Le point de départ de l’histoire est simple. Et il pourrait devenir réalité. La présidente, c’est Marine Le Pen, élue à la présidence de la République française. En ce début d’année 2017, il y a ceux que ça réjouit et ceux que ça désole. On manifeste dans les rues. On s’inquiète pour les libertés, pour ses amis étrangers. Ou on sort le champagne. Tout dépend dans quel camp on se trouve.
La présidente, c’est une BD. Une politique-fiction sur les premiers mois au pouvoir de Marine Le Pen. La couverture, façon portrait officiel, interpelle. Et si ça arrivait? Au fil des pages, ce qui n’est pour l’heure qu’une hypothèse prend vie. Passation de pouvoir, allégeance de la droite dure, constitution du gouvernement, premières mesures… Et si ça arrivait pour de vrai ? Le fichage ethnique, l’arrestation des rappeurs, la main mise sur les médias, la sortie de l’euro… Et cette fin glaçante ?
La présidente, de François Durpaire et Farid Boudjellal, c’est aussi l’histoire d’Antoinette, 94 ans, ancienne résistante. De ses petits-fils. De Fati, en situation irrégulière. De personnages anonymes devenus presque réels sous le trait de crayon de Farid Boudjellal. D’une France qui change de visage.
La force de La présidente, c’est que la BD s’appuie sur du sérieux. Le programme du Front national, une analyse des conséquences de la sortie de l’euro, des rappels d’événements historiques. Certains événements, anticipés, ont réellement eu lieu après l’écriture de la BD (un seul événement envisagé ne s’est pas produit, cherchez lequel). Et du coup, plus on avance dans la lecture, plus l’histoire paraît réelle et plus on se crispe face à l’enchaînement des événements. Jusqu’à la phrase finale…
A lire avant l’élection présidentielle de 2017 (ou après… pour vérifier si l’hypothèse s’est vérifiée).
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