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Citations de Frédéric Couderc (78)


L'hôpital ressemble à un parc de montagnes russes, un train lancé à toute allure, qui hésite à l'aiguillage entre espérance et abattement.
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C'est uniquement quand les négationnistes ont commencé à dire que les chambres à gaz n'avaient pas existé que j'ai commencé à témoigner. Je ne pouvais pas me taire car cela revenait à tuer mes camarades une seconde fois.
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Nina venait des photos terrifiantes affichées sur les mirs de Hambourg, des tirages effroyables, réalisés à la libération des camps d’extermination, pour que chacun mesure l’étendue des crimes hitlériens, ces hommes qui avaient des loups dans la tête…
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Nous [les écrivains] traversons d'intenses phases de doute, et à présent c'est mon "sujet" qui me préoccupe. La narration viendra d'elle-même ; avec l'expérience, la trame n'est pas ce qu'il y a de plus compliqué. Le signal d'alarme, qui pourrait me clouer sur place, c'est un avertissement, disons, moral. Je ne veux pas d'un résultat sentimental. Je ne veux pas inscrire ce projet dans le flot des livres qui esthétisent la Seconde Guerre mondiale.
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Dans le musée étincelant de soleil, Ariane ne fut d’abord qu’une illusion. À sa place, Gabriel imagina Véro, ses yeux tendres et ses lèvres pulpeuses. Cette femme lui ressemblait tant qu’on eût dit sa fiancée, à l’époque où il étudiait aux Beaux-Arts : sa silhouette haut perchée sur ses talons Bally, sa façon de croiser les jambes, de sourire, tout cela le percutait de plein fouet. Malgré les années, ses souvenirs le pétrifiaient encore. Et puisque l’horreur s’infiltrait toujours jusqu’à l’os, il endura un instant sa terreur, le cauchemar de tout ce qu’elle avait vécu.
Gabriel crispa les poings pour ne pas trembler comme une feuille. Il jeta un coup d’œil circulaire à la mezzanine et tâcha de se reprendre en fixant la mer par-delà le port et la capitainerie. Il releva la tête et inspira profondément. C’est ainsi qu’il repoussait les courants du passé et retrouvait son souffle. Lui parvint un parfum de femme, des effluves de fleurs blanches. Bientôt l’odeur recouvrit tout. Elle prit le pas sur ses rêveries. Véro se dilua. Ariane s’imposa dans son champ de vision.
Ils se trouvaient à moins d’un mètre l’un de l’autre, admirant le tableau d’un figuratif argentin. Chacun de leur côté, ils détaillaient avec attention les dockers à l’ouvrage, les grues, les bateaux, les sacs de blé et de charbon. Rien ne manquait à ce spectacle coloré du Nouveau Monde parti pour ravitailler l’ancien.
– Le grupo de La Boca, murmura soudain Ariane.
Intriguée, elle se pencha pour lire une notice à moitié retranscrite, accrochée au panneau mobile avec ce titre énigmatique : « Quand vous traversez le port, évitez les condamnés à mort ! »
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Cette période de hauts et de bas dura tant bien que mal jusqu'aux législatives du mois d'août 1949 remportées sur le fil par les conservateurs. Car une fois ce résultat acquis, Smith lui expliqua un beau matin qu'il souhaitait passer à autre chose. Il ne concevait pas de passer du temps dans un pays «normal». Avant de s'envoler pour promener son regard perçant en Indochine, il plissa les yeux dans la fumée de sa cigarette à l'image d'un Clarke Gable et laissa Viktor s'en retourner à Hambourg sur ces mots:
— Gamin, je crois que tu as un bel avenir devant toi.
À Hambourg, Viktor fit le tour des rédactions. Durant deux années il trouva de bons angles et sa carrière de pigiste décolla. Il avait le chic pour dénicher les bons faits divers, des histoires qui racontaient en creux la nouvelle société allemande, déballaient la violence sourde d’un pays qui n'était pas seulement vaincu, mais encore un vaste marécage hitlérien qui comptait en son sein des milliers et des milliers de psychopathes. p. 253
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Pourquoi oublions-nous ? Pour nous protéger ? Qu'est ce qui nous empêche d'aller voir et de régler son compte au passé si tout est là, à portée de connexions entre neurones ? Le cerveau enfouirait-il des scènes douloureuses des les tréfonds de la mémoire pour nous permettre d'avancer cahin-caha sur le chemin de l'existence ?
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Va... Va vers le ciel, vole vers les étoiles, disparais dans l'invisible. Ne t'en fais pas, trop de gens t'aiment, nous ne t'oublierons jamais.
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Pour cerner un personnage, ma méthode consiste d'abord à établir une chronologie. Isoler un événement dans une vie ne sert à rien, c'est le travail du simple commentateur. L'arme de l'écrivain, c'est la biographie complète, depuis l'enfance et la jeunesse du personnage, avec l'entourage, le décor, les traumas.
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Viktor respira un bon coup, il gambergeait, s’apprêtait à leur adresser la parole, mais quelque chose le retint. Comme avec Koch, il se rendit compte qu’il ne maîtrisait pas les codes et les faux-semblants des expatriés d’Accra. Il jouait gros à s’exposer aussi simplement. Il tourna les talons et se dirigea vers le salon en prêtant attention à ces notes de piano qui s’envolaient pour se perdre dans les ombres du jardin. Une interprétation s’achevait, une autre commençait. Il reconnut sans hésitation les premières notes du Nocturne no 20, op. Posthume. C’était l’air de Vera. On jouait partout Chopin, mais la première chose à laquelle il pensa, bien sûr, fut qu’elle lui adressait un signe
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De nombreux acteurs ont de petites manies, des gestes signatures qu’ils reproduisent dans chacun de leurs films. Harrison Ford menace ses partenaires du doigt, Tom Cruise court tout le temps et Brad Pitt mange sans arrêt. Orlando Dito Beck agrémentait son jeu d’un alright caractéristique et ce tic, tout à coup, perturba Yussef...
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Il fit jouer on cigare entre ses doigts et s'en débarassa une fois encore sur la chaussée. Un geste assuré, un comportement de vainqueur. Comme rien de lui résistait, il se pencha vers moi pour m'embrasser. Instinctivement, je me laissai faire et entrouvris légèrement les lèvres. Les yeux clos, je goûtais pour la première fois aux contours de sa bouche. L'amour tombait comme foudre, au premier baiser, suivant le principe de la réaction en chaîne de la bombe atomique.
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Puisque vous vous intéressez à la résistance en Corse, sachez que les femmes ont été très nombreuses à lutter contre les fascistes. Il y en a eu dans toutes les régions de l'île, jouant un rôle terriblement efficace. Elles ne pratiquaient pas le sabotage comme les hommes, mais elles faisaient du renseignement. Je pense aux réseaux R2 Corse et Pearl Harbour. Le rôle des femmes est toujours minoré, c'est injuste.
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Ils se regardèrent alors droit dans les yeux sans rien dire et en se disant tout.
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Mattéo tenait plus que tout à son anonymat. L'auteur sans visage était pour lui la vraie star du XXIème siècle. A l'heure des caméras partout, de la surveillance de masse, des selfies sur les réseaux sociaux, il trouvait marrant et original d'agir incognito, d'endosser un rôle d'insaisissable, aux raisons multiples, mystérieuses. Un personnage en forme de point d'interrogation.
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Des parachutages avaient lieu un peu partout en Corse. Soixante zones receptionnaient des armes larguées par des pilotes venus d'Afrique du Nord ou les Alliés avaient pris pied. Un code radio amusant avertissait tout le monde :
" Gaston a mangé le saucisson et son ami viendra manger la coppa. "

(Page 61).
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« Mon petit, cette fameuse « Loi du talion » n’existe pas chez les Juifs. c’est une création du droit romain.Le texte hébraïque a été défiguré pour créer le stéréotype du Juif impitoyable et assoiffé de vengeance. Le livre du Levitique dit clairement ‘ « Ne te venge pas et ne garde pas rancune « . La haine emporte toujours dans une ronde macabre. Laisse la haine aux barbares. Pour leur malheur les hommes a l’esprit guerrier ne savent pas s’arrêter. Garde ton âme pure! Et maudite soit cette guerre « 
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Quel que soit l’effort fourni, à l’école, à l’université, au travail, un Noir ou un Coloured savent qu’ils n’arriveront jamais à joindre les deux bouts. Même le plus brillant des étudiants doit exclure une vie convenable dès ses premiers pas dans le monde adulte. Sa condition inférieure s’impose jour après jour…
Je l’écoutais pensivement car il me semblait que sa femme, sa maison, et son poste au Carpe Times témoignaient d’une existence réussie.
- Mais vous, Rony, tout bien considéré, vous êtes presque comme un Blanc.
Presque. Je me mordis les lèvres car sur cet adverbe reposait tout le poids de l’apartheid. Rony sourit avec une satisfaction évidente.
- Finissez votre assiette et allons faire un tour dit-il sur un ton qui ne souffrait aucune contradiction.
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Isadora ondula sur le sol, se releva et feignit la douleur. Ses yeux parurent sangloter. Les bras crucifiés sur une croix imaginaire, son torse s'affaissa, puis elle se jeta à nouveau sur le sol, les genoux ployés, les jambes largement écartées. Sa chevelure effleura le parquet. Soudain elle remua ses bras exquis de plus en plus vite, puis s'arrêta net, une main levée, l'autre contre la hanche. Immobile, elle baissa les paupières.
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Car Schumann l'ignore encore, mais si on fait le compte, le jugement d'Accra restera le seul à établir sans l'ombre d'un doute sa culpabilité. Oui, il passera entre les gouttes dans son pays, malgré Ludwigsburg et les efforts de Fritz Bauer ce verdict défavorable sera le seul orage. Dans cette affaire, in fine, c'est le Ghana qui donne une leçon de puissance et de droit à l'occident.
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