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Citations de Emily Ruskovich (86)


« Cette gentillesse fait plus mal que la cruauté. Il n’y a aucun moyen de se hisser à sa hauteur. Elle n’a nulle part où mettre sa gratitude, et ainsi celle-ci remue à l’intérieur de son corps. » (p. 85)
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Mais rien n'avait beaucoup d'importance, ce qui est vrai de la plupart des choses, y compris celles qui sont faites correctement.
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Tout cet amour, tous ces sentiments, toute cette peine, accrochés à rien, à un chaos redoutable, insaisissable. La future perte de son esprit devient le nouveau fondement de sa vie ; il ressent déjà la perte des choses qu’il aime et se rend compte qu’il cherche un moyen, n’importe lequel, de les retenir.
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La nature semble s'étendre en une série infinie de montagnes ordonnées et puissantes se découpant contre le ciel. C'est un vaste danger qu'ils sentent autour d'eux, bien qu'ils ne puissent le voir d'où ils se trouvent. Ils sont montés si haut le long de l'étroite route cahoteuse qu'ils ont l'impression d'avoir laissé leurs vies loin derrière eux.
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Il a perdu ses filles, mais il a également perdu le souvenir de les avoir perdues. En revanche, il n’a pas perdu la perte. La douleur est aussi présente dans son corps que sa signature l’est dans sa main. Il peut signer son nom parfaitement, mais il ne peut pas l’écrire. Déjà que le W est difficile, le A est impossible sans l’élan de la signature, qui permet d’enchaîner les lettres. Il connaît son prénom mais n’arrive pas à s’en représenter les différentes parties, à moins de pouvoir compter sur l’inertie de sa main. Il connaît sa douleur, aussi, mais la source de cette douleur est perdue sans le mouvement qui l’accompagne. Elle devient une chose statique, déconnectée, difficile à identifier.
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Quand elle voit Wade donner une leçon à un chien, lui plaquant le museau dans les plumes et le sang d'une poule qu'il a tuée, puis dans la terre fraîchement creusée sous la grille du poulailler, elle se rend compte qu'il fait ça avec amour. Avec amour, avec le sentiment de déception et aussi avec le sens du devoir, comme si c'était pour le bien du chien, comme si le chien ne pouvait apprendre de ses erreurs que si elles avaient une texture, une odeur, un goût. Ce n'est pas exactement une punition ; c'est un moyen de se souvenir. Et peut-être est-ce pareil avec elle. C'est comme s'il agissait désormais en accord avec ce qu'il a toujours ressenti, à savoir qu'il existe une barrière linguistique entre Ann et lui ne pouvant être brisée que par la force, l'amour brutal et la répétition de quelques mots secs, durs. Non, pas bien pas à toi. Au moins cherchait-il à se faire entendre d'elle.
Parfois, bien sûr, Ann en a le coeur brisé.
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"Tout cet amour, tous ces sentiments, toute cette peine, accrochés à rien, à un chaos redoutable, insaisissable. La future perte de son esprit devient le nouveau fondement de sa vie ; il ressent déjà la perte des choses qu'il aime et se rend compte qu'il cherche un moyen, n'importe lequel, de les retenir".
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Allongée dans leur lit, elle fixait le mur. Il s’est étendu derrière elle et, dès qu’il l’a touchée, elle a senti le changement dans le corps de Wade. Il était redevenu lui-même. – Je ne m’en suis pas rendu compte, a-t-il dit. Une sensation de soulagement a fusé en elle, et elle a dû fermer les yeux pour la contenir à l’intérieur d’elle-même. Tout son corps en tremblait. Voilà qu’elle pleurait de nouveau. Il l’a enlacée. – Je suis terriblement désolé. Quand elle a entendu qu’il pleurait, lui aussi, elle s’est tournée vers lui. Elle a caressé son visage, tendrement, promenant un doigt le long de sa joue et en travers de son front, comme elle l’aurait fait avec un enfant. – Ce n’est pas grave, a-t-elle dit en souriant à travers ses larmes.
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Toujours la proximité, jamais le contact lui-même. Ce qu’elle connaît de son propre désir, elle ne le connaît qu’au travers de ces impressions, auxquelles elle peut accéder à n’importe quel moment, pourvu qu’elle soit seule, avec ou sans feuille de molène.
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Parfois, il lui semble que sa mort n'a pas suffisamment d'importance pour se produire, et que peut-être elle va survivre éternellement dans cet état-là.
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May. Un prénom qui semble demander la permission, une permission qui ne revient pas à Jenny d'accorder. Si c'était le cas, elle s'empresserait de l'accorder à tout ceux qui la lui demanderaient.
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Elle sent les ténèbres s'approcher de lui, de plus en plus près. [...] Il sourit vaguement tandis qu'ils roulent à travers les hautes ombres des pins tordus. Ce sourire est distant, distrait, mais très réel, très sincère.
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Il a perdu ses filles, mais il a également perdu le souvenir de les avoir perdues. (p175)
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Cette gentillesse fait plus mal que la cruauté. Il n'y a aucun moyen de se hisser à sa hauteur. Elle a nulle part où mettre sa gratitude, et ainsi celle-i remue à l'intérieur de son corps. (p85)
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La factrice de Ponderosa se croit en position de force ; elle a l’attitude confiante de quelqu’un qui pense tout savoir, comme si, parce que ses doigts ont eu le privilège de trier les courriers d’Ann, elle avait pu entrevoir tout ce qu’elle s’imagine qu’ils contiennent : des mensonges, des supplications, des révélations embarrassantes, le tout dans des enveloppes scellées par la salive des langues du passé.
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C’est la texture de ses souvenirs, non pas l’émotion, qui a disparu. Lentement, les choses se mélangent, les lignes se brouillent, les lieux se vident d’impressions. Pourtant, il y a encore un centre, une date, un moment autour duquel gravite ce flou.
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Quand il regarde derrière lui, ses propres empreintes lui paraissent aussi étrangères que celles de l'inconnu marchant en sens inverse.
N'importe qui aurait du mal à démêler tout ça, a fortiori un homme qui perd la tête, ce qu'il sait être son cas.
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Il tend le bras vers elle. Il la cherche. C'est à ça que servent ces souvenirs, pas à le faire apparaître lui, mais à la faire apparaître elle.
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L'être aimé. Elle a lu ces mots plein de fois dans ce genre de livres, y compris dans des ouvrages scientifiques ne cherchant pas à réconforter mais à informer. Ann est toujours émue par cette tendre ambiguïté. L'être aimé, l'objet de son affection, sans visage, sans sexe, sans défense : l'être aimé, c'est celui que vous allez perdre.
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Adam marche dans la neige à travers la nuit. Il n'y a encore rien à voir, seulement les bois des deux côtés de la route blanche, mais il se souvient de détails des maisons qui approchent comme s'il était passé devant chaque jour de sa vie, ce qui est le cas. Il y a cinq maisons, séparées les unes des autres par leurs modestes champs. Dans l'une d'entre elle se trouvent sa femme Sarah et son fils Wade, tous deux endormis. Sur l'une d'entre elles se trouve une porte qu'il a le droit d'ouvrir.
Mais il ne sait pas de laquelle il s'agit.
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