AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Françoise Lefèvre (103)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Grosse

"et s'il fallait un commencement...'

Le récit s'ouvre sur une lettre minuscule comme s'il n'y avait pas de début à cette histoire de grosse, de trop grosse, celle de la grosse Céline Rabouillot que rien ne prédestinait à devenir garde-barrière. et qui vit sans majuscule une vie toute petite, humble avec un physique trop imposant pour tous ceux qui se moquent d'elle au village. Elle traîne son corps comme si elle avait la charge de valises. Elle le cache en jetant sur ses épaules un châle de soie noire à grandes fleurs qui éclatent comme des coquelicots. Alors le boucher et les autres autour la traitent d'excentrique et se moquent d'elle, encore et toujours, quoi qu'elle dise et quoi qu'elle fasse! Ils ne la connaissent pas mais ils savent qu'ils ne l'aiment pas.

Alors Céline vit dans ses rêves. Elle attend son Roland de Roncevaux, son beau chevalier. Elle court chaque matin vers sa boîte aux lettres mais elle n'y trouve que de la publicité. A perte de vue la route est vide.

(...)

C'est une belle histoire tissée dans une écriture faite de rêve et de simplicité.


Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          90
Consigne des minutes heureuses

Ce livre est un bel hommage à André Hardellet.

Françoise Lefèvre y évoque son souvenir, et lui fait l'offrande de sa vocation d'écrivain.

Elle se souvient du jour de sa mort, et du mot qu'elle avait reçu la veille :

"Au bois de Vincennes, je vous expliquerai Françoise, pourquoi vous êtes « la marchande de la boutique des minutes heureuses ». Je vous parlerai aussi de celle que j’appelle Germaine dans mes livres et du parfum de la dame en noir… Vous êtes une source. Vous m’aidez à vivre. Mais il est temps de ne pas rater la dernière levée. Tenderly. André. »

Des années plus tard, elle rend grâce à ces derniers mots qui l'ont portée vers ce qu'elle était, et se met à l'ouvrage.

Elle se doit de devenir pleinement "La marchande de la boutique des minutes heureuses".

Avec ardeur, patience et détermination, elle creuse au fond d'elle même pour retrouver les moments de lumière qu'elle fera surgir de l'ombre.

Elle se fait violence pour y arriver, parce que l'exercice n'est pas si facile de focaliser sa mémoire sur le bonheur plutôt que sur le malheur, sur la jouissance plutôt que sur la douleur.

Parmi les joyaux qu'elle fait ressurgir, certains ont brillé d'une éblouissante lumière à mes yeux :

"Les tresses d'Hermine", "L'eau du matin", "La tartine de saindoux", "Une jacinthe bleue l'hiver", "Suspendre le linge dehors".

Ces écrits intimes qui se succèdent et luttent contre le chagrin des jours qui passent m'ont touchée.

Je partage l'avis de nombreux billets lus ça et là disant que cet exercice pourrait être une belle leçon de vie.

des liens et une chanson sur le blog :
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
Se perdre avec les ombres

60 ans, pour l'auteur, c'est une étape symbolique importante, qu'elle se prend comme une claque. Elle éprouve le besoin de s'éloigner de sa maison pour faire une sorte de bilan du passé et réfléchir à la manière dont elle peut envisager la dernière partie de sa vie.

Réfugiée dans une série de chambres d'hôtels plus ou moins sordides au gré de son errance, elle va questionner ce malaise tenace qui ne la lâche pas, examiner l'amoureuse qu'elle a été, et surtout l'amour maternel qui a dévoré une partie de son existence.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          80
La Grosse

Une lecture magnifique toute en puissance.

Puissance et poésie des mots, ode à la volupté et à l’amour noble. Sensualité de cette chair qui protège et qui comble le vide. Céline Rabouillot est grosse. Reine à la chevelure flamboyante, femme à la peau blanche et laiteuse à l’odeur de miel. Beauté d’un temps passé quand la poitrine généreuse nourrissait l’enfant ou le réconfortait. Son obésité lui attire la méchanceté. Mais, Céline est belle, pleine de cet amour à donner, à partager. Son amour, source de rêves et d’espoirs, lui donne la force de vivre, elle qui a perdu son enfant.



Submergée d’émotions de la première à la dernière page, j’en ai encore les larmes aux yeux. Une très, très belle lecture et si bouleversante, que je ne peux pas en dire plus…


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          80
La Grosse

Céline Rabouillot est devenue garde-barrière. Pour elle, dans cette petite maison de campagne qu'on lui alloue, loin de tout, tout est synonyme de liberté. Enfin, elle a trouvé un lieu où elle peut rêver à son amour perdu, oublier son enfant disparu, et se cacher. Car Céline est grosse, très grosse, si grosse que pour les autres, sa simple vue semble être une offense. Pourtant, Céline est belle, mais peu le voient, seulement ce vieil homme qu'elle entoure de ses soins, Anatolis, et puis aussi Sylvestre et Noémie, dont elle s'occupe si bien.



Ce petit livre est un poème. Que vous dire de plus ? Nous entrons avec les mots de Françoise Lefèvre dans un univers de sensations qu'on ne refermera qu'à regrets au terme des pages tournées.

Beaucoup d'images me sont venues à l'esprit pendant ma lecture, très colorées, poétiques ou romanesques. Il y eut même quelques paysages russes, froids, des rues de Paris, l'hiver, l'été, la chaleur, le bruit des oiseaux, le silence... Et puis, j'ai pensé aux personnages de Botero, à leur grâce particulière, et je me suis dit que ce roman c'était ça, ce mélange, et au milieu une femme rousse, belle, grosse, qui sublime le présent et étreint - un peu, beaucoup - le coeur.




Lien : http://antigonehc.canalblog...
Commenter  J’apprécie          80
La Grosse

Une pépite !! J'ai pris ce livre un peu au pifomètre lors d'une vente de désherbage de bibliothèque, le titre un poil provoc m'a bien plu. Quelle découverte !! La plume poétique de Françoise Lefèvre nous brosse un portrait triste et joyeux de cette grosse femme, délicate et aérienne comme une plume, toute de subtilités, de contrastes qui n'en sont pas, de majesté, d'amour. Je l'ai lu dans la journée, captivée par l'écriture autant que par le fond de l'histoire, cette femme fascinante. J'ai adoré !
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
Commenter  J’apprécie          70
L'Offrande

Toujours magnifique et poignant chez Françoise Lefevre.
Commenter  J’apprécie          70
Le petit prince cannibale

Très beau texte lu il y a bien longtemps.

Une maman raconte sa vie avec son petit garçon atteint d'autisme, ses doutes, ses souffrances, sa solitude aussi.

Le livre eu en son temps le Goncourt des lycéens et c'était bien mérité.
Commenter  J’apprécie          70
Consigne des minutes heureuses

Le livre est constitué d'une succession de scènes du quotidien et de réflexions sur le monde dans lequel nous vivons, avec pour fil conducteur retrouver les minutes heureuses dans le fatras des mauvaises nouvelles et des catastrophes que nous ingurgitons tous les jours bien malgré nous.



Le titre des chapitres peut vous donner une idée des sujets abordés :



- volupté de se rendormir après une nuit d'insomnie



- une jacinthe bleue l'hiver



- suspendre le linge dehors



- l'eau du matin etc ...



Certaines blogueuses m'avaient prédit un moment de lecture éblouissant avec ce petit recueil, qu'elles en soient remerciées, elles avaient entièrement raison. C'est un pur régal.



Je me sens rarement en osmose à ce point-là avec les propos et l'écriture d'un auteur. Si j'avais eu le moindre début de talent de plume, j'aurais aimé qu'il ressemble à celui-ci.




Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          70
La Grosse

Une histoire et un ton particulièrement triste et nostalgique bercée par une écriture magnifique.

Françoise Lefevre raconte l'histoire de Céline Rabouillot, garde barrière et amatrice de littérature. Céline est meurtrie par la vie, par la perte de son enfant. Céline est trop grosse pour les autres, pour les habitants du village qui se moquent. Mais Céline aime les petits plaisirs de la vie, elle aime donner aux autres, aux deux enfants qu'elle garde le mercredi et qui l'adorent, et puis à son voisin, ce vieux monsieur érudit frappé d'un cancer à qui elle prodigue des soins patiemment.
Commenter  J’apprécie          60
Le petit prince cannibale

C'est une histoire de femmes. La narratrice est deux femmes à la fois : elle est écrivain et mère, comme deux parties d'elle-même. Elle évoque tout le processus d'écriture, l'intrusion, presque malgré elle, des mots et des personnages dans sa vie, dans sa tête. Elle est d'ailleurs presque possédée par Blanche, son personnage, mystérieux, qui va et vient au fil du récit.



Elle est également la maman d'un petit garçon autiste. Elle décrit la relation fusionnelle et conflictuelle qui existe entre eux. Elle organise une défense contre le monde extérieur pour protéger son fils. Elle est à la fois dans la tourmente et dans la joie des petites victoires.



Sa vie personnelle et sa vie d'auteur sont vampirisées, dévorées par ce "Petit Prince cannibale". C'est un récit poignant, fort, sur cette relation très spéciale (qui m'a particulièrement parlé car il y a un enfant autiste au collège).



Il y a de magnifiques passages d'amour maternel et des passages d'une grande tristesse face à l'impuissance ressentie par cette mère.



J'ai aussi beaucoup aimé la partie sur sa facette créatrice, de vecteur de personnages qui cherchent à s'exprimer à travers elle, mais qui n'arrivent pas toujours à s'imposer.



J'ai beaucoup moins aimé les parties sur le personnage de Blanche, le personnage du roman de la narratrice car sa présence ne m'apportait pas grand chose par rapport au reste du roman, d'autant que cela correspondait aussi aux passages moins réalistes, plus étranges qui me faisaient un peu décrocher.



Ce roman mêle un style poétique à un style plus concret. Ce qui m'a gênée ce sont les envolée irréelles qui ne cadraient pas avec le reste mais j'ai quand même beaucoup aimé le contenu.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
Commenter  J’apprécie          60
La Grosse

Un petit livre que l'on referme avec une boule au fond de la gorge, comme une culpabilité de n'avoir pas été là pour aider, pour aimer cette grosse femme rejetée de tous. Un petit livre de toute beauté, émouvant, criant de vérité, qui nous envoie à la figure nos préjugés, nos jugements hâtifs sur les autres, nos racismes latents, notre peur de la différence. Un petit livre à lire de toute urgence, pour aimer enfin cette Céline si seule et abandonnée de tous, pour se délecter aussi des mots de l'auteur, de son style tout en finesse, en pudeur.



Un énorme coup de coeur !


Lien : http://liliba.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          60
Consigne des minutes heureuses

Françoise pour André Hardellet, c'était La marchande des minutes heureuses. Dans ces 14 petits textes edités en 1998, elle nous parle du temps, de ses souvenirs, des ruines, de cette envie de fuir. Elle évoque la mondialisation, les champs fumants, la brouette des paysans et la cafetière aux motifs naïfs posés là, sur la grande table de la ferme. L'odeur de l'automne, la misanthropie, l'écriture, l'amour...

Françoise qui sait si bien écrire les émotions subtiles, profondes. Je l'ai lu avant de m'endormir. Sublime. Je remercie cette grande autrice qui va bientôt avoir 80 ans pour ses livres si vrais.



André Hardellet s'immobilisait face à des pans de vieux immeubles qui semblaient les vestiges d'une ville bombardée. Longtemps il contemplait sur les murs intérieurs encore debout ce qui restait des salles à manger, salles de bains, chambres à coucher. Intimité soudainemernt dévoilée aux regards des passants. Sur six étages, c'était un étrange assemblage, patchwork de papiers peints aux motifs désuets où se mêlaient pois de senteur, roses entrelacées. A certains endroits, des marques plus claires laissaient deviner la place autrefois occupée par un lit, une armoire, une horloge, une baignoire, un miroir, la cheminée. Le tout maintenant écroulé dans les décombres. Avec la régularité d'un métronome, un engin muni d'un poids monstrueux pendulant au bout d'un filin frappait les dernières cloisons qui jusque-là avaient résisté. L'immeuble cédait alors d'un coup. Dans le fracas et la poussière des gravats nous assistions à la fin d'un monde. Les mains appuyées sur la rambarde de sécurité qui entourait le chantier, André Hardellet ne disait rien. Juste, il soulevait les épaules en signe de lassitude ou de fatalité...

Commenter  J’apprécie          50
Le petit prince cannibale

Un très beau livre, l'auteur décrit sa maternité tellement justement que cela m'a fait revivre la mienne. Les sensations qu'on oublie vite dailleurs. "Alourdie par toi, ralentie, presque entravée dans ma marche, je ne me sens ni faible, ni démunie,mais remplie de la même force que cette femme qui maintient ouverte la gueule d'un lion sur cette carte du tarot qui s'appelle justement la FORCE.''

Les descriptions des moments d'allaitements sont eux aussi juste magnifiques. ''Le plus fabuleux c'est d'être un corps à manger, un corps nourrissant. Cette fuite du lait vers ta bouche adorable, vorace, c'est aussi la fuite du temps. Alors, je reste là, en pleine détresse, en pleine lumière, sachant bien que c'est aujourd'hui, l’éternité. Maintenant. Et tout de suite. En moi tout se réconcilie. Tout s'apaise. J'aime le monde. La mort n'existe plus''.

Au delà d'être le témoignage de la maman d'un enfant autiste, c'est le témoignage d'une maman avec un grand M.
Commenter  J’apprécie          50
La Grosse

Un auteur que j'aime beaucoup, car elle publie de court texte d'une très grande sensibilité à fleur de peau. " Et puis un jour elle lit une annonce disant que dans un coin de Bourgogne on demande une gardienne pour un passage à niveau assez isolé sur une ligne où ne circule qu'un train par jour ou plutôt par nuit." Par hasard, Céline est garde barrière en Bourgogne, elle est grosse comme l'indique le titre du roman, plus jeune elle fut mince et coquette, la vie n'est pas aussi simple et fait que le corps change. " Elle sourit, Joconde obèse, que des siècles d'attente auraient fait grossir. Un quintal. Cent kilos. Elle sourit presque toujours et jette un châle sur ses épaules pour cacher l'absence les chagrins, le poids d'un enfant mort." C'est tout ce qu'elle a trouvé dans un premier temps elle parle trois langue, elle est l'amie des enfants qui l'aiment qui ne la jugent pas eux ! D'être grosse ne l'empêche pas de séduire un homme âgé Anatolis l'ami des abeilles. C'est un court texte sur le regard des autres, l'attention que l'on porte à l'autre. C'est assez cruel mais très réaliste malheureusement ! Un livre beau et très touchant.

Commenter  J’apprécie          40
Le petit prince cannibale

Une véritable broderie. Mais pas de ces broderies ternes et blafardes. Une broderie de fils colorés, une broderie en relief.



Les brins de coton teintés de la femme, de Blanche, de Sylvestre, de l'écrivain, de la mère, de la mère-écrivain et de l'écrivain-mère s'entremêlent, s'entrecroisent dans une danse au rythme de leurs cris, soupirs, souffrances et espérances respectifs. Chef d'orchestre multiple, les solitudes dessinent le canevas de cette symphonie de couleurs.



J'ai tout aimé dans ce petit livre, mais j'ai une préférence pour les passages sur la « condition » d'écrivain et ceux sur cet amour maternel tellement pur dans son inconditionnalité et sa douleur.



J'aurai bien du mal à choisir UNE citation, mais je vais tenter d'y réfléchir.



Ma journée de travail finie, j'ai repris le livre à la recherche des nombreux passages que j'aurai souhaiter citer, pour tenter de choisir parmi eux.

Mais le hasard a fait que mon choix s'est porté sur les pages qui se sont ouvertes en premier entre mes doigts ; je ne me souvenais pas y avoir lu cette image de broderie qui m'a sauter à la tête ce matin quand j'ai commencé à écrire cette critique. Et pourtant... Rien ne s'invente, et tout se réinvente.
Commenter  J’apprécie          40
Blanche c'est moi

Au fil des pages de ce petit livre, on croise des personnages atypiques, le cheminement intérieur de l'auteur sur ses raisons d'écrire notamment, ses nombreuses réflexions sur le sens de la vie...

Un texte tendu de passion de sensibilité et de mémoire, aux accents parfois rebelles, parlant d'amour, de déceptions et de quête d'absolu...

L'écriture est poétique et très personnelle, trop peut être ce qui rend le texte un peu flou et difficile à suivre.
Commenter  J’apprécie          40
Le petit prince cannibale

Dans ce roman, Françoise Lefèvre évoque les premières années de son fils autiste. Des années de combat contre l’autisme, où chaque progrès est une victoire gagnée au prix de grands efforts. Élever un enfant autiste est incompréhensible pour qui n’a pas vécu cette situation. Le terme de cannibale du titre prend tout son sens : « Je me souviens de tout et de rien. Si je devais n’employer qu’un seul mot pour parler de cette époque, je dirai « transfusion ». J’ai la nausée et le vertige quand je me rappelle certaines étapes, ces heures chaotiques où j’ai cru perdre ma vie à t’insuffler toute mon énergie. J’ai cru perdre la tête à lutter contre ta force d’opposition, tes refus, tes colères et surtout tes cris. Tes cris me transperçaient le cerveau. Je t’aurais tué parfois de me faire si mal, d’aspirer avec tes hurlements toute ma poésie. Mes pensées. Ma bonne volonté. Tout mon amour. Mon increvable amour pour toi. Tu prenais tout et ne donnais rien. Tu mettais toute ton énergie à ne rien donner. »



Elle évoque aussi les jugements des autres devant ce handicap si mal compris « Tu m’éreintes, Sylvestre, tu m’éreintes. Mais les autres me fatiguent encore davantage. Le chœur des autres. Ceux qui savent tout et n’écoutent rien. »

C’est un roman d’amour, un roman de bataille. Le roman de l’amour d’une mère pour son fils, le roman d’une bataille pour faire sortir l’enfant de son isolement et petit à petit l’amener au monde. C’est cela finalement, une deuxième naissance lorsque l’enfant sort de son mutisme et commence à communiquer. Jean est mort, l’enfant s’appelle désormais Sylvestre, un nouveau prénom puisqu’il a une nouvelle vie.

L’auteure porte en elle un roman qu’elle peine à écrire. Le personnage de Blanche la hante et le destin de celle-ci semble évoquer le destin de cette mère et de son fils. J’ai vraiment apprécié la façon dont l’auteur parle de son métier d’écrivain « Il y a tant de retrait, d’enfermement dans l’acte d’écrire que c’est étrange d’imaginer toutes ces pages ayant leur propre vie. Infusant à d’autres êtres une force bénéfique, alors que pour les écrire on s’est privé de tout. » Elle parle d’enfermement et de retrait pour le métier d’écrivain, finalement l’écrivain serait-il aussi enfermé que le sont les autistes ? L’acte d’écrire leur permettant de faire communiquer leur monde intérieur avec le monde extérieur.



Les mots de l’auteur se déversent tantôt avec douceur, tantôt avec fureur. Au départ j’ai eu un peu de mal avec ce déferlement de mot, je me suis sentie happée, submergée. Et finalement, je me suis laissé porter et emporter par la vague des mots. Que de force dans ce texte ! De nombreux passages m’ont marquée et bouleversée, les mots de Françoise Lefevre sont d’une grande beauté.



Certains ont reproché à l’auteur de ne pas avoir évoqué (ou à peine, en remerciement) le rôle des professionnels et du père auprès de l’enfant. Mais ce roman n’est pas l’histoire d’une thérapie. C’est l’histoire d’une mère et de son fils.



C’est une histoire forte et profonde, une très belle histoire d’amour.



Devenu adulte, Sylvestre (ou plutôt Hugo) a également écrit un livre racontant son histoire L’empereur c’est moi. Il a également participé à un documentaire dans lequel il parle de son autisme : Hugo parle de Sylvestre de Sacha Wolf.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          40
Le petit prince cannibale



Dans cet ouvrage à forte résonance autobiographique, une femme écrivain nous fait vivre les quatre années qu'elle passe à combattre l'autisme de son enfant. Elle consacre ses journées à tenter de le sortir de son enfermement, à apaiser ses souffrances. Pour cela, elle n'hésite pas à entrer dans son monde étrange et effrayant. Refusant l'avis des spécialistes, elle se fie à ses intuitions, alternant les moments d'exaltation quand de petits progrès se font sentir et les moments d'abattement quand l'enfant régresse et que tout s'écroule.



Il y a une seconde histoire dans ce livre (une sorte de roman dans le roman) car cette maman, quand elle peut se libérer, essaye d'écrire. Le personnage principal de cette deuxième histoire s'appelle Blanche et sa vie est une tragédie. J'ai eu un peu de mal avec l'intrusion de Blanche dans "Le petit prince Cannibale", sans toutefois que cela gâche ma lecture.



Vous l'aurez deviné, j'ai beaucoup aimé ce livre qui parle si bien de l'amour maternel. Etre mère apporte beaucoup de bonheur mais c'est aussi une source de frustrations quand on doit s'oublier pour le bien de son enfant. C'est le choix douloureux de la narratrice quand elle met sa vie d'écrivain entre parenthèses pour se donner corps et âme à un petit prince qui souffre.



"Il faut, Sylvestre, que j'accepte d'être moins exaspérée par tes crises de violence, ces ornières où tu tombes si souvent. Il faut que j'accepte de ne plus écrire, de remettre mon livre sans cesse à demain avec tout le malaise que cela fait naître en moi. Il faut que j'accepte enfin que tu me prennes tout et que tu ne me donnes presque rien."



Il convient de préciser que ce livre n'est pas uniquement un témoignage sur la difficulté d'élever un enfant autiste, c'est aussi une œuvre littéraire à part entière, d'une grande sensibilité.



Un livre qu'on ne peut quitter une fois commencé…
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          40
Blanche c'est moi

quelques vérités bien assénées : Françoise Lefèvre crie haut et fort ce que certaines aimeraient dire même tout bas,

toujours la belle écriture, à lire !
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Françoise Lefèvre (511)Voir plus

Quiz Voir plus

Les Fourberies De Scapin.

Qui est Octave pour Hyacinte ?

Son frere
Son pere
Son amant
Son valet

8 questions
463 lecteurs ont répondu
Thème : Les fourberies de Scapin de MolièreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}