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Critiques de François Villon (42)
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Poésies complètes

Poète sans portrait, disparu, on ne sait quand et on ne sait où, François Villon est depuis le XVème siècle considéré comme un des plus grands de nos poètes.



Loin de la vision romantique que l'on se fait de lui – un poète maudit, un moderne en avance sur son temps et son époque -, les historiens-biographes ont établi que Villon fut en même temps un délinquant notoire, un voleur emprisonné, un meurtrier condamné à mort puis relaxé, un fugitif, un souteneur, etc. qu'un caractère provocateur et cynique mena jusqu'à sa disparition en 1463. Il n'avait que 32 ans.



L'homme ne manquait cependant pas de qualités. de famille modeste, il devint étudiant à la Sorbonne et fréquenta à la même époque les milieux culturels de Paris. Il obtint la charge de clerc qui lui promettait de nombreux bénéfices, mais son tempérament, ses agissements lui valurent de ne jamais conserver bien longtemps les avantages acquis.



Le Lais et le Testament ont été écrits respectivement en 1456 et 1462. Dans des poèmes en huitains, l'auteur s'y dévoile tout entier et, avec lui, la société qui l'entoure. Écrits dans une langue populaire, emprunte d'argot, les textes sont avant tout réservés au petit milieu que Villon côtoyait.



C'est après avoir été repoussé par une femme cruelle en amour, que Villon choisit l'exil et quitte Paris. Avant cela, il décide d'écrire une suite de poèmes qui deviendra le Lais (le legs). Dans des huitains, il y évoque évidemment le thème douloureux de l'amour déçu mais il dresse aussi une liste de légataires particuliers. Ce sont des clercs, des officiers du Parlement, des chanoines, des hommes d'affaires, etc. que Villon connaissait. Avec sa plume, il les caricature, les moque et les attaque avec envie. Savoureux portraits d'hommes influents mais aussi d'une époque.



Dans le style, la forme et les sujets qui le composent, le Testament apparaît comme la suite du Lais. Villon sort de prison quand il en commence l'écriture. L'homme est blessé, affaibli. S'il poursuit, avec l'usage de huitains et de balades plus longues, ses réflexions sur l'amour, le personnage féminin, la défiance envers le pouvoir politique et religieux, il aborde de manière plus abrupte les ravages du temps qui passe, la pauvreté, la vieillesse et la mort.

Autant de thèmes dans lesquels point un sentiment de déchéance.

Une année plus tard, on ne retrouvera plus trace de l'auteur. Villon n'apparaît nulle part.



« Je plains le temps de ma jeunesse

- Ouquel j'ay plus qu'autre gallé

Jusqu(es)' à l'entrée de vieillesse -,

Qui son partement m'a cellé ;

Il ne s'en est à pié alé

Në à cheval : las ! Comment don ?

Soudainement s'en est vollé

Et ne m'a laissé quelque don. »



Si la lecture de ce recueil des oeuvres poétiques de François Villon n'a pas toujours aisée, j'ai eu plaisir à en ressentir les lointains et secrets ressorts, pleins d'humour et de sagacité, de lucidité aussi.

Lire Villon est affaire de patience, de curiosité et de plaisir. Son écriture témoigne d'une oeuvre poétique incontournable. Les ressources du langage, celles d'une époque et d'un certain milieu (celui érudit et populaire que cotoyait Villon) y sont exploitées, magnifiées.



Si ses poèmes gardent encore aujourd'hui une part de leur secret, ils ne cessent de faire de François Villon, poète sans portrait, disparu, on ne sait quand et on ne sait où, l'ombre de nous-mêmes et de notre condition.



« Je sens mon cueur qui s'affoiblist

Et plus je ne puis papier.

Fremin, siez toy près de mon lit,

Que l'en ne m'y viengne espïer.

Pren ancre tost, plume, pappier !

Ce que nomme escriptz vistement,

Puis fay le partout coppïer.

Et vecy le commancement. »









Une mention particulière à Claude Thiry, docteur en Philosphie et Lettres, professeur aux universités de Louvain et de Liège, auteur d'une très belle préface et des notes précieuses qui accompagnent ce recueil des Poésies complètes de François Villon.



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Oeuvres complètes

Toute la poésie de Villon rassemblée dans un livre de poche. Une merveille pour moi qui ai découvert le poète il y a plus de cinquante ans...



Il paraît que l'œuvre de Villon est courte, moins de trois mille cinq cent vers, aussi courte que sa vie, puisqu'il disparaît vers l'âge de trente ans, sans qu'on sache ce qu'il est devenu... Mais quelle richesse !



L'édition est "bilingue" : textes en vieux français de l'époque du poète et en français moderne. Elle est également très documentée, avec une chronologie détaillée et de très nombreuses notes. Un ouvrage de référence donc.



Quelques citations, excluant les poèmes les plus connus.



"Aimez donc tant que vous voudrez,

Participez aux réunions, aux fêtes,

Vous n'en vaudrez pas mieux à la fin,

Vous ne ferez qu'en perdre la tête."

(Double ballade continuant le premier propos)



"Hommes perdus, dépourvus de raison,

Dénaturés, privés de connaissance,

Hors du sens, emplis de déraison,

Fous égarés, pleins d'inconscience,

Qui agissez contre votre vie"

(IX. Autre ballade, ou ballade du bon conseil)



"Je suis François, cela me pèse,

Né de Paris, près de Pontoise,

ET d'une corde d'une toise

Mon cou saura ce que mon cul pèse."

(XIV, quatrain)



"Détrousseurs,

Qui en tout temps,

À l'auberge, faites des avances

À la bonne bouteille

Et sur le soir

Délestez les pauvres niais ;"

(Ballade III)
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Poésies complètes

François Villon est vraiment le Bad boy de la poésie française.

Mauvais garçon par excellence, mais génialissime rhétoriqueur poétique. Villon cumule tous les attributs positifs ou négatifs : poète, farceur, amuseur, charmeur, en opposition à voleur,

filou, manipulateur ou menteur.

Sa poésie, elle aussi, ressent cette double personnalité ambiguë, nous plongeant à la fois dans l'entourage des puissants, des Belles-Dames du temps jadis ou ses rimes résonnent des jolies sonorités de l'amour courtois ou bien nous entraîne dans les limbes des bas-fonds parisiens, sur les traces des bandits de grands chemins faisant à chaque vers frissonner le bourgeois des villes.

Villon, c'est à la fois la désinvolture de Rimbaud, la verve de Hugo, la folie de Tzara, le tout mâtiné à la sauce Bukowski.

Jusqu'au bout, Villon aura rit de tout, conseiller des puissants, pour mieux s'en moquer ou les détrousser, blasphémateur envers les universitaires ou les religieux, gentil avec les dames, mais grivois en amour il n'aura finalement que tendresse pour ses compagnons d'infortune, souvent chenapans patentés comme lui. Villon leur rendra un vibrant hommage tout en émotion avec son magnifique poème : la ballade des pendus.

Poète incomparable, il nous jouera sa plus belle partition poétique tel un acteur de théâtre,

en tirant sa révérence au monde des vivants en disparaissant sans laisser de traces en 1463.

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Poésies complètes

Impression de passer à côté d'une oeuvre parce qu'on n'en maîtrise pas la langue. Cette lecture de Villon dans le texte original mais annoté à chaque coin de vers ne m'a convenu que très moyennement. Certes traduire en moderne, c'est trahir, mais là, quand même, le lecteur peu scrupuleux et encore moins érudit que je suis, aurait aimé avoir, en regard de l'original, une traduction. Il y a dans ce poète éloigné sans doute beaucoup de cocasserie, mêlée à des sentiments plus noirs. Tout ça, on le repère par bribes, au détour d'un vers plus vite compris qu'un autre, ou d'un jeu de mot que les notes nous permettent de piger, mais jamais, ou rarement, je n'ai eu le sentiment d'être emporté par un texte qui, hélas, ne parvient plus à se désempêtrer de son époque. Dommage.
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Lais, Testament, Poésies diverses avec Ballad..

J'ai absolument détesté cette lecture qui me fut d'une rare désagréabilité. Le poète fait une poésie basse pour le divertissement, et il ne m'a été que pénible de découvrir ses incessants énamourements et aventures avec des filles de joie, ou encore toutes les fois où il a frôlé la mort. Son testament est d'une longueur qui fait très mal, et on a paradoxalement envie de mourir d'ennui. {10}
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Poésies

cc les amis .pour ceux qui aimes la poésie , l'œuvre de l'auteur n'est plus a présenté mais quand même quel talent , Georges Brassens aimer cet auteur car comme moi il le trouvait d'une facilité a lire. cet auteur de poésie n'est pas assez enseigné je pense et cela est dommage car c'est un plaisir a lire .en plus cet auteur et son œuvre fait partie du domaine classique de la littérature française dans ce domaine .si un jour vous avez la chance de découvrir cet auteur et ce livre lisez le . bonne lecture les amis
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Poésies complètes

Après le testament de Rilke, celui de Villon: il y a une logique muette qui agit sous ma PAL... ou pas !

L'on s'étonne à la lecture de François Villon, d'abord de sa modernité : homme de la fin du Moyen-âge, on a déjà toute présente la pensée de la Renaissance : l'importance de la nature pour elle-même; retour sur l'individualité de l'humain, le doute et l'acceptation de l'ambivalence de la vie et du monde.

L'on s'étonne aussi de ce réalisme parfois cru ou goguenard sur la pauvreté, l'amour, la vieillesse, la mort…

L'on s'étonne encore sur la pluralité des tons, de la bouffonnerie à l'extrême gravité, que l'on retrouve dans le Testament, pluralité pourtant contrainte dans les formes strictes du texte et surtout des ballades enchâssées, dans l'utilisation des énumérations, anaphores, refrains et autres acrostiches.

On s'étonne enfin de cette extrême ironie qui parsème ce faux testament où Villon n'hésite pas à condamner les puissants et ceux qui les servent ainsi que son entourage propre à qui il ne réserve guère de reconnaissance.

C'est une lecture émouvante donc que celle de ce poète qui a mal fini mais, contrairement à ses contemporains, nous a parlé d'une vie et d'un humain plus que terrestre.

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Poésies complètes

reviendrai vers François,

aujourd'hui voici ma traduction d'un poème écrit par David Lehman



Villon

par David Lehman





En ma trentième année,

Ivre, pas étranger à la disgrâce,

Je souris comme un imbécile d'une oreille à l'autre

Malgré les larmes sur mon visage,

Moi le clown, condamné

Sur ordre de Thibauld d'Assole,

Menacé et même damné

Par le faussaire avec la crosse à la main.

L'évêque, un vrai cul de cheval,

voulait que mon souper soit sa merde.

Au diable ça. Je préférerais fumer de l'herbe

Et adorer la fontaine sacrée de l'esprit.

Garçon, j'ai été nourri d'une croute de pain dur

et d'une cruche d'eau lors d'une marche de huit kilomètres.

Chaque nuit épuisé je me couchais

Et rêvais d'elle dont j'aime le parfum.

A ceux qui m'ont causé le chagrin

Qui s'étale dans mes poèmes, Je dis que

j'ai fleuri comme un amandier en feuilles.

Pendant des années, chaque jour j'ai écrit des poèmes

Et j'ai ri de ceux qui croient

que "aime tes ennemis" a du sens.

Puissent les poètes, qui savent tout,

éloigner vos illusions et déplaisirs.

Je prie pour vous, je prie pour tous ceux

qui méritent la miséricorde de Dieu.

Mais moi qui suis tombé avec la chute d'Adam je ne dis qu'un mot : merci.

Je remercie tous ceux qui m'ont fait souffrir,

m'ont infligé des douleurs, ont enflammé mon cœur,

ont excité ma virilité comme un amant

et m'ont appris que la romance est un art.

Certains de mes ennemis peuvent

me rejeter comme une grande gueule

Mais ils regretteront le jour

Où mon nord a conquis leur sud

Et l'acte a vaincu le mot.

Pourtant, je dirai une ligne à la louange de celui

qui m'a laissé porter une épée

pour la défense du fils unique de Dieu.

Je n'ai aucun bien immobilier à laisser,

Mais si malade que j'aie l'air, et blême,

j'ai encore mon cerveau. Je crois que

le Seigneur m'a donné tout ce que je pouvais désirer.

J'avoue que je lui dois tout.

Et maintenant je dirai ce que je voulais

dire dès le début. Comme un hymne

je composerai mes dernières volontés et mon testament.

Écrite dans la soixante-troisième année

De notre siècle, cette déclaration se dresse

Comme ma main et mon sceau alors que je nettoie

L'air du mensonge et frappe dans mes mains

Pour applaudir le prince qui m'a libéré

De prison et m'a rendu la vie.

A lui et à sa femme, et à ceux qui me lisent,

je lègue la paix qui survivra aux conflits.

Je confesse mes nombreux péchés de luxure,

de colère, de cupidité, d'orgueil.

Mais Dieu qui a fait l'homme de la poussière

a pris mon parti.

Bien que je sois mort lorsque vous lirez ceci,

Sachez que je vis par

la grâce Du Seigneur qui m'a aidé dans mes besoins

Et laissez-moi contempler le visage de Madone.

Et sachant que je rencontrerai mon destin

Bien assez tôt sur cette route bien tracée, Puissé-je m'arrêter une dernière fois, un soir tard,

Dans un café où je déclamerai mon ode

Pour la joie de la multitude, pour les acclamations

Des étrangers dans ce vieux continent,

Ma soif étanchée par une chope de bière, Au-delà de toute réforme, ton humble pénitent.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Poèmes pour Laure

Pour conclure sa présentation, Daniel Moutote se questionne sur l'utilité de la poésie : "A quoi sert la poésie ? A rien et c'est tant mieux". Si elle sert à apprendre non pas à comprendre mais à aimer la vie avec toutes les richesses que la nature nous offre et que nous oublions trop souvent de regarder, à aimer les autres (en général en poésie, il est souvent question de déclaration d'amour à l'être aimé avec lequel on peut soit trouver la paix et le bonheur absolus soit au contraire, en ressortir blessé) et tout simplement à aimer tout court et à profiter de chaque instant présent.



Ouvrage trouvé au fin fond de ma petite médiathèque (celle dans laquelle je travaille), je trouvais dommage que celui-ci soit laissé de côté, oublié et plus attitré par l'objet en lui-même que je trouve très beau que par le titre, je me suis laissée tenter...juste pour le plaisir de lui redonner un peu vie et de pouvoir le partagée avec vous, chers lecteurs de babelio. Malheureusement, celui-ci m'a un peu déçu quant à son fonds. Je trouve que le préfacier et celui qui a réuni ces poèmes ici est un peu trop cruel envers certains poètes. Plus que cela, il ne prend même pas la peine d'approfondir plus ses propos qu'il passe déjà à un autre, sans réelle transition, comme l'on énumérerait une liste de courses et je trouve cela vraiment dommage. La vingtaine de poèmes qui sont présentés ici, sortis hors du contexte, sont certes très beaux (normal, ils ont été composés par nos plus grands poètes français me direz-vous mais je trouve cela bien dommage que l'auteur se soit arrêté aux poètes français uniquement mais si il avait réellement voulu faire une anthologie, ce n'est pas un ouvrage de 120 pages qu'il aurait fallu mais le triple et encore...en plusieurs volumes) mais sortis du contexte et sans explication aucune, je trouve que le lecteur parfois se perd, à moins qu'il ne soit sensible à toutes sortes de poésies et qu'il connaisse déjà les poètes en question (c'était loin d'être mon cas car si j'en connaissais une très grande majorité, les quelques autres n'étaient pour moi que des noms qui m'étaient familiers mais sans plus de détails).



Un ouvrage très beau donc sur l'objet livre mais que j'ai trouvé beaucoup trop succinct quant à son contenu et c'est fort dommage. Néanmoins, je ne regrette pas de l'avoir découvert et de l'avoir dépoussiéré pour vous le présenter ici ! A découvrir pour les plus curieux si ils tombent dessus par hasard (comme ce fut le cas pour moi) !
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Poésies complètes

Avant de mentionner sa poésie, je veux parler de l’autre oeuvre de François de Montcorbier dit Villon, sa vie.

Écolier de l’Université, maître de la faculté des Arts à partir de 21 ans. À 24 ans, il tue un prêtre dans une rixe et fuit Paris. Amnistié, il s’exile de nouveau, un an plus tard, après le cambriolage du collège de Navarre. Accueilli à la cour du prince-poète Charles d’Orléans, il échoue à y faire carrière. Emprisonné à Meung-sur-Loire, libéré à l’avènement de Louis XI, il revient à Paris après quelque six ans d’absence. De nouveau arrêté lors d'une rixe, il est condamné à la pendaison. Après appel, le Parlement casse le jugement mais le bannit pour dix ans. Pour le reste de sa vie, nous ne conservons aucun témoignage.

Contrairement à sa vie, dans ses poèmes, Villon n’est pas dans l’innovation, il s’adapte aux moeurs et à la poésie de son temps, en s’inscrivant notamment dans la tradition de Rutebeuf. Néanmoins, Villon réconcilie le poète avec le « je » car ses poèmes représentent un véritable témoignage autobiographique. Il parle de ce qu’il voit, de ce qu’il vit et se sert de la poésie en tant que porte-voix pour sensibiliser ses contemporains à sa condition et à ses états d’âmes.

Néanmoins, la langue de Villon n’est pas familière à un lecteur du XXe siècle, de même que la prononciation de l’époque, ce qui explique certaines rimes qui ne nous paraît pas forcément appropriées. Cependant, je vous recommande cette édition pour approcher ces poèmes.
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Poésies complètes

Quel plaisir d'avoir lu ce recueil de poésies !



Soyons clair, l'édition en mode bilingue est bien pratique surtout pour les "Ballades en jargon" et même pour Lais et Testament, les quelques phrases en latin me seraient restées partiellement obscures (étrangement en 40 ans, j'ai perdu mes réflexes ! Hihi !).



Bien sûr, j'ai du interrompre cette lecture pour ré-écouter le bon maître (Georges Brassens, dois-je le préciser ?) chanter "Ballade des dames du temps jadis".



"Où est la très sage Heloïs,

Pour qui chastré fut et puis moyne

Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ?

Pour son amour eut cest essoyne."



Et comme de bien entendu, j'ai du relire (en diagonale certes) "Héloïse, ouille !" de Jean Teulé ;-)



Bref, un week-end de 3 jours bien rempli !



Maintenant, il va me falloir trouver une bonne bio de ce trousse-chemises, coupe-bourses, jongleur, hâbleur, rusé... poète.

Lui qui a connu les bagarres, les meurtres, les geôles, les prisons, frôlé la pendaison (commuée en bannissement) avant de disparaître vers 30 ans.

C'est du moins comme cela que je me l'imagine (à tort ou à raison...)



Et peut-être à l'occasion relire Rabelais, qui de mémoire lui rendait hommage (Dans Pantagruel ? Dans le quart-livre ?... J'ai la mémoire qui flanche hihi...)



Si vous avez des conseils, je suis preneur !



Livresquement votre.
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Le petit testament - Le grand testament - P..

Etrange François Villon - capricieux, immoral, maudit, doué... et sa poésie magnifique et si différente des écrits de son temps - une sorte de Rimbaud du Moyen Age. A lire absolument le testament, la ballade des pendus, la ballade des dames du temps jadis qui fut ensuite chantée par Brassens - et pour le plaisir d'imaginer ce qu'aurait pu être l'homme - ou pas : Je , François Villon de Teulé
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OEuvres poétiques

Cela fait deux ans que je travaille sur les textes de François Villon, et je redécouvre à chaque lecture, une sensibilité et une beauté hors du commun. Même si l'Ancien français peut rebuter certains, des poèmes tels que "La ballade des pendus" ne peuvent laisser indifférent. Villon est et sera peut-être à jamais, le poète le plus contemporain de toute l'histoire de la littérature. Jamais un de nos semblable n'a pu nous sembler si proche, malgré tous les siècles qui nous sépare. C'est avec lui que le lecteur prend conscience de la constance et l'universalité des sentiments.
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Poésies complètes

Trace indéniable de l'histoire, dont plusieurs thèmes sont encore d'actualité (!), mais définitivement pas un grand plaisir de lecture pour moi.
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Oeuvres

La poésie de François Villon est, paraît-il difficile à aborder, du fait de la langue et du contexte bien particulier dans lequel il écrit. En outre, bien qu'il ait été reconnu, dès après sa mort (notamment grâce à Clément Marot), comme le plus grand poète françois de son temps, ses oeuvres ont été rapidement dispersées et altérées... comme pressées de suivre la déchéance de leur auteur.

Il me faut donc rendre hommage au travail de compilation de l'éditeur JC Latès, qui m'a permis de lire ces oeuvres complètes. Par ailleurs, la langue n'a pas été un obstacle car je m'étois familiarisé, juste avant, à la lecture du vieux françois dans le Roman de Renart et chez Rabelais, entre lesquels François Villon prend chronologiquement place.

Quant au contexte, il s'agit de la France de Charles VII, royaume exsangue, affaiblie par la guerre civile des armagnacs et des bourguignons et encore à moitié occupée par l'anglois à la naissance de ... François.

Il fallait s'appeler Jeanne d'Arc, en de tels temps, pour entendre les voix qui allaient mener le pays à se redresser et à retrouver son unité et son identité. Le clerc, poète et malandrin François, lui, fait les quatre cent coups dans le Paris étudiant, vole et se bat, échappe de peu au gibet, et disparaît à 32 ans, sans doute usé par les excès et dans le dénuement. Disons le, le "pauvre Villon" qui demande qu"on s'apitoie sur son sort, aurait fort bien pu trancher la gorge à son lecteur au détour d'une venelle.

Derrière la légende du poète maudit qui nous a été transmise par ses successeurs du XIXème siècle (Baudelaire, Nerval, Th. de Banville...), c'est donc un homme de son temps qu'il faut s'attendre à découvrir dans ses poèmes : on n'y trouve pas les fêtes galantes de Verlaine, mais les ballades de pendus. Ses vers en évoquent parfois d'autres, moins distrayants pour l'homme...

La souffrance, la cruauté des hommes et la mort sont partout présents en cette fin de Guerre de cent ans, et il faut toute la gouaille et l'ironie mordante d'un Villon pour écrire de beaux vers en des temps si durs. En cela, Villon est le petit frère de Gargantua et lointain cousin du goupil. Il traite avec cynisme et double sens sa vie, sa mort, ses emmerdes...

Mais, s'il se laisse porter par ces échos d'un autre temps, le lecteur confortable du XXIème siècle peut pourtant en ressentir toute la force et l'esprit de liberté : pas toujours gai, il est avant tout libre, comme Ferré et Brassens l'ont bien chanté.

Villon, pour cela est donc aussi incroyablement moderne. Ses références médiévales aux danses macabres, et d'autres qui nous échappent souvent, nous connectent à d'autres temps, mais lui, au ban de cette société où l'individu n'est encore que peu valorisé, nous confie sans détours ce qu'il est, ses états d'âme, avec un lyrisme digne des romantiques plusieurs siècles plus tard.

Volontiers sombre, cru, cassant les codes de l'amour courtois, il joue les bouffons, choque par ses débauches, puis se montre triste et grave, raille et émeut à la fois.

Non, décidément, ni la langue ni les allusions à ses amis de beuveries, qui nous échappent, ne sont un obstacle : la poésie de François Villon traverse le temps et nous touche, parce que, dépourvue de tout jugement moral ou esthétique, elle dévoile en tout liberté l'être qu'il fut, celui que nous sommes, dans toutes ses ambiguïtés.



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Le testament

Merci à Babelio et aux éditions Thélème pour l'audition de ce livre audio.



Je ne suis pas un habitué de ce format mais je pense qu'il est bien adapté au genre poétique. J'ai pris du plaisir à écouter le superbe poème de François Villon. La voix chaude d'Arthur H. est agréable à écouter mais elle me semble trop monocorde; du coup les sentiments sont peu exprimés et on perd l'humour présent dans le texte. Je regrette aussi qu'il n'y ait pas de livret accompagnant le disque.
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Le testament

Je ne suis pas une habituée des livres audio, j'ai énormément d'attachement pour le papier! Mais je sais aussi que mes essais de lecture de Villon, comme d'autres poètes, se sont souvent arrêtés en route, alors que j'aime beaucoup entendre Georges Brassens chantant La Ballade des Dames du temps jadis, ou Bernard Lavilliers récitant La Ballade des Pendus. Je me suis donc dit que j'avais peut-être besoin d'une voix pour porter les mots de ce poète, et j'ai voulu tester cette version audio de Testament. Et cela a complètement fonctionné. La voix d'Arthur H est présente et discrète à la fois, sans grands effets mais en donnant du corps aux mots. Un vraie belle manière de découvrir ou redécouvrir ces poèmes.
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Le testament

Le Testament (1461), écrit par un Jean-François Villon de trente ans, deux ans avant sa mort, rassemble vingt-quatre poèmes, en général octosyllabiques, dont la Ballade des dames du temps jadis qui comporte le fameux vers «Mais où sont les neiges d’antan» repris par Brassens. Poète maudit et marginal, Villon finit par être exécuté, non sans avoir composé auparavant la célèbre Ballade des pendus :

« Frères humains, qui après nous vivez,

N'ayez les cœurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous mercis... ».

Lors d’une masse critique, j’ai reçu ce qui n’est pas un livre, mais un CD MP3 sans accompagnement de texte. Il provient des éditions Thélème qui se sont faits une spécialité de l’enregistrement d’œuvres littéraires lues par de grands acteurs. On y trouve la plupart des grands auteurs français, mais aussi Cervantès, Pouchkine, Dostoïevski, Samuel Becket, Aristote, les sœurs Brontë, Agatha Christie, Epictète, Freud, Oscar Wilde, Gogol, Kafka, Lao-Tseu, Machiavel, Karl Marx, Rilke, Tchékhov, Schopenhauer, Tolstoï, et bien d’autres. Le catalogue est d’une grande richesse.

Ces merveilleux vers de Villon, qu’on découvre ou retrouve avec plaisir, sont récités en rendant toute la saveur du français de l’époque, de manière fort expressive, par Arthur H, dont on peut cependant regretter un certain «recto tono». Il lit par exemple, sans élever la voix, «Je suis presque enragé» (Ballade en vieil langage françois), sur le même ton que «Dame, soyez dans mon coeur» (Belle leçon aux enfants perduz) ou «Elle a en soi des attraits bien à souhait» (Ballade de la grosse Margot). J’ai d’autres CD des éditions Thélème où la déclamation colle au texte, par exemple les œuvres de Proust merveilleusement lues par André Dussolier.

Il faut souligner que cette oeuvre, comme la plupart de ces CD de Thélème (mais pas tous) sont en version MP3, ce qui ne m’a pas permis d’écouter ces merveilleux poèmes de Villon en voiture, comme j’ai pu écouter Proust, Diderot ou Guillaume Apollinaire.

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Le petit testament - Le grand testament - P..

Même si le vieux français n'est pas toujours évident, le poète jongle avec les mots, les styles, les humeurs et les phrases toujours si bien tournées. Liberté de ton incroyable!
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Ballades en jargon

Comme ne l’indique pas ce titre, l’ensemble de ce recueil, que j’ai trouvé en ebook gratuit, est en vieux français. Je me demande d’ailleurs si ça ne serait pas la retranscription de la publication originale. L’orthographe est dans tous les cas très loin de la nôtre et certains passages sont réellement compliqués à comprendre. Mais cela n’enlève pas à la qualité de l’écrit et des vers, à défaut de pouvoir tout comprendre. Mais dans une poésie, je ne suis pas sûr que l’on comprenne réellement, tout à fait, l’auteur…
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