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Citations de Emmanuel Carrère (1612)


Il n'avait qu'un sujet, sa vie, qu'il débitait par tranches. Après la trilogie "Edouard en Amérique" (Le poète russe préfère les grands nègres, Journal d'un raté, Histoire de son serviteur), on a eu droit à Edouard délinquant juvénile à Kharkov (Portrait d'un bandit dans son adolescence, Le Petit Salaud), puis à l'enfance d'Edouard sous Staline (La Grande Epoque), sans compter quelques recueils de nouvelles recyclant ce qui n'avait pas trouvé place dans les romans. C'étaient de très bons livres : simples, directs, pleins de vie.
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Elle va le quitter comme il a lui-même quitté Anna, parce qu'il y a mieux sur le marché. C'est fatal, c'est la loi, à sa place il ferait pareil.
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Un menteur s'efforce en général d'être plausible : ce qu'il racontait ne l'étant pas, devait être vrai.
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C'est pire que la prison, l'hôpital psychiatrique, parce qu'en prison au moins on connaît le tarif, on sait quand on sort, alors qu'ici on est à la merci des médecins qui vous regardent derrière leurs lunettes et vous disent : "On verra", ou encore plus souvent ne vous disent rien.
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« J’ai réalisé que ma quête de pouvoir et de succès était vide et sans but. J’avais sacrifié tous ce qui avait de l’importance pour atteindre mes objectifs, mais j’avais perdu mon âme en cours de route. »
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À la sortie de l’hôpital, j’ai cru que j’allais profiter de la vie à 200%. En fait je suis la moitié de ce que j’étais avant, maximum. La phrase qu’on vous dit toujours : « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort, il y a des gens pour qui elle doit être vraie, pour moi non. Je continue à me battre, mais en fait, j’ai pris perpète. »
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Nadia voulait rester encore un peu. Le policier insistait, mais au lieu de lui obéir elle a commencé à lui raconter, en arabe, ce qui s'était passé. Les mots lui venaient naturellement, calmement, et tout en parlant elle comprenait que c'était essentiel, que c'était la chose la plus importante qu'elle pouvait faire, de raconter ça en arabe à un policier égyptien inconnu. Le policier l'a compris aussi. À la fin du récit, il a dit à Nadia : ta fille et les autres, ils sont shahid, martyrs, et entendre de la bouche de ce policier égyptien que les martyrs c'étaient eux, pas les tueurs qui s'attribuaient cette dignité dans leur ignorance crasse et manipulée, c'était comme si le monde se remettait à l'endroit.
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Haffner était un jeune juriste, tiens donc, qui a raconté et essayé de comprendre comment tant de jeunes gens de sa classe d'âge, qui n'étaient ni des psychopathes ni même des extrémistes, se sont laissé happer par la machine de haine. Il dit que pour beaucoup le ressort a été la camaraderie. On partage un idéal, on communie dans l'indignation, adhérer aux valeurs du groupe c'est montrer qu'on est un type bien. Il est délicat de soutenir qu'on peut participer à des attentats ou à un génocide parce qu'on a bon cour, mais parce qu'on est bon camarade, oui, ça se tient.
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Manière pour Gultaslar de rappeler que l'origine de ce qu'on juge au V13, c'est la barbarie du régime syrien et que ce qui a poussé vers Daech tant de jeunes musulmans comme son client, ce n'est pas forcément la cruauté ni le fanatisme mais une indignation politique légitime. La cause des attentats, dit-il, ce n'est pas la religion, c'est la guerre. La France est engagée en Syrie, cela s'appelle être en guerre, et les crimes commis à Paris par les combattants de Daech ne devraient pas relever du droit antiterroriste national mais du droit international des conflits armés. Ils devraient donc être requali-fiés en crimes de guerre.
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L’effroi, c’est la disparition du rideau derrière lequel se cache le néant, qui permet normalement de vivre tranquille. Le terrorisme, c'est la tranquillité impossible. Votre verdict ne permettra pas de réparer le rideau déchiré. Il ne guérira pas les blessures, visibles et invisibles. Il ne ramènera pas les morts à la vie. Mais il pourra au moins assurer aux vivants que c'est, ici, la justice et le droit qui ont le dernier mot.
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Est-ce qu'il y a une limite? Des causes que tu refuserais de défendre? « Si tu poses cette question, ça veut dire que tu n'as pas compris ce que c'est d'être avocat. Je ne défends aucune cause, mais je ne refuse aucun accusé. Vergés, il défendait des causes. Il ne défendait pas seulement Pol Pot ou Carlos, mais ce qu'avaient fait Pol Pot ou Carlos. Il était d'accord.
Nous, pour prendre l'exemple des crimes les plus mal vus, on ne défend évidemment pas la pédophilie ou le terrorisme, mais on est prêts à défendre un pédophile ou un terroriste. Ils doivent être défendus, c'est la loi. Alors bien sûr que j'ai parfois du mal, c'est plus facile de défendre un braqueur avec qui je pourrais aller boire des coups quand il sortira qu'un type qui s'excite sur des vidéos de décapita-tions, mais c'est essentiel de distinguer le type et l'acte. Être avocat, c'est ça : faire tout ce qu'on peut pour que l'accusé soit jugé selon le droit et pas selon les passions. Et puis, quand tout le monde a tourné le dos, être le dernier à tendre encore la main. »
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Un procès, c'est un lieu magique, c'est une boîte à surprises. "Plus jamais ça : on a entendu chevroter ça cent fois, mais en réalité on se disait : qu'est-ce que ce salaud de Vergès va encore inventer aujourd'hui?... Cela m'amuse, cela m'excite, mais ce n'est pas seulement ça. Je ne peux pas supporter qu'un homme soit humilié. Je ne peux pas supporter qu'un homme seul, serait-il la dernière des crapules, soit insulté par une foule de lyncheurs. Un jour, quelqu'un m'a demandé : "Vous auriez défendu Hitler?" » De nouveau, le sourire de chat. « J'ai répondu : "Je défendrais même Bush." »
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Georges Salines n'est pas d'accord. Lui aussi veut laisser les portes ouvertes. Il n'est pas seulement prêt à dialoguer avec le père d'un des trois assassins de sa fille, je crois qu'il serait prêt à dialoguer avec le garçon lui-même, s'il n'était pas mort. Et si Salah Abdeslam lui ouvre sa porte, il ira. Jankélévitch, qu'il cite en conclusion de sa déposition : « L'amour du méchant n'est pas l'amour de sa méchanceté, ce serait une perversité diabolique. C'est seulement l'amour de l'homme lui-même, de l'homme le plus difficile à aimer. »
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Parmi d'autres, je pense à ce jeune homme, vingt et un ans, sorti indemne du Bataclan (…) Gueule de bois perpétuelle, qu'il soigne par l'alcool. Impression d'avoir fait quelque chose de mal, mais quoi ? Cela se dérobe. (…) Tout revient d'un coup. Il sait ce qu'il a fait de mal. Pour atteindre la sortie, il a poussé, écrasé, piétiné. Il est devenu une machine à survie qui se foutait de tout le reste. Alors il vit, oui, mais d'une vie abîmée. D'autres ont été des héros, lui pas. Il se revoit sans fin poussant, écrasant, piétinant. (…) Le lendemain, une amie avocate me dit que j'ai raté quelque chose – c'est une règle de la chronique judiciaire : on rate toujours quelque chose quand on s'en va. Juste après le jeune homme rongé de culpabilité, c'est un autre survivant du Bataclan, nettement plus détendu, qui a commencé son témoignage en disant qu'il venait d'entendre celui du jeune homme et qu'il voulait lui dire ceci : moi, quelqu'un m'a marché dessus, et j'ai eu deux côtes cassées. "Seulement" deux côtes cassées. Alors c'est peut-être toi qui m'as marché dessus, peut-être un autre, on ne le saura jamais, mais si c'est toi il faut que tu le saches : ce n'est pas grave, deux côtes cassées. Je m'en suis tiré, je suis en vie, je suis heureux, je ne t'en veux pas, tu as fait ce que tu as pu, on a tous fait comme on a pu, j'espère que tu es encore dans la salle pour entendre cela. Le jeune homme n'y était plus mais mon amie avocate a couru dans le hall à sa recherche. Elle l'a rattrapé, sur les marches du palais. Si on faisait un film, on arrêterait sur cette image.
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J'ai lu, entendu dire et quelques fois pensé que nous vivons dans une société victimaire, qui entretient une confusion complaisante antre les statuts de victimes et de héros. Peut-être, mais une grande partie des victimes que nous écoutons jour après jour me paraissent bel et bien des héros. À cause du courage qu'il leur a fallu pour se reconstruire, de leur façon d'habiter cette expérience, de la puissance du lien qui les noue aux morts et aux vivants. Je me rends compte en relisant ces lignes qu'elles sont emphatiques, mais je ne sais pas comment le dire moins emphatiquement : ces jeunes gens, puisque presque tous sont jeunes, qui se succèdent à la barre, on leur voit l'âme. On en est reconnaissant, épouvanté, grandi.
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Assis sur mon fauteuil en rotin au café Pouchkine, je les laissais mariner, mes pauvres pensées minables et effilochées, assez paisiblement. Je suivais leur cours sans leur prêter trop d'attention. Les plus obsédantes, les plus toxiques, je les connaissais par cœur et quand je les voyais approcher elles ne me faisaient plus l'effet de démons cherchant à me dévorer l'âme, plutôt de bons vieux chiens un peu patauds, un peu pénibles, le genre de bons vieux chiens qui veulent sans arrêt vous lécher et vous mettre leurs pattes dessus et que vous leur lanciez un bâton qu'ils rapporteront en haletant et frétillant de la queue et réclamant qu'on recommence aussitôt. Alors je les lançais et les relançais, les bâtons, le bâton de la gloriole, le bâton de la haine de soi, le bâton du trop tard et de l'amère saveur du trop tard, et puis à un moment je disais ça suffit et je replongeais dans la somnolence, laissant les bons vieux chiens pénibles me tourner autour, un peu déçus.
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Qui ai-je désiré être? Un homme stable, serein, sur qui on peut compter, un homme bon, aimant. Car le véritable, le seul enjeu de ce combat, le seul enjeu de la vie, c'est bien sûr l'amour, c'est la capacité d'aimer. Infirme que je suis, j'ai tâché de l'étayer, cette capacité, par des disciplines qui, comme les arts martiaux, visent à faire advenir à l'intérieur de soi autre chose que l'ego. Personne ne pourra dire que je n'ai pas essayé, que j'ai été paresseux, que je ne me suis pas battu. "Rends-toi, mon cœur, écrit Michaux, nous avons assez lutté. Et que ma vie s'arrête. On n'a pas été des lâches. On a fait ce qu'on a pu." ça oui, on a fait ce qu'on a pu, et on ne peut pas dire qu'il ait servi à grand-chose, le long et inégal combat, mais j'ai tout de même conscience que quand je pense cela ce sont les pensées de la nuit, les pensées de la folie et de la maladie. Il est vital, dans les ténèbres, de se rappeler qu'on a aussi vécu dans la lumière et que la lumière n'est pas moins vraie que les ténèbres.
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J'ai trop bu au cours de ce dîner. L'expérience m'a appris qu'il vaut mieux ne pas s'étendre sur ce qu'on écrit tant qu'on n'a pas fini de l'écrire, et surtout pas quand on est soûl : ces confidences exaltées se paient à tous les coups d'une semaine de découragement. Mais ce soir là, sans doute pour combattre mon dépit, montrer que moi aussi, de mon côté, je faisais quelque chose d'intéressant, j'ai parlé à Fabrice et Patrick du livre sur les premiers chrétiens auquel je travaillais depuis plusieurs années... Je le leur ai raconté comme une série.

Cela se passe à Corinthe, en Grèce, vers l'an 50 après Jésus-Christ - mais personne, bien sûr, ne se doute alors qu'il vit "après Jésus-Christ". Au début, on voit arriver un prédicateur itinérant qui ouvre un modeste atelier de tisserand. Sans bouger de derrière son métier, celui qu'on appellera plus tard saint Paul file sa toile et, de proche en proche, l'étend sur toute la ville. Chauve, barbu, terrassé par de brusques attaques d'une maladie mystérieuse, il raconte d'une voix basse et insinuante l'histoire d'un prophète crucifié vingt ans plus tôt en Judée. Il dit que ce prophète est revenu d'entre les morts et que ce retour d'entre les morts est le signe avant-coureur de quelque chose d'énorme : une mutation de l'humanité, à la fois radicale et invisible. La contagion opère. Les adeptes de l'étrange croyance qui se répand autour de Paul dans les bas-fonds de Corinthe en viennent bientôt à se voir eux-mêmes comme des mutants : camouflés en amis, en voisins, indétectables.

Les yeux de Fabrice brillent : "Raconté comme ça, on dirait du Dick !"

... Ce sont ces jours derniers qu'étaient persuadés de vivre les adeptes de Paul, où les morts se relèveront et où se consommera le jugement du monde. C'est la communauté de parias et d'élus qui se forme autour de cet événement sidérant : une résurrection. C'est l'histoire de quelque chose d'impossible et qui pourtant advient. Je m'excite, je me resserre verre sur verre, j'insiste pour resservir aussi mes hôtes, et c'est alors que Patrick dit quelque chose d'au fond assez banal mais qui me frappe parce qu'on sent que ça lui est venu à l'esprit sans crier gare, qu'il n'y avait pas pensé et que d'y penser l'étonne.

Ce qu'il dit, c'est que c'est une chose étrange, quand on y pense, que des gens normaux, intelligents, puissent croire à un truc aussi insensé que la religion chrétienne, un truc exactement du même genre que la mythologie grecque ou les contes de fées. Dans les temps anciens, admettons : les gens étaient crédules, la science n'existait pas. Mais aujourd'hui ! Un type qui aujourd'hui croirait à des histoires de dieux qui se transforment en cygne pour séduire des mortelles, ou à des princesses qui embrassent des crapauds et quand elles les embrassent ils deviennent des princes charmants, tout le monde dirait : il est fou. Or, un tas de gens croient une histoire tout aussi délirante et ces gens ne passent pas pour des fous. Même sans partager leur croyance, on les prend au sérieux. Ils ont un rôle social, moins important que par le passé, mais respecté et dans l'ensemble plutôt positif. Leur lubie cohabite avec des activités tout à fait sensées. Les présidents de la République rendent visite à leur chef avec déférence. C'est quand même bizarre, non ?



C'est bizarre, oui, et Nietzsche, dont je lis quelques pages chaque matin au café après avoir conduit Jeanne à l'école, exprime dans ces termes la même stupeur que Patrick Blossier :

" Par un matin de dimanche, quand nous entendons bourdonner les vieilles cloches, nous nous demandons : mais est-ce possible ? Tout cela pour un Juif crucifié il y a deux mille ans et qui disait être le fils de Dieu - encore qu'il n'y ait pas de preuve de cette affirmation. Un dieu qui engendre avec une femme mortelle. Un sage qui recommande de ne plus travailler, de ne plus rendre la justice, mais de guetter les signes de la fin du monde imminente. Une justice qui accepte de prendre un innocent comme victime suppléante. Un maître qui ordonne à ses disciples de boire son sang. Des prières pour obtenir des miracles. Des péchés commis contre un dieu, expiés par un dieu. La peur d'un au-delà dont la mort est la porte. La figure de la croix pour symbole, à une époque qui ne sait plus rien de la fonction et de l'ignominie de la croix. Quel frisson d'horreur nous vient de tout cela, comme un souffle exhalé par le sépulcre d'un passé sans fond ? Qui peut croire que l'on croie encore une chose pareille ?"

On la croit pourtant. Beaucoup de gens la croient. Quand ils vont à l'église, ils récitent le Crédo dont chaque phrase est une insulte au bon sens, et ils le récitent en français, qu'ils sont censés comprendre. Mon père, qui m'emmenait à la messe le dimanche, quand j'étais petit, regrettait qu'elle ne soit plus en latin, à la fois par passéisme et parce que, je me rappelle sa phrase, "en latin, on ne se rendait pas compte que c'est si bête". On peut se rassurer en disant : ils n'y croient pas. Pas plus qu'au père Noël. Cela fait partie d'un héritage, de coutumes séculaires et belles auxquelles ils sont attachés. En les perpétuant, ils proclament un lien dont il y a lieu d'être fier avec l'esprit d'où sont sorties les cathédrales et la musique de Bach. Ils marmonnent ça parce que c'est l'usage, comme nous autres bobos pour qui le cours de yoga du dimanche matin a remplacé la messe marmonnons un mantra, à la suite de notre maître, avant de commencer la pratique. Dans ce mantra, cependant, on souhaite que les pluies tombent à point nommé et que tous les hommes vivent en paix, ce qui relève sans doute du vœu pieux mais n'offense pas la raison, et c'est une différence notable avec le christianisme.

Quand même, parmi les fidèles, à côté de ceux qui se laissent bercer par la musique en ne se souciant pas des paroles, il doit y en avoir qui les prononcent avec conviction, en connaissance de cause, en y ayant réfléchi. Si on le leur demande, ils répondront qu'ils croient réellement qu'un Juif d'il y a deux mille ans est né d'une vierge, ressuscité trois jours après avoir été crucifié, qu'il va revenir juger les vivants et les morts. Ils répondront qu'eux-mêmes placent ces événements au cœur de leur vie.

Oui, décidément, c'est bizarre."
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Car une autre définition de la méditation, je crois que nous en sommes à la cinquième, c'est de consentir à de que la vie a de contrariant au lieu de le fuir.
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Ne pas les juger, ses propres pensées, pas plus que son prochain. Les prendre pour ce qu'elles sont, les voir comme elles sont. Oui, c'est une troisième, et peut-être la plus juste, définition de la méditation : voir ses pensées comme elles sont. Voir les choses comme elles sont.
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