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Critiques de Erin Hortle (40)
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L'octopus et moi

Victime d'un cancer, Lucy a subi une mastectomie. Elle n'aime pas le regard des hommes sur sa poitrine reconstruite par la chirurgie esthétique. Alors, quand elle est renversée par une voiture en tentant de sauver une pieuvre, elle choisit la solution radicale : ne pas remplacer les implants qu'on a du lui retirer. Puis, sur un coup de tête, elle décide de cacher ses cicatrices sous un tatouage, celui de pieuvres... Jem, son compagnon, accepte cet état de fait sans réellement comprendre...



Pour son premier roman, Erin Hortle réussit un coup de maître !

D'abord, l'ambiance, dans une Tasmanie rude et sauvage, à la frontière de l'eau et d'une terre que l'océan tente de submerger, où le monde aquatique des pieuvres et des phoques rejoint celui des hommes, sous le regard des oiseaux migrateurs.

Ensuite, la confrontation entre générations et cultures, entre préservation des traditions (conserves de pieuvres, pêche aux ormeaux, chasse aux poussins puffins) et envies intellectualisées de sauvegarde de la nature.

Enfin les relations humaines, faites de rudesse, d'amitié et d'amour, chamboulées par la proximité de la mort et à la recherche de nouveaux équilibres.

Et il y a encore la qualité de l'écriture (et donc de la traduction), avec des choix narratifs originaux (l'histoire se vit pour l'essentiel dans la peau de Lucy, entrecoupée de séquences de vie d'animaux), des flash back, du rythme, et un style à la fois riche et léger.

En synthèse, l'écriture et le contexte tissent un écrin autour de questions fondamentales sur les relations des humains entre eux et avec leur environnement.

Un roman singulier que l'on lit avec beaucoup de plaisir.



Traduction de l'anglais (Australie) par Valentine Leÿs.



Merci à Lecteurs.com et aux Éditions Dalva de m'avoir fait découvrir l'auteure et le livre.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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L'octopus et moi

L’octopus et moi, c’est un lieu qui fascine : Eaglehawk Neck, un isthme en Tasmanie reliant deux presqu’îles, une topographie qu’il faut bien visualiser pour comprendre l’appel de l’océan ressenti par les pieuvres pleines d’œufs. Ce cadre naturel est magnifiquement présent, l’autrice nous invitant à saisir les lumières éclatantes courant sur l’eau et dans le ciel, leurs couleurs spectaculaires. Elle nous laisse entendre la cacophonie des oiseaux, hirondelles de mer, puffins tournant, virant au-dessus des vagues et des remous de l’océan. Tout l’amour d’Erin Hortle pour ce milieu marin fait scintiller les flots, rugir le vent du nord-est dans la baie, respirer la brise maritime et goûter l’eau glacée de l’océan.

Bien entouré par ce lieu magnétique, zoomons sur Lucy et son incident avec une pieuvre. Cette fois, pour comprendre sa curieuse rencontre avec ce céphalopode, il faut revenir sur certaines circonstances particulières : le cancer, l’ablation de ses deux seins, sa relation toute différente avec son compagnon Jem, son état d’esprit flottant, ne sentant plus qui elle est réellement. Alors, à la demande d’un certain Harry, elle raconte toute son histoire et puisque j’étais à Eaglehawk Neck, j’ai tout entendu.

Les atteintes à son corps. Pintes de bière aidant, les petites réflexions devenaient déplacées, les regards s’égaraient souvent vers son décolleté, ses faux seins d’alors. La maladie écartée, une différence d’attitude envers elle sans qu’elle puisse réagir puisque la honte la tenaillait même si elle savait que c’était absurde de penser ainsi, d’avoir honte de ça. Elle se disait que c’était de sa faute, celle d’avoir pris de faux seins, d’avoir triché sur leur taille.

Tout ce qu’elle désirait à ce moment-là c’était mettre de côté les préoccupations liées à ce corps.

Elle parle, raconte, et à la fin de la première partie, elle nous éclaire sur la traversée de l’isthme qui ouvre ce roman. La voix de la pieuvre qui capture un crabe au passage, l’appel atavique de l’océan mugissant, son corps plein, le sable collé aux ventouses, une lumière agressive et la rencontre, l’incident de l’octopus.



Toutes les références que l’autrice a pu glaner sur l’isthme, sur les pieuvres et leur unique couvée, sur la topographie ancestrale de ce petit bout de terre se fondent parfaitement dans son histoire, dans l’histoire de Lucy. Ici, le monde marin croise celui de l’homme et inversement. Le phoque aussi joue son rôle et les confrontations se font, pour le pire, souvent, et le meilleur parfois, rarement.

Les évènements côté marin, côté humain, déferlent. Flo, Poppy, Jem, Harry sont autant de rencontres, de personnes réalistes, si différentes dans leur manière de voir et de se confronter au monde actuel. Jem, pourtant pêcheur d’ormeaux (mais dans les règles), est la voix de la colère écologique. Ses révoltes, ses coups de gueule contre les gens sans scrupules vis-à-vis des animaux dénoncent les dérives de la pêche, le manque de respect du monde animal jeté en plein jour.

L’approche de Lucy avec les pieuvres, auprès de deux vieilles femmes qui chassent la nuit pour les mettre en conserves, m’a fait grimacer. Elle décide par la suite de participer, d’aller à la rencontre de cette amitié naissante pour passer enfin un moment qui lui fera oublier son corps. L’autrice a peut-être opté pour ce choix afin qu’il marque, qu’il claque, juste avant le choc qui entraînera Lucy à se libérer, se retrouver.

Le chemin sera long, parsemé d’amitié, d’amour, de disputes, de constatations écologiques, de vagues revigorantes, de tricot, de tatouage… Il faut se défaire de la place trop encombrante que prend l’image que l’on projette vers les autres et assumer ses choix, ceux pris pour ne pas être étrangère à soi-même. Sa perception du monde s’en trouve accrue, primordiale. Ses décisions, ses choix pour se sentir bien, sont parfois surprenants mais qu’aurions-nous fait à sa place ?



Un premier roman original, documenté, bien ancré dans son somptueux paysage de Tasmanie et plein de secousses humaines, animales et océaniques.

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L'octopus et moi

Voici un roman très original que j’ai découvert par hasard dans une boite à livres.

Au premier abord séduite par sa jolie couverture, à la fois simple et troublante, tout autant que son titre d’ailleurs, j’ai été accrochée par une quatrième de couverture surprenante...



Il s’agit d’un roman sur l’après. L’après-cancer.

Lucy a surmonté cette épreuve terrible et a dû subir une mastectomie. Elle est en pleine phase de reconstruction, de réappropriation de son corps lorsque lui arrive un nouvel évènement terrible. En tentant de sauver une pieuvre qui tentait de traverser une route, c’est la jeune femme qui est renversée par une voiture. L’accident est violent et, au-delà des fractures, se pose pour elle la question d’une reconstruction mammaire car on a dû lui retirer ses implants.

Lucy s’interroge longuement sur cette nouvelle réflexion, ce questionnement qui s'était déjà posé dans le passé mais qui se transforme à présent en une tempête interne. Quelles sont ses envies, ses besoins ? Cette décision doit-elle se prendre en accord et concertation avec son compagnon ? Ou bien seule et en communion avec elle-même sans trop savoir qui elle est maintenant ? Quelles sont les implications de sa décision pour elle-même et ses proches ? Ce sont grâce à de belles rencontres que la jeune femme va choisir son chemin et se lancer, dans un nouvel équilibre harmonieux avec son corps et la nature qui l’entoure.



C’est un très beau portrait de femme que nous offre Erin Hortle dans un premier roman qui laisse augurer de biens jolies perspectives livresques.

C’est déjà une très belle plongée vers cette île de Tasmanie qui m’était jusqu’ici inconnue, un pays sauvage dominé dans ce roman par la mer et sa faune, ses pieuvres et ses phoques ; un pays rude où chacun lutte pour sa survie, pour la sauvegarde de l’environnement ou pour le maintien des coutumes culturelles.

C’est aussi l’immersion dans l’esprit et la psyché d’une jeune femme qui recommence un nouveau cycle de vie avec ses interrogations, et interconnectée à cet environnement insulaire si particulier, les animaux et les habitants de l’île.

D’une écriture fine mais aussi âpre et sans concessions, Erin Hortle nous embarque dans ce roman particulier, qui nous interroge sur les rapports de l’humain avec la nature, des rapports humains tout courts. Elle nous parle surtout extrêmement bien des femmes au travers de rencontres cocasses et inoubliables, des femmes touchantes, entières mais surtout solidaires.



Un petit bijou comme j’aime
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L'octopus et moi

Il y a des livres qui font écho en nous sans que l'on comprenne bien pourquoi : une émotion qui résonne comme un souvenir inconscient, une vie vécue ailleurs ou dans un autre temps...Je n'ai aucune explication, mais c'est l'effet que m'a fait ce roman des jeunes éditions Dalva. J'ai été pieuvre quand Erin Hortle l'a voulu, j'ai été phoque aussi, et puis j'ai été Lucy avec ou sans seins, ou enroulée dans les tentacules de la pieuvre, ou étendue à plat ventre pour attraper le bébé puffin dans son terrier. J'ai collé à chaque mot de ce texte, j'ai ressenti les larmes et l'eau froide des bains de Lucy, j'ai vu ses tatouages comme si je les avais sous les yeux. J'ai aimé Jem et j'ai aimé Harry. J'ai refermé le roman avec nostalgie, avec l'impression de laisser un peu de moi en Tasmanie (que je ne connais absolument pas !) mais en ayant aussi la certitude d'avoir...compris ? non, senti plutôt, appris en tout cas, quelque chose. Quelque chose qui ne s'explique pas. Et que j'espère vous toucherez aussi du doigt, des yeux, des ventouses, quand vous découvrirez ce roman magique.
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L'octopus et moi

Lucy, guérie d'un cancer des deux seins, se sent mal à l'aise avec sa reconstruction en silicone qui appelle tous les regards. En quête d'authenticité, elle développe un nouveau rapport à la nature et à la mer, auprès de laquelle elle vit tout au long de l'année en Tasmanie. Une nuit, en voulant sauver une pieuvre qui s'évertue à traverser une route pour rejoindre l'océan, c'est l'accident. Une voiture la percute, sa poitrine est arrachée. C'est un nouveau départ, mais cette fois, Lucy veut récupérer la maîtrise de son corps: reconstruction à plat, tatouages. Son ancienne vie finit de s'effriter, mais un nouvel avenir se dessine, une renaissance pleine de promesses, plus proche de son moi profond.

C'est un roman à part, qui résonne étrangement et durablement en fin de lecture. L'écriture est talentueuse, la narration originale : elle donne parfois la parole aux animaux, rappelant inmanquablement Wajdi Mouawad et son "Anima".

-Le rapport à la nature et surtout à la mer comme être vivant, respirant, et qui soulagé.

-Les pieuvres, une manière différente de "sentir", de vivre le monde.

À leur sujet, il existe un étonnant documentaire sur Netflix, "la sagesse de la pieuvre", qui raconte les liens construits pendant un an entre un plongeur et un "octopus vulgaris". Vraiment intéressant...

Merci à DALVA, nouvelle maison d'éditions prometteuse, pour cette belle découverte.
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L'octopus et moi

Tasmanie, des paysages que je ne verrais jamais à priori, des photos prisent sur le net agrandies, une Ortie stupéfaite par ses paysages… l'océan, la plage, la flore. 



La pointe d’Eaglehawle bay qui recouvre la péninsule de Forestier.



Ce livre est envoûtant dès ses premières pages, il vous fait perdre pied avec la réalité et pourtant…



Pourtant, notre héroïne, qui vient de frôler la trentaine, Lucy vit de terribles épreuves physiques et psychologiques. 



Elle s’en sort, mais son corps et son esprit resteront à jamais marqués par le coup du sort.



Lucy qui se sent coupable, qui a l’impression que son corps s’afflige d’un costume, qui a l’impression de tricher, qui se déteste, qui s’en veut de s’en vouloir et qui a honte d’avoir honte et qui ne supporte plus de ne plus avoir le choix.



Est-ce que ce scénario est sa crise malthusienne personnelle ? (Théorie de Thomas Malthus : La nature a prévu des freins à la croissance de la population humaine pour éviter qu’elle ne dépasse les ressources naturelles).



Elle rencontre un couple de femmes étonnantes sur l’Eaglehawle Bay, Flo et Poppy la grecque, qui se nomment elles-mêmes “les vieilles biques”, il faut les voir pêcher le poulpe, leur couper la tête, les frapper pour les ramollir, puis les découper en gros tronçons, et les mettre dans des bocaux stérilisés et rempli de vinaigre.



Elles sont comme des chasseuses cueilleuses, immergées dans la nature, en symbiose. Elles transmettent des secrets de femme qui vivent du produit de la terre et cela permet à Lucy de s’oublier, de s’évader de ce corps meurtri. 



Dans ce livre la reconquête, les rencontres déterminantes, les choix, les idéaux.



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L'octopus et moi

Quel démarrage ! JE SUIS poulpe, ventre plein, luttant pour rejoindre le grand marin où je pourrai déposer mes oeufs! La nature, les vents, la mer, la lutte pour la vie, les impératifs de la reproduction, le premier chapitre "traverser l'isthme" est éclatant d'émotions, de sensations, de poésie comme les petites bulles au sommet des vagues. Deuxième chapitre, voilà Lucie, vous voulez la version courte ou longue de l'histoire ? Vous aurez donc les deux !



Nous voilà à l'autre bout du monde, en Tasmanie, Eaglehawk Neck, spot de surf, pêche, royaume d'oiseaux et d'animaux marins, phoques et poulpes. Ces animaux, objets de prédation à titre divers, conserves, pâtés et autres, luttent pour leur survie et leur reproduction, dans une parfaite indifférence. Pas tout à fait, car l'écologie a taillé sa route, interdit certaines pratiques, remet en question notre relation au milieu.. Quel rapport avec Lucy et ses seins, malades, mutilés, reconstruits, reperdus ? Plus de reproduction, difficulté à assumer sa nouvelle image et à se reconstruire, à reprendre une place... Les poulpes vont l'aider, mais chut, restons en à la version courte d'une histoire d'amour, de vie, de survie .

La parfaite maîtrise des différents thèmes du récit, ces vies qui se croisent et s'entrecroisent, l'habileté à donner la voix aux animaux, les connaissances du milieu aquatique, le ton à la fois réaliste et poétique du récit, les enjeux écologiques, pour un premier roman, c'est bluffant !
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L'octopus et moi

Lucy , jeune femme australienne qui vit et travaille en Tasmanie, rencontre une nuit une pieuvre qui cherche à traverser une route pour rejoindre la mer et y pondre ses œufs. Rencontre improbable et violente qui  va mettre le corps de Lucy a rude épreuve (alors qu'il a déjà été mis à mal par le cancer ) et la forcer à reconsidérer tout à la  fois ce qui fait sa féminité et sa place dans la Nature.

Ce roman est tout à la fois l'occasion de découvrir un territoire sauvage, ses habitants (qui se définissent eux-mêmes en "bouseux" ou "hippies") , un territoire malmené par certains alors que d'autres essaient, parfois juste en paroles de le préserver.

Il est aussi question de la volonté de "ne pas seulement vivre de la nature  mais dans la nature, l'immersion.", ce qui ne va pas sans rudesse ni contradictions. Et c'est bien ce qui fait, en plus de l'écriture précise et poétique de ce premier roman, la richesse de ce texte.

Lucy se cherche, tâtonne, commet des erreurs et n'assène jamais de vérités inébranlables. Son rapport au corps, tout comme ses sentiments, évolue et les passages consacrés à certains animaux proposent des  contrepoints originaux. L'humain n'est donc pas le seul ici à donner son point de vue.

roman où il est aussi question de conserves, de tricot, de pêche et de tout ce qui peut paraître banal, mais crée du lien. Un roman souvent sur le fil et qu'on ne peut lâcher qu'à regret.

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L'octopus et moi

L'octopus et moi d'Erin Hortle

10/18

Il y a quelques années, j'ai lu un livre « Nos années sauvages » de K.J. Fowler. Il y était question d'une famille américaine et de leurs trois enfants, je dois dire que le troisième enfant était un peu particulier. Ce livre traitait du comportement humain et animal et de la mince frontière qu'il peut y avoir entre les deux quand l'amour et l'éducation s'en mêlent, condition animale, innée, acquis et ce fameux cerveau reptilien qui parfois refait surface.

Dans l'octopus et moi, il est grandement question des animaux.

Eaglehawk Neck, Tasmanie, de part et d'autre de l'isthme, sont répartis les bungalows, ce soir-là une pieuvre guidée par son instinct traverse, elle veut gagner l'océan afin de pondre ses oeufs.

Ce soir, aura lieu un accident et juste avant, la rencontre. Une rencontre inattendue entre Lucie et l'octopus, les yeux dans les yeux, peau contre peau. La pieuvre et la femme en pleine reconstruction suite à la double mastectomie. Plus rien ne sera pareil, c'est une prise de conscience, c'est le début d'un nouveau chemin, d'accepter ce qui n'est plus et c'est enfin, la force d'aller vers un renouveau.



Cette aventure humaine en terre australe, terre hostile et magique à la fois, nous amène à reconsidérer la cause animale, l'écologie et à reconsidérer notre part d'humanité.

Une histoire qui fait la part belle aux rencontres de hasard, qui détricote les idéaux.



C'est une lecture atypique, aux très belles pages naturalistes et une ode puissante à la nature et aux éléments.

Comme le livre Les années sauvages m'avait bousculée, L'octopus et moi va me poursuivre longtemps.









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L'octopus et moi

Le premier chapitre est raconté par une pieuvre. Celle ci narre sa vie en Tasmanie, en particulier son rapport à ses sens, elle voit-goûte-touche la mer et son environnement. Après une rencontre avec une voiture, elle survit et retourne à la mer.



La suite est racontée par Lucy, la trentaine. Lucy a eu un cancer du sein et subit une double mastectomie. Elle est en rémission et a accepté une reconstruction de la poitrine. Originaire de Sidney, elle vit en couple avec Jem, pêcheur local d’Ormeaux.



Sans en dire plus sur l’histoire, j’ai beaucoup aimé.



Tout d’ailleurs : l’histoire (intéressante sans être mièvre), les personnages (Lucy, Jem, Harry, Flo la Tassie ainsi qu’une tatoueuse qui aura une importance capitale dans la reconstruction (physique et morale) de Lucy. Les anecdotes sonnent vraies (je pense à plusieurs séances de tricot et à la psy de Lucy). La nature est encore sauvage (la pieuvre est une narratrice mais il y a aussi un jeune phoque qui « prend la parole » plusieurs fois)



Alors j’ai quitté à regret la Tasmanie, les embruns, les puffins, Lucy et les autres….



Beaucoup d’émotions, des sourires, des frissons… bref un régal…
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L'octopus et moi

Belle lecture prenante, vous remuant les tripes par moment pour peu que vous soyez un.e fervent.e défenseur.e du vivant. La première moitié du livre m'a littéralement absorbée. La relation de Lucie avec son corps et avec la nature est captivante. Autant elle sent instinctivement les émotions avec le monde animal et végétale , autant Lucie est désemparée quand il s'agit des relations humaines , qu'elles soient amicales ou amoureuses. Le règne animal , finalement, semble la ramener dans son corps et l'ancrer dans sa vie. J'ai malheureusement moulte questions à poser à Lucie auxquelles l'oeuvre n'a pas répondu. Je reste sur ma faim surtout que l'histoire se finit en queue de poisson. Pour un livre sur la vie autour de la mer s'est peut être voulu. Pour ce qui est du rapport entre Lucie et Harry, j'ai trouvé l'histoire trop banale et téléphonée. Vu la qualité du reste de l'ouvrage , je trouve cette partie décevante. Cependant , j'ai passé de très bons moments à la lecture de ce livre .
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L'octopus et moi

Ce livre m'a clairement sortie de ma petite zone de confort car il ne ressemble en rien à ce que j'ai l'habitude de lire et pourtant !! J'ai ADORÉ ! Ça a été une super surprise qui m'a donnée envie de me pencher un peu plus sur les récits du type "nature writing" mais également sur les parutions des éditions Dalva 😍 merci @ma.page.lecture pour cette reco 🤍🤍🤍



Alors si vous décidez de découvrir ce livre, ne vous attendez pas à un récit pleins d'actions. La force de cet ouvrage réside vraiment dans la plume de l'autrice qui nous immerge dans la tête de ses personnages. Elle nous partage leurs doutes, leurs émotions, leurs façons de penser en montrant parfois leurs contradictions et leurs limites. C'était fluide, c'était beau, c'était vivant ! Ça m'a beaucoup rappelé mes propres pensées lorsque je divague et que des éléments complètement WTF apparaissent soudaiemnement 😂 mais du coup c'est ce qui donne cet aspect hyper réaliste au récit !



J'ai trouvé qu'il y avait vraiment quelque chose d'original dans ce texte qui fait que, même si on nous parle des détails les plus insignifiants de la vie d'un phoque, on a du mal à décrocher. Malgré le fait que certaines parties soient longues et lentes, je n'ai ressenti aucune forme d'ennui! J'étais fascinée par l'écriture, les détails sur lesquels elle s'attardait, en bref j'étais véritablement transportée.



J'ai aussi adoré la dimension engagée du roman. On parle d'écologie, de féminisme, d'acceptation de soi et j'ai adoré comment c'était amené. On voit plusieurs points de vue sur un même sujet ce qui nous pousse à réfléchir sans nous dicter quelle façon de penser adopter!



J'étais vraiment nostalgique en refermant ce livre et je me souviens être restée devant ma bibliothèque les bras ballants à me demander quel livre j'allais bien pouvoir sortir après cette magnifique lecture. La limite de caractère me contraint à être brève mais c'est un livre que je vous recommande vivement si vous souhaitez être dépaysé.e!❤️
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L'octopus et moi

Superbe découverte que ce livre conseillée par ma libraire, où une jeune femme rencontre une pieuvre. Pas facile de se projeter dans un tel récit, il faut y aller les yeux fermés et se laisser porter : par la plume de l'auteur, par cette jeune femme qui cherche à retrouver un rapport à son corps apaisé après un cancer du sein, par le rapport entre l'homme et la nature, présent tout au long du récit, et dont l'approche ni blanc, ni noir, donne matière à réflexion...
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L'octopus et moi

Direction la Tasmanie, un état australien au sud de ce pays, avec ses poulpes, ses puffins, ses phoques et ses humains. Parmi ces derniers, Lucy qui a vécu des moments traumatisants et essaie de se reconstruire, son compagnon Jem, raide dans ses bottes côté écologie, Harry vite amoureux de Lucy, sa mère Flo amie de Jem. Peu de personnages, mais des liens d'amitié ou d'amour parfaitement mis en lumière.



Sans oublier tous ces courts chapitres où l'on se sent un poulpe, un puffin, un phoque, avec des sensations, des émotions, des envies. C'est décrit en tenant compte de données, rien de 'romantique'. Leur rencontre avec les humains ne se termine pas toujours bien, d'ailleurs, mais offre aussi des moments extraordinaires.



J'ai aussi beaucoup aimé la construction habile et claire, où certains épisodes sont revus autrement plus loin.



Voilà, ce (premier) roman est une fort jolie surprise, coup de coeur!
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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L'octopus et moi

Revenons en à L’Octopus et moi de Erin Hortle, il s’agit de son premier roman et pour moi il s’agit de mon premier roman qui se passe en Tazmanie. Bon, j’ai beaucoup de choses à vous dire sur ce roman. Déjà, comme dit à l’instant, il se passe en Tazmanie, pays que je ne connaissais absolument pas et bien maintenant, j’ai trop envie d’y aller. Plus précisément, cela se passe à Eaglehawk Bay où il y a l’isthme de Eaglehawk Neck. Erin Hortle nous parle de ce lieu avec plein de tendresse, on se rapproche des romans de Nature Writing.

L’Octopus et moi nous parle de Lucy, une jeune femme et d’une pieuvre (l’octopus) qui veut traverser l’isthme pour aller pondre ses oeufs. Leurs deux histoires vont s’entremêler telle la tentacule venant s’enrouler autour d’un bras. C’est super original comme histoire et c’est sublimement bien écrit. Les chapitres parlant de la pieuvre sont admirablement écrits, ils m’ont époustouflés. Tout comme le chapitre avec le phoque (et oui il n’y a pas qu’une pieuvre dans ce roman) qui est sensationnel, faire en sorte que le protagoniste ne soit pas un humain mais un animal c’est excellent.



C’est également un roman qui parle du cancer du sein: effectivement Lucy a subit une ablation des deux seins. Alors, on ne tombe pas dans le patho rassurez vous, c’est subtil et l’histoire se passe une fois Lucy guérie. Mais du coup cela évoque un sujet un peu tabou sur le fait que pour tous, que ce soit hommes ou femmes, nous associons les poitrines des femmes à plein de choses sans vraiment se soucier que chaque femme doit vivre avec, sans en avoir le choix. Lucy, elle, a fait le choix de ne pas s’en faire reconstruire après un accident ayant détruit ceux qu’elle s’était fait faire après son cancer. Une décision audacieuse qui va perturber au plus haut point son petit ami. Mais Lucy est une femme forte et elle décide de se faire tatouer plein de pieuvres à la place. Voilà, c’est un roman qui parle de force, c’est un roman très féministe mais tout en nuance sans en faire de trop. C’est également un roman sur l’amitié, sur l’amour, la résilience et la confiance en soi.

Et qu’est-ce que c’est bien écrit … Erin Hortle veut raconter l’océan au féminin et y arrive parfaitement. J’ai adoré les brusques changements de points de vue, les retours dans le passé et vraiment la manière dont c’est écrit. Cela se lit tellement bien, c’est agréable. Un autre chapitre m’a énormément plu, c’est celui où Jem, le petit copain de Lucy est complètement défoncé, il est juste hypnotique c’est top.



Erin Hortle et les éditions Dalva frappent très fort avec ce premier roman, c’est un énorme coup de coeur pour moi. Il sort en librairie demain, j’ai hâte que vous puissiez tous le découvrir pour échanger avec vous.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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L'octopus et moi

Quelle aventure !

Partir pour la Tasmanie, à l’autre bout du monde, presque aux antipodes ( en creusant un trou à Paris, on atterrit en plein océan Pacifique entre la Tasmanie et la Nouvelle Zélande ).

On se trouve plus précisément au sud est de ce petit pays à Eaglehawk Bay où il y a l'isthme de Eaglehawk Neck, une presqu’île perdue dans la mer de Tasman.

Un fait divers de 1996 nous a fait découvrir cette région (1).

Un drôle de titre qui nous parle d’octopus (2), belle occasion de passer quelques temps pour nous familiariser avec cette drôle de bestiole que nous avons du mal à imaginer comme aussi intelligent qu’un animal domestique.

Nous croiserons dans ce livre l’histoire des aborigènes(3) et pourrons en apprendre un peu plus sur leurs coutumes.

Mais la grande découverte sera celle de Lucy, une australienne qui s’est retrouvé en Tasmanie et qui rêve de devenir une véritable Tassie … intégrée la culture et bien dans sa tête et dans son corps.

Difficile d’envisager l’avenir quand son corps a subi la mutilation suite au crabe dévoreur, se reconstruire alors … Un sein … encore un petit peu plus gros ? … et se reconnaître dans cette apparence qui ne correspond plus à ce qu’on a été !

Ce livre est une pépite à la fois dans la description des paysages qui me fait penser à mon auteur fétiche Richard Flanagan et dans sa capacité à nous transformer en quelques lignes en poulpe ou en phoque et à ressentir les éléments comme si nous y étions.

Un très beau roman qui sort des sentiers battus et rabattus et qui propose une belle réflexion sur la féminité.



(1)

Martin Bryant est un tueur à la chaîne connu pour avoir tué 35 personnes et en avoir blessé 37 autres lors du massacre de Port Arthur en 1996 en Tasmanie. Il a écopé de 35 peines d'emprisonnement à perpétuité et de 1 035 ans sans liberté conditionnelle au pénitencier Risdon Prison.

Martin Bryant a fourni des explications confuses de ce qui l'a amené à tuer 35 personnes à Port Arthur, le 28 avril 1996. Une hypothèse avancée serait son désir d'attention (il aurait dit à un voisin : « Je vais faire quelque chose qui va faire que tout le monde se souviendra de moi »).

Ses premières victimes sont Nolene et David Martin, propriétaire d'une maison d'hôtes dans la région (maison que le père de Martin Bryant avait apparemment très envie d'acheter). Il tira sur eux avant de se diriger vers Port Arthur. Martin Bryant est entré dans un café avec un grand sac bleu, lors de son repas, il fit remarquer : « il y a beaucoup de guêpes ici ». Une fois son repas terminé, il se dirigea vers l'arrière du café et fixa une caméra sur une table vide. Il sortit alors un fusil de type AR-15 et commença à tirer. En quelques secondes, il tua 20 personnes et en blessa 15 autres. Il prit ensuite la fuite, tirant sur des personnes dans le parc de stationnement puis depuis sa berline Volvo jaune. Martin Bryant conduisit trois cents mètres, jusqu'à un endroit où une femme et ses enfants se promenaient. Il s'arrêta et tira deux fois sur la femme et l'enfant qu'elle portait dans ses bras. L'ainé des enfants s'enfuit, mais Martin Bryant le suivit et le tua d'un seul coup de feu. Ensuite, il vola une BMW de couleur or en tuant les occupants. Un peu plus loin sur la route il s'arrêta à côté d'un couple dans une Toyota blanche et prit en otage un des occupants en lui ordonnant de se placer dans le coffre de la BMW. Après la fermeture du coffre, il tira deux coups de feu dans le pare-brise de la Toyota, tuant la femme au volant. Il retourna ensuite à la maison d'hôtes et brûla la voiture volée.

La police est arrivée rapidement et a tenté de négocier avec Martin Bryant pendant de nombreuses heures avant que la batterie de son téléphone ne soit déchargée, ce qui mit fin à la communication. Pendant les négociations, il tua son otage.

Le lendemain matin, 18 heures plus tard, M. Bryant a mis le feu à la maison et a tenté de s'échapper dans la confusion. Souffrant de brûlures au dos et aux fesses, il a été capturé et emmené à l'Hôpital Royal Hobart où il a été traité et conservé sous bonne garde.

En réponse aux meurtres, les autorités australiennes ont mis des restrictions sévères sur les armes à feu. Le gouvernement de l'État de Tasmanie a tenté d'ignorer cette directive, mais a été menacé avec un certain nombre de sanctions par le gouvernement fédéral.

Martin Bryant a été condamné à 35 peines d'emprisonnement à perpétuité pour les meurtres et à 1 035 ans pour d'autres crimes liés à ce massacre. Il devrait rester en prison le reste de sa vie. Il a tenté de se suicider six fois en cellule.



(2)

Octopus est un genre de mollusques de l’ordre des octopodes (les octopodes sont des mollusques à huit bras et sont communément appelés pieuvres).



(3)

Les Aborigènes de Tasmanie sont le peuple aborigène de l’île australienne de Tasmanie, située au sud du continent. Pendant une grande partie du XXe siècle, les aborigènes de Tasmanie ont été largement, et à tort, considérés comme un groupe culturel et ethnique éteint qui avait été intentionnellement exterminé par les colons blancs. Les chiffres contemporains (2016) du nombre de personnes d'ascendance aborigène de Tasmanie varient selon les critères utilisés pour déterminer cette identité, allant de 6 000 à plus de 23 000..

Arrivés pour la première fois en Tasmanie (alors une péninsule australienne) il y a environ 40 000 ans, les ancêtres des aborigènes de Tasmanie ont été coupés du continent australien par la montée du niveau de la mer. Ils ont été entièrement isolés du monde extérieur pendant 8 000 ans jusqu'au contact européen.

Avant la colonisation britannique de la Tasmanie, la population a subi une baisse drastique de son nombre en trois décennies, de sorte qu'en 1835, seuls quelque 400 aborigènes de Tasmanie de sang pur ont survécu, la plupart étant incarcéré dans des camps où tous sauf 47, sont morts au cours des 12 années suivantes. Le point de vue traditionnel, toujours affirmé, soutenait que cet effondrement démographique dramatique était le résultat de l'impact de maladies introduites, plutôt que la conséquence d'une politique. Geoffrey Blainev, a écrit qu'en 1830 en Tasmanie : "La maladie avait tué la plupart d'entre eux, mais la guerre et la violence privée avaient également été dévastatrices."

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L'octopus et moi

Lecture commune australienne et maritime avec Val. Val dont je subodore les talents sous-marins et le goût pour les encornets. Tasmanienne plus exactement, la lecture. Cette île au sud-est du continent est une aventure en soi. Et c'est bien à une aventure que nous convie Erin Hortle en ce territoire des antipodes. On est prié de n'être ni trop raisonnable ni trop rationnel pour fréquenter le Neck, cet isthme étroit comme...un isthme, là où les poulpes semblent mener une vie débridée au point de se faire écraser comme de vulgaires hérissons.



Soit donc une héroïne du bout du monde qu'un cancer a conduite à l'ablation des seins suivie d'une reconstruction. Soit un poulpe femelle qui traverse la rue mal à propos. A priori on conçoit mal cet attelage. Pourtant Erin Hortle, jeune auteure de là-bas, et sur la mappemonde c'est plus bas que là, nous concocte une abracadabrantesque mais délicieuse variation sur la féminité peut-être mais pas seulement. On y explore un peu la vie des animaux, phoques et puffins, ces oiseaux marins dont se régalent, ou se régalaient les autochtones (je ne sais pas trop, n'étant pas allé en Tasmanie depuis des siècles), y ont un rôle important.



La fable est écologique bien sûr mais sans être trop culpabilisante. L'héroïne est un personnage complexe et assez envoûtant, en tout cas d'une grande originalité. N'en disons guère plus afin de ne pas écorner l'évolution ni déflorer le parcours de Lucy. Lucy qu'une pêche au poulpe transformera. Sachez seulement que les mammectomies l'emméneront chez une tatoueuse de talent. Mais le poulpe, ainsi gravé, ne deviendrait-il pas envahissant.



Les céphalopodes sont d'une intelligence supérieure, semble-t-il. Vous verrez vous-mêmes. J'oubliais. Outre les phoques et les puffins quelques hommes passent dans la vie de Lucy. Dans l'ensemble moins intéressants. Mais Lucy, elle, vous ne risquez pas de l'oublier. L'illustration musicale de cette chronique est assurée par un groupe que l'on ne risque pas
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L'octopus et moi

L’octopus et moi est une expérience littéraire unique et inédite. C’est en Tasmanie que se déroule l’histoire, l’atmosphère y est donc marine et insulaire. C’est sur l’isthme que la vie de Lucy bascule une deuxième fois : alors qu’elle vient de subir une mastectomie et une chirurgie pour retrouver une poitrine volumineuse, elle va plonger sous les roues d’une voiture pour sauver une pieuvre. La pieuvre qui traverse l’isthme le fait pour aller pondre ses œufs puis mourir l’instant d’après. C’est ainsi que le destin indelogeable de la pieuvre est fait. Cet acte héroïque est la métaphore de la propre vie de Lucy.



Ce merveilleux roman nous embarque dans l’abysse psychologique et physique d’une femme, Lucy, qui après un cancer du sein doit décider de sa féminité. La féminité induit-elle des seins ? Elle fera un choix cathartique et sensationnel pour se ré approprier son corps après l’accident.



Le conjoint de Lucy s’appelle Jem et est très engagé dans la politique environnementale ce qui donne une dimension écologique et morale appuyée. L’écologie est fortement valorisée aussi à travers le sujet de la pêche qui fait partie des traditions de l’île mais jusqu’où la tradition peut-elle aller sans compromettre la faune marine ?



L’octopus et moi c’est aussi l’immersion dans la tête d’un octopus, d’un phoque et d’un puffin. La narration est radicalement spécifique lorsque ces êtres prennent la parole. J’ai adoré goûter-lire-entendre-apprendre ces passages qui foisonnent d’informations sur leur quotidien et leur perception du monde marin.



Pour finir c’est toute la dynamique sociale de l’île dont il est question. Le distinguo des classes sociales, des droits de pêche pour les uns et rien pour les autres.



J’aimerai vous parler encore longtemps de ce roman primitif qui déborde de sujets sous une plume construite avec un panel de langages impressionnants, pleine de grâce. C’est poétique, brut, drôle, cocasse et ça transpire le réalisme. Laissez vous porter par les vagues et les pages de l’octopus et moi 🌊



Je vous recommande chaudement le documentaire « la sagesse de la pieuvre » sur Netflix ainsi que l’œuvre « rêve de la femme du pécheur » de Hokusai pour une immersion totale aux côtés de l’octopus et moi.
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L'octopus et moi

Voici l’histoire de Lucy, trentenaire, qui traverse l’épreuve d’un cancer du sein; et d’une pieuvre, qui cherche à rejoindre l’océan pour pondre ses œufs….

Les deux vont se retrouver bien malgré elles dans un accident qui coûtera une tentacule à l’une et les prothèses mammaires à l’autre.



Au cœur de la Tasmanie, cette histoire nous plonge au cœur de la résilience, du corps mutilé de Lucy par la maladie et l’accident, et de la reconstruction physique et mentale.



L’auteure Erin Hortle signe ici un (premier) très joli roman qui est une véritable ode à la nature, au féminisme et à la vie.



A découvrir 💙



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L'octopus et moi

L'octopus et moi : un bijou sur l'écologie, la maladie et la féminité ; un livre qui explore les recoins de l'être en connexion avec la nature et les animaux qui la peuplent.



L'octopus et moi c'est l'histoire de Lucy, arrivée de Melbourne pour la Tasmanie. C'est son histoire post cancer du sein. C'est sa reconstruction face à cette épreuve. C'est l'approche du corps et de la conception de la féminité. Avec ou sans sein ? C'est aussi l'appréhension de l'infertilité. Comment se sentir femme en faisant le deuil de la maternité ?



L'octopus et moi c'est en parallèle la découverte d'une île : la Tasmanie. Ses paysages, mais également la rencontre avec sa population, ses coutumes, ses diversités sociales. C'est aussi la découverte d'un autre type d'habitants : les animaux. Ils jalonnent le récit comme d'authentiques personnages : pieuvres, phoques, oiseaux.



En reliant toutes les formes de vie de la Tasmanie, l'auteure évoque l'écologie : de l'impact de l'homme sur l'environnement aux contradictions de la conscience écologique. Est-il possible de concilier traditions et respect de l'environnement ? Jusqu'où les revendications peuvent-elles aller sous couvert de protection de la planète ?



L'écriture d'Erin Hortle est riche et travaillée. Elle peut parfois déstabiliser lorsque les animaux prennent la parole, notamment dans la description des mœurs et le style à portée philosophique. Mais quelle originalité !

Et quelle idée de faire basculer le récit dans des réflexions plus profondes par la rencontre de Lucy avec une pieuvre. Une pieuvre femelle qui cherche à traverser la route pour rejoindre l'océan et donner la vie. C'est peut-être cela, la plus grande richesse du récit : la mise en avant de l'interdépendance entre Lucy et les pieuvres, et plus largement, entre les êtres vivants.
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