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Citations de Fernando Vallejo (60)


Sabaneta avait cessé depuis longtemps d'être un village, c'était devenu un quartier de plus de Medellin, la ville l'avait rattrapé, l'avait avalé ; et la Colombie, entre-temps, nous avait échappé. Nous étions loin, et de loin, le pays le plus criminel de la terre, et Medellin la capitale de la haine. Mais ces choses se savent, elles ne se disent pas. Désolé.
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Je hais la pauvreté. Car elle est mesquine et crasseuse, indolente et paresseuse, hautaine et servile. Et en plus ignorante. Le pauvre ne lit pas, n’étudie pas, ne progresse pas […] le travail leur fait horreur. Ils attendent tout du patron ou du gouvernement, ou de vous ou de moi. […] assis chacun sur son cul ils attendent le tirage de la loterie […] C’est pour ça que je n’aime pas le pauvre. Faites-lui peindre un mur : il salope le tapis. Nettoyer le tapis ? Il salope le mur.
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Par ces ruelles abruptes, par ces escaliers de ciment qui montent lentement, péniblement, douloureusement vers le ciel, lequel n'est pas pour nous, escaladant de degré en degré ces marches taillées dans les flancs de la montagne, dans sa terre jaune et stérile, cette même glaise dont Dieu a fait l'homme, son jouet, nous égarant dans le labyrinthe des impasses et des haines, essayant de démêler l'inextricable, la trame enchevêtrée des rancunes et des règlements de compte qui s'héritent de père en fils et se passent de frère à frère comme la rougeole, qu'est-ce que je disais? Ah oui, quel film ne ferions-nous pas, si beau, si douloureux. Mais non, ce sont des rêves et les rêves ne sont que des rêves. Et en plus le cinéma et le roman sont trop petits pour Medellin.
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-Et moi, pourquoi voudrais-je "Internet", ronchonnait don José Eladio, qui à 90 ans bien sonnés ne s'était pas encore connecté à la Toile.
- Pour que vous vous connectiez, don José Eladio - lui expliquait Eufrasio-. Une fois connecté, vous appuyez sur un petit bouton et il vous sort une fille à poil.
- Ah, si c'est comme ça, alors je me connecte et je vote pour vous- disait le vieux.
Traduction du contributeur à partir du texte original:
- Y yo pa qué quiero "Internet"! - rezongaba don José Eladio, quien a sus noventa anos bien cumplidos aun no se habia conectado a la Red.
- Pa que se conecte, don José Eladio-. Una vez conectado, hunde usté un botoncito y le sale una vieja en pelota.
- Ah, si es asi entonces yo me conecto y voto pour ustedes- decia el viejo.
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La Iglesia nunca sera democratica porque no es ningun partido politico; es jerarquica porque depende del papa y cada prelado es la cabeza de la Iglesia del lugar.
L'Eglise ne sera jamais démocratique car elle n'est pas un parti politique; elle est hiérarchique car elle dépend du pape et que chaque prélat est la tête de l'Eglise du lieu. (traduction du contributeur)
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La volonté est comme le droit, elle ne s'exerce que par la force, c'est de là que vient l'expression « force de volonté » ; mais encore faut-il, pour qu'une telle chose existe, qu'elle ait été cultivée dès l'âge tendre. Sinon on se laisse entraîner sur la mauvaise pente, et on finit au fond du gouffre.
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Espagnols bestiaux, Indiens sournois, Nègres porte-malheur : mettez tout ça ensemble dans le creuset de la copulation et vous verrez quel mélange explosif ça vous donne avec la bénédiction du pape et tout le saint-frusquin. Ça fait une racaille tricheuse, prétentieuse, paresseuse, envieuse, menteuse, visqueuse, infidèle et cleptomane, criminelle et pyromane. C'est l’œuvre de la promiscuité espagnole, ce que l'Espagne nous a laissé quand elle s'est tirée avec l'or. Avec en plus une âme scribouillarde, plumitive, fanatique de l'encens et du papier timbré. Insurgés, libérés, traîtres au roi, tous ces bâtards après ça se sont mis à vouloir devenir présidents. Ils ont le feu au cul à l'idée de s'asseoir sur le trône de Bolivar pour piller et commander.
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Va-t-on cesser de vivre pour soigner un sida? La vie est un sida.
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Chaque Commune est divisée en plusieurs quartiers et chaque quartier réparti entre plusieurs bandes : cinq, dix, quinze garçons qui forment une meute, et là où elle pisse personne ne passe.
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Cuando él nacio, la gente llegaba a la vejez sabiendo todo. Ahora los viejos tenian que seguir aprendiendo como ninos de tata. El mundo, que un dia fue suyo era ajeno. Y quienes eran los nuevos duenos? Cuales van a ser, hombre, los mismos de antes!
p. 56, éd. Debolsillo
Quand il naquit, les gens qui devenaient vieux savaient tout. Maintenant, les vieux devaient continuer d'apprendre comme des nourrissons. La monde, qui fut sien un jour, lui était étranger. Et qui en étaient les nouveaux propriétaires? Qui d'autre que les mêmes qu'avant, bon sang! (traduction libre du contributeur)
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Fume, Darío, fume encore, fume davantage. Rassasie-toi de fumée, et si tu veux délirer, délire, je te suivrai où que tu ailles, aussi loin que je le pourrai, jusqu'au fonds de l'abîme où s'ouvrent les enfers.
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Va-t-on cesser de vivre pour soigner le sida ? La vie est un sida. Si vous n’y croyez pas, regardez les vieux : épuisés, squelettiques, immunodéficitaires, avec des taches sur tout le corps et des poils sur les oreilles qui poussent et poussent tandis que leur sexe se retire. Si ce n’est pas le sida, ça, alors, je me demande ce que c’est.
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La haine, c'est comme la pauvreté : ce sont des sables mouvants dont personne ne réchappe : plus on patauge plus on s'enfonce.
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El alacran salio muy orondo, vivo, como si nada. Lo rodeamos de un cerco de papel periodico, que encendiamos. Viendose cercado de fuego por todas partes, el alacran volvia su arma temible, sobre si mismo, y desesperado se daba muerte clavandose la ponzona.
traduction libre du contributeur: Le scorpion sortit très fier, vivant, comme si de rien n'était. Nous l'entourâmes d'un cercle de papier journal auquel nous mîmes feu. Se voyant encerclé par le feu de partout, le scorpion tourna son arme redoutable contre lui-même, et désespéré, se donna la mort en s'inoculant le venin.
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La historia del cine colombiano es la historia de un fracaso. Un inmenso fracaso antes de mi y un fracaso inmenso después. Yo, estoy en medio, partiendolo.
Traduction libre du contributeur: L'histoire du cinéma colombien est celle d'un échec. Un immense échec avant moi et un échec immense après. Moi, je suis au milieu, et le partage en deux.
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La Colombie est un pays chanceux. Elle a un écrivain unique. Un mort qui écrit.
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« Alexis était l’Ange Exterminateur qui était descendu sur Medellin pour en finir avec cette race perverse. » (p. 85)
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A los jovenes, que lo que quieren es deporte para seguir jugando como ninos y no salir de la ninez, deporte les dio: campeonatos de futbol, vueltas ciclisticas (...)
Traduction du contributeur: Ce que veulent les jeunes c'est du sport pour continuer à jouer comme des enfants et ne pas sortir de l'enfance, il leur donna du sport: des championnats de football, des tours cyclistes (...)
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A mí se me hace que el Cambio es lo mismo que el Tiempo, y el Tiempo lo mismo que la Vejez, y la Vejez lo mismo que la Muerte. Cuatro que son tres, tres que son dos y dos que son uno.
J' ai le sentiment que le Changement c'est la même chose que le Temps, et que le Temps est pareil à la vieillesse, et la vieillesse similaire à la Mort.Quatre qui font trois, trois qui font deux et deux qui font un.
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No hay mal que padezca Colombia que no se remonte a la Iglesia o al Gobierno.
Aucun mal dont souffre la Colombie n' a pas pour origine l' Église ou le Gouvernement.
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