Citations de Françoise Giroud (451)
Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser.
« La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »
Extrait du journal Le Monde - 11 Mars 1983
Se souvenir, c'est s'écorcher.
Je crois que le bonheur existe, la preuve en est que soudain il n'existe plus.
Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser.
Les années défilent par dizaines sans qu'on les voie passer. Et un jour, on se découvre petite chose molle, fragile et fripée, l'oreille dure, le pas incertain, le souffle court, la mémoire à trous, dialoguant avec son chat un dimanche de solitude. Cela s'appelle vieillir et cela m'est pur scandale.
Pour un honnête homme, quand il entre au gouvernement, le temps de la critique et du pur idéalisme est révolu. Son premier devoir est de mettre des limites à ses objectifs. Cependant, il doit tenir compte des circonstances. Il ne doit pas cesser de marcher vers son idéal, mais dans le but de réaliser les parts de son programme qui sont immédiatement applicables, il doit établir un compromis avec les coutumes et les habitudes créées précisément par le système qu'il veut changer. Chacun peut toujours être considéré à la fois comme réactionnaire et révolutionnaire, cela dépend du point de vue. Quiconque n'accepte pas ce fait s'exclut du gouvernement. Il est bien connu que l'art de gouverner repose dans un mélange de réformes et de conservatisme, et qu'une prudence excessive est juste aussi mauvaise qu'un excès de témérité. (p.104)
On ne possède pas un chat, c'est lui qui vous possède.
Le bonheur ne se cherche pas : on le rencontre. Il n'est que de savoir le reconnaître et de pouvoir l'accueillir.
Faut-il brûler Freud ? On peut toujours essayer. Avec Jésus, Marx et Einstein, il forme le quatuor juif qui a mis le plus sûrement « le bordel » dans le monde, armé seulement, comme les trois autres, de son esprit. Mais ce qu’ils ont injecté à eux quatre dans le cerveau et la conscience de tous, y compris de ceux qui s’en croient tout à fait indemnes, imprègne nos comportements et jusqu’à notre vocabulaire. Alors, puisqu’il faut vivre avec eux, mieux vaut essayer de les connaître pour, si possible, les dépasser et voir ce qui arrive après. « Nous avons tous les pieds dans la boue, mais certains regardent les étoiles », soulignait Oscar Wilde. Ce sont ceux qui regardent les étoiles qui mènent le bal.
Un homme qui vous désire, quoi de plus tonique?
C'est toujours dans les crises économiques que le fascisme a pris naissance. C'est un phénomène populaire et de petite bourgeoisie, quand les gens sont acculés au désespoir par le chômage, les traites impayées, la monnaie qui fond, le luxe d'un petit nombre qui devient alors provocant, et que les chefs politiques paraissent incapables de maîtriser la situation, ou corrompus, la pâte est prête à lever alors pour l'un de ces socialismes autoritaires où il y a vite de plus en plus d'autorité et de moins en moins de socialisme.
Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit: C'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser.
Je restai une heure avec lui, et puis je le quittai en pensant que je ne le reverrais pas, qu'il allait s'éteindre comme une bougie usée et que, tout de même, c'était mon père...
Quand je me levai pour partir il demanda :
- Tu reviendras ?
Je promis. Il est mort le lendemain.
"Comment voudriez-vous avoir des généraux ? [...] Vous les habituez à obéir, à servir toute leur vie, tout le long de leurs grades dans une caserne ! Puis, tout à coup, vous les mettez sur un champ de bataille et dans le bruit des canons, vous leurs dites : Commandez ! Vous ne pouvez compter que sur le hasard qui tous les deux mille ans, vous donne un monstre, Alexandre, Napoléon, ou un demi-monstre, Mangin...."
"Mais il y a des abîmes dont personne ne peut vous sortir. Il faut en remonter soi-même, seul, pas à pas. Je n'en suis qu'aux premiers pas."
Ce grand ébranlement de mai 68, j’ai le sentiment de l’avoir ressenti jusque dans mes os. Non son aspect politique, menaçant et confus, que je ne déchiffrais pas mieux qu’une autre, mais son aspect libertaire.
Casser l’autorité, briser les dominations, respirer, ah ! comment ne pas sentir quel puissant courant il y avait là, surtout dans le camp des femmes !
Mais il y a des abîmes dont personne ne peut vous sortir. Il faut en remonter soi-même, seul, pas à pas.
Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser.
Les français n'aiment pas les étrangers. Les pauvres, bien sûr. Les riches, on les appelle des touristes.