Le français n'est sûrement pas le provençal, mais on y sent cette odeur typique de la garrigue, cet accompagnement sonore des cigales et on lit avec l'accent!
Je ne suis pas un inconditionnel de la Provence, mais je m'y suis laissé prendre et me laisse ouvrir une porte vers les poésies de Mistral.
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La vieille Renaude est au soleil, assise sur un billot, devant sa maisonnette. Elle est flétrie, ratatinée et ridée, la pauvre femme, comme une figue pendante. Chassant de temps en temps les mouches qui se posent sur son nez, elle boit le soleil, s'assoupit et puis sommeille.
— Eh bien ! tante Renaude, par là, au bon soleil, vous faites un petit somme ?
— Ho ! tiens, que veux-tu faire ? Je suis là, à dire vrai, sans dormir ni veiller... Je rêvasse, je dis des patenôtres. Mais puis, en priant Dieu, on finit par s'assoupir... Oh ! la mauvaise chose, quand on ne peut plus travailler! Le temps vous dure comme aux chiens.
Carte blanche à André Markowicz et Françoise Morvan (Editions Mesures) - Lectures par Matthew Vanston - dimanche 1er octobre 2023, 17h15-18h15, Château du Val Fleury, Gif-sur-Yvette (Paris-Saclay).
Festival Vo-Vf, traduire le monde (les traducteurs à l'honneur)