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Citations de Eugène Sue (188)


La justice [...] c'est comme la viande...c'est trop cher pour que les pauvres en mangent..
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Alors, elle, promenant son joli doigt blanc sur cette humide rosée... y traçait, rêveuse et souriante, le nom de son Théodrick...
Un léger frôlement qu'elle entendit du côté de la fenêtre la fit tressaillir... elle tourna vivement la tête... les joues colorées, toute honteuse de se voir peut-être surprise dans ses secrets les plus chers...
Mais tout à coup ses lèvres pâlirent... elle jeta violemment ses mains en avant... essaya de se lever... mais ne le put...
Elle retomba sur sa chaise, agitée d'un affreux tremblement...
La malheureuse enfant venait de voir la tête hideuse d'un monstrueux serpent qui se glissait à travers la jalousie et les persiennes, soulevait le store et s'avançait en rampant...
Il se cacha un moment dans la caisse de fleurs qui encadrait la fenêtre.
La disparition momentanée de cet affreux reptile semblait donner des forces à Jenny, elle se précipita vers la porte de la galerie, s' y cramponna, tâcha de l'ouvrir en criant : " Au secours ! ma mère... au secours ! ... un serpent... "
Impossible...
Son père, sa mère, son amant tenaient cette porte en dehors, et Jenny entendit la joyeuse voix du bonhomme Wil qui disait :
" Oui, oui, crie bien, crie bien, ça t'apprendra à avoir peur... petite folle... il ne te mangera pas... sois donc raisonnable... mon dieu ! Que tu es enfant ! - Prends cela sur toi, ma Jenny, dit sa bonne mère... une fois guérie de la peur, c'est pour toujours... allons, sois gentille... "
Jusqu'à son Théodrick qui ajouta : " C'est moi, ma Jenny, c'est moi qui ai tout fait, et tu me donneras pourtant un beau baiser pour ma peine, car c'est pour ton bien, ange de toute ma vie... "
Ils croyaient, eux autres, qu' il s'agissait du serpent mort qu'ils avaient mis là pour habituer la pauvre enfant, comme ils disaient...
Jenny poussa un horrible cri et tomba au pied de la porte...
Le serpent venait de déborder la caisse, et sa queue était encore au milieu des fleurs, que sa gueule entr'ouverte, qui bavait l'écume, béait sur Jenny.
Il s'approcha... vit sa femelle morte... écrasée sous la petite table, et poussa un long sifflement sourd et caverneux.
Il entoura, avec une inconcevable rapidité, les jambes, le corps, les épaules de Jenny, qui s'était évanouie…
Le col visqueux et froid du reptile se collait sur le sein de la jeune fille.
Et là, se repliant sur lui-même, il la mordit à la gorge...
La malheureuse, rappelée à elle par cette atroce blessure, ouvrit les yeux et ne vit que la tête grise, sanglante du serpent et ses yeux, gonflés de rage... qui flamboyaient.
" Ma mère, ô ma mère ! ... " cria-t-elle d' une voix éteinte et mourante...
À ce cri de mort, convulsif, râlant, saccadé, un éclat de rire, faible et strident répondit...
Et l'on put voir l'affreuse figure d'Atar-Gull qui soulevait un coin du store comme avait fait le serpent.
Il riait, le noir ! ! !
Jenny ne criait plus... elle était morte...
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Si je descends avec vous jusqu'à la familiarité, c'est à condition, monsieur, que vous vous élèverez jusqu'à la franchise.
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Il sentit que le pauvre qui restait honnête au milieu des plus cruelles privations était doublement respectable, puisque la punition du crime pouvait devenir pour lui une ressource assurée.
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– La vertu ? c’est de l’or, ou un tempérament plus ou moins négatif. Le crime ? une organisation voulue par la forme du crâne. L’amour ? un appareil nerveux. Le génie ? un cerveau plus ou moins développé. Et tout cela encore est soumis au bas et ignoble pouvoir de l’ivresse. De sorte que le souffle de Dieu, l’émanation divine, ne peut lutter contre l’influence d’un produit matériel d’une coupe de vin. (p224)
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"Secourir d'honorables infortunes qui se plaignent, c'est bien. S'enquérir de ceux qui luttent avec honneur, avec énergie, et leur venir en aide, quelquefois à leur insu... prévenir à temps la misère ou la tentation, qui mènent au crime... c'est mieux." (Rodolphe)
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Il n’est pas une réforme religieuse, politique ou sociale, que nos pères n’aient été forcés de conquérir de siècle en siècle, au prix de leur sang, par l’insurrection.
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Si nous sommes pris, nous serons pendus; si nous nous rendons, ce sera tout de même; combattons donc en braves matelots, et peut-être qu'en faisant feu, comme dit le proverbe, des quatre pattes et de la queue nous nous en retirerons avec nos culottes.
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Ah c'est toi, Grain-de-Sel; que fais-tu là, gredin, buse, animal, rat de cale? Veux-tu que je te fasse tanner le cuir, que je te rende l'échine aussi rouge qu'un rosbif cru? Répondras-tu, mousse de malheur?
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Tourmentée par cette houle, la Notre-Dame des Sept Douleurs, tantôt, s'élevant sur les flots, raidissait ses gumes à les rompre ; tantôt, au contraire, semblait se creuser un lit entre deux lames.
Rien de plus sévère, de plus funèbre, que l'aspect de cette galère peinte en manière de cénophane.
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PRÉFACE POUR « LA VIGIE DE KOAT-VËN » Novembre 1833

En faisant abstraction de sa partie spéciale – de sa donnée maritime – ce roman complète, à mon sens, le développement successif et philosophique d’une idée que j’ai exposée dans Atar-Gull, puis poursuivie dans La Salamandre.

C’est un sentiment tout autre que celui de la vanité, qui me force à parler de ces ouvrages, oubliés sans doute. Mais, pour expliquer clairement mon but, il me faut rappeler au souvenir du lecteur ces deux romans, si étroitement liés à celui-ci par l’unité de vues que m’impose une conviction inébranlable et presque involontaire.

Chaque siècle ayant son expression et son caractère indélébile, il m’a paru qu’aujourd’hui le trait le plus saillant et le plus arrêté de notre physionomie morale était un DÉSENCHANTEMENT PROFOND ET AMER qui a sa source dans les mille déceptions sociales et politiques dont nous avons été les jouets qui a sa preuve dans le MATÉRIALISME organique et constitutif de notre époque.

En émettant cette opinion (qui sert de base au système que j’ai suivi), je crois trouver peu de contradicteurs, car le plus grand nombre a dit, répété, proclamé et prouvé avec une incompréhensible satisfaction, que notre heureux siècle avait l’immense avantage d’être un siècle éminemment POSITIF !

Or, d’après l’acception que le parti libéral, progressif et philosophique donne à ce mot, il me paraît que siècle POSITIF ET MATÉRIALISTE, ou siècle DÉSENCHANTÉ, et siècle ATHÉE39, c’est tout un.

Cette vérité une fois reconnue avec joie et orgueil par les uns, avec douleur par les autres, poursuivons.

Ce désenchantement qui nous accable est concevable

[ ... ] (p798/799)
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Et le silence de ces nuits, que je l’aime !... Que j’aime le sourd et mélancolique murmure de la mer qui dort ! Que j’aime à entendre l’aspiration éloignée du cachalot qui vient jouer sur les ondes et lancer de brillants jets d’eau tout blanchissants d’écume ! Que j’aime le sillage harmonieux du navire, qui bruit faible et doux comme des feuilles sèches sous les pas légers d’une femme !
Que j’aime à voir la Salamandre s’avancer silencieuse au milieu de ces imposantes harmonies de la mer et des cieux ! (p233)
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C’est une contradiction bizarre dans le caractère et la nature de l’homme, que de voir les êtres les plus forts, les plus terribles, préférer obéir à des êtres faibles et inoffensifs. Est-ce conscience de cette espèce de supériorité qui consiste à remettre son sort, sa volonté, entre des mains débiles que l’on briserait si facilement ? Peut-être aussi l’homme fort qui se soumet au faible croit-il prouver par là qu’une telle soumission est toute volontaire. (p51)
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les fantômes de mon imagination valent des réalités...
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"Mais la justice qui empêcherait une honnête mère de famille d'être battue et dépouillée par un gueux de mari qui veut et peut faire argent de sa fille, cette justice-là coûte cinq cents francs..."
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M. Hardy occupait, on l’a dit, un pavillon dans la maison de retraite annexée à la demeure occupée rue de Vaugirard par bon nombre de révérends pères de la compagnie de Jésus. Rien de plus calme, de plus silencieux que cette demeure ; on y parlait toujours à voix basse, les serviteurs eux-mêmes avaient quelque chose de mielleux dans leurs paroles, de béat dans leur démarche.

Ainsi que dans tout ce qui, de près ou de loin, subit l’action compressive et annihilante de ces hommes, l’animation, la vie, manquaient dans cette maison d’une tranquillité morne. Ses pensionnaires y menaient une existence d’une monotonie pesante, d’une régularité glaciale, coupée çà et là pour quelques-uns par des pratiques dévotieuses ; aussi, bientôt, et selon les prévisions intéressées des révérends pères, l’esprit, sans aliment, sans commerce extérieur, sans excitation, s’alanguissait dans la solitude ; les battements du cœur semblaient se ralentir, l’âme s’engourdissait, le moral s’affaiblissait peu à peu ; enfin tout libre arbitre, toute volonté s’éteignait, et les pensionnaires, soumis aux mêmes procédés de complet anéantissement que les novices de la compagnie, devenaient aussi des cadavres entre les mains des congréganistes.

De ces manœuvres, le but était clair et simple ; elles assuraient le bon succès des captations de toutes natures, terme incessant de la politique et de l’impitoyable cupidité de ces prêtres ; au moyen des sommes énormes dont ils devenaient ainsi maîtres ou détenteurs, ils poursuivaient et assuraient la réussite de leurs projets, dussent le meurtre, l’incendie, la révolte, enfin toutes les horreurs de la guerre civile, excitée et soudoyée par eux, ensanglanter les pays dont ils convoitaient le ténébreux gouvernement.

Comme levier, l’argent acquis par tous les moyens possibles, des plus honteux aux plus criminels ; comme but, la domination despotique des intelligences et des consciences, afin de les exploiter fructueusement au profit de la compagnie de Jésus : tels ont été et tels seront toujours les moyens et les fins de ces religieux.

Ainsi, entre autres moyens de faire affluer l’argent dans leurs caisses toujours béantes, les révérends pères avaient fondé la maison de retraite où se trouvait alors M. Hardy.

Les personnes à esprit malade, au cœur brisé, à l’intelligence affaiblie, égarées par une fausse dévotion, et trompées d’ailleurs par les recommandations des membres les plus influents du parti prêtre, étaient attirées, choyées, puis insensiblement isolées, séquestrées, et finalement dépouillées dans ce religieux repaire, le tout le plus benoîtement du monde, et ad majorem Dei gloriam, selon la devise de l’honorable société.

En argot jésuitique, ainsi qu’on peut le voir dans d’hypocrites prospectus destinés aux bonnes gens, dupes de ces piperies, ces pieux coupe-gorge s’appellent généralement :

« De saints asiles ouverts aux âmes fatiguées des vains bruissements du monde. »

Ou bien encore ils s’intitulent :

« De calmes retraites où le fidèle, heureusement délivré des attachements périssables d’ici-bas et des liens terrestres de la famille, peut enfin, seul à seul avec Dieu, travailler efficacement à son salut, » etc.

Ceci posé, et malheureusement prouvé par mille exemples de captations indignes, opérées dans un grand nombre de maisons religieuses, au préjudice de la famille de plusieurs pensionnaires ; ceci, disons-nous, posé, admis, prouvé… qu’un esprit droit vienne reprocher à l’État de ne pas surveiller suffisamment ces endroits hasardeux, il faut entendre les cris du parti prêtre, les invocations à la liberté individuelle… les désolations, les lamentations, à propos de la tyrannie qui veut opprimer les consciences.

À ceci ne pourrait-on pas répondre que, ces singulières prétentions accueillies comme légitimes, les teneurs de biribi et de roulette auraient aussi le droit d’invoquer la liberté individuelle, et d’appeler des décisions qui ont fermé leurs tripots ? Après tout, on a aussi attenté à la liberté des joueurs qui venaient librement, allègrement, engloutir leur patrimoine dans ces repaires ; on a tyrannisé leur conscience, qui leur permettait de perdre sur une carte les dernières ressources de leur famille.

Oui, nous le demandons positivement, sincèrement, sérieusement : quelle différence y a-t-il entre un homme qui ruine ou qui dépouille les siens à force de jouer rouge ou noir, et l’homme, qui ruine et dépouille les siens dans l’espoir douteux d’être heureux ponte à ce jeu d’enfer ou de paradis, que certains prêtres ont eu la sacrilège audace d’imaginer afin de s’en faire les croupiers ?

Rien n’est plus opposé au véritable et divin esprit du christianisme que ces spoliations effrontées ; c’est le repentir des fautes, c’est la pratique de toutes les vertus, c’est le dévouement à qui souffre, c’est l’amour du prochain qui méritent le ciel, et non pas une somme d’argent, plus ou moins forte, engagée comme enjeu dans l’espoir de gagner le paradis, et subtilisée par de faux prêtres qui font sauter la coupe et qui exploitent les faibles d’esprit à l’aide de prestidigitations infiniment lucratives.

Tel était donc l’asile de paix et d’innocence où se trouvait M. Hardy.
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Parmi les autres révérends pères qui se promenaient aussi dans le jardin, on apercevait çà et là plusieurs laïques, et voici pourquoi :

Les révérends pères possédaient une maison voisine, séparée seulement de la leur par une charmille ; dans cette maison, bon nombre de dévots venaient, à certaines époques, se mettre en pension afin de faire ce qu’ils appellent dans leur jargon des retraites.

C’était charmant ; on trouvait ainsi réunis l’agrément d’une succulent cuisine et l’agrément d’une charmante petite chapelle, nouvelle et heureuse combinaison du confessionnal et du logement garni, de la table d’hôte et du sermon.

Précieuse imagination que cette sainte hôtellerie où les aliments corporels et spirituels étaient aussi appétissants que délicatement choisis et servis, où l’on se restaurait l’âme et le corps à tant par tête, où l’on pouvait faire gras le vendredi en toute sécurité de conscience moyennant une dispense de Rome, pieusement portée sur la carte à payer, immédiatement après le café et l’eau-de-vie. Aussi disons-le à la louange de la profonde habileté financière des révérends pères et à leur insinuante dextérité, la pratique abondait.

Et comment n’aurait-elle pas abondé ? le gibier était faisandé avec tant d’à-propos, la route du paradis si facile, la marée si fraîche, la rude voie du salut si bien déblayée d’épines et si gentiment sablée de sable couleur de rose, les primeurs si abondantes, les pénitences si légères, sans compter les excellents saucissons d’Italie et les indulgences du saint-père qui arrivaient directement de Rome, et de première main, et de premier choix, s’il vous plaît.

Quelles tables d’hôte auraient pu affronter une telle concurrence ? On trouvait dans cette calme, grasse et opulente retraite tant d’accommodements avec le ciel ! Pour bon nombre de gens à la fois riches et dévots, craintifs et douillets, qui, tout en ayant une peur atroce des cornes du diable, ne peuvent renoncer à une foule de péchés mignons fort délectables, la direction complaisante et la morale élastique des révérends pères était inappréciable.

En effet, quelle profonde reconnaissance un vieillard corrompu, personnel et poltron ne devait-il pas avoir pour ces prêtres qui l’assuraient contre les coups de fourche de Belzébuth, et lui garantissaient les béatitudes éternelles, le tout sans lui demander le sacrifice d’un seul des goûts vicieux, des appétits dépravés, ou des sentiments de hideux égoïsme dont il s’était fait une si douce habitude ! Aussi comment récompenser ces confesseurs si gaillardement indulgents, ces guides spirituels d’une complaisance si égrillarde ? Hélas ! mon Dieu, cela se paye tout benoîtement par l’abandon futur de beaux et bons immeubles, de brillants écus bien trébuchants, le tout au détriment des héritiers du sang, souvent pauvres, honnêtes, laborieux, et ainsi pieusement dépouillés par les révérends pères.
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Étrange, fatal symbole ! on représente la justice aveugle, portant d'une main un glaive pour punir, de l'autre des balances où se pèsent l'accusation et la défense.
Ceci n'est pas l'image de la justice.
C'est l'image de la loi, ou plutôt de l'homme qui condamne ou absout selon sa conscience.
La JUSTICE tiendrait d'une main une épée, de l'autre une couronne : l'une pour frapper les méchants, l'autre pour récompenser les bons.
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Il l'aimait aussi, lui, oh ! il l'aimait avec passion, car il avait baptisé du nom de Mélie une longue couleuvrine de 18, placée sur le gaillard d'avant de son brick; et il n'envoyait pas un boulet à l'ennemi qu'il ne se souvint de sa maîtresse. Il fallait bien qu'il l'aimât, puisqu'il lui permettait de toucher à son excellent poignard de Tolède et à ses bons pistolets anglais. Que dirais-je de plus, c'est à elle qu'il confiait la garde de sa provision particulière de vin et d'eau-de-vie !
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« Les exigences de ce récit multiple, malheureusement trop varié dans son unité, nous forcent de passer incessamment d’un personnage à un autre, afin de faire, autant qu’il est en nous, marcher et progresser l’intérêt général de l’œuvre. » (p. 362 & 363)
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