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Critiques de Emmi Itaranta (38)
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La cité des méduses

Ça ne m'arrive pas très souvent mais là, j'abandonne. J'avais été attirée par ma superbe couverture dont les tons bleutés - tout comme le titre - me fascinaient.



Emmi Itäranta a certes une jolie écriture mais... sa magie ne prend pas sur moi. J'en suis désolée car j'espérais beaucoup me laisser transporter sur cette île mystérieuse. Le fait qu'Eliana, la narratrice, soit tisseuse au Palais des Toiles me semblait un élément intéressant, aimant moi-même tissus et fils. Pourtant rien à faire, je demeure hermétique au récit. Ce sont des choses qui arrivent, tant pis. Ce qui, je le répète, ne remet pas en cause la qualité d'écriture de l'auteure. Je ne suis juste pas la lectrice qu'il lui faut.

Et il y a trop de livres qui m'appellent pour m'infliger le pensum de lire sans plaisir.
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Fille de l'eau

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.



Livre découvert lors de la dernière Masse Critique et pour lequel je n'ai pas été sélectionné. Je l'ai néanmoins acheté d'occasion afin d'assouvir ma curiosité car je trouvais sa couverture épurée très belle et le résumé assez énigmatique. Malgré tout, cela a été une lecture très particulière. Que je vous explique maintenant pourquoi !!



En premier lieu, l'écriture. Le style de l'auteur est très particulier car mélancolique et poétique dans certains passages. Les dialogues sont brefs et rares. Beaucoup de descriptions et de dissertations du personnage principal, Noria, sur le temps qui passe, l'eau, ses tâches hebdomadaires... Les seuls moments un brin captivant sont quand elle se penche sur le passé de son monde et les rares vestiges survivants des guerres, et quand elle est en compagnie de sa meilleure amie, Sanja. Un livre assez long à lire donc car il ne s'y passe finalement pas grand chose malgré un résumé semblant dire le contraire. J'ai donc trouvé dommage d'en oublier des détails à cause de cette lenteur car le fond de cette histoire est très intéressante et en lien direct avec notre monde actuel.



En deuxième lieu, l'univers. Certains l'ont classé en dystopie mais pour ma part, je verrais plus ce livre en science-fiction. Mais je ne saurais expliqué pourquoi. Le monde dans lequel vit Noria est le même que le nôtre des siècles plus tard, aucune date précise nous est donnée pour le situer. En tout cas, le monde tel qu'on le connaît a disparu suite à diverses guerres dans le but de s'approprier certaines ressources de la Terre. Cela a eu pour conséquences de chambouler les climats et les saisons, l'hiver et la neige n'existent donc plus. L'armée contrôle plus fermement l'approvisionnement de certaines denrées rares, comme l'eau potable. Autre fait intéressant, l'auteur étant finlandaise de naissance, l'intrigue semble se dérouler du côté du Cercle Polaire. Les noms des lieux n'aident pas à situer, on dirait des termes asiatiques. Une petite recherche (pour la critique) m'a néanmoins aidé, un des noms me parlait (Rovaniemi) et je comprends mieux pourquoi. Il s'agit de la capitale de la Laponie finlandaise. Certains détails m'avaient néanmoins aiguillonnés vers cette zone du monde en commençant par les jours ou nuits interminables suivant les saisons. Il y a quand même des détails perturbants comme un maître du thé en Finlande ou leur nouveau gouvernement, la Nouvelle-Qian. De quoi se demander où se passe ce roman ? Surtout que certains objets nous font bien comprendre que nous sommes toujours sur notre bonne vieille Terre... La physionomie des continents semble néanmoins avoir changé à cause de son passé très chargé (guerres, pollutions et compagnie).



Et en troisième lieu, l'histoire. Nous suivons Noria lors de son apprentissage de maître du thé dans un monde chamboulé mais encore pétri de traditions dans certains domaines. Elle devient maître du thé alors qu'elle est une femme, elle en a suivi l'apprentissage car elle était fille unique. Ce devoir, et ce droit, se transmet d'ordinaire de père en fils. Les jours s'écoulent tranquillement en sa compagnie jusqu'à ce qu'elle découvre un vestige du passé qui va modifier sa vision des choses et du futur à venir. Les évènements vont donc modifier sa perception de la vie l'entourant et de ce qu'elle doit réaliser pour que le monde change. La fin est néanmoins curieuse, comme si il y avait une suite à prévoir... À voir donc.



Comme vous l'aurez compris, cette lecture m'a laissée un curieux goût dans la bouche, un sentiment d'inachevé et en même temps, de trop peu par rapport à l'univers créé et pas assez exploité en mon sens. Curieuse lecture donc. Un fond très intéressant et en lien direct avec ce qui pourrait un jour nous arriver. Une écriture très curieuse, mélancolique et en même temps, très recherché. Et une histoire dont, pour ma part, on attend beaucoup de choses (surtout qu'elle soit un peu plus vivace) et qui pourtant, nous surprend à chaque page car l'auteur ne suit pas un plan précis et dont on n'a pas réussi à deviner les liens diffus. Une histoire tout en contraste donc. Je pense que je pisterais néanmoins les prochaines publications de cet auteur finlandaise pour voir sa progression. Je vous conseille donc de découvrir cette lecture très particulière et son auteur plusieurs fois primé pour ce premier roman qui refroidit.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Fille de l'eau

J'ai découvert Emmi Itaranta grâce à son roman paru en 2017 et intitulé La Cité des Méduses. C'est un livre qui est resté assez « confidentiel », et qui n'a pas toujours eu de bonnes critiques. Pourtant, ça été un gros coup de cœur de mon côté ! Curieuse, j'ai décidé de regarder si l'auteure avait écrit d'autres romans, et ça été le cas avec Fille de l'eau, paru en 2015. Fille de l'eau a donc intégré ma PAL numérique vers février 2017... Et il y est resté un bon moment à ma grande honte ! Jusqu'à ce que le challenge des Douze Thèmes et le thème du mois d'avril ne me décide à me plonger (ENFIN) dans cette lecture !

Notre monde, dans le futur. La guerre a modifié tout ce que nous connaissons, laissant de vastes zones inhabitées, mais surtout a épuisé pratiquement toutes les ressources d'eau potable. Noria est une adolescente, qui suit les traces de son père et qui apprend auprès de lui tout ce qu'il faut pour devenir Maître du Thé. C'est une position importante, qui donne droit à certains passe-droits, spécialement sur l'eau. Presque prête à passer l'épreuve pour déterminer si oui ou non elle sera intronisée Maître, Noria apprend des choses troublantes. Déjà sur une source d'eau secrète protégée depuis des générations, mais aussi sur son onde, en découvrant de vieilles cassettes audio dans une décharge.

Devenue Maître du Thé à la suite de son père, Noria va voir un accroissement de la population de soldats dans le village. Intrigués et suspicieux quant à l'apparente abondance d'eau, les militaires et le gouvernement font pression pour découvrir les secrets de Noria et de sa famille...



(Voir mon avis complet sur mon blog.)
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La cité des méduses

Eliana vit sur l'Île, dans la cité des méduses. Elle y est une citoyenne modèle, tisseuse au Palais des Toiles, où elle travaille avec application. Mais un jour, une jeune fille inconnue est découverte, la langue coupée, et sans moyen de faire connaître son identité ou pourquoi elle a été battue. Le seul indice : le prénom « Eliana » tatouée avec une encre spéciale sur sa paume.

Eliana va avoir du mal à s'habituer à la présence de cette nouvelle venue, mais bientôt, elle va réaliser l'importance qu'elle a dans sa vie, surtout que son arrivée signe le début des ennuis... Eliana a toujours senti quelque chose de différent chez elle, mais bientôt cette impression s'étend à toute l'île et au Conseil. Eliana va se retrouver précipitée au cours des événements, et tente d'éclaircir le mystère des cauchemars et des rêves.

Je ne connaissais absolument pas Emmi Itaranta avant de commencer La cité des méduses, mais maintenant je pense que je vais m'intéresser de très près à ses écrits, étant donné que ce titre s'est révélé un petit coup de cœur !

La cité des méduses commence lentement, l'univers se présente doucement... Mais le fait d'y aller à cette vitesse permet vraiment de s'immerger en profondeur dans l'histoire, le cadre est très détaillé, très vivant, on a l'impression de vraiment tisser les toiles en compagnie d'Eliana et de ses compagnes. L'histoire se file et se tisse peu à peu, nous entraînant inexorablement. Et j'ai adoré du début à la fin !

Déjà pour l'univers, pour le moins original. Le côté science-fiction n'est presque pas perceptible, j'ai eu l'impression de déambuler dans un univers qui pourrait exister, tant il est clair et détaillé. L'histoire tient debout du début à la fin, elle est très onirique, avec ces rêves qui tiennent une place importante ? Car, sur l'île, la plus grande peur des habitants est d'être surpris en train de faire des cauchemars...

(Mon avis complet sur mon blog.)
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Fille de l'eau



L'auteur a créé avec ce livre un monde futuriste intéressant, même si pas tellement original, dans lequel l'hiver à disparu, la fonte des glaces a fait disparaître une partie des continents et l'eau de source est maintenant une denrée extrêmement rare, contrôlée par l'armée.



Malheureusement, le monde en soit est à peine effleuré. le récit est centrée sur Noria, ce qu'elle vit, comment elle ressent ce qui se passe autour d'elle, ce qu'elle pense de la situation. C'est intéressant, et très bien écrit, mais ça manque un peu de profondeur. On fini ce livre avec beaucoup trop de questions.



Mon sentiment est que l'auteure à mélanger tout ce qu'elle aimait : Finlandaise passionné de culture Sino-Japonaise, elle place la Finlande sous dominance Chinoise, et intègre la cérémonie du thé dans leur culture,sans aucune explication.
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Fille de l'eau

Imaginez un monde où le cycle des saisons a disparu, où le froid et la neige ne sont plus qu'un lointain souvenir, où l'eau est devenue une denrée rare tandis que la liberté est rabrouée de manière violente. Vous êtes alors dans l'univers de Fille de l'Eau.

Emmi Itaranta a pensé une dystopie originale et bouleversante, où les mots sont d'une force peu commune.

Comme le titre le laisse facilement présager, l'eau est au centre du roman. Ce n'est peut-être pas l'élément avec lequel j'ai le plus d'affinité, selon le jargon ésotérique, j'aurais plutôt tendance à m'ancrer à la Terre, mais cette histoire amène des réflexions profondes et poignantes sur l'importance de l'eau et son aspect vital.



Je remercie mille fois Babelio et les Presses de la cité pour leur confiance et cette merveilleuse découverte. Fille de l'Eau n'était pas mon premier choix et je n'aurais très certainement pas jeté mon dévolu dessus en librairie, malgré le résumé attractif et une couverture vraiment magnifique. Et pourtant, sans cette Masse critique dédiée à l'imaginaire, je serais vraiment passée à côté de quelque chose. Je ressors de cette lecture envoûtée et totalement charmée par la délicatesse de l'histoire et de la plume.



Ce roman mêle traditions ancestrales asiatiques, à un univers emprunté plutôt aux pays scandinaves. Cela donne un mélange très original où les personnages évoluent tant bien que mal dans une société en proie à la guerre, aux restrictions alimentaires et vivent dans la peur quasi constante de l'armée. Au milieu de tous ces tourments, une famille, celle de notre jeune héroïne, Noria, parvient à trouver un soupçon de quiétude grâce au maintien de l'ancestrale tradition de la cérémonie du thé. Noria apprend les gestes de son père, l'un des derniers maîtres du thé exerçant encore. Tout le côté apprentissage est très détaillé ici, et nous plonge dans un aspect contemplatif où le lecteur devient presque à son tour invité de la cérémonie.

J'ai beaucoup apprécié cette fusion plus qu'inattendue, entre culture asiatique et nordique. Certains lieux semblent inventés de toute pièce tandis que certains noms de ville existent pour de bon. J'ai également découvert toute l'élégance et le raffinement de la cérémonie du thé. N'y ayant jamais assisté, j'ignore si les rituels décrits ici sont typiques, mais je dois avouer que ce livre m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur la question. C'est un moment, qui, en outre la dégustation en soi, semble s'apparenter surtout à un moment de paix, à la limite de la méditation, et cela m'intrigue beaucoup. D'ailleurs, le roman garde du début à la fin cette perspective très conventionnelle, très ritualisée. Chaque geste renvoie à un protocole précis et étudié et il se dégage de l'histoire un relatif sentiment d'harmonie et ce malgré la dureté de certains passages.



Desservi par une plume magnifique, ce livre révèle l'admirable travail du traducteur. Traduit du finnois, le style est très poétique et il est rare de voir du subjonctif imparfait dans les romans actuels. Derrière cette maîtrise grammaticale, le vocabulaire imagé donne lui aussi beaucoup de profondeur au récit, et les mots ne sont plus seulement de l'encre sur du papier, mais donnent vie à des images intenses et saisissantes. Concrètement, il ne se passe pas grand chose de soudain ou de sensationnel, mais ce qui fait toute la beauté de cette histoire, est de suivre la jeune Noria, comme si nous étions à ses côtés, nous l'assistons dans chaque geste du quotidien et dans les scènes marquantes de son existence. Elle nous confie son ressenti et ses réflexions les plus personnelles sur la vie, la mort, la trace laissée par les civilisations, et nous renvoie toujours au cycle de l'eau et à son caractère changeant.



La relation particulière entre Noria et sa meilleure amie Sanja est sûrement l'un des points les plus surprenants du récit. Jusqu'au bout on se demande si les intentions de Sanja étaient sincères et je ne m'attendais pas du tout à cette fin ouverte. Finalement, même si le récit garde un rythme assez constant tout le long, et que les rebondissements sont rares, on retient notre souffle jusqu'au dénouement. J'ai bien aimé le talent développé par le personnage de Sanja, qui recycle les objets d'antan avec ferveur et précision. Cela m'a beaucoup fait penser au personnage d'une autre dystopie, Cinder de Marissa Meyer.



Avec des thèmes universels, qui font écho à notre quotidien et à la réalité actuelle, Emmi Itaranta nous transporte dans un monde sombre, mais non dénué d'espoir. Elle réussit de manière poétique et touchante à nous offrir une dystopie très différente et originale des romans jeunesse actuel. Ce n'est peut-être pas le page-turner de l'année, mais plutôt un roman avec beaucoup de maturité et empreint de réflexions, qui laisse derrière lui un sentiment mitigé entre la révolte et l'apaisement. Je suivrai de très près les prochaines publications d'Emmi Itaranta car son talent et sa générosité se ressentent dans ses lignes. C'est une histoire qui mérite largement d'être connue et que je classe sans hésiter parmi les perles littéraires.









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Fille de l'eau

Quand j’ai aperçu ce roman dans le catalogue des publications des Presses de la Cité, j’ai de suite été attirée par la couverture. Je la trouve jolie, vraiment. Mais ce qui m’a fait choisir ce titre, c’est avant tout le synopsis. En effet, j’étais curieuse de voir comment l’auteure allait traiter ce mélange de tradition et d’anticipation.



Je ne regrette absolument pas ma lecture, j’ai beaucoup aimé.



Nous faisons la connaissance de Noria, une jeune fille qui vit avec ses parents dans une maison, dans un petit village. Son père est maître du thé. Sa mère est une scientifique. Noria n’a jamais manqué de rien dans sa famille, elle est chanceuse et elle le sait.



Nous sommes dans un monde futuriste, nous ne savons pas vraiment à quelle époque, mais il y a eu la fonte des glaces éternelles, les pôles ne sont plus. Le climat s’est réchauffé plus vite que prévu, faisant monter le niveau des océans. Les glaces disparues ont mis à nu des nappes de pétrole jusque là inaccessible entraînant des guerres et des catastrophes sans précédant. Depuis des territoires sont devenus inhabitables et interdits. C’était il y a déjà longtemps.



Aujourd’hui, l’eau est devenue une denrée très rare, et contrôlée. Elle appartient à l’armée. Le monde ou vit Noria est en train de s’écrouler. Son amie de toujours, Sanja vit très pauvrement. Elle répare les gourdes servant aux transports de l’eau avec des chutes de plastiques trouvées ou ramassées dans une grande fosse à ciel ouvert.



Un jour, le père de Noria l’emmène à l’endroit qui n’existe pas. Il faut grimper la colline, et rentrer dans une grotte. Et là bien cachée se trouve une source d’eau pure. Son père en est le gardien. Noria est appelée à devenir la suivante puisqu’elle souhaite devenir Maître du thé à son tour. Mais l’étau se resserre sur sa famille quand un nouveau commandant de l’armée arrive au village. Le crime d’eau est puni de la peine de mort.



Noria va devoir choisir, protéger sa famille, partager son secret ou protéger la source ? Une autre intrigue vient en plus se greffer à la principale. Dans la fosse « Plastique », Noria et Sanja découvre un ancien appareil, dont elles ne savent rien, (nous comprenons très vite qu’il s’agit d’un radio-cassette). Sanja, la bricoleuse, va vite le refaire fonctionner. En regardant l’appareil de plus près, elle va comprendre que les « rectangles » et « Disques » trouvés précédemment doivent avoir quelque chose à voir avec cet appareil. Après plusieurs essais, elles découvrent un enregistrement mystérieux qui parle d’une expédition illégale dans les territoires interdits. D’après cet enregistrement, il y aurait de l’eau potable là-bas.



Le rythme de ce roman d’anticipation est assez lent, mais pourtant je ne m’y suis pas ennuyée un seul instant. Je trouve qu’il se lit assez rapidement. Le rythme va de pair avec la tradition des Maisons du thé. Ce rituel est très bien décrit dans le roman il donne un petit air asiatique à l’histoire.



Je trouve également que c’est un roman qui pousse à la réflexion. En effet l’eau est une denrée vitale, et qui manque déjà sur certains continents. De plus, l’écologie et les catastrophes pétrolières sont également un sujet d’actualité.



Voilà donc un roman que je vous recommande, pour son mélange éclectique, de tradition et d’anticipation, mais surtout pour la réflexion qu’il amène.



Je remercie chaleureusement les Editions Presses de la Cité.



Ce roman est disponible chez votre libraire depuis le 8 janvier 2015.
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La cité des méduses

Avis La Cité des Méduses d’Emmi Itäranta



Beaucoup de choses à écrire, à dire en ce qui concerne ce roman. Mes notes sur mon carnet le prouvent. Mais cela pourrait donner des révélations que je ne veux pas communiquer. Personnellement, je ne savais pas à quoi m’attendre avec le deuxième roman de cet auteur. J’avais lu le premier et elle m’avait convaincu. Pour celui-ci, c’est encore le cas avec un univers différent mais dont les éléments naturels, soit l’eau, sont toujours aussi bien présents, tout comme des habitants qui n’ont le droit à rien, sous le joug du Conseil qui décide de tout. Une héroïne forte est également un des points communs aux deux romans.



Je n’ai pas l’habitude de lire ce type de romans, sans réellement d’actions. Pourtant, il y en a puisque nous suivons le destin de l’héroïne. Toutefois, ces actions se trouvent mêlées à de nombreuses descriptions, très souvent noires et aux interrogations d’Eliana.



Ce monde, pour nous, n’est pas réellement réel puisqu’il est peuplé d’humains. Avec un univers fantastique, de science-fiction, Emmi Itäranta arrive à nous le faire ressentir comme s’il était proche de nous. Mais nous n’aimerions pas y vivre. Les femmes sont analphabètes. Il existe des Palais ou chacun est assigné selon ses compétences. Le passé se mêle au présent. Tous peuvent sortir de ces palais, se rencontrer et surtout assister à ces fêtes annuelles organisées par le Conseil. Personne ne doit se révolter. Le Conseil donne les informations qu’il souhaite transmettre. La liberté n’a pas lieu d’être, surtout celle de penser. Ce qui relève de la pensée n’a pas droit de cité. Les gens se cachent donc de peur d’être enfermés dans des endroits qui font peur où ils travaillent comme des forçats.



Eliana est entourée de pas mal de monde. Son frère dont le lecteur fait la connaissance en milieu de roman. Il y a également La Tisseuse, celle qui règne sur le palais. Valeria qui a été agressée et qui devient très proche d’Eliana, même si leur relation, au départ, semble difficile. Alva, la guérisseuse, jouera un rôle prépondérant. Eliana est donc une jeune fille qui cache tout, la moindre de ses pensées. Elle ne montre rien et arrive à réagir selon les désirs de la personne qu’elle a en face d’elle. Tant mieux car déjà que son histoire est assez difficile à vivre, cela aurait pu être pire. Eliana dort très peu car elle a peur de ses rêves. Elle a été conditionnée par rapport à ça. Mais elle n’est pas un mouton. Le sort des autres l’importe beaucoup.



Cette société doit vivre, au mépris de tous et des éléments naturels. D’ailleurs, puisque l’eau est bien présente à cause de l’océan qui entoure l’île, la Nature reprendra ses droits. Avec ce message, Emmi Itäranta lance un signal d’alarme.



Je remercie les Editions Presses de la Cité pour l’envoi de ce roman



Résumé La Cité des Méduses d’Emmi Itäranta



Eliana a entre 20 et 25 ans. Elle vit sur une île dans un Palais où elle tisse depuis son plus jeune âge.



Lors de son tour de garde, elle découvre une jeune fille en sang qu’elle croît morte.



Mais Valeria est bien vivante et porte sur sa paume un tatouage qui mentionne le prénom d’Eliana.


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Fille de l'eau

Certains ont classé cette oeuvre dans les dystopies, d'autres dans la science-fiction. J'opterais plutôt pour la science-fiction mais disons dans un dans

futur proche. Nous sommes aux abords de subir une telle situation. Les hivers tels qu'ils y en avait il y a encore 30 ans ont disparue. De plus en plus de perturbations atmosphérique surviennent et c que nous tenons pour technologie avancée n'est que déchet inutilisable pour Noria et Sania. La planète à donc été saignée à blanc et vider de sa substance par l'humain qui peine à survivre sous le joug de l'armée qui contrôle tout et favorise la délation.



Emmi Itäranta écrit dans un style fluide et descriptif dont seul la langue finnoise à le secret. C'est une langue riche en vocabulaire sur la nature , les sons, C'est un peuple qui se salue en demandant non pas comment vas tu? Mais comment tu entends , révélant ainsi l'importance de l'ouïe pour ce peuple de chasseurs et de pécheurs.



Le style d'Emmi est donc tout en en descriptions et en nuances . Chaque mot , chaque geste à sa place et son importance. Le roman narre la vie d'après la catastrophe, les sentiments développés par Noria , par son amie et enfin, les nons dit qui pèsent autant que mille mots ..



La Finlande ayant été envahie par un pays asiatique faisant que les deux cultures se mélangent avec leurs rituels donnent dans ce roman un excellent résultat



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La cité des méduses

Malgré les 2 semaines passées au sein de la Cité des méduses et une lecture laborieuse, je ne regrette pas mon voyage au sein de cette cité si singulière.



Ce livre n'est pas à prendre pour son intrigue ou son action mais bien pour la douceur onirique qu'il dégage.



A l'image d'un conte ou d'un songe dont nous n'arriverions pas à sortir. Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à appréhender les contours flous de l'univers mais heureusement, on s'y laisse prendre tout de même. Porté par son côté agréable.



Un roman qui nous raconte une tranche de vie au monde des rêves interdits où l'héroïne, Eliana, va être contrainte malgré elle de prendre part. En effet, il s'agit du sujet principal de ce livre et non les méduses comme je l'ai cru de prime abord. Je crois que c'est l'une des raisons pour lesquelles je n'ai pas tout de suite accroché à l'histoire.



Déjà, nous débarquons sans préambule sur cette île si particulière hors du temps. Nous suivons Eliana, tisseuse - ne me demandez pas ce que c'est car encore maintenant, je n'ai toujours pas compris son travail - au sein du palais des Toiles au moment où une étrangère débarque sans pouvoir expliquer ce qui lui est arrivé.



Comme je l'ai dit, ce livre n'est pas à lire pour son intrigue car il y a peu d'action et de rebondissements. En revanche, la façon dont le thème des rêves est abordé est pour le moins originale dès lors qu'on se laisse porter.



Le mystère plane tout au long de la lecture, au fur et à mesure que l'on découvre un peu plus l'île et sa régence à travers les yeux d'Eliana. Ce personnage auquel je ne me suis pas spécialement attaché mais dont j'ai suivi avidement, telle une spectatrice, l'avancée. D'ailleurs, elle est remarquable par bien des points puisqu'elle recèle plus de capacités que ses semblables. Ainsi, les questions se posent en trouvant réponse ou pas au fil des pages.



De plus, j'ai été conquise par la plume poétique de l'auteure qui nous emporte au fil des pages.



En résumé, même si j'ai eu du mal avec cette lecture, je suis contente d'avoir pu passer un moment dans cet univers.
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La cité des méduses

Eliana vit sur l'Ile, dans le Palais des Toiles. Jeune tisseuse, elle suit les ordres et se fond dans la masse pour protéger son secret. Jusqu'au jour où elle découvre une inconnue blessée, au bord de la plage. Une inconnue à la langue coupée, qui, au creux de la main, porte le prénom d'Eliana gravé à l'encre invisible ...





C'est le deuxième roman de cette auteure finlandaise que je lis et j'avais vraiment hâte de retrouver sa plume. Une plume reconnaissable par sa douceur et sa poésie. Emmi Itaranta nous conte ici les aventures d'une jeune tisseuse, qui va être contrainte de remettre en cause le monde dans lequel elle vit. J'ai particulièrement aimé découvrir les petits mystères de l'Ile. On découvre petit à petit de quelle façon elle s'organise autour des différents Palais des Talents et du Conseil. Mais c'est la grande peur de ses habitants qui interpelle le plus : la peste onirique. Sur cette île, toute personne sujette aux cauchemars est considérée comme Impur. Mais en quoi les Songeurs sont-ils une menace?





Après une lente introduction, on commence peu à peu à imaginer à quoi peut bien ressembler cette île. L'auteure a pris soin des descriptions et de son cadre à la fois enchanteur et obscur. Elle tisse peu à peu son univers et ne se précipite pas. Il faut un temps pour se familiariser avec son monde et pendant plusieurs chapitres on avance dans la brume. C'est un peu comme déambuler dans le Palais des Toiles, aux cotés d'Eliana et d'écarter doucement les toiles sur notre passage. On ne sait pas où on va, mais on y va de bon coeur pour le plaisir de la découverte. Et c'est là que se cache le talent de l'auteure. Même avec ce rythme lent, elle nous entraîne.





Eliana, quant à elle, apparaît d'abord comme une tisseuse parmi tant d'autres. Elle est discrète et attentive au monde qui l'entoure. Elle fait sagement ce qu'on lui demande, sans se faire remarquer. Mais l'arrivée de Valéria, l'inconnue blessée, lui permet de remettre en cause la parole du Conseil, et tout ce en quoi elle croyait jusqu'à présent. De nombreuses épreuves l'attendent et les silences de Valéria cachent tant de choses. J'avais hâte de découvrir de quoi il s'agissait exactement. La deuxième partie est alors riche en révélations et en découvertes passionnantes, entre autres sur les origines de l'Ile.





Ce roman aurait pu être parfait mais les personnages secondaires ne sont pas tellement développés. le potentiel est énorme avec la jeune Valéria, le frère d'Eliana, puis plus tard avec ses différents alliés. Pourtant, l'auteure met l'accent sur les aventures de la tisseuse. On a déjà un beau contenu mais c'est à mon avis un petit peu dommage. Puis, lorsque j'ai refermé ce roman, j'ai réalisé que j'avais encore quelques questions en tête, avec certains éléments qui restent indéchiffrables et assez obscurs. Mais dans l'ensemble, j'ai vraiment passé un très bon moment. La Cité des Méduses est un roman bien mystérieux et singulier. Et c'est vérifié, la plume de l'auteure fait partie de celles qui me parlent et me touchent. Je me tournerai vers ces futurs romans sans problème.
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Fille de l'eau

Un roman original, atypique.

Une dystopie qui s'appuie sur les risques de pollution, de changement climatique et l'enjeu que représente l'eau potable.

Mais ici, pas vraiment de lutte contre le système, d'action d'éclat, de suspense insupportable.

Le rythme est très lent voire hypnotique; le style est fluide (comme une source d'eau vive) et poétique mais le ton est mélancolique voire méditatif et philosophique.

C'est calme, beau, comme l'est une cérémonie de thé et cela m'a reposé de certains romans dont l'intrigue se déroule à 100 à l'heure.



Il n'y a pas de romance, contrairement à la tendance actuelle d'en mettre partout, même s'il y a des sentiments très forts, même s'ils restent dans l'implicite et le non-dit.



Etonnamment, j'ai beaucoup aimé le personnage de Noria (perdue dans ce monde et qui tente de se raccrocher au passé et aux traditions) alors qu'elle est bien loin des héroïnes actives et volontaires que j'affectionne.

Sa force s'apparente à celle de l'eau dormante qui agit en silence mais inexorablement.



En bref, une dystopie, à part, qui montre la richesse du genre et qui permet de découvrir une écriture différente.



A partir de 15 ans
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Fille de l'eau

Je dois avouer que si je me suis lancée dans la lecture de ce livre, c’est parce que la couverture m’avait plutôt intriguée et la quatrième de couverture laissait deviner une belle histoire. Mais je dois avouer que j’ai plutôt été déçue dans l’ensemble de ma lecture. Le résumé avait l’air de promettre une histoire plus rythmée avec plus de suspense, plus d’intérêt. Ce qui n’a pas été le cas pour moi. De plus je trouve que le résumé de l’histoire résume un peu trop bien le livre, car il dévoile déjà pas mal de choses. Revenons-en à l’histoire elle-même.



Dans ce livre, nous découvrons Noria une adolescente, qui vit avec ses parents. La particularité ? Son père est maître de thé, chose de plus en plus rare. Car suite à des guerres, l’eau est devenue très rare dans leur monde. Donc tout le monde n’a pas forcément les moyens ni ne voit l’intérêt de « gâcher » de l’eau pour avoir un peu de thé. De plus, Noria ne se rend pas compte que sa famille n’a jamais de problème en alimentation en eau, à l’inverse de la famille de sa meilleure amie Sanja. Elle ne s’est donc jamais demandée d’où venait toute l’eau qu’ils ont à disposition. Elle ne va le découvrir qu’une fois que son père lui aura dévoilé le secret familial.



Ce n’est qu’à partir de là qu’elle va prendre conscience de l’importance de son rôle à jouer, elle va avoir pas mal de responsabilité et va devoir faire des choix. A part ça, il ne se passe pas grand chose, et je trouve ça dommage. L’histoire de fond sur le passé de leur monde, comment il en est arrivé là, sans eau, est vraiment intéressante. Dommage que ça n’ait pas une place plus importante dans l’histoire, car je dois l’avouer, c’est mes passages préférés dans ce livre. Je ne veux pas dire par-là que le reste de l’histoire n’est pas intéressant, c’est juste que c’est plutôt mou à mon goût et j’ai donc ressenti des longueurs.



Sinon, aux niveaux des personnages, ils sont plutôt sympathiques, j’aurais aimé découvrir plus de choses sur eux, car on se concentre surtout sur ce que ressent Noria et par exemple on ne fait que survoler ses parents et son amie. De plus, à cause du résumé je m’attendais un peu à ce que l’héroïne soit assez combative, mais au final elle ne l’est pas vraiment. Certes elle fait ce qu’elle pense être juste sans vraiment aller au bout des choses. La chose que j’ai trouvé intéressante, c’est son apprentissage de maître du thé, une vocation très traditionnelle dans un monde complètement chamboulé



De plus, la fin est assez étrange, car tout est loin d’être réglé. Il reste pas mal de questions en suspens, comme si l’auteur avait laissé la porte ouverte pour une éventuelle suite. Cette fin me laisse une étrange impression.



Donc au final, ce fut pour moi une lecture plutôt moyenne. Même si la base de l’histoire est assez intéressante, j’ai trouvé l’histoire assez molle, je m’attendais à un peu plus d’actions. Et surtout je trouve que le résumé de la quatrième de couverture dévoile beaucoup trop de choses, il nous informe de tout ce qu’il va se passer, à quelques détails près et la fin, heureusement ^^ Je dois donc avouer que j’ai été un peu déçue de ma lecture au final, ce n’est pas ce à quoi je m’attendais et j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire jusqu’à la fin.
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Fille de l'eau

Noria doit succéder à son père en tant que maître de thé. Il lui a appris la cérémonie de thé dans les moindres détails et la valeur de l'eau. C'est un héritage particulier, lourd, surtout quand l'eau potable se fait rare. Surtout quand l'utilisation de l'eau est surveillée, rationnée par les autorités. Et plus encore, quand son père lui dévoile l'existence d'une source secrète.



Nous voilà plongés dans une époque future où l'utilisation de l'eau est surveillée et où les crimes d'eau sont malheureusement fréquents et punis sévèrement. A coté de cette pénurie d'eau, on découvre Noria, jeune fille et future maître de thé, à qui on confie la protection d'une source secrète d'eau pure. On a vite conscience que c'est un petit coin magique qui mérite d'être protégé. Mais Noria détient tout de même un secret énorme. C'est une grosse responsabilité et c'est risqué, surtout quand l'armée commence à fouiner. Elle a le contrôle sur quelque chose que beaucoup convoite et selon ses choix, ça peut faire toute la différence. D'ailleurs, on ne sait pas trop ce que ça va donner, ni comment on réagirait dans la même situation.



A cause de ça, on sent aussi l'écart qu'il y a entre sa vie, en tant que fille de maître de thé, et celle des villageois ou celle de son amie Sanja, dont la petite soeur est malade à cause de l'eau sale qu'on leur distribue. Ca fait d'abord un peu mal au coeur de voir cette source d'eau pure juste là, sans qu'elle puisse être partagée, puis on comprend tout ce que ça implique si elle décidait d'en faire profiter.



Ce que j'ai le plus apprécié, c'est tout ce que dégage l'apprentissage du maître de thé. La cérémonie de thé est décrite comme un art, comme quelque chose de sacré et j'ai trouvé ça très beau. Malgré la rareté de l'eau potable, les gens acceptent et apprécient cette cérémonie. C'est une coutume respectée et elle a une valeur que je n'aurais jamais soupçonnée si je ne l'avais pas lu. Cela m'a vraiment impressionné!



Noria est aussi fascinée par le monde d'antan, alors quand Sanja et elle trouvent des enregistrements dans la Fosse, un espèce de dépotoir où de vieux objets sont entassés, elle voit là un moyen d'en apprendre un peu plus. Et leur contenu est plein d'espoir pour Noria. Ce sont des récits du monde d'antan, des morceaux de vérité. Y aurait-il d'autres sources secrètes, en terres interdites?



C'est pour moi une lecture unique en son genre. A la base, je m'attendais à de la science fiction, animée en terme d'action. Et j'étais bien loin de l'ambiance du livre. Il se trouve que c'est le genre de livre qui n'a pas besoin d'action pour être lu. Le déroulement de l'histoire reste pourtant captivant. Le rythme est en effet lent mais ça correspond parfaitement au décor qui ressort du livre. C'est calme et soigné, même si le sujet effraie quelque peu. L'écriture est douce, poétique, c'est vraiment très agréable.



C'est une histoire qui marque par son sujet et qui fait sérieusement réfléchir aux traces qu'on laisse derrière nous. Voilà une belle découverte et je ne dirais pas non à une suite, rien que pour retrouver cette ambiance toute douce.
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La cité des méduses

Nous plongeons dans un univers bien construit. Les descriptifs sont tellement précis qu’il est facile de s’imaginer ce monde particulier dans lequel évoluent les personnages. J’ai véritablement adorée l’intrigue de ce livre qui est, au fil des pages, de plus en plus mystique. La dimension politique y est également bien établie et allégorique. Je me suis laissée porter tout du long par cette écriture magique. Malheureusement, je n’ai pas adhéré à la fin, et j’en ai encore moins compris le choix de l’auteure. Tout compte fait, je crois même ne pas avoir compris la fin.

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La cité des méduses

J’avais découvert la plume d’Emmi Itäranta grâce à son livre Fille de l’Eau. Ce livre m’avait totalement transportée et bouleversée, si bien qu’il reste parmi mes favoris à ce jour. De ce fait, en me promenant dans une librairie, lorsque je suis tombée sur son titre « la cité des méduses » (que j’ai lu en anglais, car je n’avais pas encore le niveau pour le lire en finnois à l’époque) je l’ai acheté en toute confiance.

Si, je dois l’avouer, ce second ouvrage d’Emmi Itäranta m’a moins touchée, j’ai été ravie de retrouver sa plume si particulière et enchanteresse.



Nous faisons la connaissance d’Eliana, tisseuse au palais des Toiles. J’avoue avoir été un peu déroutée au départ, voire même un peu perdue, car le lecteur se retrouve parachuté au milieu de cet univers étrange et inconnu, sans que l’on ne lui explique son fonctionnement. Et le fait de l’avoir lu en anglais n’a pas arrangé les choses. Cependant, au bout de quelques chapitres, tout est rentré dans l’ordre. On ne comprend donc pas où l’auteur veut nous emmener et je dois dire que sur moi cela a fonctionné, car j’ai fini par me laisser prendre au jeu. Je voulais absolument résoudre le mystère. Car le livre commence sur une énigme. Eliana retrouve une jeune femme sur la plage, qui vient visiblement d’être agressée. Malheureusement, cette dernière ne peut pas raconter ce qui lui est arrivé, car elle a la langue coupée. Pourquoi s’est-elle retrouvée dans cette situation et comment se fait-il qu’elle ait le prénom d’Eliana tatoué sur sa main, alors qu’elles ne se sont jamais rencontrées auparavant ?



Au niveau des personnages, il y en a assez peu en fin de compte. On s’attarde beaucoup sur Eliana et son lien potentiel avec Valeria (la jeune femme muette). J’aime beaucoup les liens qui se tissent entre ces deux-là d’ailleurs. Elles m’ont vraiment touchée ! Les autres protagonistes tiennent parfaitement leurs rôles secondaires, sans vraiment trop se dévoiler. Et ce n’est, de toute façon, pas ce qu’on leur demande. Il s’agit d’un tome unique et il aurait été inutile d’encombrer le récit avec trop de détails ne desservant pas le fil conducteur.



Pour en revenir à l’histoire, même si le début a été assez chaotique, j’ai vraiment apprécié ma lecture. J’ai passé un excellent moment et j’en garde un souvenir assez précis. J’écris d’ailleurs cet avis plusieurs mois après avoir terminé ma lecture, sans rencontrer le moindre problème de trou de mémoire (ce qui est assez rare me concernant !).

La société dans laquelle notre héroïne évolue est typique de toutes les dystopies (peuple opprimé, beaucoup d’interdictions, mouvement de rébellion, etc.), pourtant elle se révèle être très originale également. En effet, tout tourne autour du rêve. Ou plutôt de l’interdiction de rêver. Car rêver est considéré comme un acte criminel et lorsque quelqu’un est pris en flagrant délit, il n’a pas le droit à une seconde chance.

Je n’en dirai pas plus pour ne pas risquer de trop en révéler sur l’intrigue, mais une fois encore Emmi Itäranta nous prouve qu’elle a de l’imagination à revendre !

La fin ouverte m’a cependant laissée sur ma faim, justement. Mais bon, je respecte ce choix de vouloir faire travailler l’imagination du lecteur, même si cela peut paraître un peu frustrant sur le moment.



Un dernier petit mot concernant la plume de l’auteur. Tout comme je le disais plus haut, c’est un vrai délice. Je n’ai qu’une hâte : pouvoir lire un livre d’Emmi Itäranta dans sa langue natale (j’y travaille…). Ses mots sont justes, poétiques, sans trop en faire. On se retrouve sans peine happé dans l’univers de l’auteur et je dois dire que j’attends avec impatience son prochain roman !





En résumé, malgré un début un peu difficile et une fin un peu trop ouverte à mon goût, j’ai vraiment apprécié ma lecture. J’étais plus que ravie de retrouver la merveilleuse plume d’Emmi Itäranta et serai au rendez-vous pour sa prochaine publication !


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Fille de l'eau

Pas emballée par le sujet car l'écriture est plutôt plaisante....
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La cité des méduses

Un résumé envoûtant qui pourrait presque faire penser à une dystopie, une couverture magnifique qui pose déjà l'ambiance : ce livre m'a tout de suite intrigué et même si le début est laborieux et la fin trop mystérieuse, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Merci à Netgalley et aux éditions Presses de la Cité de m'avoir permis de lire ce livre.



L'auteure nous lâche sans préambule au milieu de cette société que l'on ne connait pas et qui est très différente de la nôtre. De ce fait, le lecteur ne comprend pas tout au début, les chapitres s'enchaînent, on suit le quotidien d'Eliana, tisseuse au Palais des Toiles, en étant complètement perdu. Cela peut paraître agaçant, mais l'auteure nous donne heureusement petit à petit les clés de son univers.



Ce mystère nourrit aussi l'ambiance du livre. Une ambiance que j'ai adoré, à la fois très calme devant la routine des journées d'Eliana, et inquiétante car, si on ne comprend pas tout tout de suite, on se rend pourtant bien compte que certaines choses clochent dans cette société.



L'histoire fait définitivement penser à une dystopie. Au fur et à mesure, on comprend qu'il existe plusieurs autres Palais qui servent plus ou moins à faire rentrer le peuple de l'île dans des cases. Rêver est considéré comme une maladie contagieuse, et ceux qui rêvent sont enfermés au Palais des Impurs. Les origines de l'île sont mystérieuses. Tous les habitants doivent aussi participer régulièrement à un étrange rituel où ils se font tatouer. Et c'est l'intruse, Valeria, qui entre soudainement dans la vie d'Eliana, qui va chambouler toutes ses croyances et ses habitudes et lui faire ouvrir les yeux.



J'ai beaucoup aimé les personnages, même si j'ai parfois eu du mal à croire qu'Eliana avait 24 ans. J'ai adoré sa relation avec Valeria, la médecin Alva et son frère. La narration à la première personne est pourtant étonnement en retrait, presque pudique, mais reflète de ce fait tellement bien Eliana qu'on lui pardonne le manque de descriptions. La plume de l'auteure est très poétique, très imagée et certaines scènes vont longtemps me hanter.



Je n'arrive cependant pas vraiment à savoir si j'ai aimé ce livre ou non. Trop de mystères demeurent, trop de choses restent très vague une fois le livre terminé. C'est au lecteur de réfléchir, de trouver des raisons à certaines choses, et c'est ce qui m'a un peu déçue. J'ai l'impression d'être passée à côté de certains éléments. Pourtant, j'ai été vraiment transportée durant ma lecture. J'ai aimé découvrir l'univers d'Eliana, son quotidien sur cette île. J'ai eu envie de me battre avec elle, de me rebeller et le style très imagé de l'auteure m'a vraiment marqué. Dans tous les cas, La Cité des Méduses est un livre vraiment spécial et, surtout, une dystopie très différente des autres par sa forme.
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La cité des méduses

La première chose qui m'a intriguée est bien évidemment la couverture, que je trouve vraiment magnifique. Elle remplit son rôle à merveille : mystérieuse, évocatrice, douce, et pour ne rien gâcher, on la regarde d'un oeil nouveau une fois l'histoire achevée. Puis il y a eu le titre. La cité des méduses. Voilà un titre inhabituel pour une fiction. Avec simplement ça, j'avais déjà craqué. J'ai lu le résumé, très vite, et j'ai attendu un peu avant de me lancer dans la lecture, la faute à un début de mois plutôt surbooké. Au final, c'est tant mieux ! Le temps de commencer à lire, une partie du résumé s'est effacée de ma mémoire, la fin très exactement que j'ai coupée ici et qui en dévoile selon moi beaucoup trop, et j'ai pu vivre la magie de cette histoire sans encombres.



Passons donc au plus important : l'histoire. Vous l'avez sûrement compris, j'ai été conquise. Dès les premières lignes, je me suis laissée emporter sur l'île d'Eliana. C'est elle que nous suivons, à travers un récit à la première personne. Eliana est une jeune Tisseuse, au palais des toiles. Elle est également une Songeuse, c'est-à-dire qu'elle rêve, ou plutôt qu'elle cauchemarde. Dans son monde, c'est une maladie et ceux qui en sont atteint sont envoyés au palais des Impurs et exposés à une honte indicible. Pour cette raison, Eliana garde ce secret pour elle, à l'instar d'autres songeurs qui ont eu la chance de ne pas être démasqués. Un jour, une femme mutilée arrive au palais. Sur sa paume, à l'encre invisible, est tatoué le prénom d'Eliana. Les deux femmes se trouvent alors liées. Eliana va l'aider à apprendre ce qui lui est réellement arrivée. Dans cette quête, elles vont découvrir que le monde dans lequel elles vivent est bâti sur bon nombre de mensonges dont la révélation pourrait changer le cours de l'histoire.



Le récit est bien mené. Son rythme est agréable et l'auteur maintient un niveau constant de mystère. L'équation évolue sans cesse, avec un grand nombre d'inconnues qui, peu à peu se révèlent, ou en dévoilent d'autres, pour finalement donner la solution au détour des dernières pages. J'ai été surprise plus d'une fois par l'évolution de la narration, et notamment par la fin. Aux éléments qui font avancer l'intrigue s'ajoute l'univers créé par Emmi Itäranta. Celui-ci m'a totalement emportée dans son sillage. Dès le départ, on est projeté dans cette cité des méduses, quoiqu'on n'en sache rien. On découvre peu à peu ce qui le constitue et le fait fonctionner. Certes, j'aurais aimé savoir beaucoup plus de choses, comme le fonctionnement des méduses chanteuses, celui des verres-radieux, l'arrivée au pouvoir du Conseil, ou encore la raison de l'existence de cette île et à quel tout elle appartient... Mais beaucoup de ces éléments ne seraient que du superflu. L'histoire se développe assez bien comme ça et le style est efficace avec les données dont nous disposons. L'ajout d'un très grand nombre d'informations aurait probablement alourdi inutilement le récit. Ma curiosité n'a pas été totalement satisfaite mais mon imagination a pris le relais. Une fois le livre terminé, j'ai pris un moment pour combler les lacunes laissées par l'auteur. C'était plutôt plaisant !



Un élément m'a vraiment beaucoup plu : la relation entre Eliana et Valeria. Elle est arrivée là, au milieu du récit, avec un naturel et une logique délicieux. C'était doux, mené avec beaucoup de subtilité et de délicatesse. Cette relation sert l'histoire. Elle n'est pas là juste pour satisfaire du voyeurisme, elle est là pour apporter quelque chose à l'histoire, sans pour autant prendre toute la place au sein de celle-ci. Elle s'intègre dans un récit et y apporte un véritable plus.



Les personnages sont touchants. Eliana a une vie compliquée, toute occupée qu'elle est à camoufler son secret. Elle est profondément bonne, tout comme Valeria, ce personnage qui, sans mot, parvient à se faire entendre. Alva, la soigneuse, est attachante. Elle inspire confiance et fait preuve d'intelligence. Janos, le frère d'Eliana, est également intéressant dans son soutien envers sa soeur et dans son évolution. Tous sont cohérents, qu'ils soient des personnages principaux ou secondaires, et ils contribuent tous à leur façon au récit, guidés par la plume d'une fluidité et d'une poésie terriblement plaisantes.



A travers cette histoire riche en créativité, Emmi Itäranta aborde des thèmes variés d'une façon qui favorise la réflexion. La nature humaine est un thème principal : sa quête de pouvoir, sa peur de le perdre et sa capacité de destruction sont ici illustrés magistralement, sans pour autant ce ton moralisateur qu'on leur trouve souvent associés. Le récit baigne également dans la peur de la différence, lorsque les habitants de l'île dénoncent les songeurs parmi eux, alors qu'ils savent pertinemment que le sort qui leur est réservé est inhumain. Ce sont les deux sujet les plus représentés, mais il y en a des tas d'autres qui m'ont fait réfléchir. L'amour, pris pour ce qu'il est : pur et normal quoiqu'il arrive. La tolérance, mère de la paix, et le profit personnel, son pendant maître de guerre. Et la solidarité, la révolte, ... J'en oublie probablement, mais vous avez saisi l'essentiel : ce roman porte un message très important, d'amour et de paix.



Verdict : ♥♥♥♥♥ Sous la plume d'Emmi Itäranta, l'univers qu'elle a créé trouve une réalité jusque dans nos esprits. Ses personnages et son histoire m'ont marquée par leur originalité et leur crédibilité. Il manque quelques informations sur les spécificités de cette île et du monde qui l'entoure mais les très nombreuses qualités de ce roman font oublier ces détails. Je vous conseille donc très fortement cette lecture. Quant à moi, je m'en vais acquérir Fille de l'eau, le précédent roman de cette auteur que je suivrai avec attention.
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Fille de l'eau

Fille de l'eau d'Emmi Itaranta est un très beau livre qui se lit avec une grande facilité. L'autrice nous emmène dans le futur dans une période post-apocalyptique (quelqu'un pourrait peut-être estimer une durée à partir de l'espérance de vie des objets anciens trouvés par les personnages). La catastrophe a bouleversé le climat, la géographie et les ressources. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il pourrait s'agir du prolongement dramatique des bouleversements apportés actuellement par l'humanité à notre planète. Dans ce monde, la question de l'eau est devenue essentielle et un pouvoir militaire confisque les réserves d'eau douce. L'héroïne, Noria (joli nom compte tenu du sujet, est-ce que ça veut dire la même chose en finnois ?) est l'héritière d'un maître de thé. L'atmosphère, le ton et le rythme du roman sont très extrême-orientaux, je trouve, ce qui résonne avec les noms à consonnance chinoise, en premier lieu de la puissance occupant la Scandinavie, la Nouvelle-Qian.

L'autrice laisse beaucoup de place à l'imagination du lecteur et j'avoue que j'aurais aimé avoir un peu plus de détails sur ce qui avait pu se passer après la catastrophe et comment la société s'organisait. Emmi Itaranta, au-delà de l'histoire, nous invite à nous concentrer sur la façon dont son héroïne Noria vit ce qui lui arrive. De ce point de vue, la narration est parfaitement réussie et j'ai ressentie beaucoup d'empathie avec cette très jeune femme. L'histoire finit par se boucler de façon très cohérente mais j'en suis ressortie un brin frustrée de trop de mystères. Si toutes ces interrogations ne participaient pas pleinement à l'ambiance de l'histoire, j'aurais tendance à penser qu'il s'agit presque d'une facilité pour ne pas risquer de tomber dans une histoire trop compliquée où le parcours de l'héroïne serait diluée.

En résumé, un ouvrage finalement très original et plaisant à recommander chaudement.
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