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Citations de Florent Couao-Zotti (41)


Le chauffeur était une espèce de s'en-fout-la-mort, qui faisait du code de la route de la confiture pour ses semelles.
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C'était Maryline, une ancienne championne des bars et dibiteries, reconvertie à ne rien faire ou plutôt, dépassée par les événements. Elle était noire comme la nuit, courte comme un genou, fripée comme une serpillère.
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- Faut pas t'inquiéter, vodun lissa, c'est une banque poilue.
- Comment ?
- C'est une caisse à sous où l'on met de l'argent sans rien en retirer.
- Tu veux parler de quoi ?
- Cette femme est une pute en or. Elle ne traite qu'avec de gros portefeuilles. Comme son amie qui habite là d'ailleurs.
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Lui mordre un sein équivaudrait à un détériorer un instrument de travail. Ce serait comme couper la jambe gauche de Maradona au temps de ses années de gloire.
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Question : que pouvait-elle, rien qu'avec sa peau de pêche et ses longues jambes devant l'argent généreusement répandu sur les galons et les képis de la hiérarchie policière ? Que peut une grâce féminine contre des liasses de billets frais et craquants ?
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-Tu vois ce fusil ? lui demanda-t-il.
- Comme je te vois, Sambieni.
- Ce sont les Blancs qui l'ont fabriqué. Avec ça, ils tuent leurs cibles de façon frontale. Mais ici, on a fait mieux : cette arme a été équipée d'un deuxième canon invisible. Elle peut atteindre des gens à des milliers de kilomètres. C'est le Tchakatou !
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Lui vint en tête cette citation piochée dans la sagesse populaire locale : "Si tu as été mordu par un serpent, le lendemain, quand tu vois un ver de terre, il faut t'enfuir."
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Mais à Cotonou, il y a un adage qui se vérifie toujours : "Quand la béninoise en bouteille ne vous enivre pas, c'est la Béninoise en pagne qui y parvient."
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Cotonou. L'air chaud. Les plaintes hâlées de la mer. Les rires contagieux des petites gens. Les rondeurs ovales de la Béninoise, en pagne ou en bouteille. Et les nuits brassées par les bruits des zomatchis, ces moto-taxis au ventre dégoulinant d'essence kpayo...
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A cinq pas, une petite gargote, avec un étal éclairé par des lampes blanchâtres, l'attira. Il se dirigea aussitôt vers la vendeuse. Au passage, une amazone au décolleté sauvage et aux lèvres fumantes de clope, lui décocha un sourire-invitation. Light ignora l'appel et alla s'asseoir sur un banc de la gargote. Une fillette, aussitôt, s'approcha de lui pour prendre commande.
- Riz au poulet.
- Boisson ?
- Coca.
Devant lui, la rue gagnait en animation. A 21 heures, les filles, comme des éphémères après la pluie, sortaient du néant et venaient se positionner sur le trottoir. Il y en avait pour tous les goûts et pour toutes les chaudes-pisses.
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Stéphane ne pouvait plus quitter la danseuse du regard. Après les bras, les hanches, c'était maintenant dans son entrejambe qu'elle invitait le public à plonger les yeux. Sa mini-jupe noire, plaquée sur son corps, étaient devenue accessoire sur ses longues jambes emprisonnées par ses jarretelles aux mailles de toiles d'araignée. Mais dans ses mouvements, la mini devenait hyper-mini qui se rétrécissait, se retroussait vers le haut, laissant la vedette au slip, un string dentelé, perforé au milieu de petits trous amicaux.
Le jeune Breton ne risqua pas ses yeux sur l'alentour pour se rendre compte de ce qui se passait. Sinon, il aurait vu les autres clients, debout ou affalés sur leurs chaises, en train de s'agiter, de discipliner les bosselures de leurs pantalons. Il en aurait vu d'autres, la langue sur la poitrine, en train de répandre de la bave. Certes, lui, le Breton, n'était pas encore tout liquide, mais montaient inexorablement en lui la même soif irrépressible, la même envie sauvage de savourer la danseuse jusqu'à plus sec.
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Le jeune Breton aspira férocement sa cigarette et en cracha la fumée vers le plafond noir du bar. Personne ne fit attention à cette énième volute vaporeuse. Ici, tout le monde était aussi fumeur que buveur et il y avait, tacitement, une concurrence entre tous. Cause : le bar Kama Sutra restait dans la ville, le seul îlot de jouissances exacerbées où alcool, tabac et sexe se donnait le change.
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Cette histoire est tellement vraie que je l'ai totalement inventée et imaginée.
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On ne gagne pas forcément sur l'amour, mais on parie sur la vie.
p 148
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Ernest Vitou ne se rendit pas directement au Saloon du Desperado. Il n’en prit d’ailleurs pas le chemin. Par peur de se retrouver en face de Kalamity Djane, il estima plus sage d’aller quêter chez son ami, Boni Touré, un brin d’information sur le sujet, savoir si, en tant que shérif, policier, inspecteur, telle affaire aussi saugrenue lui était déjà tombée dans le creux du pavillon.
Il avait roulé comme un meurt-de-faim cherche un morceau de pain dans une poubelle. Sa voiture, une « Pathfinger » au nez dégauchi par un accident, couleur sang royal, avait ignoré, sur la distance, le code de la route puis, finalement, s’était arrêtée devant le commissariat de police. Avant même de poser pied à terre, il ouvrit sa boîte à gants et en sortit un flacon de parfum. D’une seule coulée, il en aspergea la blessure.
Ah, Dieu ! Quelle sensation ! De la douleur, une impression de fraîcheur mentholée ajoutée à de la brûlure ! Il eut même le sentiment qu’un couteau s’était enhardi dans ses petites plaies pour en remuer l’intérieur. Trois fois, il refit la même chose, avala des antalgiques en gélules censés le calmer. Ernest Vitou, quoique colosse, avait une crainte horrible des douleurs, de quelque origine qu’elles soient. Il ne savait pourquoi les faits de la vie le mettaient toujours dans des situations de souffrances physiques.
Ne plus penser à cette éhontée de petite vermine. Ne pas donner à ses écarts l’importance qu’ils ne devraient pas avoir. Se concentrer sur cette histoire de « femme djaklayo« . En élucider le mystère.
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La moto faisait un bruit d’enfer, comme si elle avait été arrachée à un cimetière d’engins morts puis retapée avec des pièces recyclées. Kalamity Djane roulait lentement sur la chaussée, les yeux mangés par de grosses lunettes noires, les mains gantées, fixées sur les deux poignées. De chaque côté du siège, on voyait son énorme arrière-train, de gigantesques fesses pressées dans un pantalon jean à la texture sauvage, pantalon qui se prolongeait en bas par des bottillons en cuir au bout pointu, définitivement classifiés « Pointininis ».
Natingou City s’étalait de part et d’autre d’une voie goudronnée, ligne dorsale de la Nationale 3, qui partait de l’entrée de la ville et se perdait dans les gerçures escarpées de l’Atakora. Commerces, marchés, banques, hôtels, administration, tout se tenait, offrait guichets des deux côtés du bitume, reléguant à l’arrière-plan habitations et propriétés privées.
La nouvelle venue se dirigea vers le Saloon du Desperado, situé près du cinéma Bopessi, cette ancienne chapelle du septième art où Gary Cooper, en blanc / noir, donnait le change à Ted Cassidy, où John Wayne jouait les lieutenants de la Cavalerie, où Franco Nero offrait aux cinéphiles du western réchauffé aux spaghettis. Kalamity Djane s’arrêta devant le bar-restau, descendit de la moto et, sans attendre, enleva les gants en cuir qu’elle portait, puis les rangea dans la boîte à outils située sous le siège. De la même boîte, elle sortit un petit sac de femme. Sur l’ensemble de ce qu’elle portait, mis à part les boucles d’oreilles ovales qui lui coulaient jusqu’aux épaules, c’était ce qui faisait véritablement féminin sur son port.
La présence d’un personnage aussi singulier attira l’œil des badauds et des vendeurs ambulants : la vendeuse de wassa-wassa qui attendait son dernier client aussi bien que le bana-bana qui offrait à vendre sa quincaillerie de produits frelatés ; le pickpocket qui cherchait son énième gogo à plumer aussi bien que le fou qui avait perdu le chemin de l’asile. Des chiens qui guettaient quelques restes de repas devant les gargotes avoisinantes s’étaient mis à aboyer…
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Une femme à la peau fruitée, au souffle mentholé, aux courbes explosives, inépuisable puits de jouissance jusqu'à plus sec. Mais bémol : il ne la talonnait pas à cause de ses gâteries, il la voulait pour les huit cent mille dollars engrangés lors du casse !
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C'était du temps où nous n'étions pas encore bêtes et méchants, du temps où le silence habitait la pierre, du temps où les hommes s'efforçaient de séduire le ciel pour espérer se substituer à Dieu.
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Celui qui rejette tout sans écouter son interlocuteur est un coupable qui se désigne tout seul.
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Ces malfaiteurs de derrière la montagne, tous de nationalité d'outre-montagne, étaient d'une stupidité à faire pousser des champignons dans le nez d'un barbu.
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