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EAN : 9782264082756
450 pages
10-18 (01/02/2024)
3.92/5   30 notes
Résumé :
Un empereur romain pourrait-il s’avérer plus sanguinaire que les pirates qu’il a fait arrêter ?
Un génial page-turner sous l’Antiquité !

Jérusalem, an 326. Cinq corps sont découverts, marqués au front par une plaie en forme de poisson.
Dans son palais de Byzance, le sanguinaire empereur Constantinus – qui s’efforce d’imposer le christianisme à son peuple –, y voit un affront personnel. Tyrannique et paranoïaque, il confie à sa mère Helen... >Voir plus
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La difficulté dans l'écriture d'un roman historique, et à fortiori dans sa lecture, c'est que tout se joue sur ce fil ténu, qui oscille entre L' Histoire et le romanesque, ou chacun évolue tel un funambule....

Ce fil qui n'est pas sans rappeler Parques ou Moires des mythologies romaine et grecque, mais pourquoi un tel parallèle, me direz-vous ? c'est très simple la réponse est dans ce livre, j' y reviendrais....
Car tout roman historique est un ouvrage dont chaque personnage, chaque lieu, chaque référence est un fil dont le tissage fera une trame efficace... 

Alors on pensera en premier lieu à la première de ces trois soeurs 
Nona (ou Clotho pour les Grecs anciens signifiant "filer" en grec ), c'est elle qui fabrique et tient le fil des destinées humaines. Celle qui fera dès les premières pages que le lecteur sera happé, par l'histoire, par les protagonistes, par les lieux, celle sans qui on peut très vite lâcher prise... Un fil mal engagé, une ficelle un peu trop grosse et c'est tout l'ouvrage (dans sa double acception) qui va rapidement s'effilocher... 

Viendra ensuite Décima, (Lachésis pour les Grecs qui en grec signifie "sort") qui déroule le fil et qui le met sur le fuseau. Celle qui au bout d'un certain nombre de pages fera que vous décrocherez, ou que vous resterez accroché à ce fil invisible qui ce sera tissé entre l'auteur et son lecteur. Passé ce nombre de pages fatidiques, variables selon chaque lecteur, l'affaire est entendue, et vous êtes pris dans les mailles du filet... 

Et enfin Morta (ou Atropos pour les Grecs, "inévitable" en grec) , celle qui coupera impitoyablement le fil qui mesure la durée de la vie de chaque mortel. Dans la lecture point de mortel, mais juste les derniers mots posés sur une dernière page. Comme un ultime voyage au bout de ces chapitres... 

Ces derniers en l'occurrence dans ce roman : "Car il faut habiter les songes pour supporter le vent que font souffler les dieux." (Marc-Aurèle) sont à l'image de cet ouvrage. 

Après sa trilogie occitane François-Henri Soulié nous emmène cette fois entre Byzance et Jérusalem au 4ème siècle après Jésus Christ

Période charnière a bien des égards...
Petit retour arrière néanmoins : l'empereur romain Constantin est en guerre contre un rival lorsqu'en octobre 312, aux environs de Rome, il a une vision : une grande croix lumineuse dans le ciel, accompagnée des mots : « In hoc signo vinces » (par ce signe, tu vaincras.) La nuit même, en songe, Jésus Christ lui apparaît pour lui expliquer le sens de cette vision : il faut qu'il fasse coudre sur ses étendards un symbole chrétien, le chrisme (la superposition des lettres grecques X et P – les deux premières lettres du mot « Christ », en grec, évoquant aussi la croix).
Le 28 octobre 312, au pont Milvius, Constantin livre bataille contre son adversaire, dont l'armée est deux fois supérieure en nombre, et il remporte une victoire décisive. Constantin, élevé dans le paganisme, se convertit alors et devient le premier empereur romain chrétien.
Il finira par jeter son dévolu sur Byzance pour établir sa nouvelle capitale qui deviendra de fait Constantinople. 

On ressent dans le texte les confrontations de ces croyances qui se téléscopent telles les vagues de la Méditerranée qui sert de fil conducteur à la navigation de l'Hermapóllôn, forteresse impériale flottante. 
"Oui, vous avez approché les rages de Scylla et les rugissements issus des profondeurs de son écueil, vous savez ce que sont les rochers des Cyclopes. Reprenez courage, bannissez la triste crainte ; peut-être qu'un jour tout cela ne sera qu'un bon souvenir."

Souvenir au propre comme au figuré, les cultes polythéistes cédant la place aux monothéiste.
Car la trame sur laquelle est construite le roman est une réalité. Hélène la mère de l'empereur Constantin est envoyé en Terre Sainte. Où selon la tradition, elle découvre à Jérusalem les reliques de la Passion du Christ, donnant une impulsion importante aux pèlerinages. La découverte légendaire la plus importante d'Hélène est ce qu'on appelle communément l'invention de la Vraie Croix. Tout cela lui vaudra d'être canonisée

La mythologie se mêlant subtilement sous la plume de l'auteur, au culte de Mithra (qui rejoint ce que l'on appelle les religions à mystères ou cultes à mystères), à la montée du christianisme. 

Ce qui provoquera des querelles théologiques entre les différents protagonistes de ce voyage à la quête des reliques de la Passion. À l'image de cet échange entre Hélène mère de l'empereur et Cabiria sa suivante :
"Eusébios lui ressemble un peu, encore qu'il se cramponne à son dogme comme si tout autre choix menait à l'enfer. Mais qu'advient-il des plus belles idées entre les mains des conquérants ? Crois-moi, Cabiria, si le christianisme devient l'unique religion de l'Empire sous l'influence d'hommes tels que Makarios, alors nous verrons les persécutés d'hier devenir les bourreaux de demain. Et ce sera ma faute, car c'est moi qui ai poussé mon fils du côté du Christ.
— Il reste l'espoir de la résurrection, murmure la jeune femme en pensant à son mari.
Helena se tourne vers elle, plante son regard dans le sien.
— Crois-tu réellement qu'Athēnâ soit sortie tout armée du crâne de Zeus avec sa lance et son casque ? 
— Je crois que c'est une jolie légende, concède Cabiria avec douceur.
— Si Jésus a vraiment ressuscité, pourquoi ne s'est-il pas montré à ses juges ? Pourquoi ni le roi Hêrôdês ni le préfet Póntios Pilátos ne l'ont-ils vu ? Pourquoi n'est-il pas apparu à tous les puissants de la terre dans toute sa gloire ? Pourquoi un événement aussi prodigieux est-il resté confidentiel ?… Même les Évangiles sont confus à ce sujet. C'est à peine si quelques-uns de ses amis l'ont aperçu après sa mort et encore ont-ils eu grand peine à le reconnaître !… Cela aussi est une jolie légende. Je te le dis, Cabiria, nous sommes en train de mettre en route la plus grande imposture de tous les temps !"

Ou cette chute du culte de Vénus : " les ouvriers s'arc-boutent sur les cordes, tirant par saccades, une fois, puis deux fois. Un formidable craquement résonne dans la vaste salle du culte, suivi d'un fracas assourdissant. La statue géante s'est effondrée, brisée en plusieurs morceaux. L'instant d'après, la tête de Vénus dégringole de marche en marche pour venir s'immobiliser au milieu du pavement du cardo. Dans la chute, les yeux ont perdu leurs prunelles de lapis-lazuli. La déesse déchue regarde le caniveau de ses orbites énucléées."

L'écriture sait également se faire poétique
" La voûte nocturne est tellement pure que les étoiles y brillent comme dans une boîte à bijoux. D'un bout à l'autre de l'horizon, la Voie lactée déverse sa rivière de perles iridescentes.
Par les forces conjuguées des rames et de la voilure, l'Hermapóllôn a rattrapé le temps perdu. le navire a atteint cet endroit de la mer où il n'y a plus que la mer. Aux confins, elle semble se dissoudre dans le ciel lui-même. En ce lieu, en ce moment précis où l'espace et le temps paraissent ne plus faire qu'un, tout marin véritable éprouve dans sa chair un vertige enivrant. L'âme éprise d'absolu est transportée par cette aristocratique solitude de l'infini. La dérisoire fragilité de l'être s'abandonne soudain à l'éternité."

Mais aussi démontrer les questionnements des personnages 
" en entreprenant ce voyage, je ne sais quelle folle espérance m'habitait. Je me rendais au pays du Christ ! Je m'imaginais déjà mettant mes pieds dans la trace de Ses pas, posant mes yeux sur des paysages d'autant plus sacrés qu'Il y avait posé les Siens… J'allais emplir mes poumons d'un air qu'Il avait respiré et tout imprégné de Son essence divine. Stupide que j'étais !… Je n'ai vu que des pierres, des cailloux, des rochers, des montagnes en tout point semblables à ceux que la nature a disposés partout. Vides de toute présence.[...] Il n'y a rien à voir à Hierousalēm. Rien. Nous avons remplacé la cité du Christ par cette imposture qui avait nom Aelia Capitolina… Et maintenant, nous prétendons lui restituer sa dignité de ville sainte par une imposture plus grande encore."

Mais finalement la phrase qui résume le mieux cette période, n'est-elle pas celle-ci : Qui sommes-nous pour juger et trancher de ces mystères qui nous baignent de toute part ? Après tout, Dieu s'engouffrera toujours dans la béance de nos peurs et de notre ignorance.
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J'ai voulu faire "durer" ce roman, mais avec cet auteur c'est impossible pour moi !

Je retrouve la fougue de sa plume, c'est intelligent, documenté, impossible à abandonner dans un coin...

C'est un peu moins humoristique que d'habitude, mais toujours aussi anticlérical !

La part belle est faite aux deux jeunes héros, mais sans nuire à L Histoire, celle de Constantinus, qui fit de Byzance Constantinople, et Jérusalem alors colonisée par les romains.

C'est...génial !

Roman historique, mais d'aventures surtout, à découvrir si vous ne connaissez pas François-Henri Soulié !
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En 326, à Hierousalēm, des meurtres de chrétiens ont lieu. Devant l'ampleur des meurtres, l'évêque Eusébios se dépêche d'en rendre compte à l'empereur.
Pendant ce temps-là à Byzance, Constantinus doit faire face à un complot mené par Crispus, son fils, et Fausta, sa femme. L'ayant découvert, il décide de les assassiner.
Pendant ce temps-là, Helena, mère de l'empereur, s'inquiète de la mort qui l'entoure, mais sa foi est là pour la soutenir.
Pendant ce temps-là, le pirate Caelius est pris par Galba, magister de l'Hermapóllôn. Il connaîtra une fin affreuse et son fils, Kyros promet de le venger.
Aurelius, maître des Offices, créée le lien entre tous ces personnages et les amène à se rencontrer.
Tous les fils de la trame se tissent alors pour s'entremêler et créer cette grande fresque qu'est ce livre.

Une histoire captivante qu'il est difficile de poser et les petits chapitres s'enchaînent rapidement les uns après les autres. Les personnages sont intéressants, très bien travaillés et attachants. J'ai beaucoup aimé la relation qui unit les deux jeunes pirates Kyros et Galeo. J'ai beaucoup aimé le choix de la période où le christianisme commence à prendre de l'ampleur, mais où l'ancienne religion reste présente et vive.

— Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique de mars 2024. Je tiens à remercier Babelio de m'avoir sélectionnée et les éditions 10/18 pour leur envoi. —
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Tout d'abord un grand merci aux Editions 10/18 qui m'ont permis, dans le cadre de la Masse Critique de Babelio, de découvrir ce magnifique roman. C'est la troisième fois que je pars à la découverte des débuts du christianisme, aux temps où il est encore considéré par certains comme une secte et qu'il arrive à peine en Europe.
Cette fois-ci, cette histoire se déroule à Constantinople, anciennement Byzance, vaincue, rasée et reconstruite par les Romains qui en ont fait le centre de leur empire.
Kyros et son ami Galeo sont deux jeunes pirates dont le bateau vient d'être arraisonné par la flotte de l'empereur, ils sont faits prisonniers mais, avant d'être vendus comme esclaves, ils sont sauvés et achetés par le conseiller impérial qui veut les emmener à Jerusalem enquêter sur une série de meurtres de chrétiens dans la ville sainte.
Au même moment, Constantin, empereur converti au catholicisme par sa mère Sainte-Hélène, est averti d'une tentative d'assassinat contre son auguste personne et fait tuer son épouse Fausta ainsi que son propre fis Christus qui étaient amants. Pour épargner sa mère, il l'envoie par le même bateau à Jerusalem chercher les Reliques de la Passion du Christ.
C'est la première fois que je lis François-Henri Soulié et j'ai découvert une plume fluide, mêlée à un rythme soutenu, des chapitres courts, qui font de ce roman un véritable page-turner. Cela me donne très envie d'en lire d'autres !
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A Jérusalem, en 326 après Jésus Christ, cinq corps sont découverts, marqués par une plaie en forme de poisson, un ancien symbole chrétien. Parallèlement à cela, dans son palais de Byzance, l'impitoyable empereur Constantinus, récemment converti au christianisme, est confronté à une trahison, alors qu'il doit gérer ces meurtres qu'il voit comme un affront personnel. Il envoie alors Aurelius, son plus proche conseiller, et sa mère, pour enquêter et ramener les reliques de la Passion du Christ qui lui permettraient de finaliser la conversion de l'Empire…

Les pirates de Dieu de François-Henri Soulié est le 4ème roman en lice pour le Prix Polar + du roman noir historique 2024. Il est sorti en février 2024 chez @editions1018.

Ça fait un moment que les romans de François-Henri Soulié me font de l'oeil quand je vais dans ma librairie. Je regrette de ne pas avoir succombé plus tôt tant j'ai aimé découvrir sa plume fluide, précise et très visuelle.

L'intrigue mêle enquête autour de meurtres, complots et luttes de pouvoir dans l'Empire romain du IVème siècle. Au-delà de l'intrigue, très travaillée et bien construite, le contexte historique est particulièrement bien décrit. Il est assez rare de lire des romans ayant pour fond l'antiquité tardive qui reste largement méconnue pour beaucoup. J'avais l'impression de parcourir les couloirs du palais de Byzance et d'assister à ses intrigues, de voguer à travers la Méditerranée aux côté de nos héros et de leurs ennemis, de mener l'enquête dans les rues de Jérusalem alors que christianisme et anciennes religions se mènent une lutte féroce. Les querelles religieuses sont bien exploitées et servent de fond à l'enquête et aux luttes de pouvoir, alors que la domination du christianisme sur les autres religions se profile.

Les personnages, nombreux, sont fins et leur psychologie est bien travaillée. J'ai aimé tantôt les adorer, tantôt les détester, alors que chacun tente de survivre et de trouver sa place dans un monde impitoyable. La complexité de leurs interactions et de leurs sentiments est bien représentée. J'ai particulièrement apprécié Kyros et Galeo, les deux jeunes pirates en quête de vengeance, ainsi qu'Aurelius et Helena, la mère de l'empereur.

Pour conclure, les pirates de Dieu est un vrai coup de coeur. La finesse de l'intrigue, le fond historique parfaitement documenté, les personnages complexes et le rythme soutenu, entre piraterie, aventures maritimes, complots, secrets et meurtres, en font une très belle lecture pour les amateurs de polars historiques.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Le sommeil de ceux que nous aimons nous tient toujours à distance. (p.171)
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C’est à croire que les dieux sont partis, insoucieux des mortels ou lassés de les tourmenter. A moins qu ils ne s’en jouent plus cruellement en les laissant s’illusionner sur la possibilité du bonheur.
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Hierousalēm,
huitième jour avant les ides d’avril,
an 1088 de la fondation de Rome

« Ce que tu désires le plus au monde est en ma possession. Je me tiendrai au pied de la triple porte à la première heure de la nuit. »
Déchiffrer les mots inscrits sur ce chiffon de papyrus a donné beaucoup de mal à l’évêque Eusébios. Non seulement les fibres, mal dégrossies, déformaient les lettres, mais celles-ci semblaient avoir été tracées par un scribe débutant ou pris d’une urgence trop grande pour perdre du temps à s’appliquer.
Le message avait été glissé dans le chambranle de la porte, au logis de l’évêque. Il l’a trouvé par hasard à son retour d’une de ses longues déambulations dans la campagne de Hierousalēm. Par chance, le lambeau de papyrus lui est tombé sur les pieds. Sans cela, il ne l’aurait même pas remarqué. Interrogés, ni la servante chargée de l’entretien domestique ni l’esclave qui s’occupe de sa mule n’ont déclaré avoir vu de rôdeur autour de la maison.
Longtemps, le vieil évêque a tourné et retourné la missive entre ses doigts tremblants. « Ce que tu désires le plus au monde »… ces simples mots sont à eux seuls une énigme, une menace et un espoir. Qui donc peut prétendre connaître l’objet secret de son désir ? Un escroc cherche-t-il à lui extorquer de l’argent ? À moins qu’il ne s’agisse d’un bienfaiteur sincère désireux de l’aider à accomplir son vœu le plus cher ? Mais ce vœu n’est connu que de Dieu. Jamais Eusébios n’en a parlé ouvertement à quiconque.
À trop agiter ces folles pensées, l’évêque a fini par s’endormir sur la couche où il prend ses repas. C’est Esther, sa servante, qui le réveille en déposant bruyamment devant lui son plat préféré : du poisson grillé aux amandes.

(INCIPIT)
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Il voit cet infini qu’il ne reverra plus. Cette plaine liquide qui si longtemps fut son amie va devenir sa tombe. Celle qu’il nomme sa patrie va l’engloutir à jamais. Derrière lui, les clameurs de haine s’estompent dans l’étoupe du vent. Face à lui, caressant déjà la crête des vagues de ses rayons obliques, Sol invictus s’apprête à plonger dans les flots. En cette minute où l’angoisse l’étreint, Caelius le Céleste se souvient de ces chants homériques où le poète décrit « la mer vineuse ». Il la voit à présent, telle que la vit Odysseús, rosâtre et mordorée, effroyablement belle. Telle qu’il se la figurait lui-même, à la lecture de l’Odyssée. À ce souvenir d’enfance, son cœur s’emplit de désespoir et de terreur.
Le filin continue de descendre. Au contact de l’eau qui lui semble glacée, le pirate est saisi d’un frémissement. Puis il s’abandonne. Il sait qu’il va mourir en même temps que le soleil.
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Le cœur de la mer est un murmure sourd qui ne bat ni ne cogne, mais tantôt feule et tantôt grogne comme un fauve jamais assoupi. S’il lui arrive de rugir, c’est sous la colère d’Éole. Car ce n’est pas la mer qui fait les vagues, c’est la fureur du vent. Cette nuit, tout est paisible. Le pelage des flots ondule doucement sous la main caressante de l’aquilon. C’est à croire que les dieux sont partis, insoucieux des mortels ou lassés de les tourmenter. À moins qu’ils ne s’en jouent plus cruellement en les laissant s’illusionner sur la possibilité du bonheur.
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Vidéo de François-Henri Soulié
Modération : Farid ABDELOUAHAB, historien Avec Isabelle HEULLANT-DONAT, professeure à l'Université de Reims, François-Henri SOULIÉ, écrivain, auteur de romans policiers.
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