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Citations de Françoise Lalande (44)


Par réflexe d'abord, par prédilection ensuite, ce fut vers Vitalie que le père se tourna. Peu à peu, il allait la traiter non comme l'enfant qu'elle était encore, mais comme une adulte. Peu à peu, il allait lui confier, comme il le faisait avec sa femme, toutes les tâches ménagères...
Vitalie Cuif, âgée de cinq ans, ne serait plus jamais jeune.
pge 19
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Ayant atteint le fond du désespoir, Vitalie éprouva de la haine pour la première fois de sa vie. La haine,non de quelqu'un mais de ce qui lui arrivait. De l'état dans lequel on l'avait mise. C'est le bonheur qui rend les hommes bons et doux. Pas le malheur. (p.65)
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Je suis persuadé que les êtres se divisent en deux catégories, la première, celle des enfances heureuses, la seconde, celle des enfances douloureuses, cela donne des êtres différents dans la vie, les premiers seront mieux armés, plus confiants en eux-mêmes, ayant connu l'amour d'une mère, ils seront aimés des femmes, les autres seront plus fragiles, à la poursuite d'une impossible compensation, mais certains d'entre eux trouveront leur force dans l'expression d'un art. (p.106)
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Les tableaux de Vincent et les poèmes de Rimbaud demandent quelque chose d'autre, peut être du respect pour cette force qui nous dépasse, du bonheur qui vient de ce qui est beau, tout simplement, on reste assis devant les iris pendant des heures, on relit une fois de plus le bateau ivre, et c'est le bleu du ciel sur terre, façon de dire qu'il se passe quelque chose dans le cœur, dans le corps, et que cela vient de l’œuvre et de rien d'autre.
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Ils furent les aventuriers du soleil, jusqu'au jour où lui, Vincent se mit à tournoyer dans les champs, avec le vol d'oiseaux noirs au dessus du blé trop mûr, jusqu'au jour où, lui, Arthur, se mit à pourrir dans les déserts, avec des larmes comme nul autre agonisant n'en versera, mais à présent, le soleil se lève toujours pour eux.
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La rencontre de Frédéric Rimbaud et de Vitalie Cuif fut donc la rencontre de deux êtres façonnés par la vie dure qu'ils avaient menée, de deux êtres habitués à la solitude affective. (...)
Vitalie était amoureuse. Elle aimait cet homme venu d'ailleurs qui lui racontait avec humour ses aventures d'Afrique. Elle découvrait le plaisir que l'on éprouve à admirer quelqu'un. Peut-on vivre sans admiration ? (p.37)
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On mûrit vite en Ardenne au XIXe siècle. Vitalie avait renoncé à ses poupées de chiffons et à sa toupie. Elle n'osait plus, en hiver, prendre sa luge et glisser dans les prairies enneigées des environs. Il n'y avait guère de temps au jeu, malgré l'espace et la liberté que les bois, les champs, la campagne toute entière proposaient. Vitalie n'était pas la seule au village à travailler comme une femme dès six ans.
Souvent les vachères n'avaient guère plus de dix ans. Il leur arrivait de loger seules, de traire les vaches qui leur avaient été confiées, d'entrenir les étables durant toute une partie de l'été, dans la solitude la plus totale. (p.23)
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(…) soudain et contrairement à mes habitudes, je cassais les règles de la convivialité, je faisais bande à part, du coup, notre soirée en serait moins fusionnelle, j’en concluais que les exceptions, partout, de tout temps et quel qu’en soit le domaine, étaient toujours mal vécues, ressenties comme une agression, par conséquent, toute exception et leur auteur se mettaient en danger, il fallait l’assumer. (p.84)
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Je savais, moi, quel vieillard avait été Germain Nouveau, à soixante-huit ans, l'âge de sa mort, un corps vidé par les jeûnes et un visage marqué par les assauts sporadiques de la folie, nous sommes responsables de nos physiques, l'âge de la vérité venue, nos visages disent ce que nous fûmes (...) (p.48)
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Nous nous interrogions sur la notion de voyage, nous cherchions à saisir cette mystérieuse aspiration à autre chose, parce que le quotidien devient pesant ? -Cette impression ne jette pas tout le monde sur les routes-, commenta Lucien, il arrive que le quotidien nous lasse et nous irrite, -j'ai besoin d'un changement-, qui de nous n'a jamais formulé cette phrase ?, mais on reste, on continue, sinon la planète ne serait plus qu'un territoire où tous les citoyens seraient en mouvement perpétuel, quel vertige d'imaginer cela ! (p.94)
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Quand on s'éloigne des hommes, souvent on se rapproche de Dieu, vous avez remarqué ? (p.59)
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Evidemment, comme la Vierge Marie avait souffert pour (à cause de ?) Son fils, les autres mères seraient appelées à souffrir. Souffrance valorisée, bien entendu. Plus on souffre, plus on prouve qu'on aime. Vitalie, mieux que quiconque, allait bénéficier des affres de la maternité.
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Oui, mais, pourquoi est-ce plus délicat de parler sexe que de poésie ?
Paul avait raison, ce n'était ni plus, ni moins, il était difficile de bien parler des deux,et, surtout de débusquer l'impossible vérité des êtres, tout au plus, je chercherais à m'en approcher.
Or, rien n'est plus étranger à l'homme que l'amour, j'entends par là que rien ne lui est plus mystérieux que ce sentiment qui nous enlève à nous-mêmes et s'il ne nous enlève pas à nous-mêmes , c'est qu'il n'est pas amour, il sera attirance, désir, cannibalisme, désir de tuer ou de dominer ou d'exploiter, ruse, intérêt, égoïsme ou vanité, et davantage encore, mais il ne sera pas amour. (p.102)
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Une femme au XIXe siècle ne peut se libérer aussi facilement qu'elle le voudrait. Vitalie n'avait déjà que trop tendance à se rebeller. Elle était toujours "en état de légitime offense". Cette fureur qui la dévorait, elle ne savait pas vers qui elle devait la tourner.Elle ignorait d'où elle lui venait. Elle ne pouvait la mettre en mots. Elle ne pouvait que subir cette souffrance enragée en elle. (...)
Qui lui disait qu'elle existait ? Qui s'inquiétait de la comprendre ? Qui partageait ses humiliations et ses révoltes ? (...) Vitalie Cuif avait l'air d'une femme forte. Et les gens forts, on ne les ménage jamais. (p.97)
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Le lendemain, j'attendais les deux parisiens avec impatience, je leur avais donné rendez-vous chez moi, dans ma modeste maison à l'entrée du village, et je mesurais à cette impatience même à quel point j'avais aimé enseigner, il y avait en moi un appétit pour la transmission, ce que des instituteurs sévères m'avaient appris, je l'avais enseigné à mon tour avec un profond plaisir, car je désirais transmettre non seulement un savoir, mais aussi une méthode, celle qui aide un homme, quel que soit son bagage intellectuel, à aborder le monde. (p.89)
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De plus, ceux qui, à l'instar de Germain Nouveau et de Rimbaud, quittent le pays pour longtemps, ne voyagent pas, ils partent, c'est différent. Les voyageurs sont devenus des nomades. (p.94)
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Un homme peut quitter son pays,
mais le pays qui est en lui
ne le quittera jamais.
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La poésie qui m'importe est celle qui déchire, qui lacère, qui hurle ou qui réjouit le coeur, dont la beauté s'est dépouillée des mièvres évidences, une poésie comme celle de Rimbaud, -en avant le monde-, bien avant de nous en ces tristes débuts du XXe siècle, et sans doute, bien en avant de mon ami, Germain Nouveau, mais peu importe, on a pour ses amis des indulgences volontaires, et pour mon ami décédé, j'étais fermement décidé de défendre ce qui restait du poète dans le vieillard squelettique et bougon que j'avais fréquenté, parce que sa souffrance recélait un mystère qui imposait le respect, je l'avais respectée et je la respecterais jusqu'à mon dernier jour. (p. 44)
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Sil le silence n'avait pas existé, Vitalié Cuif l'aurait inventé. Peut-être installait-il autour d'elle une protection, un vide qui lui donnait l'illusion d'être inaccessible , donc invulnérable.
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En parlant de van Gogh:

"... champs de tournesol, parce qu'il avait le soleil dans la tête, qu'il aimait le jaune, qu'il en fit une couleur belle."
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