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Citations de François-Régis Bastide (28)


Les jours suivants furent moroses ; je m'appliquais à être le plus absurde possible dans l'exercice de mes devoirs militaires.
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Ainsi, il est des questions que l'on pose sans parler à des êtres absents et ils vous entendent tout de même... L'air leur apporte la forme de vos mots... et ils vous répondent tout de suite, ils ont d'emblée ce merveilleux pouvoir d'entretien supérieur, qui plane au-dessus des formalités de la conversation.
Page 168
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J'ai pris le tube [de strychnine] et l'ai mis dans ma poche ; puis j'ai parlé longuement, en essayant d'employer le moins de mots possible. J'ai peut-être dit de belles choses ; maintenant, je sais que le capitaine n'aura plus jamais envie de se tuer et je me sens plus heureux, mille fois plus heureux que si je m'étais engagé à quinze ans et que si mon général avait fixé la médaille et la croix et des palmes et des étoiles sur ma poitrine, me désignant à l'admiration de mes semblables. Je voudrais qu'il y eût un ruban blanc pour les empêcheurs de mort. Je voudrais surtout que vous ne trouviez pas bête ce que vous venez de lire, car je l'ai écrit très pieusement.
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Les adieux, c'est toujours comme cela, c'est lorsqu'on n'a plus la force d'espérer, lorsqu'on ne se possède plus, lorsqu'on dit "à ce soir" en sachant qu'on n'ira plus nulle part.
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Les adieux, c'est ce qui fait le moins mal, lorsque personne ne vous regarde vous en aller.
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… en 1730, le duc de Luynes lui donne à lire le « Journal » de Dangeau. Saint-Simon le prend, le trouve « suffocant » et « d'une fadeur à faire vomir » mais enfin ne le lâche plus. […] Il le copie intégralement (trente-sept volumes). Puis ayant sous les yeux cette copie, il écrit au verso de chaque feuille ses « Additions » au Journal. Ces « Additions », il ne les fait pas immédiatement ; il écrit, par exemple, en regard de ce que dit Dangeau sur Mme Guyon : « morte depuis vingt ans ». Mme Guyon est morte en 1717, cette note de Saint-Simon est donc de 1737, c'est-à-dire de sept ans postérieure au jour où Saint-Simon avait lu Dangeau pour la première fois.

2880 – [Écrivains de toujours, n° 15, p. 57]
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Elle possède le sens des pluriels féériques qui sont l'apanage de la richesse mais aussi du bonheur. Quand une jeune fille n'emploie jamais, ou seulement contrainte, le singulier, vous pouvez être sûr de son bonheur ; c'est que les timbres de son âme sont assortis aux couleurs de ce monde.
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Une noctuelle vint frissonner autour de l'abat-jour. Je sentis une grande paix descendre en moi. Barbara reprenait, en haussant le ton de sa voix qui allait s'enfouir dans le fond du salon :
_ Vous êtes sûr de ne pas avoir de la haine pour moi ? Si vous saviez les choses horribles que l'on dit de la France à la maison. Vous ne vous apercevrez de rien, évidemment, parce que mes parents vont avoir peur de vous. Et vous raconterez ensuite quand vous serez revenu dans votre pays que les Allemands sont plats comme des galettes, comme des couleuvres. Dites, vous le raconterez, n'est-ce pas ? Mais vous n'oserez pas raconter qu'une Allemande de dix-neuf ans n'avait pas peur de vous, qu'elle se moquait de vous, qu'elle savait que vous n'étiez pas un conquérant de division blindée, mais un poète en uniforme comme il y en a tant chez vous.
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Je vois bien aujourd'hui que le vide, l'absence, entre certains êtres, crée une accoutumance qui n'est pas moindre que la possession, dans ses effets. C'est une possession, cela ressemble, du moins, à une possession. Peut-être avions-nous tous deux l'amour de la distance ?
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N'est-ce pas une maladresse que de mendier l'amour d'un homme, quand on a toujours refusé l'amour de tous les autres ?
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Les grandes personnes pleurent toujours quand elles ont une grande joie.
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Il n'y a pas de oui ou de non, dans la vie. Dans la vie, les choses ne sont pas blanches ou noires.
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Sa voiture était couverte de poussière collée par le sel de la mer. Il sortit de Mittelbourg et avisa bientôt une station-service. Il choisit le programme le plus complet, avec lustrage spécial. On indiquait même la durée : dix-huit minutes (…)Sous les rouleaux bleus et les ruissellements de mousse, il se dit qu’il était là dans le seul endroit où un homme pouvait pleurer tranquillement (…), et il sifflota souvent. Il pensa une fois de plus à la question du Prince André, voyant passer Natacha : « Pourquoi est-elle heureuse ? » Et il la tourna dans tous les sens, essayant aussi avec « malheureuse », tantôt sur la Reine Ilma, tantôt sur Susah la Noire.
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A écouter Simone parler des années 1920 et du "Boeuf sur le Toit", de son frère officier-aviateur tué en 17, de M. Le Tasse, son premier amour qu'elle n'avait point épousé car il voulait vivre seul dans les postes successifs de sa carrière de diplomate, et la retrouver à Paris chaque fois qu'il y revenait, ce qu'elle n'avait point accepté, je comprenais qu'il existait bien des amours pour qui le Temps ne comptait point.
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Est-ce si difficile de dormir près de moi ? Je ne sais pas, personne n'a essayé... On a galopé, on a parlé, on s'est battu près de moi ; jamais on n'a dormi... Maintenant, je le permets, je le veux, voici... dors... tu verras comme ce sera bon de s'éveiller demain dans la même vie...
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Ma vie est finie parce que je n'ai jamais cru à la vie, parce que j'ai toujours eu de grandes dispositions pour dire adieu, pour renoncer. Je n'ai jamais eu un projet, un élan, sans les voir devant moi, étalés sur un miroir qui me les renvoyait, tout creusés, avant que j'aie pu m'élancer...
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Elle sentira sur ses épaules le poids de l'ennui, comme une grâce inutile qui la mord tous les jours davantage.
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Je rêvai, cette année-là, toutes les nuits à la même heure. Je dirai quels rêves je fis, je dirai l'heure. Je dirai tout, mais il ne faut pas que l'on me presse.
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LE 13 juin 1965, à six heures du soir, une Simca mille se dirigeant vers Ajaccio stoppa devant la première pancarte, celle du petit chemin de gauche. Je descendis de cette voiture et je me vis monter vers La Palmeraie annoncée par cette pancarte, comme si quel qu'un avait agi à ma place. J' abandonnai la voiture, louée chez Hertz, en laissant la clef de contact sur le tableau de bord, ce que je ne fais jamais. Je vis une sorte de lotissement en chantier, une poignée de bungalows à grandes surfaces vitrées. Charles Deslondes s'avança lentement vers moi et me fit un large salut de la main avant de m'avoir rejoint. J'eus l'impression qu'il saluait quelqu'un qui montait derrière moi, car je ne voyais pas la raison d'un accueil aussi chaleureux
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Nous rêvons en vivant, pas en dormant.
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