Citations de François-Henri Soulié (110)
Les beaux flocons de rêve fondent, au réveil, sur l'oreiller.
Les mots ne savent pas danser comme les corps. De la même fureur exaltante et suave.
Les adverbes ne transpirent pas. Aucune rosée ne perle à la crête d'une phrase, aucun frisson ne tremble dans un verbe, nul adjectif jamais, n'aura la chair de poule.
- Qu'Est-ce qui t'arrive ?
- J'ai mal à des souvenirs.
- Quels souvenirs ?
- J'en sais rien. Peut-être des souvenirs qui ne sont pas encore arrivés.
- C'est vrai qu'il y a de plus en plus de gens qui sont contre les animaux dans les cirques. Certains veulent même fermer les zoos et interdire les animaleries.
- Après tout, ils n'ont peut être pas tort. Les bestioles aussi ont droit d'être peinardes.
Depuis le temps qu'on leur en fait baver !
Sans parler des animaux de laboratoire.
Le cirque était une machine à fabriquer du rêve.
Non pas un songe virtuel, éthéré et sans chair, comme en mouline en permanence notre société technologique, mais un rêve pétri de sueur humaine, de cœurs battants et de courage.
Falla :
Mais comment vous convaincre de qui il est, si vous n’avez même pas lu ce qu’il a écrit.
Valdès :
Nous autres militaires, n’avons pas le temps de lire. Surtout en ce moment.
Phalangiste :
Je vous connais, monsieur Falla, je sais qui vous êtes. Je connais vos sentiments patriotiques et je sais ce que l’Espagne vous doit.
Falla :
L’Espagne ne me doit rien. L’Espagne se doit à elle-même l’honneur et la dignité.
C’est à croire que les dieux sont partis, insoucieux des mortels ou lassés de les tourmenter. A moins qu ils ne s’en jouent plus cruellement en les laissant s’illusionner sur la possibilité du bonheur.
Très belle ouvrage que ce roman policier médiévale. Très belle intrigue qui vous incite à ne pas lâcher l’histoire avant la fi n. Les détails, description et annotations sont particulièrement intéressantes et fournis, nous plongeant dans cette période où religion connaissance et commerce sont étroitement liés. C’est une réussite qui n’a rien à envier aux ouvrages de référence des romans policiers historiques.
- Les mêmes astres président à la naissance des princes et des gueux… Le même jour, à la même heure, naissent un roi et un vilain.
- Sommes-nous pour autant les enfants du chaos ?
La vicomtesse et son conseiller se taisent. Au travers des vitraux, le ciel, d’un sceau de sang, a scellé leurs paroles. (p. 119)
On ne doit point appartenir à ceux que l'on aime et moins encore on ne doit vouloir qu'ils nous appartiennent. Il faut savoir se délecter des êtres et des choses sans jamais tenter de les posséder ni de les asservir à notre volonté.
Est-ce donc cela, vieillir ? Apprendre à perdre ?
- La pauvreté n'est pas une perfection en soi. Elle est une voie vers la perfection. Quant à l'argent, je te le concède, il est un bon serviteur et un mauvais maître...
Le moyen âge ayant épuisé le contenu de l'éternité, nous donne le droit d'aimer les choses passagères.
Lentement Eros retire ses marées, laissant au sillon des reins le souvenir de son écume.
Mais nos sentiments ignorent l'exactitude des balances pour peu que la mélancolie pèse sur le fléau.
D'hérétique à sorcier, la distance n'est pas bien grande et, du sorcier au bûcher, elle est plus étroite encore.
Il sait que tout le mystère du monde appartient à celui qui le rêve.
Il se dit que l'œuvre de sa vie est peut-être d'avoir su transmettre à un être aussi gacieux le secret de la vie d'une œuvre. Et c'est amsi que l'on doit se séparer. Avec la certitude que l'on ne se quitte pas.
— ≪ Que font dans les cloîtres ces beautés d'une étonnante monstruosité ou ces monstres d'une étonnante beauté ? ≫
À cet énoncé, le Maître a sursauté, manquant de renverser le cruchon.
— Je connais ces paroles. Elles ne sont pas de toi. Je les ai lues sous la plume de Bernard de Clairvaux... Ainsi, professes-tu, à son instar, que les images sont mauvaises et qu'elles détournent l'homme de la méditation ?
— Je ne dis rien de tel, mon frère. Je m'efforce d'avancer à tes côtés dans la recherche de la vérité.
Jordi est troublé au plus profond de son âme. Ce que profère l'ancien ermite, lui-même l'avait déjà pensé. Une haine des images peut avoir armé le brass du criminel.
"Le présent n'a plus le temps" Mais nous prendrons le temps de le vivre quand même. Il n'est d'autre bonheur possible que celui de l'éternel présent.