Citations de Fabrice Colin (647)
Chacun de nous doit d'abord veiller sur lui-même.
J'avais cru être seul. Je suis un parmi la multitude.
- Humides. Pour les empreintes c'est loupé.
- Merde ! Quand est-ce que les criminels arrêteront de mettre des glaçons dans leurs verres ?
Une araignée géante traverse une pièce noire. Elle est la gardienne du maître des lieux, la projection de son esprit. Au sommet de la tour se tient l'Innomé, drapé de nuit et pourvu d'un oeil unique, qui attend en rêvant sur son trône.
"Le monde est vaste, Mary, et nous ne pouvons pas tout savoir." Il avait murmuré ces mots sur son lit de mort ; je les avais à peine entendus.
"Mes parents ont de l'argent, que demander de plus? L'avenir n'est pas un problème, il ne l'a jamais été. La plupart des adolescents se croivent immortels. Moi je suis sur de l'être."
Il serait difficile de dire quand,exactement, débute notre saga. Une famille ne naît pas : elle croît, s’épanouit et se prolonge, tandis que ses racines disparaissent dans les méandres du temps. S’il fallait ne choisir qu’un jour, cependant, ce serait ce matin de printemps 1895.
Un crissement de pneus, une sirène lointaine, le silence obsédé du désert qui boit la nuit et la digère : voilà pour le décor.
Vous ne savez rien de la mort. Ce moment où la vie quitte votre corps comme un oiseau s’envole pour se dissoudre dans le blanc des nuages : quand il arrive vous êtes tel un enfant.
Alors vous imaginez. Que tout devient sombre, aveuglant. Qu’une porte s’ouvre, qui sait ? Qu’une main se tend, qu’un visage paraît.
La mort est le seul mystère qui concerne chacun d’entre nous ; notre ignorance à son sujet est pourtant totale.
Mais voici qu’une ombre s’avance tandis que l’éternel poème de la nuit envahit pensivement New York. Voici qu’une silhouette glisse sur les eaux sombres de l’East River, un coup de pagaie après l’autre. Cette ombre, c’est moi et, ce soir, je suis votre messagère. La fille qui sait des choses que tous les autres ignorent.
La mort n’est pas qu’une marche ratée, un silence entre deux notes, un cri perdu sur la banquise. La mort n’est pas qu’une idée. La mort est un monde.
- Écoute ça, a-t-elle repris : "Et mon canot laissait sur l'onde qui se trouble des cercles où tremblait la lune, sentier double fondu vite en un seul sillage étincelant..." Pourquoi est-ce qu'il s'intéresse à ça?
- Parce-que c'est un romantique. Ou alors ça vient de la traduction. Mais Wordsworth n'est pas le meilleur, c'est sûr. Il faut que vous lisiez William Blake. Ou même Shelley.
"J'ai tout de suite su que tu étais une emmerdeuse."
"Mec! Quoi de neuf?
- Je viens de larguer Teresa.
- En direct?
- Disons léger différé.
- Mon héros.
- Le héros est fatigué. Tu viendrais boire un verre?
- Je croule sous le boulot.
- J'ai de l'Absolut nature, de la liqueur de mangue, et mon appareil à glaçons a été réparé.
- Tu peux t'apprêter à ouvrir ta porte."
Entrer dans la chambre d'un garçon, c'est poser le pied en territoire inconnu, accepter la potentialité d'un danger. Mais Wynter Seth-Smith n'avait rien, rien d'un garçon ordinaire et, à ma propre stupéfaction, je ne ressentis nulle crainte en franchissant son seuil : juste une curiosité intense, doublée d'un soupçon d'excitation inavouable.
Il y a que j'ai mal, tellement mal, il y a que le temps ne passe plus, reste bloqué, et nos souvenirs s'envolent, et nous restons cloués, figés, impuissants, nos yeux levés au ciel,nos pupilles noyées de ténèbres, la deuxième étoile du matin.
Peu à peu, j'en vins à me considérer comme une princesse de roman à l'eau de rose. Une caméra bienveillante suivait chacun de mes faits et gestes. Le décor était moderne, la mise en scène épurée et certains personnages déparaient quelque peu le casting mais, en définitive, on en revenait sempiternellement à la même histoire : celle d'une princesse alanguie, attendant avec constance le retour de son prince.
Dans l'état actuel des choses, nous formions une équipe assez moyenne : une tête de gnome, un dragon domestique, un ogre endormi et un raté intégral.
C'était déjà une consolation.
La vie est un océan de solitude, voilà tout. Les gens s'en sortent comme ils le peuvent, c'est-à-dire mal.
Le bonheur, on le reconnaît quand on le perd.
Merci! Merci ! Ne vous forcez pas trop quand même !
C'est quelqu'un de si glacé que la terre entière gèle autour de lui.