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Critiques de Frédéric Aribit (44)
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Et vous m'avez parlé de Garry Davis

L’histoire d’un citoyen du monde



Changement complet de registre pour Frédéric Aribit, qui passe du Bal des Ardents à une biographie romancée de Garry Davis, le dernier idéaliste du XXe siècle sur lequel il porte un regard tendre et nostalgique, comme sur la belle Julia.



Avez-vous déjà entendu parler de Garry Davis? J’avouer qu’avant de découvrir le nouveau roman de Frédéric Aribit, le nom de ce citoyen du monde, mort à 91 ans en 2013, m’était totalement inconnu. Et pourtant, comme le rappellait Pierre Haski dans L’Obs au moment de son décès, plus de deux millions et demi de personnes disposaient d’un passeport de «citoyen du monde» émis par cet utopiste, qui avait notamment rallié trois Albert célèbres à sa cause: Einstein, Camus et Schweitzer.

Et s’il faut en croire l’habile scénario du roman, c’est aussi le hasard qui a mis le narrateur sur la piste de cet homme remarquable. Nous sommes sur la Côte basque lorsqu’il marche malencontreusement sur le pied de Julia. Elle accepte de prendre un verre avant de regagner son lieu de villégiature. Son mari et son fils Marius sont restés du côté de Lille.

Lui a beau être désabusé et ne plus attendre grand chose de l’existence, il n’est pas insensible au charme de cette femme. En fait, «nous nous apprêtons à vivre la parenthèse d’une soirée estivale qui s’est ouverte sur un pied malencontreusement écrasé devant le comptoir et qui se refermera bientôt, quand vous rejoindrez vos amis et que votre jupe, votre débardeur blanc avec la bouche rouge des Stones s’évanouiront, tel le mirage soudain dissipé d’une fontaine où boire en plein désert, ..»

Une parenthèse qui s’ouvre sur cette question plutôt incongrue: Avez-vous déjà entendu parler de Garry Davis?

Le personnage que dépeint alors Julia est effectivement «plus insaisissable que ceux qu’on trouve dans les romans». Engagé dans la Bataille de France durant la Seconde Guerre mondiale, il en ressort traumatisé et décide de prendre à la lettre les belles paroles des conférences d’après-guerre, de créer les vraies Nations Unies. Il rend alors son passeport américain et parvient à rejoindre Paris où, avec l’aide de Camus, il fait irruption au Palais de Chaillot où se tient une Assemblée générale des nations Unies, pour y lancer sa profession de foi. Ce ne sera là que l’un de ses titres de gloire, car pendant les décennies qui suivent, il ne va rien lâcher de son combat, de son idée fixe. Et comme dit, il va rallier des millions de personnes – des anonymes et des célébrités – à sa cause, auxquels il enverra un passeport de citoyen du monde. Julia semble connaître dans le moindre détail la biographie de cet homme et parvient à subjuguer son interlocuteur.

On l’aura compris, c’est par le truchement de la belle Julia que Frédéric Aribit parvient au même résultat avec le lecteur qui n’oubliera pas de sitôt le combat aussi passionné que vain de cet homme. Comme dans Le bal des ardents, il s’interroge sur la passion qui est un formidable moteur, avec ce brin de nostalgie au moment de constater que pour son narrateur la flamme ne brûle plus avec la même intensité. Quand ne reste que le souvenir de ce qui aurait pu être une belle histoire d’amour. Comme Georges Perec écrivant «Je me souviens du citoyen du monde Garry Davis. Il tapait à la machine sur la place du Trocadéro.», il pourra dire «Je me souviens de Julia. Elle pouvait parler des heures d’un autre homme et vous fasciner tout autant.»




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Leurs contes de Perrault

Les contes, les légendes, la mythologie, les versions pour adultes, pour enfants, originales, détournées, revisitées, décortiquées, psychanalysées, leur symbolique - tout ça, j'adore ! Sauf les resucées édulcorées à la Disney, rose bonbon, chantonnantes, sautillantes et tourbillonnantes.



J'étais curieuse de découvrir ces onze contes de Charles Perrault réécrits par autant d'auteurs différents, à destination d'un public adulte. Ces adaptations s'inspirent très librement des originaux, j'ai parfois dû retourner voir le titre du récit pour saisir les références. Il s'avère immédiatement que l'ouvrage ne s'adresse pas aux jeunes lecteurs : le recueil s'ouvre sur une adaptation crue de Riquet à la Houppe par Gérard Mordillat qui ne m'a vraiment pas emballée. Si les autres récits sont moins grotesques, aucun ne m'a enthousiasmée, pas même mon préféré de tous les temps, 'Barbe-Bleue', que j'attendais impatiemment et dont le sens m'a semblé éloigné de celui de l'original (ou de ce que je veux en percevoir), contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture : "Les histoires de Perrault en ressortent transfigurées, sans que leur âme en ait été perdue." Pas d'accord, pas du tout.



Aux amateurs de contes traditionnels et de leurs symboliques, je conseille : 'Les contes de Grimm' (en Folio), 'Psychanalyse des Contes de Fées' (Bruno Bettelheim), le roman policier 'Contes barbares' (Craig Russel), 'Une faim de Loup' (Anne-Marie Garat), etc.

Et dans les contes revisités pour enfants, plein d'excellents albums, dont les Geoffroy de Pennart, Emile Bravo...
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Leurs contes de Perrault

Un recueil de nouvelles qui revisite des célèbres contes de Perrault

Malheureusement, sans trop expliquer pourquoi, j’ai beaucoup de mal avec cette version remake des contes de Perrault...je passe à coté je ne comprends qu’un texte sur trois.... trop....je ne sais quoi.... dommage car ce projet paraissait une bonne idée mais vraiment trop bizarrement exploitée pour convaincre...
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Trois langues dans ma bouche

Le premier roman de Frédéric Arabit me laisse perplexe et pas réellement convaincue car je ne l'ai pas vécu comme un "roman", mais plutôt comme un essai, une introspection de l'auteur, une recherche, une quête de vérité ou d'identité comme évoquée par l'éditeur en 4ème de couverture.

Son écriture est certes remarquable et empreinte de poésie, mais aussi chargée d'ironie parfois sexiste ou un peu morbide...

J'ai aimé le rythme du récit autant que les références musicales et vestimentaires qui ont marqué les années 70 et 80 et dont l'auteur use pour enrichir la narration de ses exploits et découvertes de jeunesse.

La langue sous toutes ses formes est bien évidemment au cœur de ce livre car il nous la sert aussi bien en vinaigrette, qu'enroulée autour de la sienne ou encore chargée d'un dialecte du pays basque.

Un regard politique sur l'identité des territoires et plus particulièrement sur les indépendantistes, les manifs et les dégâts collatéraux, quelques références aux illustres écrivains qui ont guidé les pas de l'auteur vers la littérature, des souvenirs d'enfance, des liens familiaux qui s'éteignent et une langue qui tourne sept fois dans la bouche avant de raconter... voici ce que contient ce premier roman.



J'employais au début de ce billet le mot "perplexe" parce que j'ai aimé ce livre et pourtant quelque chose m'a manqué. De l'émotion peut-être ? Je ne me suis pas du tout attachée au personnage principal, qui m'est apparu comme "imperméable" et distant. Je me suis régalée dans la première partie du livre parce que j'ai aimé l'humour et l'écriture de l'auteur et que ses souvenirs de jeunesse correspondaient aux miens. En revanche les cinquante dernières pages m'ont semblé un peu longues et je dois avouer que je me suis ennuyée et perdue dans son débat intérieur.

Voici donc mon avis très mitigé sur ce livre à la verve irréprochable, riche de vocabulaire, de références culturelles, historiques et linguistiques, mais pauvre en émotions en ce qui me concerne !



Merci à BABELIO et aux Editions BELFOND pour cette découverte surprenante !
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Le mal des ardents

Merci aux éditions Belfond et au site net galley de m'avoir permis de dévorer Le mal des ardents de Frédéric Aribit.

J'ai adoré cet ouvrage, lu sans vraiment savoir de quoi il allait parler, à part d'amour, et j'en suis ravie.

J'ai plongé dans ce très beau roman d'amour, qui m'a captivé de la première à la dernière page.

J'ai beaucoup apprécié le narrateur, prof de français dans un collège parisien, mais aussi bien évidemment la ardente, surprenante, Lou.

Tout est réussi dans ce livre, et j'ai beaucoup aimé l'écriture. J'ai découvert un auteur qu'il me plairait vraiment de relire.

Je ne vais pas en dire plus sur ce livre très bien ficelé à par : Lisez le :)
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Le mal des ardents

Un roman d’amour original, traité comme une comédie dramatique sur grand écran, avec quelques vues panoramiques, des plans séquences époustouflants et quelques gros plans pour détailler l’exacerbation des sentiments. Frédéric Aribit a indéniablement une plume «visuelle» qui parvient aisément à entraîner le lecteur dans une ronde folle, ponctuée de rock et de musique classique.

Le narrateur, prof de français dans un collège parisien, a semblé avoir trouvé un équilibre dans sa vie après avoir quitté la mère de sa fille Célia. « Se séparer à Paris avec un salaire de prof relevait de l’exploit quand par-dessus le marché, vous aviez l’audace d’avoir des enfants et la ferme intention de les accueillir, même à temps partagé. Et puis j’avais fini par trouver un logement convenable, et raisonnablement hors de prix, où j’avais installé ma nouvelle solitude. »

Côté cœur les choses s’arrangent aussi. Il a trouvé en Sonia une maîtresse pas compliquée pour un sou, considérant sans doute leur relation avant tout comme une excellente chose pour leur hygiène respective: « Nous avalions quelques verres en partageant une planche mixte charcuterie-fromage, quelques nems ou des acras, puis nous montions chez elle, faisions l’amour et je rentrais ensuite chez moi, aérien, libéré de corps et d’esprit, heureux peut-être, aussi heureux de la soirée qui venait de passer que de la liberté que j’avais de m’en extraire à ma guise, sans aucune tentative de la part de Sonia pour me retenir dans ses draps, sans un mot pour m’arrêter, pas même un geste qui eût entravé mon départ. Je crois qu’elle préférait comme moi se retrouver seule après, dormir seule elle aussi, et nos petites conventions tacites arrangeant tout le monde, je regagnais mon deux pièces en sifflotant, tel l’humaniste des Temps modernes que je me targuais d’être in petto. »

Rien ne laissait prévoir la tempête à venir quand, dans le métro son regard croise celui de Lou, une superbe jeune fille. Parler de coup de foudre en cette situation peu sembler assez convenu. Pourtant, au moment de sortir de la rame la splendide créature vole un baiser au narrateur qui… la perd de vue.

Mais comme le hasard fait bien les choses, en sortant de chez sa maîtresse, il est attiré par un attroupement. Une jeune fille est en train de faire de l’acrobatie sur les piles d’un pont. Vous l’aurez deviné, c’est encore Lou qui fait des siennes.

Les scènes qui vont suivre sont follement extravagantes, délicieusement transgressives. Lou mène le bal et son amant. C’est ainsi qu’elle donne rendez-vous dans un superbe appartement vide donnant sur la tour Eiffel, entièrement nue derrière son violoncelle. Elle a emprunté les clés à son père qui est agent immobilier.

« — Viens vite, déshabille-toi, j’improvise.

Quand je suis entré en elle, je crois qu’elle brûlait. »

La rencontre suivante aura lieu rue Arthur Rimbaud dans un appartement qu’elle aura «emprunté». Et, au fil des jours la fièvre est loin de retomber, rappelant par moment des scènes du Zèbre d’Alexandre Jardin. À tel point que les extravagances de Lou commencent à inquiéter son entourage. Jusqu’à cet appel de l’hôpital et cette explication qui n’en est pas vraiment une : Lou aurait été victime d’une intoxication alimentaire sévère causée par le pain au seigle qu’elle consommait régulièrement. « On l’appelle ergot de seigle mais il peut se développer sur n’importe quelle céréale, sauf le maïs et le sorgho. C’est un champignon extrêmement toxique qui, entre autres symptômes, provoque les hallucinations que vous avez pu constater, de graves troubles psychiques, des insomnies, des démangeaisons qui peuvent aller jusqu’à former des cloques sur la peau et ces crises de convulsions. » Et surtout, on ne sait pas si elle va guérir.

Le roman bascule alors dans une autre fièvre, celle qui pousse ceux qui connaissent une situation comparable à tout entreprendre pour essayer de comprendre. Internet, les livres et même les œuvres d’art vont au secours de cette exploration. Notre prof devient spécialiste de cette maladie, en explore les formes à travers le temps, allant même jusqu’à une étude comparative des représentations de la tentation de Saint-Antoine. Avant de se raccrocher à une demande de Lou, en espérant que s’il accepte, il va hâter la guérison…

« — Cette histoire, j’aimerais que tu l’écrives. Que tu la racontes. Elle est dingue, cette histoire, il faut la raconter. Moi c’est la musique, la photo, le dessin. Les mots, c’est toi. Tu dois la raconter, cette histoire. Tu l’écriras, pour moi, pour tous les mots que tu sauras trouver et que tu feras exister, tous les mots qui nous cherchent depuis des jours, qui tournent déjà autour de nous et qui ne doivent pas rester suspendus et s’évanouir dans les airs, comme quand la musique vibre autour de moi et que j’attrape mon violoncelle. Il faut s’y mettre, c’est tout. Tu feras un livre avec cette histoire, tu écriras mon livre, notre livre, le livre de tous ceux qui ont le feu ! Oui, le plus dur, c’est de s’y mettre. » Et le plus beau, c’est de pouvoir aujourd’hui lire ce livre.
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Trois langues dans ma bouche

Ce livre m'a parlé.

Parce que Frédéric Aribit aurait pu être mon voisin. Mêmes codes, mêmes questionnements.

Basque ou Français, il fallait parfois choisir.



Ce roman semble être largement autobiographique. J'ai même l'impression que l'auteur aurait pu l'écrire pour panser une blessure provoquée, peut-être, par un sentiment de manquement à sa terre d'origine.

Du moins c'est ce que j'ai ressenti à sa lecture.



Et alors, je ne sais pas s'il l'a fait exprès, mais l'auteur a une écriture à l'image des Basques : froide en apparence. Les faits sont énoncés, avec de jolies phrases, certes, mais sans effusion, sans passion. Bon, moi, j'ai repéré tant de détails similaires à la vie de gens ayant le cul coincé entre deux chaises, que j'y ai vu le respect des siens, la pudeur, et son courage d(')énoncer tout ça.



Seulement, je me pose des questions : les lecteurs qui n'ont pas grandi au Pays Basque peuvent-ils y trouver leur compte ? Par la forme peut-être ? (là, je ne me prononce pas, le fond l'ayant bouffée, il faudra que je lise un autre roman de l'auteur) Peuvent-ils trouver de l'intérêt à ce sujet qui doit paraître dérisoire pour beaucoup ? Ne sont-ils pas gênés par ces petites pointes de mots en basque ?

Je suis perplexe.



Finalement, quand un livre te parle trop, tu n'es pas très objectif...
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Leurs contes de Perrault

J'aime les contes, et j'aime l'idée de les revisiter. Alors, lorsque j'ai vu ce titre, je me suis dit pourquoi pas...



Finalement, la rencontre n'a pas fonctionné du tout. J'ai lu les deux premiers contes et je me suis arrêtée là...Trop revisités pour me plaire, trop vulgaires, trop "adultes" trop tout quoi...Je n'ai même pas essayé les autres contes.



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Trois langues dans ma bouche

Qui est - on réellement entre l' homme mature construit et ses rêves d' indépendance Basque. Une plume très réaliste pour une quête d' identité linguistique et délicieuse
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Trois langues dans ma bouche

C'est un livre de masse critique que j'avoue avoir choisi guidée par la curiosité de pouvoir lire le livre d'une personne que je connaissais, du moins de vue et un peu côtoyé dans mon enfance, étant du même petit village basque et musicienne également.

C'est donc avec un certain plaisir que je le reçu et que j'en commençai la lecture.

Le sujet principal est la place que tient dans sa vie la langue basque, le temps qu'il mit à comprendre que ce n'était pas qu'une langue mais toute une culture, une pensée, un enjeu même qui se cachaient derrière son utilisation...ou sa non utilisation d'ailleurs. En partant de ses souvenirs d'enfance, il remonte le fil de cette langue et de ce qu'elle représente finalement pour lui.

Lecture intéressante, qui m'a moi-même ramenée plus de 20 ans en arrière à certains moments, et qui rend assez bien compte du dilemme qui peut tenailler certains lorsque la langue locale a une forte identité dans le quotidien et le mode de vie d'une région.

J'ai apprécié ce questionnement, ces hésitations, ces peurs et ces joies, cette façon naturelle de mettre en parallèle ses souvenirs avec la langue basque et la richesse de son écriture, parfois poésie.

Merci à masse critique et aux Éditions Belfond.
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Le mal des ardents

L'amour, la passion, le narrateur ne les a jamais connus jusqu'à ce jour pluvieux dans le métro, où il croise Lou par hasard...



Mais le hasard existe-il vraiment ?

Lou lui retire ses écouteurs, les pose sur ses propres oreilles, l'embrasse, fait une pirouette et sort à la station suivante...

Il est subjugué par cette apparition et tombe passionnément amoureux.

Elle est violoncelliste. Il est prof de lettres. Elle peint et fait de la photo, il lit. Elle aime la vie à la folie, il est désenchanté. Elle invente sa vie à chaque instant, ne connaît aucune limite, il vit au rythme de ses horaires de cours et de la garde de sa fille.

Lou est une femme libre, provocante, exaltée et terriblement sensuelle et mystérieuse. Elle est artiste et excessive. Elle embrasse et embrase tout ce qu'elle touche.

Lui qui menait jusque-là une vie tranquille de divorcé, entre les visites de sa fille, et celles de sa copine, ne sait plus où il en est, le voilà chamboulé, charmé, fou de désir. Il ne réalise pas que tout cela est "trop", qu'il y a quelque chose de "pas normal" chez Lou et de dangereux dans ses excès, y compris et surtout pour elle-même.

Ce n'est pas une histoire banale car tout se complique le jour où Lou, qui ne dort plus, est prise de crises de démangeaisons épuisantes, puis de convulsions.

Elle est hospitalisée et tombe dans un incompréhensible coma. Le diagnostic révèle qu'elle est atteinte du "mal des ardents" (ou feu de Saint-Antoine), une maladie presque oubliée aujourd'hui et dont l'histoire nous fera remonter dans le passé jusqu'au Moyen âge et au temps des sorcières...



Le narrateur cherche à comprendre la symbolique de ce mal étrange qui dévore Lou de l'intérieur comme un feu impossible à éteindre. Nous découvrirons les liens étroits existants entre l'art, la création artistique et cette terrible maladie qui a encore fait parler d'elle dans les années 50 en Ardèche.

L'auteur que je découvre avec ce roman, nous livre ici un texte envoûtant et poétique, parfois drôle malgré la gravité du sujet et toujours bien écrit, son style donnant un rythme particulier à l'histoire de Lou.



C'est un bel hommage au monde de l'art, à la passion et à la vie ! Et l'auteur dans ce roman nous conseille, d'en profiter intensément...

Encore un livre que j'ai eu du plaisir à découvrir !
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Le mal des ardents

Je ne pensais pas que cette lecture m’aurait chamboulée à ce point ! Elle m’a prise aux tripes et ne m’a plus lâchée. C’est une histoire bouleversante qui chavire les lecteurs sur son passage.



Lui est prof de lettres désabusé face à incongruité de son travail, de sa passion. Les mots plus personnes ne les écoutent et encore moins les jeunes, adeptes des acronymes qui ne signifient plus rien. Perdu dans ses mots, il ne survit que dans cette bulle utopique enchantée par la présence merveilleuse de sa fille. Lui, un peu fou, de mettre inlassablement une étiquette « tu fais parti des…% de… », ce mal le rongeant et le consolant dans cet univers aussi insipide.



Elle, Lou, femme libre, femme rêveuse, femme extraordinaire qui par un jour de désinvolture vient l’embrasser dans cette rame de métro pourri. Elle est le feu qui libère , qui fait fantasmer et qui émerveille. Une aura transcendante sur laquelle ses yeux ne peuvent plus s’en détacher. Elle va lui apprendre l’amour, celui où les frontières n’existent plus. Celui qui rend plus grand. Celui qui marque au fer rouge pour l’éternité. Elle incarne le jour et la nuit où les possibilités sont nombreuses et inépuisables. Dans cette folie lui, oublie l’image qu’il s’est forgée. Anéantie, son véritable, lui, éblouit. Un homme qui devient homme devant sa beauté.



Leur rencontre est explosive ! Inédite ! Envoutante ! Une union démesurée ! Ce roman porte l’amour au dessus de tout. Le soleil, les nuages, le vent, les couleurs, le gout, le toucher, l’odorat, les sons…tous sont magnifiés. Le chef d’œuvre de la vie ! Mais le mal n’est jamais bien loin. Silencieux, il ronge peu à peu la chair humaine, la quintessence de la vie.



Subjuguée par la thématique du livre, elle m’a permise d’apprendre un pan de l’histoire humaine : celui ou mysticité et religion se mêlent.



J’écris cet article en écoutant « La pathétique de Tchaikovky » (qui bien évidemment je ne connaissais pas). Cette symphonie est maintes fois citée dans ce roman et je comprend pourquoi. L’histoire, les héros et l’ensemble vivent en parfaite harmonie avec cette symphonie. Comme s’ils se mouvaient au grès des violons, violoncelles et autres instruments nobles. Tout en écoutant, je retrouve toutes les émotions qu’à voulu transcrire Frédéric Aribit : la volupté, l’amour, l’espoir, la joie, la passion, les doutes, les pleurs, la tristesse, l’euphorie, la volonté, la déchirure…



La plume de Frédéric Aribit est juste sensationnelle et magnifique. On y ressent tout l’amour pour la langue française. Des phrases immensément longues donnant un rythme particulier à la lecture. Il est vrai que je ne suis pas du tout habituée à ce genre de syntaxe. Mais c’est tellement plus wouahhh. J’en perds mes mots !



« Le mal des ardents » est amoureusement, musicalement, passionnément et irrévocablement un livre à découvrir !
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Le mal des ardents

Un roman construit comme une symphonie, et pas n'importe laquelle. Il début comme un ouragan, derrière de Lou, femme exubérante, extravagante, ou simplement libre. Le narrateur, si terne, est envoûté jusqu'à ce que le drame s'invite. Derrière ce "mal des ardents", une maladie dévastatrice qui a jalonné l'histoire. Le roman d'un amour improbable, très bien construit et documenté, riche en symboles.
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Le mal des ardents

Tout d'abord je remercie les éditions Belfond pour m'avoir fait découvrir ce livre.



Ce qui m’a d’abord attiré vers ce livre c’est sa couverture. Je la trouve juste superbe. Ensuite je me suis intéressé au résumé et j’ai été très intrigué. Au début, sans m’être ennuyé, je n’étais pas vraiment dans l’histoire. Il m’a fallu environ 40 pages pour vivre avec les personnages et après je ne les ai pas lâché. Le personnage de Lou est pour le moins bizarre. On ne cesse de se demander : mais jusqu’où va-t-elle aller ? Et puis on comprend. On comprend le mal des ardents. C’est une tragédie qui se dessine devant nos yeux. Une question est aussi : à quel degré Lou était elle folle avant d'être contaminé? Le roman est à la première personne ce qui nous rend l'action et les sentiments plus proche. On ressent l’amour, la joie, la détresse du héros. Le fait que (si je me souviens bien) on ne sache pas son nom nous implique encore plus dans l’histoire. Ce qui est intéressant avec les personnages fous c’est qu’il a toujours une part de vérité dans ce qu’ils disent. J’ai beaucoup aimé la phrase de Lou « Comment en est on arrivé là ? Comment autant de culture et si peu d'art ? Autant de culture et de connerie en même temps? ». Cet aspect artistique est très présent dans le livre avec notamment La pathétique de Tchaïkovski et Les Anthropométries de l’époque bleue de Klein. J’ai appris énormément de choses. J’ai noté des références pour des prochaines lectures. Je n’en attendais pas moins de ce roman. Un dernier mot sur l’écriture de Frederic Aribit qui est juste magnifique. Bref un roman à lire et à relire.


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Le mal des ardents

J'avais beaucoup apprécié le premier opus de cet auteur, je suis scotchée par ce second roman. On y retrouve sa plume élégante, poétique, plus travaillée encore, et surtout on quitte la narration « prétexte » à une réflexion proche de l'essai pour se perdre dans un vrai, beau roman. Le Mal des Ardents, c'est une histoire d'Amours, au pluriel, amour fou instantané des romans justement, pour une inconnue qui vous embrasse un soir dans le métro, mais liaison passionnée aussi avec la poésie, la musique, et dans chacune de ces amours toujours l'excès qui brûle, le danger de l'excès qui fait pourtant aussi, peut-être, toute sa magie… Un cri d'amour charnel jeté à la femme, à la musique, à l'Art, avec toute l'urgence et la fièvre de ces incendies qu'on ne sait plus freiner et qui ne laisseront derrière eux que des cendres… mais bon sang que ce fut une belle flambée.
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Leurs contes de Perrault

Nul besoin d'en dire plus concernant ce recueil de la collection "Remake" de Belfond qui porte très bien son nom ! Onze écrivains du XXIe siècle reprennent les histoires imaginées par Perrault au XVIIe siècle... Non sans leur apporter une touche de modernisme, mais aussi de violence et de réalisme. D'une écriture à l'autre, les univers changent, les remakes aussi. Le crus côtoie la poésie, le fantastique devient crédible, et les mariages à nombreux enfants se terminent parfois de manière plus cruelle.



Néanmoins, l'exercice de est fort intéressant. Il amène à s'interroger sur le sens que nous pouvons trouver à l'âge adulte à des contes qui nous semblaient magiques, féériques et alimentaient nos rêves d'enfants. Je sais que bien des écrits ont déjà été fait sur le sujet, mais ce recueil apporte une fraîcheur nouvelle puisqu'ici, les auteurs n'offrent aucune analyse, juste leur propre version à partir de l'histoire originelle.



Mon regret principal ? Ne jamais avoir lu les auteurs qui ont contribué à ces réécritures : difficile de dire si les histoires ont bien leur patte, bien qu'il soit certain que chacune dégage une atmosphère très singulière.



Une lecture originale pour les adultes peut-être nostalgiques de l'enfance !
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Leurs contes de Perrault

Magali Brénon et Stéphane Bou ont eu l'idée originale de proposer à onze auteurs représentatifs de la littérature contemporaine mais aux univers bien différents, de réécrire les contes de Perrault. Ce principe de réécriture est d'ailleurs le but de la collection Remake de Belfond, apparue en 2014. Ce recueil nous présente donc des réécritures, parfois très proches des originaux, parfois plus dans l'esprit de ... . mais le texte de départ est toujours reconnaissable, pour autant que je puisse en juger car il y a quelques contes de Perrault que je ne connaissais pas.



L'un des intérêts de ce recueil, c'est que chaque auteur sait créer une ambiance bien différente de la nouvelle précédente. Ainsi, la version remaniée de Riquet à la Houppe m'a fait rire. Il fallait oser utiliser ce ton dans une réécriture de Perrault:

A peine avait-elle posé le pied sur le palier qu'elle sentit à nouveau un jus ruisseler entre ses cuisses. Elle posa son cabas, gémissant putain c'est pas vrai de transpirer comme ça ! Le temps de relever sa robe pour voir ce qui se passait à l'entresol que le truc était sorti en faisant "plop" et avait atterri dans les courses, entre les poireaux et les chips.



Le remake de Cendrillon qui devient Cendrillon et le petit gant de soie est très proche du conte de Perrault tout en étant très original et dans l'air du temps, Nathalie Azoulai a parfaitement réussi sa nouvelle. Quant à Barbe-Bleue, Cécile Coulon en transpose l'intrigue dans un pensionnat de garçons et réussit parfaitement à créer une ambiance digne des écoles british tout en gardant les caractéristiques de sa plume acérée:

Paul jouait mieux que personne. Il régnait sur la salle du rez-de-chaussée comme un cerbère sur les enfers, personne n'y entrait sans son autorisation, personne n'en sortait après lui, il réglait l'horloge, dispensait les cours d'un ton glacial, sans bienveillance, sans gentillesse, il les brimait, les rabaissait sans cesse et plus il enfonçait la lame, plus ses victimes gigotaient.


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Trois langues dans ma bouche

[...]Les langues de Frédérique Aribit sont le basque, langue maternelle "morte dans sa bouche et recrachée". Puis il y a le français. Langue adroitement utilisée, avec laquelle l'auteur joue à m'en faire perdre mon latin !



Trois langues dans ma bouche fiction, autofiction, vécu ? Je ne sais pas mais chaque mot sonne vrai. Je me suis identifié à ce "je" qui nous parle. Qui vagabonde plus qu'il ne raconte. Je m'identifie car certains points communs nous rapprochent : l'enfance à la campagne, les langues qui se croisent et décroisent, se marient et finalement se séparent... Le deuil aussi, peut-être. Pas seulement le deuil des gens aimés qui nous quittent, mais celui de la perte de cette langue primitive qui a vu naître nos premiers mots et qui nous quitte. Les point communs que je partage avec "je" sont pourtant aussi nombreux que nos différences.



Dans le flot de paroles déversées chapitre après chapitre dans un foutoirs qui passe du coq à l'âne, du basque au français, de l'enfance au présent j'ai parfois cru perdre le fil. Pourtant il y en a un de fil ! Et il nous tiens, me tient. Je l'ai suivi, exploré souvenir après souvenir, idée après idées, la conscience et peut-être même l'inconscience de "je". Que la suite d'idée ne soit pas logique importe peu, est-ce que notre pensée suit toujours le chemin de la logique ? Ne se perd-t-elle pas dans les recoin de notre cerveau, dans la forêt de nos souvenirs ?



C'est peut-être en cela que je me suis reconnue : un bouillonnement d'idées et de souvenir qui émergent sans crier gare dans l'océan de notre conscience.



Le style très particulier, pas toujours facile à suivre, renforce ce sentiment de plongée abyssale dans la pensée du protagoniste. Les phrases sont très longues et les points sont presque inexistants. On plonge, on retiens son souffle, on s'enfonce, on peut plus respirer, arriverons nous au bout, ça y est on est perdu et... ouf ! J'ai compris. J'ai compris ? Pas sûr, mais j'ai ressenti.



Un style étrange auquel je ne suis pas habituée qui m'a parfois troublé, parfois perdu, mais qui finalement m'a séduite. Je ressors de cette lecture ravie. Je fini à peine le roman. Il va va maintenant falloir le digérer. Et j'ai le sentiment qu'il m'en restera quelque chose, pas seulement le souvenir une bonne lecture.[...]
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Trois langues dans ma bouche

Un texte qui dépoussière les problématiques de la langue et du bilinguisme. D'un phrasé riche et élégant, Frédéric Aribit développe les réflexions sur l'importance de la langue, son impact sur la personnalité du locuteur, et sur les liens qu'elle tisse imperceptiblement avec la mémoire la plus profonde.

A mi chemin entre autofiction, littérature contemporaine et essai réflexif, Trois langues dans ma bouche évoque avec beaucoup de justesse l'attachement à la langue maternelle.
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Trois langues dans ma bouche

"À 7h50, été comme hiver, c'était le lait." 

Pour moi, c'était une goutte d'Aribit dans le café d'ordinaire noir, et de claquer de la langue en se resservant. 





Trois langues dans ma bouche est écrit avec une prose lyrique à souhait. Les mots se mêlent en un suave ballet savamment orchestré sur parfum d'enfance. Fluidité de l'écriture, fil conducteur qui se déroule tel un ruban de satin, humanité, sensibilité, sont, à mon sens, les maîtres mots de ces pages. 





C'est l'histoire d'un homme, d'une famille, de choix, de vie, de mort. C'est l'histoire d'une région, d'un terroir, de valeurs, d'indépendance, de patrimoine culturel, d'hommes et de femmes. C'est l'histoire des langues qui sont notre essence, nos origines et pour lesquelles on se bat ; celles que nous apprenons et celles que nous oublions ; celles qui nous guident et celles qui nous portent. 

Recherche d'un soi ou d'origines ; ouverture à l'autre ou relations conflictuelles ; autant de maux sur les mots que de mots sur les maux. Une exquise dualité présentée dans ce livre.





Fiction ? Autobiographie ? Autofiction ? Qu'importe de le savoir. Une œuvre ne devrait pas être "classable", "étiquetable". Elle se suffit à elle-même, elle doit être lue, ressentie, appréciée et comprise pour ce qu'elle véhicule et nous inspire, en fonction de notre être propre, non faire l'objet d'une appropriation par de pseudo-intellectuels qui s'enorgueillissent d'avoir dénoué le mystère et compris les secrets de l'auteur. 





La tentation de la lecture analytique est grande pour ceux qui apprécient les lettres, mais comment avoir l'outrecuidance de poser l'intention de l'écrivain, la signification que l'on imagine cachée derrière telle figure de style, et de cette virgule manquante tellement judicieuse… 





Amoureux de la langue trouveront simplement, dans cet ouvrage, de quoi ravir leurs papilles. 





J'ai souri, j'ai ri, j'ai versé une larme, je me suis interrogée. Cocktail détonant pour une lecture pleine de saveurs. 





Un immense merci à Frédéric Aribit. 



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