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Citations de Françoise Mallet-Joris (143)


Il parle beaucoup de l’art de vivre. Il dit : Ah ! Le bleu de ce… Ce vin a un bouquet… Le passage merveilleux où… » Il ne le dit pas par snobisme, il aime ce vin, ce livre, ce tableau, il sait pourquoi, il l’explique assez bien, c’est un homme capable de faire un détour de cent kilomètres pour voir une seule toile ou essayer une petite auberge dont on lui a dit du bien.
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J’ignorais l’art, la peinture me laissait froide, avec parfois un vague agréable ; on disait que j’aimais la musique, parce qu’elle me berçait ; je n’avais d’opinion ni politique ni morale, seulement l’impression que ces choses-là étaient ennuyeuses. Je travaillais régulièrement, et j’y prenais du plaisir. De temps en temps, une image m’atteignait brusquement, et je la mettais de côté pour m’en servir, ou pour y réfléchir un jour qui n’arrivait jamais. Un jour, je vis un paysage qui me parut beau, et cela m’étonna : la campagne aussi me paraissait se ranger dans les choses ennuyeuses. Un autre jour, à Venise, je vis réellement un tableau (du Tintoret) et j’en eus le même plaisir étonné. Je ne savais pas qu’on pût prendre vraiment plaisir à la beauté.
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Il n'a pas pitié, il n'a pas de souvenirs, il ne pense pas au triste sort d'une femme de quarante-quatre ans qui en paraît cinquante et que son mari abandonne avec une maigre pension alimentaire et sans enfants. Tous ces scrupules qu'on lui prête, ces beaux sentiments, ces délicatesses, il les ressentirait sans doute vis-à-vis d'une femme qu'il aurait cessé d'aimer. Mais il n'a pas cessé d'aimer Jeannette. Il la trompe, il l'humilie, il la prend et puis il la soigne, la borde, parfois même il lui parle, il essaie une fois encore de lui faire comprendre qu'il est un homme qui fait son métier d'homme, honnêtement, durement, il parle à une sourde."
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"Je ne suis pas un type bien". Cette lourde parole modérée paralyse Laura. Chaque instant tire Martin un peu plus vers le bas, l'embourbe, alors qu'elle le voudrait libéré, allégé et par elle. Mais en a-t-elle le pouvoir?

p. 161
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Ça va,annonça Alex..ils sont extra,ce soir. Les fans sont à ta droite, mais les petits du Père Paul, je les ai mis un peu partout où il restait des places...Ça va rouler tout seul..
Ç est quand même un peu truqué..dit Dickie avec une sorte d'angoisse..
Qu' est ce qui n'est pas truqué en ce bas monde? dit Alex.
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Ça va,annonça Alex..ils sont extra,ce soir. Les fans sont à ta droite, mais les petits du Père Paul, je les ai mis un peu partout où il restait des places...Ça va rouler tout seul..
Ç est quand même un peu truqué..dit Dickie avec une sorte d'angoisse..
Qu' est ce qui n'esp truqué en ce bas monde? dit Alex.
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Françoise Mallet-Joris
La famille d'autrefois, avec ses liens beaucoup plus étendus, les cousins, les parents par alliance , les vieux qui restaient au foyer au lieu de se "retirer" comme des pestiférés , et qui était plus proche de la tribu, avait à mon avis plus de chances de durée et de survie que la famille d'aujourd' hui, fermée sur elle même et limitée à deux générations.
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Je trouvais en moi-même assez de ressources pour lutter contre cette détestable saveur. Mais qui m'apprendrait à lutter, qui me donnerait les armes contre Jean ! Il était trop tard pour fuir, et d'ailleurs, j'aurais eu trop honte à reculer : une fois flairée l'odeur du sang, on ne l'oublie plus, ce sang fût-il le vôtre. De toute mes pensées, celle que je berçais le plus volontiers était une pensée de revanche.
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Réinstallée chez mon père, je travaillais avec ardeur, malgré la mélancolie de l'absence, quand Charles Sanson me fit demander un rendez-vous secret pour me rendre la réplique des Larmes que, sur sa demande j'avais exécutée. Il n'en avait plus, me disait-il, l'usage. Je supposai là quelque chose comme un dépit amoureux.
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Le froid fut vif encore, cet hiver 1717-1718. Moins toutefois que ce fameux hiver de 1709, resté légendaire parce que le vin y gela sur la table du Roi Soleil, lui même en bonne voie de geler sur place, dans sa gloire figée, dans sa morose obstination à nier le temps, qu'il eût bien voulu pétrifier d'un regard.
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Et il voyait à travers ce beau visage frappé de stupeur se dessiner les veines, les artères, frémir une vie secrète, infiniment sensible, douloureuse, inéluctable.
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Il reniflait, il se mouchait, il s'essuyait les yeux, il s'excusait du mal que je lui avait fait. Et je sentais fortement la bonté qui était en cet homme, une bonté, qui elle aussi, faisait peur comme son chagrin, son remord, sa force. Tout cela était trop puissant, trop physique. Il vivait tout à coup avec trop de violence et de sérieux. Sa vie était comme un pain qu'il était contraint de manger bouchée par bouchée, en mâchant bien son amertume.
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Il pensait comme on bêche la terre. Lourdement, péniblement, pelleté par pelleté. Qu'il était différent, cet homme de glaise et de marécages, de mon maître, tout feu tout flammes, qui eut dit cent sottises et eut cent idées le temps que Sanson en trouvât une.
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Autour de nous, la nuit, définitivement tombée, installait son noble silence.
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On fait une chose, elle sort de vos doigts, on la juge, on la modifie. Tout à coup un décret est prononcé Dieu sait où vous fait savoir qu'elle est terminée; Alors c'est elle qui vous regarde. Et qui vous modifie.
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Lucky Luke.

Il est remarquable, sur l'image finale de la bande dessinée Lucky Luke (le cow-boy justicier, "l'homme qui tire plus vite que son ombre"), que sa mission accomplie, le héros se retire, seul, vers un désert (saint Antoine ?) et soit vu, dans la majorité des cas, de dos. Comme Charlot, il n'a plus, à la fin, de personnalité : il est devenu transparence1. Ainsi rejoint-il ces contemplatifs et ces ermites qui "sont en n'étant pas", et la troupe hétéroclite des instables, des ratés, des sans-foyer et des déracinés, des "inutilisables", des (comme disent les assistantes sociales) "irrécupérables". Mais comment s'y retrouver, entre la transparence du saint et la comique porosité de l'ivrogne ? Entre l'abusive simplification, et la révélatrice simplicité ? La différence tient-elle tout entière dans l'oeil du spectateur ?
Pour en décider, il faudrait une simplicité que n'ont pas les savants, et une science que n'ont pas les simples. Qu'il y ait un lieu où ces extrêmes se réconcilient, et ce n'est plus un problème littéraire.


1. Tintin, par contre, triomphant de face, insolemment, et confortablement installé au château de Moulinsart, malgré sa célébrité, n'est pas, je regrette de le dire, un héros métaphysique.
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De Clara à Chris:
"Au fond il n'y a qu'une personne qui pourrait empêcher ce mariage ?
"Qui?
"Devine.
Il ne voulut pas deviner.Il ne voulait pas prendre le pouvoir. Les majuscules ce n'était pas son affaire au futur grand peintre, au futur héros
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Il est certain qu'après une période de gestation,de solitude,un artiste a besoin de confrontation.
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J'aimerais mieux penser que c'est moi qui m'éteins et que la toile continue à vivre.
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