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Citations de Frédéric Lordon (159)


Dans une conjoncture comme la nôtre, où nous sentons confusément le délitement général et la réouverture de degrés de liberté, il n’est pas absurde de saisir la situation politique « par l’imaginaire ». Du reste, la politique de transformation (et pas seulement de protestation ou d’insurrection), ça marche à l’imaginaire. Tout justifie donc de se demander ce qu’il y a dans l’imaginaire politique contemporain. De quoi est-il fait ? Quelles sont les ressources, les images de désir qu’il offre à un élan politique ?
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C'est l'art qui dispose constitutivement de tous les moyens d'affecter, parce qu'il s'adresse d'abord aux corps, auxquels il propose immédiatement des affections : des images et des sons.
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Mais êtes-vous tous donc pareillement abscons ?
Et encore je dis « abs »  par pure compassion.
« Mezzanine » et « Libor », « OIS », « Pareto »,
Ça n'est plus une langue mais un espéranto.
La seule chose claire que vous ayez su dire
Est votre aveuglement, votre tendance au pire.

Acte II scène 2, Le président parle aux banquiers
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Libérer, autant qu’il se peut et même si l’émancipation définitive n’est qu’une ligne d’horizon, les individus de la tutelle, triste ou joyeuse, des désirs-maîtres, ça n’est pas seulement en finir avec les asymétries de la capture et leur cortège de dominations, mais aussi rouvrir le spectre des possibilités offertes à leurs effectuations de puissance.
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Quels sont les agencements de la vie collective qui maximisent les effectuations de nos puissances d’agir et de nos puissances de penser : telle est exactement la question du TTP [de Spinoza], en ce sens premier manifeste réaliste, non pas du parti, mais de la vie communiste. Car un autre nom de la vie communiste pourrait être la démocratie radicale.
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L’exodétermination est notre irrémissible condition.
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La structure formelle de la capture elle-même doit avoir comme un conatus –disons moins allusivement qu’elle est un attracteur très puissant de la vie passionnelle […].
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Presque négativement, tant sa condition de possibilité réelle nous semble lointaine, c’est Spinoza encore qui nous donne peut-être la définition du communisme véritable : l’exploitation passionnelle prend fin quand les hommes savent diriger leurs désirs communs – et former entreprise, mais entreprise communiste – vers des objets qui ne sont plus matière à captures unilatérales, c’est-à-dire quand ils comprennent que le vrai bien est celui dont il faut souhaiter que les autres le possèdent en même temps que soi. Ainsi, par exemple, de la raison, que tous doivent vouloir être le plus nombreux possible à posséder, puisque les “hommes, en tant qu’ils vivent sous la conduite de la raison, sont suprêmement utiles aux hommes”. Mais cette redirection du désir et cette compréhension des choses sont l’objet même de l’Éthique dont Spinoza ne cache pas combien “la voie est escarpée”.
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Autant que le capitalisme, quoique sous un tout autre mode, le communisme doit compter avec le désir et les passions, c’est-à-dire avec la “force des affects” telle qu’elle fait non la bizarrerie locale de la servitude volontaire, mais la permanence de l’universelle “servitude humaine”.
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A l’inverse de l’économie (non capitaliste) de la joie intrinsèque, jouissance non-rivale de l’objet collectivement produit, l’économie de la joie extrinsèque demeure différentielle et concurrentielle.
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C’est la division du travail, explique Marx, qui secrète endogènement du pouvoir, et ceci du seul fait de réserver à certaines de ses places les tâches particulières de la coordination ou de la synthèse-totalisation d’informations dont les autres producteurs n’ont qu’une vue parcellaire –et le pouvoir naît de ces asymétries fonctionnelles et informationnelles.
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La remontée du mécontentement à partir des couches les plus dominées du salariat, où il aurait dû rester confiné, a pour effet de produire une sorte de “re-purification” de la situation de classe et de restauration de son paysage originaire. C’est alors la classe homogène, et en extension, des mécontents qui menace de se retourner contre le capitalisme – et de remettre l’histoire en marche.
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Rien n’interdit de continuer à parler de classes [mais la définition marxiste des classes] coïncide moins bien avec la simplicité du schéma bipolaire initial car l’appartenance en soi au « salariat » (la classe « travail ») n’est plus aussi fortement prédéterminante qu’elle le fut et n’a surtout plus l’homogénéité qui faisait sa (possible) force motrice historique. […] La perspective d’une lutte de classes […] n’a donc nullement disparu, mais elle a changé de contenus et de découpages : elle est lutte de classes affective(s). […] Dans le cas présent, c’est bien du côté du capital qu’il faut chercher, non pas tant le capital comme classe antagoniste, dont un noyau dur demeure très identifiable mais dont les contours et la périphérie sont devenus flous, mais le capital comme rapport social, et finalement comme forme de la vie sociale.
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Le mécontentement, voilà la force historique affective capable de faire bifurquer le cours des choses.
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Passer symboliquement du côté du capital, c’est avoir la « subsomption réelle » joyeuse.
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L’aliénation, c’est la fixation, indigentes sollicitations du corps, spectre étriqué des choses offertes au désir, répertoire de joies à peine ouvert, obsessions et monomanies qui retiennent la puissance en un seul lieu et empêchent ses déploiements. […] C’est cela l’aliénation, non pas la perte, mais la fermeture et le rétrécissement.
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Si elle ne […] sépare pas [les individus de l’émancipation], l’exploitation passionnelle en revanche fixe la puissance des individus à un nombre extraordinairement restreint d’objets –ceux du désir-maître […].
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« J’aurais pu » est le non-sens spinoziste par excellence, c’est le temps du regret, qui n’existe que comme une chimère de l’imagination, une illusion rétrospective, car toujours le conatus sature ses « possibilités » […] et, non, il n’aurait pas « pu » davantage, car pouvoir et faire sont une seule et même chose : l’on n’a jamais pu que ce que l’on a fait et réciproquement, ni plus ni moins.
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Il n’y a pas pour Spinoza de puissance qui ne soit immédiatement et intégralement en acte. En d’autres termes, il n’y a pas de réserve dans l’ontologie spinoziste. Il n’y a pas de puissance inaccomplie ou ineffectuée qui se tiendrait en retrait, disponible pour être activée, et toujours le conatus est au bout de ce qu’il peut, même s’il peut très peu.
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La sédition c’est le devenir orthogonal –prendre non pas la tangente mais la perpendiculaire. […] Devenir orthogonal, c’est résister au hijacking par l’invention et l’affirmation de nouveaux objets de désir, de nouvelles directions dans lesquelles s’efforcer, des directions autres que celle obstinément indiquée par D, et qui ne seront plus dictées par lui.
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