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Citations de Fred Pellerin (132)


L’éternité, c’est maintenant. Le passé n’existe pas, c’est un ancien présent. Le futur n’existera jamais, on en fera du présent à mesure qu’il passera dans les roues de l’existence. Le présent est le seul temps véritable, Toussaint. L’éternité, c’est le présent.

(Sarrazine Éd., p.115)
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— Le temps est invisible. On ne le voit pas, il sent rien non plus. Mais il a un son, le temps.

Sa main avait dirigé ma tête d’enfant vers sa poitrine.

— Écoute!

Boum-boum. 

Son cœur battait, c’était le bruit du temps.

(Sarrazine Éd., p.83)
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J'étais un petit garçon et ma grand-mère me racontait ces histoires fascinantes. Elle se déversait dans moi, me remplissait. Sans doute que la proximité y était pour quelque chose. Nous habitions tout proche, mais je pense que j'avais surtout ce talent pour l'écoute, ce plaisir à entendre des histoires et à en faire des images dans ma tête que je superposais ensuite au réel.
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Le temps c’est de l’argent Touscennes… mais l’argent, c’est pas du temps.
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Le temps est une lime qui travaille sans bruit.
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Le pire,
C’est pas la mort.
Le pire,
C’est tout ce qu’on laisse mourir en dedans de nous tandis qu’on est encore vivants.

Einstein, approximativement
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Une porte s’ouvre.
— Votre nom ?
— Édouard Brodeur.
— Occupation ?
— Je vends des pipes de plâtre, j’élève des vaches… j’ai trois fils…
— C’est bien. Entrez.
— Entrer ? Mais vous êtes qui, vous ?
— Je suis… l’Éternité.
— L’Éternité ? Ben excusez-moi de vous achaler avec ça, mais j’aimerais savoir c’était quoi, ça ? Qu’est-ce qui vient de se passer ?
Un temps.
— C’était votre vie, monsieur.
— Ma vie ? J’ai cinquante-quatre ans ! Ma vie n’est pas finie. J’ai des choses à faire encore.
— …
— On peut-tu recommencer ?
— Non. La vie, c’est un seul tour de manège. Entrez.
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« LA SÉCHERESSE
Quelqu’un criait la nouvelle. Sur les toits tranquilles d’un soir de semaine. On annonçait un mariage pour le samedi. Personne en particulier, mais au cas où. De toute façon. Une occasion de se détendre. En plus qu’il se produit si peu de choses au village, qu’il vaut mieux s’inventer des événements par soi-même. Et puis les noces, c’est bon pour le moral. Le samedi, donc.
Dans la fin de journée du vendredi, en geste serviable, Ésimésac suspendit son chapelet sur la corde à linge. Pour s’assurer du beau temps du lendemain. Il pinça l’épingle, barra le double tour et, dans les minutes qui suivirent, perdit la clé. Comme prévu dans la météorologie superstitieuse, le samedi fut impeccable. Une température de ciel, tout en soleil et chaleur. Un temps idéal. Presque à convaincre quelqu’un de se marier véritablement. Avec la promesse des années de bonheur.
Le dimanche, il fit beau aussi. Et aussi beau. Du plafond bleu et des rayons doux. Sur mesure pour un jour du Seigneur. Le lundi, par extension, parfait. Et le mardi, caniculaire. Et le mercredi d’autant. Et le jeudi de suite. Et le vendredi de même. Le chapelet coincé depuis une semaine. « Ésimésac avait gaspillé ses insomnies à tenter d’ouvrir l’épingle à serrure. Incapable. Il rentrait au matin, ébouriffé, prétextant des nuits sur la corde à linge. »
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« LES PATENTEUX
C’est un des traits particuliers de la culture québécoise. Une distinction sur laquelle on devrait miser pour les avenirs et touristes internationaux. Le Québec en est rempli. Si on gratte bien. Chaque rang de campagne, chaque retranchement de terre battue, chaque village dispose de son patenteux. Comme un représentant de ces artisans modérés issus de la grande lignée des bizouneux de cossins d’inventions de patentes à gosses. Ces créateurs d’objets fascinants qu’on nous présente toujours comme des solutions.  »
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« (Ma grand-mère, elle était de la race des ceux qui disent qu’il ne faut jamais cogner. Elle allait jusqu’à prétendre qu’il faut éviter tous les coups. Autant pour celui qui frappe que pour celui qui se fait frapper. Dans sa bouche, ça se prononçait comme un proverbe. Que le trou souffre autant que le clou. C’était sa manière de pratiquer. Les arts marteaux.) »
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Babine fut reconduit à une autre condamnation. Cette fois-là, la date fut fixée aux Rois. Condamnation? Ne sachant plus comment procéder pour l'éteindre, il fallut trouver un problème pour la solution.
D'abord, Babine avait goûté une si vaste panoplie de supplices que les choix restants se raréfiaient. Pendaison, écartèlement, noyade, empoisonnement. Chaque fois, il se relevait en souriant. Et c'était peut être ça le plus choquant. Sa béatitude. Ce sourire éternel qui ne s'effaçait devant rien. Chatouillement, exécution à bout portant, crucifixion, avortement. Et il était toujours debout. A le voir, on était convaincu : oui, le bonheur existe. Un bonheur qu'aucun malheur n'affectait. Quoi faire, donc? Procéder à un ultime pour en finir pour de bon! Le comité ne savait plus comment l'achever. Tout y était passé.
L'idée germa dans la tête de plusieurs, puis on opta finalement pour l'organisation d'un procès. Cette fois-ci, plutôt que de livrer verdict sans plaidoyer, on allait organiser le spectacle de la cour. Ce fut mis en place dans le temps de le dire. La salle paroissiale fut réservée, puis on construisit un décor à partir des matériaux utilisés pour la crèche de Noël. Des affiches furent placardées tout autour, dans les villages environnants. Un événement si original, une première dans le coin, ça se devait de ne pas passer inaperçu. Un procès! Inutile de dire qu'on y voyait aussi une bonne manière de gonfler les coffres de la Fabrique.
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Le progrès n'échappant pas à la règle divine des paires d'inversés, les premières photos couleurs se développaient en même temps que l'asphalte noir dans nos paysages villageois. A cette époque, Saint-£lie-de-Caxton comptait déjà plusieurs années de vie colorée, mais, s'appuyant sur toutes ces images de cartes postales sépia qui venaient d'ailleurs, on avait fini par croire qu'on était les seuls à jouir d'un quotidien pigmenté. Par empathie pour le reste du monde, et malgré les avancements techniques, Brodain avait tenu à ce que sa photo de mariage soit prise en noir et blanc.
- De toute manière, la couleur, c'est dans les yeux de celui qui regarde.
Sur le portrait, on peut voir les mariés entourés d'une foule nombreuse sur le parvis de l'église. Tout le monde sourit, sauf le curé...
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Ma grand-mère était tellement analphabète, elle était capable de lire le livre fermé dans la sacoche en marchant.
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Sur la terre, les ruisseaux font la rivière.

Puis la rivière rejoint le fleuve et l’eau va comme ça…

Jusqu’à l’océan.

De la même manière, dans mon village,
les anecdotes abreuvent les histoires.

Plus tard, les histoires rejoignent les contes et la parole va comme ça…
Jusqu’à la grande mer des légendes.
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Il regardait la vie en farce pour sa propre consolation personnelle et avait une forte tendance à déteindre de courage sur son entourage.
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Il rêva de fierté.
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Ma grand-mère est morte, il y a quelques années. Sur les derniers jours de sa vie, elle m’a confié qu’elle n’avait pas peur de la mort.
- Quand on sait que le souvenir reste, la fin est belle. La mémoire est le seul lieu où on demeure pour l’éternité.
Ma grand-mère défuntisa. D’un coup, passant de simple « ma’me Pellerin» à «feue ma’me Pellerin», sans flamme, ni étincelle. Elle expira d’un soufre.
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Nous savons maintenant que nous ne sommes pas qu’une simple marque sur une mappe. Nous savons que notre existence ne dépend plus des traceurs de géographie miniaturisée. Qu’ils continuent d’en faire du dessinage à l’échelle et des transpositions géométriques. De notre côté, on préfère encore vivre à l’écart plutôt que de vivre à l’équerre. Qu’ils nous mettent où ils le veulent et on existera comme on l’entend. Entre nous.
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Brodain Tousseur, c'est une légende qui ne demande aucune exagération pour se suffire. Ses histoires, je les ai eues de ses fils en aiguille, de ses amis, de ceux qui l'ont côtoyé. Je vous les tends pour presque rien. Pas parce que je suis généreux, mais parce qu'elles ne sont même pas à moi!
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Il était une fois
Une bande de courageux
Qui avaient reçu un appel de l’horizon
Et qui avaient décidé de partir,
Portés par un mélange de rêve
Et d’insouciance,
Un mélange d’instinct
Et de volonté.
Partir,
Pour aller repousser plus loin
Les limites du paysage.
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