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Citations de Eugène Viollet-le-Duc (59)


De part et d'autre on travaillait, et vers la fin du jour les mineurs et contre-mineurs se rencontrèrent et s'attaquèrent dans cet étroit espace à coups de pinces et de pics. Les Bourguignons et le châtelain envoyaient des hommes, chacun de leur côté, pour s'emparer de la mine. Un barillet de feu grégeois fit lâcher pied aux gens du duc ; mais la maçonnerie de la muraille, dont les mortiers n'avaient pas encore pris toute leur consistance, se lézarda au-dessus de la mine. Ce que voyant les Bourguignons, la nuit suivante, se servant du tronçon du chat resté intact, ils établirent une sorte d'avancée composée de pièces de bois, et amenèrent le matin un bosson ou bélier à roues, (fig. 43) avec lequel ils se mirent à battre le pied de la muraille. A chaque coup, la maçonnerie était ébranlée et des moellons tombaient en dedans et en dehors.
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Que les Bourguignons aient passé le Rhin, appelés par les Gaulois, ou pour trouver un pays plus fertile, ou parce que l'empereur Honorius leur avait cédé un territoire sur la rive gauche du fleuve, toujours est-il que vers l'an 450 ils occupaient les bords de la Saône, s'étendaient au nord jusque près de Langres et Besançon, à l'ouest jusqu'à Autun, et au midi jusqu'au de là [sic] de Lyon.
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Quand on demande encore à ces vieillards si, avant eux, il y avait d'autres hommes déjà établis dans la vallée, ils disent : Qu'en effet, il y avait des hommes ; mais petits, des nains qui mangeaient de la terre et n'avaient ni arcs ni flèches pour tuer les bêtes sauvages, ni hameçons pour prendre les poissons, ni barques pour passer la rivière. Qu'à l'approche des habitants actuels, ces nains ont disparu et se sont réfugiés sous terre, d'où ils sortent parfois la nuit pour faire le mal, pour couper les attaches des barques ou les couler, pour faire mourir les enfants à la mamelle, casser les arcs ou prévenir les bêtes de la forêt d'une chasse projetée, afin de les éloigner.
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Les cuisines

Nous n'avons pas une idée exacte de ce qu'étaient les cuisines et leurs dépendances chez les Romains. Étaient-elles enclavées dans les habitations comme de nos jours, étaient-elles disposées dans des logis séparés? Cette dernière hypothèse nous semble la plus vraisemblable. Il est à présumer d'ailleurs que les familles qui, à Rome, ne possédaient pas de nombreux esclaves et n'habitaient que des appartements loués, envoyaient dehors acheter chez les rôtisseurs et autres marchands de victuailles ce dont elles avaient besoin au moment des repas, ainsi que cela se pratique encore aujourd'hui dans la plupart des villes de l'Italie méridionale. Les Gaulois et les Germains, comme tous les peuples primitifs, faisaient leur cuisine en plein air. Grégoire de Tours parle de ces repas faits dans de grands hangars, dans ces barraques de bois que les rois francs élevaient là où ils voulaient résider pendant quelque temps; dans ce cas, les aliments étaient préparés dehors au milieu de vastes cheminées bâties en brique et en terre. Dans la tapisserie de Bayeux, on voit encore les gens de Guillaume faisant la cuisine en plein air; il est vrai que la scène se passe au moment du débarquement de son armée en Angleterre. Necham remarque qu'il était d'usage de placer les cuisines près de l'extérieur des habitations, le long du chemin ou de la rue. Il fallait alors traverser une cour pour passer de la cuisine à la salle à manger; les viandes étaient apportées embrochées, et on les dressait, dans la salle même, sur des buffets, avant de les présenter aux convives.
Dans l'enceinte des châteaux normands des XIe et XIIe siècles, on aperçoit souvent des aires circulaires de quatre à cinq mètres de diamètre dont quelques parties sont calcinées; nous pensons que ce sont là les cuisines primitives, qui n'étaient autre chose qu'une sorte de cloche de terre avec un tuyau à sa partie supérieure, et dans laquelle on allumait des feux pour faire rôtir ou bouillir des viandes. En conservant ces dispositions primitives, on les perfectionna.
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Malgré son enceinte bastionnée et son grand ouvrage avancé qui existait encore en 1870, tel que Vauban l'avait tracé, la ville de la Roche-Pont n'eût pas tenu quarante-huit heures devant l'artillerie allemande.
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Le baron Guy tenait à élever en face du plateau (point d'attaque) un grand front, légèrement convexe pour dérober les saillants VV'. Il voulait une large barbacane au milieu de ce front, pour réunir les troupes destinées aux sorties, pour les protéger en cas de retraite. Il avait observé que toutes les bonnes défenses élevées en Syrie par les chrétiens plantaient toujours les entrées de telle sorte que l'assaillant fût obligé de présenter son flanc droit à la défense, ce qui était bien raisonné, puisque le flanc gauche est protégé par l'écu ou le pavois.
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Six ans après les événements que nous venons de rapporter, le siège d'Alésia terminé, César donna l'ordre d'établir un camp permanent sur le plateau d'Avon, à la place occupée par l'oppidum Gaulois.
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La guerre est donc un jeu qui tend à devenir de plus en plus cher et surtout la guerre de sièges. Est-ce à dire que les nations se dégoûteront de la faire à cause des effroyables dépenses qu'elle entraîne ? Ce n'est pas à croire.
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En 1606, Henri IV était parvenu à maîtriser les factions religieuses et féodales qui avaient mis la France en péril depuis trente ans. Il nourrissait de grands desseins que sa politique habile, son âme patriotique, ses talents militaires, les précieuses alliances qu'il savait nouer, devaient faire réussir. Mais Henri IV ne livrait rien au hasard et ne s'embarquait dans une entreprise, depuis que la couronne lui était échue, qu'après avoir tout préparé pour la mener à bonne fin.
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On s’est plaint, non sans amertume chez nous, de l’attitude indifférente de l’Europe. Mais avions-nous consulté l’Europe ou celles des puissances auxquelles nous avons rendu des services, avant de commencer cette funeste guerre? Ne l’ayant pas fait, le secours qu’eût pu nous donner une ou plusieurs de ces puissances, n’eût-il pas été plus humiliant pour nous que ne peut l’être une défaite ? Nous n’eussions jamais pardonné ce bienfait, et celle qui nous l’eût accordé n’aurait cessé de s’en prévaloir. Nous avons fait la guerre d'Italie: depuis lors nous ne cessons de reprocher aux Italiens leur ingratitude, et ceux-ci n'ont pas vu nos récents revers sans une certaine satisfaction, par suite de cet axiome de la politique: qu’on est quitte envers les malheureux, parce qu'ils ne sont plus à craindre.
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Art industriel, art décoratif sont des désignations qui appartiennent à notre époque, qui semblent acceptées par ceux-là mêmes qui auraient intérêt à n'établir nulle distinction dans la productions d'art. Cela a cependant plus d'importance qu'on paraît croire.
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Des piquets placés verticalement à cinq pieds de distance l'un de l'autre et enfoncés solidement de trois pieds dans le rempart, sur la crête externe, servirent à fixer, au moyen de liens d'osier, des claies de cinq pieds six pouces de hauteur et formant un parapet continu percé d'archères.
Le rempart atteignait six pied de hauteur.
L'enceinte élevée, les Druides tracèrent l'emplacement réservé aux huit tribus. Il était donné à chacune d'elles un espace circulaire de deux cents pas de diamètre ; les huttes, sur deux rangs, étaient disposées autour du périmètre ; au centre, le parc pour les troupeaux et la hutte du chef.
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J’ai voulu donner un résumé très-succinct de l’histoire des constructions qui composent l’enceinte de la cité de Carcassonne, afin d’expliquer aux voyageurs curieux les irrégularités et les différences d’aspect que présentent ces défenses dont une partie date de la domination romaine et visigothe et qui ont été successivement modifiées et restaurées, pendant les xiie et xiiie siècles, par les vicomtes et par le roi de France.
Quand on se présente devant la cité de Carcassonne, on est tout d’abord frappé de l’aspect grandiose et sévère de ces tours brunes si diverses de dimensions, de forme, et qui suivent, ainsi que les hautes courtines qui les réunissent, les mouvements du terrain pour obtenir un commandement sur la campagne et profiter autant que possible des avantages naturels offerts par les escarpements du plateau, au bord duquel on les a élevées. Du côté oriental est ouverte l’entrée principale, la seule accessible aux charrois, c’est la porte Narbonnaise défendue par un fossé et une barbacane garnie de meurtrières et d’un crénelage avec chemin de ronde. L’entrée est biaise, de façon à masquer la porte de l’ouvrage principal. Un châtelet, qui peut être isolé de la barbacane, la précède, à cheval sur le pont qui était composé de deux tabliers mobiles en bois, dont les tourillons sont encore à leur place. Cette barbacane et le châtelet sont ouverts à la gorge afin d’être battus par les défenses supérieures de la porte Narbonnaise, si ces premiers ouvrages tombaient au pouvoir de l’ennemi.
Du côté extérieur, les deux grosses tours entre lesquelles est ouverte la porte, sont renforcées par des becs, sortes d’éperons destinés à éloigner l’assaillant du point tangent le plus attaquable, de le forcer de se démasquer, à faire dévier le bélier (bosson en langue d’Oïl), ou à présenter une plus forte épaisseur de maçonnerie à la mine.
L’entrée était d’abord fermée par une chaîne dont les attaches sont encore à leur place et qui était destinée à empêcher des chevaux lancés d’entrer dans la ville. Un machicoulis protège la première herse et la première porte en bois avec barres ; dans la voûte est percé un second machicoulis, puis on trouve un troisième machicoulis devant la seconde herse. Il n’était donc pas facile de franchir tous ces obstacles. Mais cette entrée était défendue d’une manière plus efficace encore en temps de guerre.
Au-dessus de l’arc de la porte, des deux côtés de la niche occupée par la statue de la Vierge, se voient, sur les flancs de chacune des deux tours, trois entailles proprement faites ; les deux voisines de l’angle sont coupées carrément et d’une profondeur de 0m,20, la troisième est coupée en biseau comme pour recevoir le pied d’un lien de bois ou d’un chevron incliné. Au-dessus de la niche de la Vierge on remarque trois autres trous carrés profonds, destinés à recevoir des pièces de bois formant une forte saillie. Ces trous recevaient, en effet, les pièces de bois d’un auvent formant une saillie prononcée au-dessus de la porte, protégeant la niche et les gens de garde à l’entrée de la ville.
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Je sais aussi bien et mieux que toi probablement, tout ce qui lui manque pour être une habitation dans le goût du jour, et, si je venais à la vendre à quelque riche propriétaire, il est probable que celui-ci s'empresserait de la démolir pour bâtir une maison ou un château plus confortable et mieux approprié aux habitudes de notre temps. Ce que cet acquéreur pourrait faire, moi je ne le puis, je ne le dois pas faire.
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Le peuple, en entrant dans la basilique, apercevait ainsi la tête de l'évêque au-dessus de la table de l'autel et comme entourée d'une auréole lumineuse. Les hommes se pressaient dans la nef; les femmes se tenaient dans le bas côté de droite. Quand l'église fut pleine, par la porte demeurée ouverte, la lueur des lampes éclairait la foule compacte des derniers arrivés sous le porche et sur la place. On n'entendait qu'un long et sourd murmure. Bientôt l'évêque, descendant de sa chaire, suivi des clercs rangés dans l'abside, fit lentement le tour de l'autel, et se plaça devant le ciborium; tous les visages se tournèrent vers lui, la foule tomba à genoux, et, au milieu du plus profond silence, levant la main droite, il donna, d'une voix tremblante d'émotion, la bénédiction épiscopale. Aussitôt, du côté occupé par les femmes, on entendit partir des sanglots. Les hommes se frappaient la poitrine. Quelques uns appuyaient leurs fronts sur les dalles...
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Épergos faisait part de ses observations à ce sujet à son compagnon Doxi, venu avec les Égyptiens en Assyrie et fixé dans ce pays. Épergos, qui avait vu les constructions élevées par les Aryas depuis leur berceau jusqu’en Médie, constatait que ces œuvres étaient loin d’avoir atteint la valeur, comme art, de celles dues aux Égyptiens et même aux Jaunes de l’extrême Orient, pendant le même laps de temps. Il avait vu aussi les constructions des Sémites en arrivant sur les rives du Tigre, et dans un voyage qu’il avait fait sur les bords de la mer intérieure. Il reconnaissait donc que les demeures des hommes de cette race ne variaient pas dans l’espace de plusieurs siècles et étaient dépourvues d’art. Mais depuis qu’en Assyrie, l’influence des Égyptiens s’était fait sentir et que le mélange des deux races aryenne et sémitique s’opérait par la force des choses, les constructions atteignaient une rare perfection, s’enrichissaient de sculptures et de peintures, le luxe des demeures allait chaque jour croissant.
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ARMOIRE, s. f. {amaire, almairé). Ce mot était employé, comme il l'est encore aujourd'hui, pour désigner un meuble fermé, peu profond, haut et large, à un ou plusieurs vantaux, destiné à renfermer des objets précieux.
De tous les meubles, l'armoire est peut-être celui qui a conservé exactement ses formes primitives. On a retrouvé à Pompéi des armoires ou empreintes d'armoires qui donnent la structure et l'apparence des meubles de cette nature dont on se sert encore aujourd'hui.
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LA SAINTE-CHAPELLE

La Cité renfermait autrefois un grand nombre de paroisses disparues aujourd'hui. Les habitations particulières auront même bientôt fait place à des monuments publics. Ainsi, s'accomplit, après dix-sept cents ans d'existence, la destinée réservée à toutes les grandes villes qui, de leur berceau, firent la cité sacrée, l'acropole, le forum. De ses monuments anciens, la Cité ne renferme que Notre-Dame et certaines parties du Palais, résidence des princes suzerains jusqu'au XIVe siècle, puis Parlement, aujourd'hui Palais de Justice, composé bizarre de constructions appartenant à tous les âges, depuis le XIIIe siècle jusqu'à notre époque. Cette agglomération de bâtiments est comme un résumé de notre architecture depuis saint Louis jusqu'à Napoléon III, au milieu desquels s'élève la Sainte-Chapelle.
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En France, ces amants platoniques des altitudes sont rares, et c'est tant pis. A part quelques savants français qui ont apporté leur contingent d'observations aux sciences géologique, géodésique et météorologique, et qui, par de très remarquables travaux, ont acquis dans le monde une juste renommée, on ne compte chez nous qu'un petit nombre de ces amateurs montagnards, que l'Angleterre, la Suisse, l'Amérique et l'Allemagne possèdent par milliers.
N'ayant jamais cessé de me tenir au courant des découvertes faites par les observateurs des phénomènes de la nature, j'ai toujours profité avec empressement des occasions qui m'étaient offertes de parcourir les contrées où ces phénomènes se manifestent avec le plus de grandeur.
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L'homme qui dépasse une altitude de 2,000 mètres au dessus du niveau de la mer croit parcourir des solitudes où le silence, l'immobilité et la mort règnent perpétuellement. Il n'en est rien cependant; sur ces plateaux couverts de neiges, autour de ces sommets dépourvus de toute végétation, où la présence d'un être animé est un accident, la nature travaille sans relâche et aussi activement qu'au sein des océans.
Là, il est vrai, elle ne fait plus une part à la vie organique, et l'homme se sent isolé, au milieu d'un monde qui n'est pas fait pour lui.
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