AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Françoise Mallet-Joris (139)


Comme toujours, Marie est à l’écart, un peu gênée (...) ; silencieuse, discrète, qui se douterait que quelques mois plus tard, elle sera une étincelante jeune fille, centre de tous les plaisirs de la cour ? La métamorphose paraît presque incroyable, et pourtant…

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Cette auréole de malédiction ne lui était peut-être pas, d’ailleurs, entièrement désagréable. L’orgueil de cette Marie de seize ans ne pouvait qu’être flatté de l’idée d’être un être à part, différent des autres, et même « maudit ». L’idée de cette fatalité qui pèse sur elle la poursuivra toute sa vie, et elle y attachera une importance démesurée. Et pourtant, en cette année 1656, c’est le hasard, ce sont les « astres », qui vont tout à coup la servir. Elle est plus que jamais négligée. Hélas, soupirera-t-elle dans ses Mémoires, « l’éducation, après l’être, est le plus riche présent, mais il est de très grande importance qu’elle soit accompagnée de quelque douceur… »

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Au-dehors, déjà, la seule solution qui paraissait devoir assurer la paix était le mariage du jeune roi avec l’infante MarieThérèse, et le cardinal, ainsi que la reine-mère Anne d’Autriche, sœur d’ailleurs du roi Philippe IV, avait déjà les yeux fixés sur cette alliance, difficile à réaliser. Tous les rouages qui broieront le jeune amour éblouissant de Marie sont déjà en place, à l’instant même où elle est encore obscure et méprisée.

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Olympe, qui partage l’aversion de sa mère pour Marie, fait de chaque ragot de cour une épine qu’elle enfonce au cœur de Marie. Toutes ces splendeurs auxquelles elle n’est pas conviée… Et toujours ce refrain moqueur : « Vous qui vous destinez au cloître… »

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Son lot, c’est Olympe triomphante, la fausse indulgence de Mme Mancini (devant les dames de là cour : « Marie ? elle n’aime qu’à lire, qu’à rester chez elle » et le premier mot du roi, ce foudroiement de bonheur : « Mais elle se prépare ainsi bien des richesses, madame »).

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Elle est encore laide. La métamorphose sera tardive, mais soudaine.

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Première halte, premiers doutes, première apparition fugitive de cette angoisse qu’elle passera sa vie à repousser sans pouvoir la vaincre (Était-ce la fatalité ? Y avait-il quelque chose à faire ? Est-on maître de sa vie ?) et elle interrogera les étoiles, les astres, les vieux livres mystérieux, un astrologue arabe. Mais l’angoisse, elle ne la connaît pas encore quand enfin elle sort de la Visitation pour revenir chez sa mère, au Palais-Royal ; elle ne connaît encore qu’une passion froide, le mépris.

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Grosse femme morose, craignant tout, n’aimant rien que ses aises, et l’argent, et ses maladies qu’elle mignote comme de petits chiens, Mme Mancini paraîtrait quelconque à n’importe qui, sauf à l’enfant qu’elle déteste.

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
(...) dès le plus jeune âge, elle sent, elle sait, qu’elle n’est pas aimée. « Dès l’âge de sept ans, ma mère, ne trouvant pas en moi cette beauté qu’elle voyait en ma sœur Hortense, me persuada d’entrer dans le Campo Marzio, qui est un couvent de l’ordre de SaintBenoît. » C’est quarante ans plus tard que Marie entreprendra le récit de sa vie, et pourtant, on sent la plaie encore vive. À travers l’extrême dignité du ton passe et repasse ce soupir douloureux, cet intolérable sentiment d’injustice : elle n’a pas été aimée. « Ma mère, qui véritablement ne m’aimait pas avec cette tendresse qu’elle aimait ma sœur Hortense… »

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Les Mazarin semblaient posséder en héritage le don de la réussite. Mais cet héritage, Marie n’en profita point, ou dédaigna d’en profiter.

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Né à Rome de parents romains (son père était de Palerme, mais s’établit jeune à Rome), le cardinal Mazarin avait eu un frère et quatre sœurs. Deux de celles-ci s’étaient fort bien mariées, et c’était celles-là, Mme Martinozzi et la baronne Mancini, que leur auguste frère devait faire venir en France, avec leurs enfants, pour s’y créer une famille, et par là, comme les ministres et les favoris l’avaient toujours fait, établir un système d’alliances avantageuses.
De cette circonstance fort simple devait découler toute la vie de Marie, qui fut l’une, et la plus remarquable, de cet escadron de nièces charmantes du grand cardinal, qu’on appela les Mazarinettes, nom frivole qui va bien mal à notre austère héroïne.

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
L'amour est une activité à plein temps.
Commenter  J’apprécie          00
J'aimerais partager mes livres. Si un livre était quelque chose qui se partage comme la mer et la musique. Si on pouvait barboter dedans, tous ensemble...
Commenter  J’apprécie          00
Ravaillac, arrêté et s'attendant aux atrocités promises aux régicides, portait sur lui en guise de talisman des "Stances pour empêcher la douleur des supplices". Quelle foi en la poésie !
Commenter  J’apprécie          00
C'est avec une calme majesté que se développent les cuisses massives, jeunes troncs d'arbre soutenant un ventre qui a conquis depuis longtemps ses voisins immédiats : la taille et l'estomac, et monte sereinement jusqu'aux seins massifs, bien plantés. Seules les hanches, territoire encore indépendant, conservent une frontière et développent leurs coussinets d'une façon autonome et incongrue, se refusant encore à participer de la sphère parfaite qui tend à s'accomplir, dans l'impitoyable logique de sa force d'inertie.
Commenter  J’apprécie          00
Je n’aime pas les suicidés. Il y a plus de grandeur, me semble-t-il, à se regarder tel qu’on est qu’à se fuir en sautant par la fenêtre. Plus de grandeur à assumer sa souffrance, son impuissance créatrice, qu’à la fuir.
Commenter  J’apprécie          00
Il parle beaucoup de l’art de vivre. Il dit : Ah ! Le bleu de ce… Ce vin a un bouquet… Le passage merveilleux où… » Il ne le dit pas par snobisme, il aime ce vin, ce livre, ce tableau, il sait pourquoi, il l’explique assez bien, c’est un homme capable de faire un détour de cent kilomètres pour voir une seule toile ou essayer une petite auberge dont on lui a dit du bien.
Commenter  J’apprécie          00
J’ignorais l’art, la peinture me laissait froide, avec parfois un vague agréable ; on disait que j’aimais la musique, parce qu’elle me berçait ; je n’avais d’opinion ni politique ni morale, seulement l’impression que ces choses-là étaient ennuyeuses. Je travaillais régulièrement, et j’y prenais du plaisir. De temps en temps, une image m’atteignait brusquement, et je la mettais de côté pour m’en servir, ou pour y réfléchir un jour qui n’arrivait jamais. Un jour, je vis un paysage qui me parut beau, et cela m’étonna : la campagne aussi me paraissait se ranger dans les choses ennuyeuses. Un autre jour, à Venise, je vis réellement un tableau (du Tintoret) et j’en eus le même plaisir étonné. Je ne savais pas qu’on pût prendre vraiment plaisir à la beauté.
Commenter  J’apprécie          00
Il n'a pas pitié, il n'a pas de souvenirs, il ne pense pas au triste sort d'une femme de quarante-quatre ans qui en paraît cinquante et que son mari abandonne avec une maigre pension alimentaire et sans enfants. Tous ces scrupules qu'on lui prête, ces beaux sentiments, ces délicatesses, il les ressentirait sans doute vis-à-vis d'une femme qu'il aurait cessé d'aimer. Mais il n'a pas cessé d'aimer Jeannette. Il la trompe, il l'humilie, il la prend et puis il la soigne, la borde, parfois même il lui parle, il essaie une fois encore de lui faire comprendre qu'il est un homme qui fait son métier d'homme, honnêtement, durement, il parle à une sourde."
Commenter  J’apprécie          00
"Je ne suis pas un type bien". Cette lourde parole modérée paralyse Laura. Chaque instant tire Martin un peu plus vers le bas, l'embourbe, alors qu'elle le voudrait libéré, allégé et par elle. Mais en a-t-elle le pouvoir?

p. 161
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Françoise Mallet-Joris (1086)Voir plus

Quiz Voir plus

Laure Manel ou Raphaëlle Giordano

Cupidon à des ailes en carton ?

Laure Manel
Raphaëlle Giordano

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}