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Citations de Florent Couao-Zotti (41)


Il fallait que je revienne pour affranchir ma mémoire de la douleur ; il fallait que je revienne me retremper dans les terres mouvantes de ma destinée. T'interroger, Akuété. Interroger Essivi. Interroger la mer. Interroger le ciel. Et demander à tous pourquoi la passion rend l'homme si aveugle. Pourquoi l'égoïsme rend la nature si méconnaissable.
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Les baraquements, construits avec du matériel de récupération, s'étalent à perte de vue, exactement comme des tas d'immondices émanant d'une même usine. Bois, tôle, carton, polystyrène, contreplaqué, tout. Comme si l'urgence interdisait de former un projet de vie. Comme si la nécessité imposait la consommation rapide du temps.
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La moto faisait un bruit d’enfer, comme si elle avait été arrachée à un cimetière d’engins morts puis retapés avec des pièces recyclées. Kalamity Djane roulait lentement sur la chaussée, les yeux mangés par de grosses lunettes noires, les mains gantées, fixées sur les deux poignées. De chaque côté du siège, on voyait son énorme arrière-train, de gigantesques fesses pressées dans un pantalon jean à la texture sauvage, pantalon qui se prolongeait en bas par des bottines en cuir au bout pointu, définitivement classifiés « Pointininis ».
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Si la mort est un vêtement que tout le monde doit un jour porter, il y en a qui doivent s'en vêtir avant les autres.
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Cette nuit, avant que la nature ne se décolore, avant que l'aube ne pointe son museau dans la robe dentelée de l'horizon, il y aura mort d'hommes.
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Son épouse, discrètement ou non, l'avait toujours surveillé comme du criquet sur la braise. Mais ici, contrairement à sa situation en Chine, le bonhomme disposait, dans le nord du département, de propriétés, c'est à dire d'endroits bien cachés où il pouvait chérir les filles, et se livrer, avec elle, à ses petites gredineries.
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un homme pleurait. il appelait la mort à la rescousse. Un homme attendait. Il demandait à être inspiré par la raison. Et le courage de tuer.
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Soudain, apparut sur la gauche un bus, un diplodocus des autoroutes, carrosserie décharnée, freins improbables avec des passagers accrochés, entassés là-dedans comme des chauves-souris. Il freina et alla s’arrêter dix mètres plus loin. Un jeune déguenillé en descendit, sans doute l'apprenti-chauffeur, qui jouait aussi le rôle de réparateur-bricoleur, de tickettier, de contrôleur, de coursier, de petit-boy, bref l'esclave-bus, dévoué corps et esprit au conducteur, un cinquantenaire, tête nue et ronde comme une calebasse.
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Cotonou. L’air chaud. Les plaintes halées de la mer. Les rires ombrageux des petites gens. Les rondeurs ovales de la Béninoise, en pagne ou en bouteille. Et les nuits brassées par les bruits des zomatchis, ces motos-taxis au ventre dégoulinant d’essence kpayo…
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La lune. Ongle vernis d'or au contour élimé, elle décorait timidement le ciel, entre les nuages gris aux soupçons bruns et les particules d'étoiles qui poudraient l'horizon
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Il voulait s'immerger tête et corps, dans la poésie du paysage lacustre, plonger dans le langage coloré de la nature.
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Il paraît, disent les sociologues, qu'on est le produit de son milieu et qu'on en duplique tôt ou tard les mêmes travers. Déborah, pour contrer les habitudes violentes de son père, avait empoigné un soir une trique et lui avait fracassé la tête avec. Un délire et une jubilation propres à une âme soulagée, lui avaient soulevé la poitrine. (p.158)
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Elle s'attendait à tout, miss Déborah. D'ailleurs, si l'on égrènait son existence, les rêves qu'elle avait nourris, les cauchemars qui l'avaient bouillie, on s'apercevrait qu'elle avait vécu mille vies ; que, depuis ses premiers laits, il s'était accumulé dans son corps, dans les interstices de sa peau, des quintaux d'histoires incroyables. (p.157/158)
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La moto gigotait sur la piste jaune de la Route des Pêches. Sur les quatre kilomètres qui séparaient le Calvaire du village des pêcheurs, le chemin était loin d'être un long fleuve tranquille. Nids de poule, tranchées de voyous, baignoires de crocodile, tous les trous se succédaient avec autant de variété que de régularité. (p.89)
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Tu sais, l'ami, expliqua Ignace avec une pointe de fierté, ceci est mon Titanic [une pirogue]. Attention, il n'aura pas le même destin que l'autre, mais il m'aidera à transporter les cargaisons les plus envieuses d'essence kpayo [= contrefait] [...] Oui, je convoie de l'essence de contrebande depuis le Nigéria jusqu'au débarcadère de Djassin, après l'archevêché de Porto-Novo. (p.192)
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Il sortit de sa poche une liasse de billets et la leur tendit. Un silence accueillit sa proposition. Le vieil homme soupira. - Si tu gardais cet argent pour t'acheter un peu de jugeote, lança-t-il, je crois que tu mentirais moins et tu ne nous prendrais pas pour des demeurés. Regarde-toi. Tu es affreusement blessé, une de tes femmes a le groin ébréché et puis toi-même, tu as une arme. Si la vérité a du mal à sortir de ta bouche, je serai bien forcé de te l'arracher. Les jeunes du quartier sont avec moi. Ils ont une expérience dans le tabassage et le charcutage.
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Mais alors, comment partir d'ici ? Comment sortir de Cotonou ? Aucun homme de main sur qui compter en cette situation. Même le commissaire Tonoucon, à qui il glissait souvent quelques "ferme-gueule" pour obtenir des protections, ne pourrait pas lui apporter le moindre petit grain de sel. Il était tombé en disgrâce et s'ennuyait dans les profondeurs de l'anonymat, depuis qu'il avait été confondu dans une affaire de détournement de fonds publics. Et les manas manas ? Ce menu fretin d'agents, brigadiers ou autres gardiens de la paix ? Il ne comptait jamais d'amis parmi eux. Vaut mieux, dit-on, avoir affaire directement à Dieu qu'à ses saints.
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Elle se leva. Il lui fallait au plus vite rendre inutile la Sylvana, la mettre hors d'état de nuire, en lui attachant le poignet. La jungle n'est pas une affaire de midinettes, ni de sentimentalisme. Il faut savoir rendre griffe pour griffe, morsure pour morsure. Autrement, on risque d'y laisser plus que ses ovaires.
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"Cette nouvelle génération de filles a quelque chose de véritablement spécial. Des amazones du cru. Jamais froid aux yeux. Capable d'utiliser le dévergondage comme on entre en religion. Rien à voir avec leurs aînées ou leurs mamans qui, mis à part deux ou trois fêlées, ne connaissaient que les contours de leurs cuisines ou l'intérieur de leurs trousses à bijoux."
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"D'ailleurs d'être en face de ce cadavre avait déjà ouvert la vanne à palabres. Ils se déchiraient en conjectures sur la personnalité de la jeune femme, sur les circonstances du meurtre, se demandaient ce qu'il fallait que la société fasse de cette nouvelle race de gamines qui s'accordent tous les risques avec le diable pourvu qu'on leur offre des bibelots, du cosmétiques et même du chou blanc, quelle génération!"
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