alec, le compagnon de Richard. J’ai tellement aimé ce personnage ! Drôle, frivole, maladroit, mystérieux, ambiguë mais terriblement attachant. Alors qu’il paraît complètement pas à sa place dans cette ville et vu son caractère, il n’aurait pas dû faire long feu, très vite les gens finissent par apprécier son caractère qui tranche avec ce qu'ils ont l’habitude de voir ici.



Les intrigues politiques mettent du temps à se dresser, c’est fait progressivement. On a le temps de comprendre les personnages et leur relation avant que les tensions, manipulations et trahisons commencent à intervenir. Je dois avouer qu’on a pas mal de personnages, notamment aux niveaux des nobles, que j’ai pas mal mélangés au début. Mais une fois qu’on a bien tout ingéré, ça devient super intéressant et on veut voir comment tout va se mélanger, comment on en arrive à ce que tel ou tel personnage en soit mêlé et jusqu’où ça va aller.



J’ai adoré ma lecture, du début à la fin, les nouvelles sont tout aussi bonnes. Les deux premières permettent de comprendre le personnage de Richard, de voir qu’avant d’être le bretteur qu’il est, il a eu une vie bien différente. Et de montrer aussi que son caractère froid est loin d’être récent. La deuxième nouvelle qui alterne entre comédie et moment très violent, en est la plus marquante. Les deux qui suivent la fin m’ont beaucoup plus et ça m’a fait du bien de les lire mais je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler. L’histoire bonus est intéressante et on sent déjà ce que l’histoire allait devenir.

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Thomas le Rimeur

Une histoire touchante et écrite tout en délicatesse. J'ai mis un peu de temps à rentrer dedans, mais j'en garde après quelques semaines un très bon souvenir de lecture, à la fois doux et un peu amer. C'est le genre de roman qui se décante peu à peu dans votre esprit et qui demeure là, bien caché mais bien présent.
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Le privilège de l'épée

À l’occasion de sa réédition en version augmentée, j’avais découvert avec grand plaisir À la pointe de l’épée et Ellen Kushner. Quand l’occasion s’est présentée de lire sa suite, Le privilège de l’épée, je ne me suis fait prier pour retourner sur la Colline et dans les Bords-d’Eaux.

L’histoire se déroule 18 ans après les événements du premier roman. Nous suivons ici Katherine, jeune fille de bonne famille de la campagne par son oncle, le Duc fou de Trémontaine. Mais loin de la faire entrer dans la société pour lui trouver un mari, il s’est mis en tête d’habiller sa nièce en garçon et d’en faire une bretteuse. Le privilège de l’épée raconte donc la vie de cette adolescente de 15 ans, de son passage vers l’âge adulte. Et de l’évolution de ses rêves de petite fille naïve peuplés de crinolines et de Prince charmant à une confrontation avec la réalité qui aboutira à ce qu’elle prenne en main son destin elle-même sans répondre aux attentes des uns et des autres. Mais, la Ville ne serait pas la Ville sans son quota d’intrigues politiques, de duels et de basses vengeances. Et l’histoire de Katherine va se mêler à celles de nombreux autres destins, qu’ils soient nouveaux (Marcus, Lucas Perry) ou déjà connus (Le Duc, Richard Saint-Vière, La Rose noire et bien d’autres). Si l’histoire ne m’a pas autant surprise que celle du premier roman, et si le style m’a semblé moins « littéraire » également, je me suis néanmoins laissée emportée par la plume d’Ellen Kushner. En mettant une jouvencelle entre les pattes d’un oncle dépravé, le pire était à craindre. Et non ! Katherine, pour surprise qu’elle soit par les frasques et les fréquentations du Duc, n’est jamais malmenée (hormis la privation temporaire d’habits décents selon elle, c’est-à-dire de robes). Elle se forge vite son propre jeu de valeurs, mêlant honneur, tolérance, amitié et liberté. Et la comédie de mœurs de l’autrice fait une nouvelle fois mouche. À bientôt pour une autre virée en Ville ?
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À la pointe de l'épée

Swordspoint - Ellen Kushner

Je suis un peu déçu par ce livre, je ne suis pas du tout rentré dedans alors que je pense que le concept aurait dû me plaire : des nobles, des intrigues de cour, des duellistes, et des gays.

Sauf que j’ai trouvé les personnages tous plus antipathiques les uns que les autres (à l’exception de Richard, le « héros »), je ne me suis pas du tout attaché à eux et j’ai du coup eu bien du mal à m’impliquer dans leurs intrigues ; intrigues que j’ai trouvées tarabiscotées et que j’ai eu du mal à suivre par moments, mais sans qu’elles m’intéressent vraiment pour autant… Et j’ai trouvé que tout le début était très long, et qu’il ne commençait à se passer des trucs qu’à la fin…trop tard pour m’accrocher ^^’

Bref, je suis passé à côté 🤷‍♂️
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Thomas le Rimeur

Lu il y a quelques années, je garde un très beau souvenir de cette fantasy merveilleuse, intimiste et magnifiquement portée par le style maniériste d'Ellen Kushner. Et pourtant, je crois que c'est le seul livre qui m'agace autant qu'il m'a plu. (attention spoilage)



L'intrigue est construite autour de 4 personnages dont nous avons les points de vue. Si j'ai plutôt apprécié cette construction, j'ai quelques réserves sur sa pertinence (j'y reviendrai). Ici, pas de véritables enjeux si ce n'est peut-être la survie de Thomas en Faery et son rabibochage avec Elspeth par la suite. L'intrigue est surtout là pour nous faire suivre les relations entre ces 4 personnages, entachées par l'absence de Thomas pendant 7 ans. Et l'aspect relationnel est vraiment le point fort du récit. Comme d'autres lecteurs, je trouve que la partie sur Elspeth est la meilleure, un petit bijou de récit de vie de femme empreint de merveilleux.



L'écriture de l'autrice nous plonge à merveille dans ce monde intemporel des contes et des légendes. Elle rend avec originalité et subtilité la perception par un humain de cet autre monde où le temps et l'espace sont différents, distordus. Les elfes sont d'emblée présentés comme des créatures cruelles, dont la nature fabuleuse et la beauté sont à doubles tranchants. Cet aspect ''réaliste'' rend très bien hommage au folklore sur le Petit Peuple et je partage d'autres avis sur ce point : j'aurais aimé en avoir plus.

D'ailleurs que ce soit chez les humains ou chez les elfes, à aucun moment il n'est donné d'époque ou de lieu précis. On se situe dans un moyen-âge anglo-saxon par rapport au vocabulaire, à la description des décors et de la nourriture, d'un quotidien plus fruste, de conditions sociales très marquées, etc. Cela contribue à l'immersion dans ces scènes de vie et c'est très réussi.



J'ai aimé et pourtant j'ai été irritée d'un bout à l'autre de la seconde partie, celle où l'on partage le point de vue de Thomas. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais il y avait trop de cul. Déjà que ce personnage de séducteur ne m'étais pas vraiment sympathique, là j'en pouvais plus des scènes au lit avec la reine des elfes.

Mais bon, passons outre, ce qui m'a le plus dérangé c'est de ne pas comprendre ce personnage. Je trouve qu'on aurait gagné à avoir le point de vue de Thomas avant ou après son passage dans l'autre monde pour avoir une meilleure idée de son évolution et des conséquences que cela a eu pour lui, et non selon la vision qu'en ont ses proches. Car tel que présenté dans sa partie, Thomas n'a pas de véritable raison de vouloir retourner chez les humains. A aucun moment il n'explique pourquoi il respecte la condition de la reine, qu'il adore et qui lui procure tant de plaisir. On devine que Thomas pense toujours à Elspeth, mais c'est très très implicite. Or, si cette histoire est celle de l'amour entre ces deux personnages, Thomas ne montre jamais qu'il se languit d'Elspeth et qu'il espère revenir pour elle. J'aurais aimé voir plus de pendants négatifs de l'enchantement de la reine, peut-être le voir lutter, que la perfection de la reine le rende malade... Des petites phrases pour me dire ''ah ouais, il est dans un vrai dilemme, il a des prises de conscience, il en chie'', etc. Dans le fond, ses motivations me sont restées obscures.



Une autre chose qui m'a agacée et que j'attribue à une facilité scénaristique de l'autrice, c'est qu'on parle à peine du 1er mariage d'Elspeth. Déjà elle est commodément veuve au moment où Thomas revient. Elle a passé 4 ans avec un autre mec et ce premier vécu n'est jamais évoqué par la suite. Alors certes, elle était malheureuse, mais justement, pourquoi ne pas faire la comparaison avec sa vie avec Thomas ? Car il y a forcément des conséquences, des traumas (le thème du viol conjugal est effleuré).

Et puis pourquoi Elspeth n'a pas eu d'enfants avec Jack alors qu'aucun des personnages n'est stérile et qu'elle en a eu plusieurs avec Thomas ? On tombe dans le cliché que les enfants ne peuvent qu'être le fruit de l'amour. Elspeth n'aimait pas Jack, pas d'enfants, elle aime Thomas, bam ! Si elle prenait des plantes pour ne pas tomber enceinte ce n'est jamais dit et ce détail me chiffonne. A côté de ça, Thomas a un bâtard et c'est tout un truc.



Ces chipotages m'empêchent de mettre les 5 étoiles à ce livre. Malgré tout, cela reste une très bonne découverte, une fantasy domestique rafraîchissante qui change des séries épiques où l'avenir du monde est en jeu.
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Thomas le Rimeur

Je n'ai vraiment pas accroché à ce livre qui a été très dur pour moi à lire.

Tout d'abord la plume assez soutenue et parfois "vieillotte" de ce livre m'a totalement dérouté. Je me suis retrouvée à ne pas comprendre du vocabulaire et parfois à ne même pas comprendre les phrases et dialogues des personnages.

La compartimentation ne m'a pas aidé et m'a vite démotivé : Thomas le Rimeur a 4 grandes parties, avec chacune un narrateur différent, et aucun chapitre. J'ai eu des difficultés à trouver des endroits où m'arrêter convenablement dans ma lecture. L'absence de chapitre et parfois même de saut de paragraphe n'a fait que me perdre d'autant plus : d'une ligne à l'autre on passe à une tout autre temporalité.

Pour ce qui est de l'histoire, il a fallu plus de 1/4 du livre pour arriver au synopsis annoncé. C'était d'une lenteuuuur... et pas très intéressant d'ailleurs. 😖 Puis arrivé à ce fameux synopsis qui m'avait hypé... la déception. 😭 J'ai eu un peu cette impression de publicité mensongère, le livre ne m'a pas du tout donné ce à quoi je m'attendais avec ce résumé. Pour ce qui est de l'énigme du chasseur annoncé en 4e de couverture, je n'en ai pas compris ni sa résolution ni sa finalité ni la menace qu'elle représentait... J'ai détesté le personnage de Thomas, je l'ai trouvé agaçant et il m'a fait penser à un bébé qui pleure h24 pour recevoir le sein de la reine ! 😅 Quand enfin le récit devenait prenant on partait finalement dans des narrations totalement perchées dont je n'ai même pas compris le sens. L'univers des Elfes avait du potentiel et pourtant je l'ai trouvé très creux, aucun élément n'est exploité et on ne connaît finalement rien du monde. Le retour de Thomas chez les humains après 7 ans m'a également ennuyé et j'ai donc survolé ces 100 dernières pages pour ensuite abandonner ma lecture sans regret.



Bref une grosse déception.
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Le privilège de l'épée

Très belle découverte que cette autrice avec ce roman ayant reçu le Prix Locus fantasy... la surprise est qu'il n'y a aucun élément de fantasy dedans!!!!!

Malgré tout, je me suis laissée happée par ce roman plutôt historique en fait, dans lequel une jeune fille Catherine, appartenant à une branche sans le sou de la famille, est appelée à la ville par son oncle fou, le duc de Trémontaine, lequel, contre sa venue, accepte d'effacer les dettes de la mère de la jeune fille. Très belle aubaine, mais avec une contrepartie bien sûr : la jeune fille devra apprendre à devenir bretteuse et défendre son oncle.

Un roman historique certes, mais aussi social : on y trouve une société très hiérarchisée, où les femmes sont clairement

en bas de l'échelle; où la prostitution et le viol sont le lot quotidien des plus faibles; où les manipulations politiques font légion.

Un roman très rythmé, tant par les dialogues que par les scènes d'action.

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Thomas le Rimeur

Je collectionne un peu les bouquins qui ne m'enthousiasme pas en ce moment

Je suis aussi passée à côté de celui ci.



Pourtant ça avait bien commencé...Le roman se découpe en 4 parties. J'ai apprécié moyennement la première qui met en place l'histoire et les personnages.

Passé a la seconde partie, on m'a complètement perdue.

L'histoire m'a ennuyée a mourir. Il faut dire que le côté amoureux éploré me gonfle au plus haut point. Et le côté fantastique des elfes nem'a pas fait rêver non plus.



L'écriture de l'auteur est agréable en soi, mais l'histoire, en ce qui me concerne, est vraiment pénible.

J'avoue que du coup j'ai fini ma lecture en diagonale. Peut être suis je passée a côté de ce qui a fait le succès de ce roman de ce fait ?

Mais pas de regret d'avoir écourté ma lecture.
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Thomas le Rimeur

Ellen Kushner, encore une autrice que j'avais très envie de découvrir mais au lieu de me lancer dans sa saga la plus connue A la pointe de l'épée, je l'ai fait au travers d'un autre de ses livres Thomas le Rimeur, venant nous raconter l'histoire d'un jeune poète musicien itinérant dans une vieille Ecosse, à travers les personnes qu'il va croiser.



C'est un livre qui prend son temps et nous présente tout d'abord un couple de paysans plutôt âgés, isolés dans leur ferme, qui recueille Thomas, le voit grandir auprès d'eux, dans un quotidien rassurant. 

Ce sont des passages plutôt touchants et réussis, avec un personnage qui murit, qui s'attache à ce couple, à la jolie voisine qui devient de plus en plus belle. On a envie de croire à cette belle histoire.



Mais Thomas est curieux et il est enlevé par les fées qui demeurent à proximité, légendes parfois cruelles, et qui ne vivent que selon leurs propres envies. Thomas va passer sept ans parmi elles et à partir de là, j'ai complètement décroché du récit. 

Je n'ai pas du tout été intéressée par ce qu'il se passait à la cour, les fées sont détestables mais Thomas ne sort pas non plus grandi de cette aventure. On vire dans quelque chose d'assez éthéré et poétique auquel j'ai eu du mal à me raccrocher et je n'avais pas du tout envie de comprendre ce qu'il se passait.



La fin du récit revient dans notre univers, d'abord avec le personnage de Meg, puis celui de Elspeth et ça rattrape un peu l'ensemble jusqu'à une fin assez douce amère qui m'a séduite mais j'ai eu tellement de mal sur cette deuxième partie plus que poussive que je ne retirerai pas beaucoup de positif de cette lecture.
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Le privilège de l'épée

Ce roman fait suite au gros succès d'Ellen Kushner A la pointe de l'épée sorti en France en 2008. Ils peuvent d'ailleurs être lus indépendamment même si on y retrouve certains personnages dont le fameux Duc Fou. Cette autrice américaine est spécialisée dans la fantasy de mœurs. Mais qu'est ce donc ? C'est un genre de fantasy ou les personnages vivent dans un cadre social très hiérarchisé, ce qui est le cas ici. On est plus proche du roman historique. Ne cherchez pas de magie, il n'y en a goutte.

Katherine est la nièce du Duc Fou de Trémontaine. Sa vie d'adolescente à la campagne est bien morne quand le Duc la fait venir en ville, à Bords-d'Eaux. Elle s'imagine devenir une dame de compagnie mais le Duc en fait...son garde du corps. C'est donc à coups d'épée qu'elle va devoir tracer sa route dans ce véritable panier de crabe qu'est Bords-d'Eaux. Coups bas, complots, vengeance, tout est permis dans ce roman de cape et d'épée, ode à la condition féminine.

La grande force du roman, outre les sujets abordés c'est la qualité de l'écriture qui s'attache aux personnages, notamment à Katherine (racontée à la première personne) et Artemisia et leur innocence bafouée dans cet environnement patriarcal. Les personnages secondaires tels le Duc ne sont pas oubliés et ils créent une véritable pièce de théâtre qui s'écrit sous nos yeux grâce aussi aux dialogues qui sont ciselés et percutants.

Parlons maintenant des thèmes abordés notamment celui de la condition féminine, dans ce roman on voit des nobles qui ont tous les droits même celui de violer sans craindre de conséquences. Tout ça derrière des apparences chics et distinguées. C'est très bien raconté par Ellen Kushner qui aborde aussi l'homosexualité et la prostitution forcée dans ce récit initiatique. C'est donc une excellent initiative qu' a eu Actu SF de traduire cette superbe suite qui a reçu le prix Locus du meilleur roman de fantasy.
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Le privilège de l'épée

Katherine a une vie simple à la campagne. Jusqu'à ce que son oncle, le duc fou de Tremontaine, la fasse venir en ville dans le but d'en faire une bretteuse.



Je n'ai malheureusement pas du tout aimé.

Pour ce roman de cape et d'épée contemporain, primé plusieurs fois et pour lequel je n'ai vu que des critiques positives, je m'attendais à des combats épiques et de l'amour passionné. Que nenni ! Le premier vrai duel arrive page 316 et tout le livre n'est que grivoiseries et coucheries des uns et des autres.



Que l'auteur ait voulu nous instiller l'ambiance libertine du XVIIIe siècle pourquoi pas, mais là ce n'est que cela. Entre la débauche d'un perso, celles et ceux qui se vendent, celle qui se cherche... cela prend tellement de place que le côté combat est passé à la trappe, de même que le côté politique qui est bien mince.



Aussi on nous fait toute une histoire par rapport à un évènement très grave qui arrive à l'un des personnages. Je m'attendais à un combat épique pour défendre son honneur mais non, un petit combat et paf on n'en parle plus... C'était donc juste histoire d'évoquer le thème du consentement.



L'intrigue ne tient donc qu'à un fil et à la fin, lorsque ce qui devait arriver pour conclure le roman est arrivé, le destin des personnages est expédié en quelques pages.



Bref, très déçue... une fois de plus on nous promet une intrigue alléchante pour finalement nous parler uniquement de féminisme et de sexualité. Alors que le tout pourraient très bien se mélanger, ici je trouve que cela ne fonctionne pas.
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Thomas le Rimeur

Il est de ces romans que dont je ne peux indéniablement dire que je n'ai pas aimé ou qu'ils ne sont pas bons, mais qui laissent un arrière-goût un peu bizarre.

Est-ce que vu la teneur du tiers du livre où le personnage principal est coincé dans le monde féérique à la merci d'un espace-temps complètement chamboulé, on peut admettre que c'est totalement dans le thème?

Je ne suis pas personnellement fan des tranches de vie, et ce roman se découpe pourtant en trois parties, où trois personnages différents racontent ce qu'il s'est passé, à savoir l'arrivée de Thomas dans la vie des gens de la lande, la période de disparition au royaume des fées, puis le retour à la vie humaine, l'"après". Habituellement, j'aime les multiples narrations, et l'excellente écriture de l'auteure véhicule parfaitement les différents points de vue abordés.

Cependant, sans que les personnages n'aient l'air de ressentir un quelconque regret, une sorte de nostalgie mélancolique se dégage du récit tout entier, et si cela peut plaire à beaucoup de gens, cette saveur assez particulière m'a au final gênée dans ma lecture, ternissant l'appréciation de l'écriture que j'avais adoré dans "à la pointe de l'épée".

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Thomas le Rimeur

Thomas le Rimeur est la réécriture d’une légende écossaise qui raconte comment le barde Thomas a succombé aux charmes de la Reine des Elfes et a ensuite passé sept ans dans son pays. Divisé en quatre parties, le roman montre différents points de vue, dont celui de Thomas ce qui gache malheureusement l’aura du personnage. Si la langue et la musicalité du texte sont d’une exceptionnelle qualité, je n’ai pas réussi à l’apprécier sur un plan personnel car ce n’est simplement plus ce qui me parle et j’en suis la première attristée. Quoi qu’il en soit, ce texte se destine aux lecteur·ices·x qui aiment les légendes celtiques et qui cherchent une plume enchanteresse.
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Le privilège de l'épée

En 2008 paraissait « A la pointe de l’épée », second roman traduit d’Ellen Kushner après l’excellent « Thomas le Rimeur ». L’autrice y mettait en scène un récit fortement inspiré des romans de cape et d’épée dans lequel on suivait un bretteur réputé en fin de carrière, en prise avec des machinations ourdies par les nobles du coin. L’ouvrage avait été suivi outre-atlantique d’un autre volume, qu’aucun éditeur français ne s’était jusqu’à présent donné la peine de traduire. C’est désormais chose faite grâce à ActuSF à qui nous devons donc la parution du roman « Le privilège de l’épée », qui plus est récompensé en 2007 par le prix Locus du meilleur roman de fantasy. L’histoire se déroule bien des années après les événements relatés dans « A la pointe de l’épée » et met en scène un nouveau protagoniste : la jeune Katherine. Petite-fille de la duchesse de Trémontaine (l’une des protagonistes du précédent tome), élevée à la campagne dans des conditions bien éloignées de celles que lui promettait sa condition en raison d’une brouille entre sa mère et son oncle, elle est aujourd’hui une adolescente avec la tête sur les épaules, et celle sur laquelle repose en grande partie la stabilité de la demeure familiale. N’ayant jamais eu l’occasion de faire la connaissance de cet oncle jugé responsable de la situation économique critique de la famille, notre héroïne tombe des nues lorsqu’elle apprend que ce dernier la convie en ville, dans son manoir. En échange de la venue de sa nièce pendant six mois, ce dernier s’engage à restituer à sa sœur une partie de l’héritage de feue la duchesse. L’offre paraît alléchante, mais le nouveau duc de Trémontaine souffre d’une réputation sulfureuse qui, si elle était avérée, pourrait bien compromettre l’avenir de la jeune fille. Les pires craintes de Katherine se concrétisent d’ailleurs lorsque, dès son arrivée, le « Duc Fou » décide de la vêtir comme un garçon et se met en tête de lui enseigner l’art de l’épée…



On retrouve ici la plupart des qualités qui avaient fait le succès du précédent tome : le récit est rythmé, les dialogues bien tournés et les personnages intrigants, quoi que parfois difficiles à cerner, et souvent dotés d’un sacré sens de la répartie. On prend beaucoup de plaisir à retrouver certaines des figures marquantes du premier tome, à commencer par celui qui est désormais duc de Trémontaine, mais qui n’a pas pour autant renoncé à ses mauvaises habitudes. Le récit alterne cette fois encore entre deux ambiances radicalement opposées : celle, plus feutrée et posée des demeures nobles de la Colline, et celle, violente et sans fard, du quartier des Bords d'Eau où le Duc continuent de passer une partie de l’année, en dépit de sa nouvelle condition. L’autrice mise beaucoup sur ce contre-pied entre les deux milieux qui, au fil de l’histoire, en viennent pourtant à révéler chacun de nouvelles facettes. Le monde des nobles, en apparence plus policé et rassurant, se transforme assez vite en véritable panier de crabes dans lequel il ne fait pas bon être une femme, tandis que la vie du côté de la pègre paraît, certes, plus sordide mais aussi plus sincère car moins soumise aux regards des autres. L’ambiance un peu fleur-bleue de départ, mettant en scène une héroïne avant tout soucieuse de sa tenue ou de la possibilité pour elle de trouver un bon parti, laisse ainsi rapidement la place à une atmosphère plus crasseuse, avec des scènes assez dures. Ellen Kushner n’hésite pas à mettre en scène des sujets difficiles comme la prostitution forcée ou encore le viol, ce qui donne lieu à des passages marquants, à la fois par leur violence et la soudaineté de leur apparition, mais aussi par ce qu’ils révèlent de cet univers en apparence très distingué. Tout cela donne parfois le sentiment de lire du Jane Austen mais revisité sous un angle plus réaliste et, sans doute, plus féministe.



Bien que toujours très influencé par le côté « récit de cape et d’épée », le roman accorde une place prépondérante à la question de la place des femmes dans la société mise en scène ici. Viol, mariage forcé, impossibilité d’intervenir dans la sphère publique, violences conjugales… : les thématiques traitées sont nombreuses et permettent de dresser le portrait d’une société patriarcale dans laquelle la plupart des femmes ne sont pas libres de leurs choix. La plupart des personnages féminins mis en scène ici sont toutefois bien décidées à ne pas se cantonner au rôle de victime et optent pour des moyens de lutte différents. La jeune Katherine se révèle pour sa part légèrement décevante au début : trop superficielle, trop naïve, trop lisse. L’autrice a cependant vite fait de la dévergonder, celle-ci gagnant en épaisseur et parvenant peu à peu à gagner l’affection du lecteur par son flegme et sa capacité d’adaptation aux facéties parfois franchement lourdes de son oncle. Il en va de même pour les autres personnages qui, bien qu’assez fades dans un premier temps, en viennent progressivement à susciter la curiosité du lecteur. Les relations complexes qu’entretiennent certains personnages les uns avec les autres participent aussi à renforcer l’attrait que l’on éprouve pour le roman, à commencer par celle entre Katherine et Marcus dont le duo succède avec réussite au précédent binôme de « A la pointe de l’épée ». En dépit de ces qualités, le roman souffre de certains défauts qui, parfois, rendent la lecture un peu moins captivante. Le début traîne par exemple un peu en longueur, donnant parfois l’impression que l’autrice ne sait pas trop où elle veut nous emmener. Le récit se fait plus passionnant dès lors qu’un fil rouge peut enfin être identifié, mais, même là, l’histoire a parfois tendance à se perdre dans des sous-intrigues qui, bien que dignes d’intérêt, ne se semblent se greffer qu’artificiellement à la trame principale.



« Le privilège de l’épée » est un bon roman, à mi-chemin entre l’aventure de cape et d’épée et le roman sentimental revisité à la sauce féministe. En dépit d’une intrigue parfois un peu brouillonne, l’ouvrage est particulièrement plaisant à lire, autant par les thématiques qu’il met en avant (la place des femmes dans la société, notamment) que par la qualité de la plume de l’autrice qui possède toujours beaucoup de talent, notamment pour l’écriture des dialogues. A découvrir !
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Thomas le Rimeur

Par une obscure nuit de tempête, Meg et Gavin ouvrent leur porte. Un jeune homme est sur le seuil et demande l'hospitalité, avec pour seul bien la harpe qu'il porte sur son dos. Un jour passe, puis des mois, au cours desquels il prend peu à peu la place du fils qu'ils n'ont jamais eu.



Mais Thomas le rimeur n'est pas seulement un ménestrel. C'est aussi un beau parleur, un joueur, un coureur, qui n'hésite pas à s'arranger avec la réalité. Et à toujours courir, on finit par se perdre. Surtout quand on traîne du côté des Monts d'Eildon. Un baiser volage et le voilà au service de la reine des Elfes, pour sept longues années.



A son retour, les choses sont différentes, car désormais, il sait ce qu'elles renferment.



C'est une bien jolie lecture à la poésie solennelle et ténébreuse, qui rappelle parfaitement les épopées médiévales. On y retrouve la dualité entre le bien et le mal, le savoir et l'ignorance, la beauté et la laideur, la fuite et l'immobilité... Le contexte fantasy n'empêche pas de trouver des héros profonds et nuancés, auxquels on s'attache sans y prendre garde : j'ai beaucoup apprécié la manière dont les personnages dits secondaires construisent l'histoire au même titre que le personnage principal. Les points de vue s'alternent, et les récits s'entrecroisent avec une belle subtilité !



Vous l'aurez compris, je vous conseille vivement ce livre, pour prendre le temps de rêver les yeux ouverts. Le rythme est parfois assez lent, mais ne vous découragez pas, je vous assure que la fin en vaut la peine....

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Le privilège de l'épée

Le Privilège de l'épée fut mon premier roman de cape et d'épée dans un univers imaginaire. Et quelle réussite ! Ellen Kushner tisse son intrigue avec beaucoup de finesse. En plus de créer des héros aussi importants que l'histoire elle-même, elle propose des complots politiques absolument passionnants entre deux duels à la rapière.



En bref, un coup de cœur qui me donne envie de découvrir les autres écrits de l'auteure !
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Le privilège de l'épée

Mais quelle belle surprise : féminisme, LGBT, libertinage, duels, saison mondaine, secrets,.... voilà un lot d’ingrédients originaux qui composent ce cocktail réussi. Même si pour moi la première moitié comportait des longueurs, j’ai été tout de suite séduite par la jolie plume et l’ambiance créée par l’autrice. Cette immersion dans le cape et l’épée est très agréable et totalement dépoussiérée !

La seconde partie de l’ouvrage m’a définitivement conquise. Les thèmes abordés dont celui du consentement, à une époque où l’on « vendait » de jeunes filles en mariage, sont très bien traités. Comment une femme peut-elle prendre son destin en main ? Voici un sujet qui traverse les époques. J’ai aimé qu’un autre roman de cape et d’épée soit enchâssé dans le récit se liant subtilement à sa trame.

Cette lecture m’a donné envie de lire « À la Pointe de l’Epée », roman indépendant écrit avant celui-ci et qui développe le passé de certains personnages importants. On sent les clins d’œil à ce précédent livre mais sans que cela ne soit gênant. Au contraire, ils participent à cette impression d’environnement fourni. Une belle lecture !

PS : A noter que ce roman ne contient pas de Fantasy.

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RÉSUMÉ MAISON : Pour sauver sa famille Katherine doit quitter ses jupes et prendre ses quartiers chez son oncle le « Duc Fou ». Qui souffrirait les affres libertines de cet odieux personnage sans parler de sa lubie de travestir sa nièce et de la former à l’épée ? Et si ces excentricités cachaient un tout autre dessein ?
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Thomas le Rimeur

Un roman dont j’ai beaucoup apprécié la traduction. On est ici dans un style très oral, avec 4 points de vue différents. 4 façons de parler différents, dont un personnage avec une sorte de patois des campagnes et une autre qui n’a pas sa langue dans sa poche. Le tout est très bien rendu, et parvient à rester intelligible et agréable à lire. Le roman se lit alors comme une sorte de ballade chantée, un chœur accompagné de harpe. C’est fluide, ça coule tout seul, et c’est mignon. Comme une chansonnette du Rimeur.



Le roman est assez court, et pourtant il s’étale sur une durée assez longue, puisqu’il suit toute la vie de Thomas. Pour cela, il utilise de manière habile les temps différenciés entre Faërie et monde des humains, propose des ellipses temporelles bien amenées mais aussi des longueurs pour souligner le temps qui s’étire. J’ai trouvé le maniement de la temporalité assez génial, tant dans le contenu que dans la forme.



J’ai trouvé que le roman s’apparentait au conte, dans sa manière de raconter, le ton et la morale qui se dégagent du récit. Une sorte de far far away a long time ago, entre réalité et faërie, réel et rêve; c’est le récit d’un personnage marqué par ses (mauvais) choix qui se lit, et les conséquences qui en découlent. A chaque moment, Thomas semble inaccessible, n’appartenant pleinement à aucun monde. C’est plutôt lent, contemplatif, mais là encore, cela va tellement bien au style de la ballade musicale.



Une promenade qui m’a beaucoup plu ! Et je garderai longtemps en mémoire le final déchirant, véritable point d’orgue de ce morceau musical.
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Le privilège de l'épée

Le privilège de l’épée est un bijou à l’égal d’À la pointe de l’épée. Ellen Kushner retourne dans les Bords-d’Eaux pour proposer une fantasy de mœurs qui se penche cette fois sur la condition féminine. À travers le personnage de Katherine (héroïne principale) et d’autres figures aussi fortes qu’originales, l’autrice propose une intrigue haletante qui met en avant le meilleur de ce que le cape et d’épée a à offrir. C’est un coup de cœur pour moi et je me réjouis de lire d’autres textes de cette grande dame de l’imaginaire.
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