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Critiques de Ernest Shackleton (30)
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L'Odyssée de l'Endurance

Il y a un an jour pour jour, le 9 mars 2022, un petit drone sous-marin a retrouvé l'épave de l'Endurance après bientôt 107 ans de vie aquatique par 3000 m de fond. Pour celles et ceux qui ignorent tout de cette goélette et des hommes qui vécurent à son bord, on pourrait questionner l'opportunité et l'intérêt de cette découverte.



En ce qui me concerne, il y a bien plus d'un an que je m'intéresse au bonhomme Shackleton — depuis 2015 pour être précise — et cette découverte n'a pas particulièrement eu d'incidence sur moi ni sur mes lectures le concernant, notamment celle-ci, qui remonte à des lustres. Mais, reprenons la question pour celles et ceux qui ignorent tout de ce bateau et de l'histoire dont il fut, bien involontairement, le douloureux protagoniste.



Pourquoi irait-on dépenser des sommes folles à rechercher une épave coincée sous la banquise antarctique si c'était juste pour retrouver des vieux bouts de bois et de métal oxydé, incrustés d'algues et d'étoiles de mer depuis plus d'un siècle ?



Eh bien tout simplement parce que les hommes qui furent pris dans les glaces à bord de ce bateau, l'Endurance, ont réalisé l'un des plus grands exploits humains — pour ne pas dire LE* plus grand — de tous les temps, un de ces actes de bravoure qui vous redonne foi en l'espèce humaine, une leçon d'espoir et de courage à méditer pour des siècles et des siècles. le genre de péripéties qui vous fait dire : « Ceux-là étaient des grands, ceux-là étaient des braves. »



(* J'ai écrit plus haut « LE plus grand exploit de tous les temps », encore que j'imagine qu'atteindre Hawaï ou la Nouvelle-Zélande, pour les premiers habitants issus de la Polynésie, notamment des Marquises, dans l'insondable immensité du Pacifique, en couvrant plusieurs milliers de kilomètres par des courants contraires sur une pirogue à balancier et sans outil de navigation, ça devait bien valoir aussi un peu quelque chose.)



Ils voulaient découvrir le continent antarctique mieux que personne : ils n'y poseront même pas le pied ; ils voulaient donner à connaître la Terre : ils ont donné à connaître l'Humanité, ils nous ont fait découvrir une potentialité insoupçonnée de l'Humain, sa formidable résistance dans les pires conditions d'adversité imaginables. Et ce qui est beau, surtout, c'est qu'il s'agit d'un exploit collectif, fruit d'une collaboration optimale entre une poignée d'hommes décidés à mettre leurs forces en commun plutôt que de viser le chacun pour soi.



Quel exemple que cet équipage de l'Endurance ! Quel meneur que cet Ernest Shackleton, commanditaire de l'expédition ; quel capitaine que ce Frank Worsley, le skippeur de l'Endurance et, plus tard, du canot James Caird ; quel incroyable officier que ce Tom Crean, qui les accompagna jusqu'au bout faisant preuve d'une force et d'un courage exceptionnels ; quel second que ce Franck Wild qui, par son calme et sa sagesse, a su tenir la baraque au pire moment de découragement possible, et tellement, tellement d'autres exploits individuels parmi les autres membres de l'expédition, du charpentier de marine au cuisinier, qui, tous, tous, à un moment donné, par leur action décisive, ont permis la réussite de l'ensemble.



Eh bien, c'est le détail de cette incomparable aventure que nous raconte Sir Ernest Shackleton dans ce livre, ces presque deux ans de vie — ou de survie — coincés sur la banquise dérivante de l'Antarctique, ou sur l'île désolée de l'Éléphant, sans oublier, bien sûr, le broyage du bateau par les puissances titanesques de la glace travaillée par les blizzards et les courants profonds, la navigation parmi des vagues hautes comme des immeubles, pour trois malheureuses coquilles de noix, cernées par l'ouragan, dans le froid polaire, sans eau potable ou presque, dans une quasi obscurité…



Et c'est tout ? euh… non, ce n'est pas tout, j'allais presque oublier le principal, parcourir à six dans un canot les plus de mille kilomètres qui séparent une chiure de mouche sur les cartes de l'Atlantique sud, d'une autre chiure de mouche, à peine plus grande, ballotés sur un océan déchaîné, à la pire période de l'année, avec des outils de navigation rudimentaires, aborder une île — la Géorgie du sud — aussi aimable qu'une quintuple rangée de barbelés d'une tranchée minée, sachant, bien évidemment, qu'il faudra escalader la charmante insulaire hérissée de monts à pics et de glaciers monstrueux car l'aide, si aide il y a, se trouve de l'autre côté de l'île, dans un petit port baleinier, logé dans une baie abritée du rivage opposé.



Eh bien, oui, tout ça, ils l'ont fait, et même encore plus que ça. le détail en est révélé dans ces pages, qui se lisent très facilement et avec grand intérêt. Personnellement, j'aurais aimé que Shackleton nous offre un récit un peu plus émotionnel, un peu plus détaillé sur l'environnement et la psychologie des différents membres de l'équipage, un peu moins distancié des événements, c'est le tout petit, le minuscule reproche que je lui adresse, d'où ces quatre étoiles et non cinq, mais pour le reste, une aventure époustouflante qui mérite vraiment le détour d'après moi. Mais bien entendu, ça n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand chose.
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L'Odyssée de l'Endurance

Les 50èmes hurlants, c'est ce que va devoir affronter Shackleton. Son expédition a foiré. D'abord les glaces précoces ont empêché le débarquement pour une première, la traversée de l'Antarctique. S'ensuit un hivernage au cours duquel l'Endurance est broyé par la débâcle, 260 jours de dérive sur la banquise, les fissures au dégel, le camp sans cesse déménagé sur des îlots de plus en plus restreints, secoués par la houle du sud et enfin l'embarquement des 28 hommes dans trois canots, l'accostage sur l'inhospitalière île de l'Elephant où un deuxième hivernage s'avérerait problématique.



Seul espoir, partir chercher de l'aide sur un frêle canot avec quelques hommes, 1500km à l'Est sur l'île de Géorgie du sud.



Récit factuel, total dénuement où le moral est vital, humour anglais, une chanson fredonnée, la majesté d'un iceberg, le bonheur de sucer un glaçon quand l'eau potable vient à manquer.

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L'Odyssée de l'Endurance

Jusqu’où peuvent être repoussées les limites de l’endurance humaine ? Il y eut un navire qui portait justement le nom d’ « Endurance », et dont l’odyssée prouva qu’elles peuvent aller très loin. A l’âge héroïque de l’exploration de l’Antarctique, l’expédition fut lancée juste avant la première guerre mondiale par un capitaine anglais du nom d’Ernest Shackleton. L’objectif était de traverser le continent de mer à mer, en passant par le pôle.



Mais rien ne se passa comme prévu. Avant même d’être arrivé en vu du continent, le bateau fut pris dans les glaces. Pendant dix mois ils dérivèrent avec la banquise, incapable de se libérer. Il fine, la pression sur le bâtiment l’écrasa, et ils durent l’abandonner pour survivre. Tantôt trainant avec eux leurs canots tantôt naviguant sur l’eau libre, ils parvinrent à gagner l’île de l’Eléphant, petite montagne gelée et inhospitalière au beau milieu de l’océan Australe. Ayant perdu le gros de leurs réserve de nourriture, ils survécurent en mangeant les rares phoques et pingouins qu’ils pouvaient attraper.



Nul secours n’étant à attendre, Shackleton prit la décision de tenter avec quelques hommes une traversée jusqu’en Géorgie du Sud, la plus proche terre habitée : 1500 km à travers la mer la plus dangereuse du monde, dans une coquille de noix de sept mètres de long, rafistolée et pontée avec des morceaux de caisses…



Les souffrances qu’ils supportèrent et les dangers qu’ils bravèrent sont simplement hallucinants. Le plus impressionnant reste cependant que jamais le groupe ne perdit sa cohésion et sa discipline, et fit toujours face aux pires épreuves avec résolution et courage. Au final, pas un seul homme de l’expédition ne mourut.



Le ton avec lequel Shackleton raconte tout cela prouve que le célèbre flegme britannique n’est pas une légende. C’est avec calme que lui et ses camarades font face au danger, et avec humour qu’il raconte leurs dures conditions de vie et qu’il constate leur stupéfiante capacité d’adaptation. Serions-nous encore capable aujourd’hui d’endurer autant d’épreuve avec autant de courage ? Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas Koh Lanta qui vous le dira.
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L'Odyssée de l'Endurance

"On va finir un peu tard ce soir ma puce"

En entendant le ton doucereux de mon collègue au téléphone qui calme son épouse inquiète de nos aléas professionnels, j'ai une pensée pour madame Shackleton qui attendait son mari parti vagabonder des mois, voire des années durant, sans smartphone, parmi les glaces antarctiques.



Ce type et les gars de son équipe n'étaient pas des pétochards.

De quel bois étaient-ils faits ?



Incroyable, passionnante odyssée que cette expédition qui tourne à l'échec puis à la catastrophe.

On pourra regretter quelques longueurs lorsque Shackleton retrace ses difficultés à passer la banquise mais il s'agit d'une sorte de journal de bord et non d'un roman.

Shackleton s'en tient au faits et aux hommes qui se révèlent extraordinaires de courage, d'entêtement, d'abnégation et de loyauté.



Quand on réalise que la majorité de ceux qui échappèrent aux mille périls de ces contrées glacées perdirent la vie quelques mois plus tard dans une tranchée, sous les obus de l'effroyable hécatombe odieusement appelée "Grande Guerre".
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L'Odyssée de l'Endurance

Woooh !...

À la veille de la première guerre mondiale, vingt-huit marins d'un côté et une trentaine de l'autre embarquent pour l'Antarctique, dans le but de réaliser la première traversée du continent Blanc.

Une organisation du tonnerre contrecarrée par la glace, le blizzard et la nuit polaire, qui entraînera les explorateurs, dans une tourmente de près de deux ans pour certains.

On ne peut imaginer les terribles privations, la peur et les souffrances qu'ont enduré ces marins tout au long de leur odyssée; et Shackleton a la pudeur de nous ménager. Il nous fait voir cependant la bravoure et la persévérance de ses hommes, déterminés à survivre, et maintenus par l'espoir chaque jour plus ténu, de retourner à la civilisation. Car si l'Antarctique est sans doute magnifique, comme le dépeint l'auteur entre paysages de glace et de neige sublimes, parhélies et autres étrangetés des jours et des nuits polaires, il n'en est pas moins un monde que l'homme ne fait qu'effleurer, tant celui-ci est impropre à la vie humaine.



Récit d'expédition, d'exploration, d'aventure, grandiose, le style est parfois laconique comme l'a exprimé CVolland dans sa critique. Je pense que l'auteur, conscient de s'adresser à un public plus familier du plancher des vaches que de l'océan, a limité leurs apparitions, mais fidèle à ses états de service, les positions, longitudes, latitudes, les dates, heures, rapports sur l'état du ciel et de la mer, sont omniprésents à la lecture.



Il a un terme pour parler de l'âge des premières expéditions polaires ; et celui-ci me paraît tout à fait approprié : HÉROÏQUE.



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L'Odyssée de l'Endurance

Shackleton appartient à la phalange des perdants magnifiques - Magellan, Barents, La Pérouse, Franklin -, ces explorateurs qui échouèrent dans leur tentative de traversée mais qui laissèrent une empreinte plus indélébile que d'autres marins qui réussirent dans leurs expéditions. A la différence des premiers, il ne disparaîtra pas dans les flots mais aura à cœur de sauver tous les membres de son équipage. Il y réussira presque.

Après le naufrage de l'Endurance, brisé par le pack dans lequel il est prisonnier, l'équipage doit se séparer. Parti à bord d'un canot avec les marins les plus aguerris, Shackleton rallie la Géorgie du Sud pour chercher des secours. Les hommes affrontent des températures de 40° C sous zéro, une mer furieuse, des tempêtes, des blizzards, ils se nourrissent de manchots et de phoques. Ils doivent traverser des glaciers dans la région la plus inhospitalière et la plus isolée du globe. Tout au long de son récit, Shackleton rend hommage au courage de ses hommes et montre son souci de les ramener tous vivants.

Les photos prises par Frank Worsley donnent une idée de la beauté grandiose de l'Antarctique. Pour rédiger un récit le plus complet possible, Shackleton a emprunté aux témoignages de ses seconds, ce qui nuit parfois un peu à l'unité de style de ce livre. Il n'en reste pas moins un témoignage saisissant d'une des plus formidables épopées maritimes du vingtième siècle.

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L'Odyssée de l'Endurance

Incroyable histoire que cette folle expédition en Antarctique dirigée par ce non moins incroyable Ernest Shackleton.

J'ai comme beaucoup une admiration pour les explorateurs en tout genre, les aventurières et aventuriers qui ont illuminé nos rêves d'enfants.

Si jusqu'alors mes idoles étaient plutôt des personnages fictifs et disparaissaient aussi vite qu'on peut refermer un livre ou éteindre sa télévision, aujourd'hui je puis dire que j'ai trouvé l'archétype du véritable aventurier en la figure de Sir Shackleton.

Je ne dis pas ça parce qu'on croit voir au premier coup d'œil sur la photo de l'équipage de l'Endurance que le type à chapeau mou au deuxième rang a l'air d'un héros, d'un "vrai homme" avec sa mâchoire bien dessinée et ses épaules carrées...

Même si les admirables prises en noir et blanc de Franck Hurley participent à la genèse d'un mythe, rien ne saura jamais dépasser les faits relatés dans ces 329 pages écrites de la manière la plus épurée qui soit.

Pas de fioritures inutiles comme le dit Paul Émile Victor dans la préface, un style descriptif sans prétention, tout réside dans les événements qui se succèdent. Pas besoin de dramatiser, nul recours aux effets de styles, pas de scénario bien ficelé, pas de personnages hauts en couleur, rien qu'un récit à l'état brut de la plus impensable expédition vers le pôle sud.

On dit parfois la réalité dépasse la fiction, je dois bien avouer qu'après la lecture de l'Odyssée de l'Endurance, Homère lui même me semble manquer de sens dramatique.

Je ne vous dévoile rien de l'expédition, c'est vraiment palpitant, les quelques illustrations sont bouleversantes, ( la très poétique prise de vue du navire prisonnier de la banquise entre autres)

Le tout dans un froid évidemment "polaire", (environ -30 degrés celsius), lecture très rafraîchissante l'été en pleine canicule....
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L'Odyssée de l'Endurance

Incroyable, époustouflant récit que celui de Sir Ernest Shackleton et de l'odyssée de son navire, "l'endurance", vers le pôle Sud. Le dernier chapitre refermé, vous prenez conscience que jamais vous n'oublierez une telle aventure humaine, faite de courage, de partage, d'endurance, de travail forcené, de privations. Ces hommes, d'une trempe insoupçonnable de nos jours, mille fois perdus, déjoueront pourtant tous les pronostics et retrouveront le chemin du bercail après avoir avoir grelotté, souffert de la faim et d'un régime trop peu varié, dormi sur une glace mouvante menaçant de les projeter à l'eau glaciale durant leur sommeil, puis sur la terre ferme mais dans un abri de fortune d'une exiguïté et d'une saleté innommables, après avoir traversé les mers les plus rudes dans des canots fatigués, le tout pendant près de deux ans. Transformant l'échec d'une mission ambitieuse (trop ?) en un succès considérable, une épopée que se transmettront les marins du monde entier. Ces aventuriers, conscients eux-mêmes de l'ironie du sort de cette mission, savent ce qu'ils doivent à leur courage, mais sont tout de même submergés d'un sentiment d'humilité devant la grandeur de la nature, ce que Sir Ernest Shackleton résumera simplement en : "nous avions touché l'âme humaine dépouillée de tout artifice". Dommage que le style de l'ouvrage soit trop proche de celui d'un journal de bord et que le lecteur se perde parfois dans les détails ardus (pour le profane) de la navigation. Si Albert Londres avait fait partie de l'équipage, un chef d'oeuvre de la littérature de voyage serait sans nul doute né de cette aventure... Et si vous avez aimé l'histoire (l'Histoire ?), plongez vous dans les documentaires consacrés au sujet, disponibles en streaming sur les sites de partage vidéo les plus connus, pour parfaire votre éducation.
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L'Odyssée de l'Endurance

C’est sous les couvertures de mon lit, clouée par un effroyable rhume que j’ai commencé à lire la terrible aventure de l’expédition de Shackleton en Antarctique. Cette dernière devait effectuer la première tentative de traversée du continent glacé après l’échec du malheureux Scott. Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu. A l’arrivée de l’Endurance dans la mer de Wendell, le pack de glace est encore là, à peine fragmenté. Le bateau s’engage et se retrouve bloqué sur une banquise qui au gré des vents et des courants dérive. L’été passe et le bateau est toujours coincé. Commence alors l’hivernage entre blizzard et température à -30°C, sans compter la glace qui sous la pression de la poussée se soulève, brise tout ce qui est à proximité… dont le navire l’Endurance. S’ensuit une course contre la montre pour survivre et surtout se secourir. Les moments les plus effrayants sont évidemment la traversée en barque en pleine tempête antarctique pour rejoindre une supposée île (et sans GPS bien évidemment, et le sextant ne sert pas à grand chose quand la barque tangue et roule et que l’ouragan cache les étoiles), et le ultra trail entre sommets de plus de 3000m et crevasses profondes de glaciers pour atteindre la colonie de pêcheurs située bien entendu de l’autre côté. Evidemment, Decatlon n’étant pas à proximité pour assurer un minimum d’équipement convenable, chaud et commode, les hommes ont affronté ces situations extrêmes dans des conditions qu’on a encore aujourd’hui dù mal à imaginer. Les gêlures étaient leur mal quotidien sur les mains, orteils, nez, oreilles et cela devait être insupportablement douloureux. Du coup, je relativise largement mon petit rhume de rien du tout…

Shakleton raconte non pas l’échec d’une expédition mais le secours extraordinaire d’hommes prisonniers de l’Antarctique qui ont su par la force psychologique (Shakleton a particulièrement fait attention à l’ambiance du groupe) et leur compétence professionnelle, se sortir d’une situation qui en toute logique aurait dû être fatale. Le récit s’attache aussi à décrire le quotidien de ces hommes entre labeur et petits divertissements (comme la partie de foot ou les soirées chants) illustrés par quelques photos prises par Frank Hurley, un membre de l’expédition. Juste une observation: son inimitié avec le charpentier et les quelques tensions entre certains marins sont tus, ce qui est surprenant quand on sait que Shakleton leur a refusé la médaille polaire.

Bref, à lire bien au chaud !
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L'Odyssée de l'Endurance

C'est LE livre sur l'aventure (ant)arctique : Shackleton est un monument de volonté, aventurier et chef hors pair, qui a su ramener tout son équipage sain et sauf d'une aventure incroyable ! "Comme chef d'expédition, donnez-moi Scott. Pour un raid rapide et efficace, Amundsen... Mais quand l'adversité vous entoure et que vous ne voyez pas d'issue, agenouillez-vous, et priez que l'on vous envoie Shackleton." (Raymond Priestley)
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L'Odyssée de l'Endurance

S’il est une lecture à recommander, c’est celle du récit de l’expédition britannique de 1914 en Antarctique menée par Ernest Shackleton. (Un nom que je connaissais sans savoir exactement ce qu’il avait fait.) Il a relaté son voyage et ses péripéties en 1919 sous le titre South, publié en français seulement en 1988. Je recommande ce récit à l'attention de toute personne en position de management : une sacrée leçon d’optimisme et de ténacité ! Raconté dans L’Odyssée de l’Endurance (nom du trois mats sur lequel un équipage de 28 personnes a embarqué), qui aurait pu être titré L’Odyssée de l’Espérance. En lisant ce récit, je me suis rappelé le reportage de ce peloton de six gendarmes de secours en montagne, partis à la découverte de la cordillère Darwin (Youtube). Presque une promenade de santé en comparaison, malgré une journée très dure au cours de l’expédition qu’on pourrait qualifier de « punition ». Ou encore le récit de ce fou lucide – L’Antarctique, le rêve d’une vie - à la quête de l’impossible, Mike Horn, qui s’est offert la traversée de l’Antarctique en solitaire en ski-pulka (160 kg au départ) propulsé par kitesurf sur une distance de 5 100 km. Facile, ce n’est pas le blizzard qui manque là-bas… Avec cependant une différence notable : en 1914, les explorateurs une fois engagés dans les glaces, ne disposaient pas exactement de radio-satellite (mais des débuts de la télégraphie sans fil (TSF), ni de vêtements en goretex, ni de bulletins météo.



Oui, il faut lire l’incroyable bravoure des découvreurs de ces temps-là.

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L'Odyssée de l'Endurance

Après l'échec du Britannique Scott face au Norvégien Amundsen pour la conquête du pôle sud, l'Angleterre doit redorer sa réputation de nation pionnière que rien n'arrête dans la conquête du monde.

Shackleton est l'homme de la situation, il connu Scott et possède déjà une sérieuse expérience des milieux polaires.

Après avoir réunit les fonds, trouvé le bateau adéquat et recruté des hommes d'équipages, Shackleton et son équipe s'engagent pour une traversé de l'antarctique en passant par le pôle sud. Mais un imprévu de taille survint. L'Europe devenu folle s'abîme dans la première guerre mondial. Doivent ils annuler leurs projet ? Impossible, les sommes réunit sont trop grandes, rien ne doit plus retarder l'entreprise qui s'annonce. Les voila partie à bord de l'endurance pour la mer de Wedell en Antarctique. Hélas le navire seras pris dans les glaces et progressivement avalé par la banquise. C'est là que l'odyssée commence puisqu'il s'agit pour ses hommes de survivre et de rentrer chez eux.



Si le style est celui d'un rapport d'expédition et n'a assurément rien de littéraire, les anecdotes nombreuses rendent la lecture vivante malgré tout.

Parfois passionnant, parfois angoissant ou drôle. le récit nous plonges au coeur de l'action avec les naufragés.

Shackleton est un formidable meneur d'hommes, un "chef" au sens noble du terme. Il sut conserver le moral de l'équipe jusqu'au bout s'en jamais baisser les bras. On s'amuse parfois du côté gentleman Anglais, car même échoué sur la banquise, on discute temps d'infusion du thé. (enfin tant qu'il en restera).

La survit sera le fait du courage, de l'ingéniosité et aussi de la chance. Des chances de survit proche de zéro, mais pas totalement nul. C'est bien sur, ce qu'il faut retenir de ce livre. Lorsque tout semble perdu, il y à encore de l'espoir.



L'odyssée de l'endurance est évidement un indispensable à avoir dans toute bibliothèque consacrée à l'aventure et au monde polaire.

L'édition libretto est en plus accompagnée de photos émouvantes et d'une bonne introduction recontextualisante.
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L'Odyssée de l'Endurance

Sir Ernest Shackleton est un héros. Non, ne discutez pas, c'est un fait, c'est acté.



Et pourquoi ce garçon est-il un héros ? Je t'explique vite fait. Le bateau arrive pas forcément là où il doit arriver et il se fait prendre par la glace. Il dérive. Dans la mauvaise direction, évidemment. Le boss se dit qu'il va attendre le printemps et le dégel avant de repartir. Sauf que les mouvements des glaces emprisonnent le bateau et le compressent... jusqu'à le briser. L'équipage abandonne le navire. Au dégel, Shackelton embarque tout le monde sur trois navires et, au bout d'une navigation pas des plus agréables - je vous rappelle qu'il fait environ -20°C, que les fringues sont toujours trempées (donc gelées) et que les vivres se font rares - arrive sur une île inhabitée qui porte le nom charmant d'île de l'Eléphant. Shackleton décide alors de prendre cinq hommes avec lui sur un navire pour rejoindre la Géorgie du Sud pour chercher de l'aide. Au bout de quinze jours de navigation, arrivée sur l'île... du mauvais côté. Une seule issue, traverser l'île, montagneuse, chose qui n'a jamais été fait antérieurement. Une fois la traversée faite, les secours sont lancés. Le bateau venu secourir l'équipage resté sur l'île de l'Eléphant y arrivera au bout de trois tentatives et sur une ouverture miracle des glaces. Et là, une question se pose, sur tous les membres d'équipage, combien ont réussi à survivre sur cette île inhospitalière ? Tous. Tous. Aucun mort dans l'avanture. Le mec avait briefé ses mecs, leur avait forgé un mental d'acier de telle sorte que tout le monde s'en sort. Pour mieux aller se faire dézinguer sur le front de la Première Guerre Mondiale, tragique ironie.



Ce livre est donc le récit par le boss des aventures, de la gestion des hommes, de la survie de l'équipe. La lecture de cet ouvrage me permet d'ailleurs de voir que quelques éléments de fiction ou de romanesque ont été ajoutés à la bande dessinée mentionnée ci-dessus. Le récit est mécanique, Shackleton met en valeur ses hommes et leur endurance. Bref, un récit d'aventures, tendu, où une petite couverture n'est pas de trop pour pouvoir supporter sereinement l'atmosphère froide et humide.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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L'Odyssée de l'Endurance

Une incroyable histoire de survie dans l'un des lieux les plus inhospitaliers de la planète.



Il y a à peine plus de cent ans, Ernest Shackleton préparait la traversée du continent Antarctique. Au final, il n'y mettra pas les pieds, son bateau détruit par la dérive des glaciers. S'ensuit une longue série d'épisodes de survie sur la banquise et de voyages dans les mers les plus déchaînées du monde, les terres les plus inhabitées, pour espérer rejoindre la civilisation. Avec un stoïcisme impressionnant, Shackleton et son équipe affronteront le froid, la faim, la précarité absolue de leur situation et ils impressionnent le lecteur ou la lectrice par leur courage et leur capacité d'adaptation défiant les limites de ce que le corps et l'esprit humain peuvent endurer.



Si le début de ce récit de voyage est un peu difficile au premier abord (beaucoup de comptes journaliers du sens du vent, de la température et des distances parcourues), on se fait vite happer dans ce récit de survie et de glace. On pourra également regretter une certaine distance tenue par Shackleton qui rentre très peu dans l'émotionnel, que l'on peut pourtant imaginer à vif durant ces épreuves ; ce journal de bord n'en est pas moins fascinant et la nature omniprésente dans toute sa férocité.
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Au coeur de l'Antarctique : Vers le pôle Sud, ..

Du grand Shackleton, un explorateur polaire hors-norme ! On devine déjà les prémices de l'aventure monumentale qu'il vivra quelques années plus tard dans l'Odyssée de l'Endurance.
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L'Odyssée de l'Endurance

1914. Pendant que débute les premiers combats qui mèneront à la première guerre mondiale, CHURCHILL valide le projet de Sir Ernest SHACKLETON : traverser l'Antarctique. Après le recrutement de son équipage, l'Endurance quitte Plymouth le 6 août 1914, direction Buenos Aires puis l'ïle de Georgie du Sud avant d'attaquer la mer de Weddell. Pendant ce temps, l'Aurora est chargé de réaliser différents dépôts d'approvisionnement pour l'équipage qui accomplira la trans-antarctique au départ de la Tasmanie avec pour capitaine Mackintosh qui périra dans sa mission avec deux autres membres de l'équipage.

Shackleton a une plume très agréable. Même si le début est une collection d'heures et de positionnement de l'équipage, une fois l'Endurance bloqué et broyé par les glaces, l'aventure de ces hommes débute. On y découvre du courage, un instinct de survie en conditions extrêmes. Comment imaginer qu'il y a un siècle, ces hommes aient pu survivre à cette expédition. Si la traversée de l'Antarctique n'a pas pu se réaliser, ces hommes forcent le respect menés par un capitaine hors du commun.
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L'Odyssée de l'Endurance

Un classique maintenant. Quelle aventure, quelle souffrance pour ces hommes ! Le ton de Shakleton est plutôt neutre, il ne s’épanche pas, mais il reste un vrai héro, lui et son équipage.
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L'Odyssée de l'Endurance

La mère d’une amie m’a offert l’Odyssée de l’Endurance (aux éditions Libretto) alors que je ne connaissais pas du tout. Ce journal de bord fait état de l’expédition menée par Ernest Shackleton en Antarctique au début du XXème siècle.

L’expédition britannique de l’Endurance

L’Odysée de l’Endurance est la quatrième expédition entreprise par sir Ernest Shackleton entre 1914 et 1917. Elle visait à traverser l’Antarctique – continent jusqu’à alors méconnu – mais fut un échec. Malgré toutes les difficultés rencontrées y compris la perte de leur bateau, Shackleton peut se vanter de ne pas avoir perdu un seul homme. Les 28 naufragés de l’Endurance ont survécu pendant 22 mois sur les terres inhospitalières de l’Antarctique dans des conditions climatiques extrêmes et avec peu de provisions.



Récit d’aventure au Pôle Sud

C’est à travers plusieurs journaux de bord que nous découvrons l’Odyssée. Ernest Shackleton n’est pas le seul à avoir consigné avec précision le quotidien de la vie au Pôle Sud. Les écrits d’autres marins sont présents ainsi que plusieurs photographies.



Il est vraiment intéressant de partager les impressions des naufragés et les nombreux problèmes auxquels ils se sont confrontés. Le froid et la faim bien sûr mais également la soif, la solitude et le scorbut, maladie bien connue des marins. Menés par sir Ernest Shackleton, celui-ci se révélera être un grand meneur d’hommes qui saura leur redonner espoir chaque fois que nécessaire.



S’il est parfois difficile de rentrer dans un récit fait de coordonnées géographiques et de navigations la lecture n’en est pas moins intéressante. L’Antarctique est un continent très peu étudié et les expéditions qui s’y sont attardées restent des prouesses tant sur le point technique qu’humain. A lire ne serait-ce que pour sa portée historique.
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Au coeur de l'Antarctique : Vers le pôle Sud, ..

a particularité de ce bouquin est qu'il n'est ni une biographie, ni un roman écrit par un tiers mais le récit de l'expédition par le chef de l'expédition lui-même. Cela permet de vivre l'aventure de l'intérieur plus directement sans qu'un narrateur qui n'était pas présent ait à imaginer ce qui se passe au-delà de l'aboutissement ou non de l'aventure. Et le fait est que, présentement, les mecs n'ont pas spécialement enfilé des perles pendant les 14 mois de cette expédition. Bon, c'est sûr que l'environnement est ce qu'on pourra aisément qualifier d'hostile. On se pèle passablement le cul, les tempêtes ne réchauffent pas particulièrement l'atmosphère, les crevasses sont des pièges invisibles et la nourriture finit par manquer. Alors, vas-y, va chercher le Pôle Sud avec un carré de chocolat et un peu de bouillon par jour, pars devant, je te regarde.



Autre truc bien, est-ce dû à la traduction ou à Shackleton lui-même, le style littéraire est très simple, très fluide et très accessible. L'explorateur explique la logistique nécessaire pour une telle expédition, la traversée de l'océan, le "débarquement" et les différentes expéditions menées par les équipes, au travers des journaux tenus par ses lieutenants pour les expéditions qu'il n'a pas suivies. L'expédition principale, vers le pôle Sud est racontée par Shackleton lui-même sous forme d'un journal quotidien. Ce découpage permet de mieux retranscrire la difficulté de la chose avec des jours passés sous la tente pour cause de tempête ou de progression difficile. A noter également que des photos d'époque viennent illustrer le récit ce qui rend l'ensemble très agréable et particulièrement intéressant.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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L'Odyssée de l'Endurance

Bien avant les croisières à la Mazetti ou les expéditions scientifiques comme celles de La Désolation, des pionniers ont affronté les glaces de l'Antarctique attirés comme un aimant par le pôle.

En 1914 Shakleton projette de traverser le pôle sud de la Mer de Weddell à la Mer de Ross. Vingt -huit hommes à son bord poursuivent avec lui la même quête. Mais le pack bloque l'Endurance jusqu'à faire éclater le bateau sous la pression des glaces. Pris dans la banquise, les hommes doivent rejoindre l'île Paulet s'ils veulent survivre. En homme d'expérience et prévoyant "Un homme doit savoir se façonner en fonction des changements de l'existence", il programme un parcours de survie avec des calots sur des traîneaux tirés par des chiens et des provisions indispensables. Dérivant sur leur îlot de glace, et vivant de chasse aux phoques quand les rations sont trop maigres, le groupe affronte le blizzard, le froid polaire qui gèle les pieds et la soif intense.

Arrivés à l'île Clarence, celle-ci se disloque et grâce aux canots direction l'île de l'Eléphant.

Là, Shakleton laisse ses hommes et avec cinq compagnons , il va atteindre la Géorgie du Sud non sans péril.

Dans des conditions précaires et ultra dangereuses, l'équipage met pieds à terre sur l'île providence. Leur ténacité est de nouveau mise à l'épreuve car les ports baleiniers sont à l'opposé de leur position. Une traversée à pieds est nécessaire pour trouver des secours.

Les hommes seront tous sauvés de justesse sauf trois de l'expédition de l'Aurora, bateau qui devait ravitailler l'expédition .

Shakleton en homme modeste reconnait son échec mais chacun parle de l'exploit incroyable de cet homme d'envergure exceptionnelle et de ses hommes.

Le récit s'appuie sur le carnet de bord du commandant et d'extraits de journaux des autres marins.

Mais jamais Shakleton ne s'apitoie sur son sort.

Il en reste un récit clinique mettant en avant les difficultés d'une nature cruelle et des efforts surhumains de son équipage.

Shakleton nous donne avec ce document une vision passionnante de son expédition et une leçon de courage: devant l'adversité il ne faut rien lâcher.
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