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Critiques de Frédérique Martin (137)
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Le vase où meurt cette verveine

Cinquante-six années d’amour, voilà ce qui unit ce couple. Un problème cardiaque, une chute dans la cuisine, en quelques minutes, c’est une vie qui bascule. Zika et Joseph s’aiment d’un amour vrai et intense. Ils sont la lune et le soleil, la terre et l’eau, ils respirent dans le souffle de l’autre, ils vivent l’un avec l’autre et l’un pour l’autre. C’est l’histoire d’un magnifique amour que le temps n’aura jamais terni mais embelli au fil des saisons sous cette verveine au soleil.



La vieillesse fait mal car elle effiloche les couples qui s’aiment. Pour son traitement du cœur, Zika doit se rapprocher de l’hôpital qui la prend en charge et aller vivre chez sa fille Isabelle. Joseph quant à lui est hébergé chez leur fils Gaultier. Les deux enfants ne peuvent héberger les parents ensemble. Quel drame pour ce couple qui n’aura jamais été séparé. Zika et Joseph se languissent l’un de l’autre, ils se manquent, alors ils s’écrivent toute leur tendresse. Leurs écrits ne sont que perles d’amour. Bien sûr ce couple m’a émue à chaudes larmes tant leur tendresse est palpable et dieu que c’est beau de s’aimer si fort après toutes ces années. Au-delà de l’émotion, ils m’ont aussi fait sourire car parfois, il y a comme des airs de jouvence entre ces deux-là parfois puérils à travers la jalousie qu’entraîne la distance. Mignons, attendrissants, touchants, bouleversants, ils sont tout cela à la fois.

Au fur et à mesure de leurs échanges, on découvre que le vase se remplit de plus en plus, pas facile d’être hébergé chez ses enfants, d’avoir ce sentiment d’être un fardeau pour les siens. Les parents ont tant donné pour leurs enfants qu’ils auraient bien sûr préféré que les rôles ne s’inversent pas. À ce sentiment d’être de trop s’ajoutent les griefs des enfants pour qui ressurgissent les démons de minuit. Le couple souffre d’être séparé et souffre une fois de plus d’être accablé par les reproches des uns et des autres.



Un roman magnifique écrit avec une sensibilité lumineuse et à fleur de peau. Les mots accouchent l’amour, la souffrance, la vieillesse, les déboires pour nous offrir un roman éblouissant. Une pépite ce roman découvert par hasard dans la belle bibliothèque de Babounette et Jolap.



Le vase où meurt la verveine c’est toutes ces petites choses qui finissent par affaiblir, déchirer, assombrir et tuer quand les gens sont loins.



Splendide.
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Femme vacante

Après avoir été pleinement séduite par Le vase où meurt cette verveine, j’ai voulu m’approcher un peu plus près encore de Frédérique Martin, cette magicienne au grand cœur. Nulle déception ici.



Une femme vacante, ou bien libre, sans place consignée, cette femme, c’est Alice. Elle quitte, mari et enfants pour suivre un homme qu’elle croit aimer, pour être au final quittée à son tour sur le quai d’une gare. Seule, déchirée, après avoir abandonné les siens, après avoir été abandonnée à son tour, elle s’abandonne dans des réflexions sensibles, fortes, émouvantes. Sur le sentiment amoureux, la vie, les enfants, le temps qui passe. Tout le livre est une grande et puissante citation. Tant le roman résonne dans la lumière du beau, du sensible, jusqu’à l’étourdissement. Il ne faut pas espérer trouver ici actions, aventures. Juste une porte ouverte sur l’âme d’une femme vacante. Et c’est beau. Tout simplement.
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Le vase où meurt cette verveine

-Une lecture poignante que j’ai achevée, il y a plus d’une semaine, mais j’avais besoin de laisser quelque peu décanter, tellement ce texte m’a prise à la gorge. Gorge que j’ai eu serrée une bonne partie de ma lecture…De la joie devant l’amour toujours aussi intense entre un homme et une femme, mariés depuis plus de 50 ans… Et peine ressentie physiquement , littéralement, lorsqu’ils se retrouvent , éloignés l’un de l’autre, pour la première fois de leur vie…



Nous ressentons le désarroi intense de Joseph, et Zika, qui n’ont cependant pas l’intention de baisser les bras !

.

Un roman épistolaire de Frédérique Martin, qui met en scène un couple de personnes âgées, « séparé » pour la première fois, au bout de toute une vie commune; A cause de soucis de santé de l'épouse... leurs deux enfants, "se les partagent", ne pouvant les accueillir ensemble. Ils vont pour tenir bon, s'écrire de longues lettres. Des lettres d'amour magnifiques au fil desquelles on va faire prendre connaissance de leurs vécus, de couple et de parents, qui se révèlent incidemment dans des intensités très différentes, du temps qui passe, de leur souhait de liberté et de dignité, sans peser sur leurs "rejetons", de la solitude du « grand âge », les non-dits familiaux, l’appréhension de la mort, de la dépendance, mais aussi l’amour de la vie, la fusion lumineuse d’un homme et d’une femme, qui ont « construit » ensemble leur chemin, leur amour de la nature, ainsi qu'un fuseau de complicités, etc



Une correspondance bouleversante....



Je retranscris un long passage qui exprime infiniment... des questionnements de ce roman épistolaire, d’une sensibilité rare, qui nous chavire...jusqu’à la dernière ligne.



« Moi-même , n’ai-je pas vécu près de mes parents des semaines entières parfois, sans prendre de leurs nouvelles, sans leur rendre visite ? est-ce que je les croyais immortels ? Non, avec le recul, j’ai compris que c’était même tout le contraire. J’avais quitté les lieux de mon enfance en laissant derrière moi des demi-dieux. A chacun de mes retours, mes héros avaient pris des rides supplémentaires, dans un combat perdu d’avance, dont on connaît l’issue, contre l’usure et le temps. Leur résignation me semblait le reproche permanent d’avoir opté pour la vie, de devenir un étranger sous leurs yeux, de les rendre impuissants. Je sentais leur inquiétude, la question qui minait leurs nuits, mais qu’ils n’osaient pas poser- Que vas-tu faire de nous ? – Cette puissance dont j’étais investi, je ne la désirais à aucun prix. Je voulais rester leur enfant, pas inverser les rôles ! C’est pour m’y dérober que je suis parti. En fuyant leur décrépitude, j’oubliais qu’ils disparaîtraient tôt ou tard, je pouvais conserver l’illusion de leur immortalité. « (p.189)



Une grande lecture et première découverte de cette auteure, qui me donne grande envie d’aller plus avant dans la lecture de ses autres écrits, dont son dernier roman qui reçoit déjà moult « critiques » fort positives, « Sauf quand on les aime » (Belfond, 2014)

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Le vase où meurt cette verveine

Terrible, c'est le mot qui me vient à l'esprit après la lecture de ce livre, Zika et Joseph, qui s'aiment d'un amour très profond depuis 56 années, doivent un jour vivre la première séparation de leur vie suite à une maladie de Zika. Ils échangent durant ces longs mois, une correspondance suivie. Dans leurs lettres, ils parlent chacun de leur quotidien, de leur passé, de leur amour, de leurs enfants et petits-enfants. Joseph qui est chez son fils et sa belle-fille et Zika qui est chez sa fille. Ils ne supportent pas cet éloignement. Jusque là, ça n'a pas l'air si terrible que cela. La fin est tout à fait surprenante et ... terrible, mais je ne peux vous en dire plus. Cette lecture fût une belle découverte grâce à une lectrice de Babélio et sa critique, merci Fanfanouche24
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Sauf quand on les aime

Une agression verbale dans le métro. Violente. Et pourtant, personne ne bouge. Ou presque. Une femme prend à part l'agresseur, lui parle en douceur tandis que la victime, Tisha, grande Black, s'est repliée dans un coin. Claire a tout vu et s'en veut de n'être pas intervenue. Aussi, lorsque la jeune femme agressée sort du métro, elle la suit pour être sûre que rien de grave ne lui arrive. Rien sauf qu'elle n'a pas d'endroit où dormir ce soir. Claire lui ouvre grand les portes de son appartement qu'elle partage avec Kader et Juliette. Ils travaillent tous les trois, plus ou moins précairement. Kader est manutentionnaire en attendant de trouver un emploi digne de ses études, Juliette, devenue orpheline tragiquement, travaille dans une maison de retraite tandis que Claire, violoncelliste, fait juste quelques ménages. La vie à trois, bientôt quatre, est moins pénible par moment. L'on est content de retrouver quelqu'un une fois la journée terminée, l'on se recréée une famille, l'on partage les factures qui s'accumulent mais surtout les petits riens de tous les jours, les petits bobos, les chagrins, les sourires comme pour se protéger d'un monde qui va toujours plus vite...



L'on suit le quotidien pas si banal des ces quatre vingtenaires au cœur de la ville rose. Tous portent en eux des blessures, profondes, lointaines ou encore vives. L'on découvre aussi leurs failles, leurs faiblesses, leurs chagrins ou leurs rêves. Alors, ils tentent de se construire un quotidien, d'amuser les autres, d'attirer le regard et surtout de rendre cette vie plus agréable. Les amours vaines ou inavouées, les amitiés solides ou improbables notamment en la personne de Monsieur Bréhel, le voisin retraité, se tissent. L'auteur réussit à nous captiver avec ces petits héros du quotidien souvent meurtris, malmenés mais ô combien touchants. Elle dresse de formidables portraits écorchés mais animés d'une force incroyable. Elle dépeint aussi une société bien amère, chaotique et vacillante. Porté par une écriture à la fois forte, sensuelle et délicate, ce remarquable roman, tout en émotions et justesse, regorge d'amour, de tristesse et de force.



Rien... Sauf quand on les aime...
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Le vase où meurt cette verveine

Je ne remercierai jamais assez si-bemol qui m'a très fortement influencée. Elle a aimé ce livre. Ce livre qui, au-delà de son billet, pesait très lourd !

Un poids inestimable, qu'elle a bien fait de partager. Trop lourd à porter seule sans aucun doute. si-bemol, j'ai reçu les mots que vous avez choisis comme on reçoit un cadeau. Et comme le dit Joseph, héros bienveillant de cette histoire, « La vraie pauvreté c'est de n'avoir personne à qui offrir ». Vous êtes riche si-bemol et si j'arrive, derrière vous, à convaincre quelques lecteurs, j'en serais fort aisée !



Au fil des pages étourdissantes de sincérité Joseph et Zika mariés depuis cinquante-cinq ans, échangent des lettres. La maladie les a séparés temporairement. Joseph est installé chez son fils et Zika chez sa fille. Manque de place, proximité des hôpitaux, les choses sont ainsi et il faut bien faire avec.



Difficile de tricher quand on écrit. le langage parlé c'est une chose ! éphémère, spontané, parfois excessif, laconique de temps en temps il s'efface imprécis au premier coup de vent. L'écrit est fixé, réfléchi. Il peut se relire à l'envi et quand ce sont des lettres d'amour qui s'appliquent à graver des sentiments au plus profond, de la manière la plus loyale, la plus vraie, la plus spontanée et en même temps la plus maîtrisée qui soit, ces lettres ne peuvent être que magnifiques !

« Deux jours après mon installation, je suis toujours bien serré dans mon costume de chagrin » écrit Joseph « je réalise que nous venons de clore une grande partie de notre existence et que cette période bénie s'est achevée en quelques pas ».



Et Zica de s'épancher…..un peu en écrivant « toutes ces heures d'éloignement sont une rapine pour notre amour. Si j'ai peur de ce peu qu'il nous reste, c'est que je ne suis pas rassasiée de toi……Je suis plus lucide qu'à vingt ans, c'est maintenant que je pourrais en profiter, aimer, et jouir de cette faculté de clairvoyance qu'on atteint à grand peine. L'âme est anéantie par le poids des organes. »



Le ton est donné. Même si la nostalgie, la privation de l'autre, le retrait momentané signent quelques lettres avec des larmes de noblesse, l'humour teinte la cloche.

Vivre à nouveau avec ses enfants et prendre la distance nécessaire pour se rendre compte « de quel bois ils sont taillés » n'engendre pas la mélancolie parfois. C'est drôle, incisif, sans concession. On ne dit surtout rien. On s'écrit tout. Si sa fille maugrée, Zica en rend compte à Joseph : « ça fermentait dur sous le capot ! » lui dit-elle « Une tripotée de jurons lui sert de rosaire ! »



Ces lettres, le bilan de toute une vie. Rien de vraiment exceptionnel ne transpire dans les domaines professionnels, matériels, culturels. Tout est réussite cependant. Réussite d'un amour partagé qui inonde deux vies parce qu'il est sincère, suffisant, simple et nourrissant. Un socle.



Cet amour de Joseph à Zica, de Zica à Joseph n'a pas eu que des effets bénéfiques, loin s'en faut!

Soudain c'est la chute. L'inondation. le drame. le coup de théâtre en deux actes. Zica et Joseph croyaient être seuls au monde installés dans leur félicité. Mais non bien sûr…la vie serait trop simple!



Les cartes sont mélangées et nous n'arrivons plus à savoir où est le roi, où est la reine. Les larmes, nos larmes à nous lecteurs, reviennent brûlantes, acides, dévastatrices, inattendues.



J'ai beaucoup aimé cette lecture puissante. La lumière qu'elle dégage m'a éblouie comme un soleil souvent, m'a piqué les yeux m'envoyant des vapeurs de mercure parfois, m'a fait rire, m'a enchantée.



Ce récit lumineux est assorti d'un variateur d'intensité très efficace. Je me suis adaptée mais aujourd'hui je ne vais penser qu'à Zica et à Joseph….si tant est qu'ils ne décident de m'accompagner la nuit prochaine dans mon sommeil !



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Le vase où meurt cette verveine

Une maladie qui les contraint à se séparer. Zika doit aller se faire soigner à Paris. Pour ce faire, elle s'installe chez sa fille, Isabelle, une solitaire, qui n'a pour ainsi dire pas d'amis et vit de petits boulots. Joseph, lui, va habiter chez son fils, Gauthier, et sa petite famille, à Montfort. A plus de 70 ans passés et 56 ans de mariage, c'est la première fois que ces éternels amoureux vont être séparés. Aussi, c'est le coeur lourd qu'ils quittent leur maison remplie de souvenirs et que chacun part de son côté. Une relation épistolaire s'installe aussitôt entre. Un échange de lettres passionnées, témoignant de leur amour et de la confiance qu'ils se portent mutuellement et qu'il portent en l'avenir, persuadés que cette séparation sera brève. Mais, bien vite, un certain malaise s'installe pour chacun d'eux: Zika doit subir les reproches incessants de sa fille tandis que Joseph se rend compte du mariage fragile de son fils...



Frédérique Martin nous plonge au coeur de ces lettres pleines d'amour, de souvenirs et de respect. Des lettres qui laissent entrevoir les failles et les blessures de chacun. le mal-être d'Isabelle, le mariage bancal de Gauthier, les doutes de Zika, autant de choses et de sentiments mis en exergue dès lors que chacun se met à nu et règle ses comptes. Dans ce roman romantique et poétique, l'auteur s'attarde sur les relations, parfois difficiles, parents/enfants, sur la vieillesse et bien sûr sur l'amour, notamment, que se porte ce couple uni à jamais. Faisant référence au poème de Sully Prudhomme, "Le vase brisé", les 5 quatrains commencent les 5 parties de ce roman, découpé en saison et "Le vase où meurt cette verveine" se rapportant sans nul doute au coeur brisé. Les mots sont justes et emplis de tendresse. L'on pourra néanmoins regretter ce dénouement quelque peu surprenant.

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Le vase où meurt cette verveine



Quel livre ! Une perle bouleversante !



Joseph et Zika, la septantaine tous les deux, se retrouvent séparés après plus de 56 ans de mariage, cela à cause de soucis de santé de Zika. Celle-ci est accueillie chez sa fille et Joseph chez son fils car aucun des enfants n'a assez de place pour les garder tous les deux.



Mais nos deux tourtereaux (car ils s'aiment ces deux-là) ne supportent pas l'éloignement l'un de l'autre. Ils vont donc communiquer par courrier et se dire, se redire tout leur amour et combien ils se manquent.



Lors de ces courriers, ils parleront de leur passé, de leur vie de couple, de parents mais c'est surtout leur amour qui les intéresse. Zika ira jusqu'à piquer une crise de jalousie quand elle apprendra que la voisine de Joseph a sympathisé avec lui.



Un amour total,entier, sincère comme seuls les enfants en sont capables les unira tout au long de leur vie et nous serons tout émus de constater que cet amour et ce désir ne s'éteignent pas avec l'âge, au contraire ! Mais toute médaille a son revers et ils ne se sont pas rendus compte que cet amour exclusif et jaloux bouleversaient leurs enfants qui, chacun se sent exclu.



Ils vont en prendre tardivement conscience mais le drame sera consommé.



Un livre tout en tendresse, en amour, en humour, en révélations aussi, le tout servi par une écriture majestueuse et poétique à souhait découpée en 5 chapîtres qui évoquent les différentes saisons et l'épilogue selon les strophes de ce sublime poème de Paul Eluard : le vase brisé.



A lire !
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J'envisage de te vendre (j'y pense de plus ..

Dans les allées de ce vide-grenier, au milieu des bibelots et autres vieilleries, une dame d'un certain âge à vendre. 1500€, fauteuil compris...

Une équipe de télévision aux premières loges pour filmer un suicide...

Un futur père à l'odorat très (trop) sensible...

Des terroristes et une cause assez noble...

Un serial-killer nez à nez avec les familles de ses victimes...

Une soi-disant heureuse gagnante de l'Organisation des Consciences Unies...

Un bébé choisi sur catalogue...

Et bien d'autres encore...



Frédérique Martin, au travers de ces 12 nouvelles, nous dépeint une société futuriste et imaginaire assez inquiétante, fermée, régie par l'argent, où le libre choix est banni et où chacun se voit privé de liberté individuelle. Ce recueil, féroce, impitoyable et provocateur mais finalement jouissif est, évidemment, à prendre au second degré. Mais, il donne tout de même à réfléchir. L'auteur s'amuse de nos travers en les extrapolant. Porté par une plume acerbe et piquante, ces nouvelles, bien qu'inégales, nous promettent un bel avenir... ou pas!
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Le vase où meurt cette verveine

Je souhaiterais remercier Jolap, Babounette et Si-Bemol d'avoir chroniqué cet ouvrage et m'avoir communiqué leur enthousiasme. Oui, ce fut en effet un moment de lecture inoubliable.



Joseph et Zika ne peuvent envisager d'être séparés. Depuis plus de cinquante ans, ce couple vit un amour fusionnel. Un amour à en perdre la raison. Et lorsque par la force des choses ils se retrouvent placés chacun chez un de leurs enfants, ils vont s'écrire, se promettre l'impossible. Des lettres teintées d'amour, d'humour aussi. Au fil des saisons, ils vont se révéler prêts à forcer le destin, à commettre l'irréparable pour se rejoindre.

Ce roman, ce sont des lettres d'amour fou, une succession de joies, d'attentes, de jalousie, de colère, de cris, de larmes. Frédérique Martin frappe juste, ses phrases me touchent, et j'ai parfois eu les yeux humides en la lisant.
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Le vase où meurt cette verveine

Zika et Joseph, un couple de sexagénaires, ne se sont jamais séparés depuis leur mariage. Un jour, Zika tombe malade et doit passer des examens médicaux. Durant ce temps, elle loge chez sa fille, Isabelle, à Paris. Quant à Joseph, Isabelle n’ayant pas assez de place à Paris pour l’héberger également, il réside chez son fils Gauthier, qui ne souhaite pas le laisser seul dans la grande demeure familiale. Cette séparation forcée, qui ne devait durer que quelques semaines, va s’éterniser et constituer le déclencheur de l’explosion familiale.



« Le vase où meurt cette verveine » est un roman épistolaire. L’intrigue se déroule au travers des lettres échangées entre Zika et Joseph, et j’ai pris plaisir à les lire et à les relire, à faire des allers et venues, à poser le livre pour le reprendre quelques temps plus tard sans en perdre le fil. L’écriture est sensible et d’une très grande qualité, enrichie de descriptions qui sont comme autant de tableaux rendant palpables les odeurs et les couleurs. La délicatesse des mots d’amour contenus dans les lettres m’a émue ainsi que la subtilité du style, qui permet par ailleurs d’adoucir des scènes et des thématiques pourtant violentes.



J’ai été très sensible aux qualités littéraires de ce roman, et bouleversée par cette histoire terrible et magnifiquement écrite.



C’est pour moi un grand livre : à lire, à relire, à faire lire…

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Le vase où meurt cette verveine

Il est des livres d'une tristesse infinie qui, cependant, contiennent leur lot de points positifs et de réflexions nécessaires.



Le vase où meurt cette verveine en fait partie. Dans l'Antiquité, la verveine était une plante sacrée sensée apporter joie et inspiration à ses utilisateurs. le roman épistolaire de Frédérique Martin est assurément très inspiré et traduit la joie que l'amour profond et de longue durée procure à un couple au seuil de l'hiver de sa vie.



Ne s'être jamais quitté en cinquante-six ans et être séparé en raison de problèmes de coeur, rend le quotidien de ce couple fusionnel invivable. Leur éloignement et le fait d'habiter provisoirement l'un chez son fils et l'autre chez sa fille, font qu'ils s'interrogent mutuellement sur l'éducation et les valeurs qu'ils ont transmises à leurs enfants. Ils se nourrissaient, eux deux, de leur amour exclusif dont est témoin cette verveine.



Depuis qu'ils sont séparés, la verveine est morte.



Leurs deux enfants connaissent des remous, prennent la tangente, changent de cap, se tourmentent, se confrontent à leurs parents, leur adressent des reproches, crient leur souffrance en quelque sorte, de s'être sentis exclus de leur amour. Et les parents s'interrogent par correspondance sur le bien-fondé de leurs agissements.



Quand on donne le meilleur de soi-même, est-ce que c'est toujours ressenti de la sorte par les autres ? Ses propres enfants, qui plus est ?



C'est un livre choc écrit dans une très belle langue qui donne un ton très réaliste et actuel aux interrogations des parents mais qui laisse néanmoins une place importante à la solitude intérieure.



Très émouvant.







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Le vase où meurt cette verveine

« C’est merveilleux la vieillesse… dommage que ça finisse si mal » François Mauriac



Il aurait pu en être autrement si Joseph et Zika n’avaient pas été obligés d’abandonner leur maison et leurs habitudes. Cinquante-six ans de mariage et amoureux comme au premier jour, les voilà contraints de se séparer parce qu’il n’y a de la place que pour une seule personne chez leur fille Isabelle à Paris et qu’il n’y a pas d’hôpital spécialisé à proximité de la maison de Gauthier, leur fils, à Montfort dans les Landes. Puisqu’ils n’ont pas le choix, inutile de tergiverser et l’état de santé de la vieille femme s’améliora bien vite pour qu’ils puissent se retrouver… du moins, l’espèrent-ils.
 Commence une relation à distance rythmée par des lettres que les époux s’envoient régulièrement pour garder l’illusion de toujours être ensemble. Cette correspondance nous ouvre une fenêtre sur leurs souvenirs, leur quotidien et aussi sur la vie de leurs enfants qui apparaissent parfois comme des étrangers. Isabelle s'avère très agressive et pleine de rancoeur envers sa mère, et Gauthier n'est pas heureux en mariage. Les parents s’interrogent sur le rôle qu’ils ont pu jouer dans la formation de leurs enfants.



Frédérique Martin manie le roman épistolaire avec beaucoup de dextérité et d’intelligence, nous emmenant jusqu’au dramatique dénouement final. Nous sommes loin, très loin, du roman complaisant, la lucidité des personnages sur eux-mêmes et sur leurs proches est très bien évoquée. L’auteur traite de la question du couple vieillissant, de la maladie, de la famille, des problèmes de communication entre parents et enfants… Un roman plein de tendresse, d’amour et de désillusion qui touche, surprend voire dérange et questionne.



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Sauf quand on les aime

Ouvrage lu d'une traite: un récit qui débute comme un grand coup de poing. Une jeune femme , Tisha, se fait agresser et insulter dans un train....Claire, Juliette et Kader vivent en colocation par choix autant que par nécessité. Claire ramène donc Tisha à l'appartement suite à cette agression....qui marque le point de départ de l'histoire et sera son fil conducteur.....

C'est un roman d'ambiance et d'époque, trés contemporain, il brosse la réalité des stratégies quotidiennes et les pensées de ces colocataires, des jeunes de bonne volonté, qui, à vingt ans, doivent se loger,trouver un emploi , faire face à la violence dans les lieux publics, trouver un sens à sa vie, dans un contexte économique difficile.....Des écorchés vifs, chacun selon sa sensibilité et son passé récent.....Claire joue du violoncelle, Kader, un jeune Tunisien est amoureux de Juliette qui se juge "indigne d'étre aimée" et qui pense" que ce qui est beau n'est pas fait pour durer" il faut sans cesse le ressusciter".....Tisha est amoureuse de Claire......

Un livre touchant qui fait mouche, secoue, porté par de trés beaux personnages, pris entre amour, solidarité et amitié entre personnes de génération différente , notamment monsieur Brehel.

C'est un ouvrage porté par une belle sensibilité à la fois tendre et doux , oú les personnages sont désenchantés, malmenés mais combatifs.Un mêlange de solidarité et de violence irriguent ces jeunes gens : tendresse et douceur côtoient violence et passion.....

C'est le portrait interessant d'une jeunesse contemporaine qui se débrouille comme elle peut avec ses faiblesses , ses échecs, sa culpabilité, ses douleurs, ses failles , ses espoirs et sa générosité surtout.....Bref, la vie , quoi!

Un très bel opus découvert grâce à Babelio., qui interpelle !
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Sauf quand on les aime

Une nouvelle petite chronique de la rentrée littéraire en cette mi septembre : en effet, il est plus que temps d'accélerer le mouvement vu le nombre de livres de la rentrée que je reçois et le peu que j'ai chroniqué jusqu'à présent.



Ce roman, encore une fois, est l'oeuvre d'une romancière française relativement peu médiatique, Frédérique Martin ( qui avait publié un précédent roman Le vase où meurt cette verveine dont on avait pas mal parlé mais que je n'avais pas eu la chance de lire.



Sauf quand on les aime est un roman sur l'amitié, l'amour, la culpabilité. On pense beaucoup en le lisant, à un roman d'Anna Gavalda, "Ensemble c'est tout", vu que les deux récits mettent en scène des colocataires, qui vont essayer d'allier leurs différences culturelles et de personnalité pour combattre les épreuves de la vie et l'injustice. Mais "Sauf quand on les aime" est un peu plus réaliste, un peu moins mièvre et un peu plus inscrit dans le contemporain que le roman de Gavalda.



On n'élude pas dans le récit de Frédérique Martin la violence de la société, notamment dans la scène de départ qui se déroule dans un train,alors qu'une une jeune fille est agressée verbalement, devant le silence de tous les passagers, ou presque. Seule une femme osera réagir et s'interposer. Claire, elle, s'en veut de sa peur et de sa lâcheté, et pour se rattraper, aborde Tisha, la victime, et lui propose de venir chez elle, ou plutôt chez eux. Kader, Claire, Juliette, Tisha, et le voisin Monsieur Bréhel vont tenter de s'aider et de combler tous les bleus à l'âme qu'ils possèdent au fond d'eux.



Alors évidemment, on n'évite pas toujours les bons sentiments qu'on sentait venir très vite dans le roman et qui, avouons le, irritent parfois, et ce trop plein de gentillesse, assumée par l'auteur empêche parfois la crédibilité des situations, mais aime ce mélange de violence et de solidarité qui irriguent chacun des personnages du roman ...



Sauf quand on les aime touche par la grande tendresse qui sort de ce joli livre, qui mérite de se distinguer un peu de la prolifération des romans qui sortis depuis presque un mois.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le vase où meurt cette verveine

Depuis le jour béni de leur mariage, il y a 56 ans de cela, Zika et Joseph ne se sont jamais quittés jusqu'au jour où Joseph découvre Zika évanouie dans la cuisine devant le four où une tarte aux pommes commence à brûler. Paniqué devant ce corps qu'il a cru mort, le vieil homme a un instant de faiblesse et appelle les enfants à la rescousse. Zika doit voir un cardiologue, faire des examens, suivre un traitement. Elle ira donc s'installer chez Isabelle à Paris. Mais l'appartement est trop petit pour héberger le couple et Joseph part à Montfort chez Gauthier. Les vieux amants, les éternels amoureux, vivent douloureusement cette première séparation. Pour apaiser leur souffrance, ils s'écrivent de longues lettres passionnées, évoquant leur amour toujours intact, leurs souvenirs et leur nouvelle vie auprès d'un enfant qui a grandi et qu'ils connaissent si peu. Le temps passant, la séparation devient intolérable mais Gauthier et Isabelle, enfermés dans leurs propres problèmes, ne sont pas prêts à changer les choses. Jusqu'au drame final...





L'amour qui transcende tout, le désir qui perdure et fait fi du temps qui passe, la jalousie toujours intacte...Zika et Joseph forment un couple dont on envie la force des sentiments et la longévité. Pourtant, leurs enfants ont été blessé par cet amour exclusif qui leur laissait peu de place. En s'occupant de sa mère, Isabelle trouve une occasion de se l'accaparer, de l'éloigner de ce père trop présent et de régler des comptes. A un âge où le vieux couple pense en avoir fini avec leurs devoirs de parents, Zika et Joseph se retrouvent confrontés à des adultes qu'ils connaissent finalement très peu. Parce qu'ils se sont trop aimés l'un l'autre pour s'intéresser à tous ceux qui leur étaient extérieurs? Peut-être... Peu importe pour les amoureux de toujours qui font leur force de ce sentiment fort et toujours présent. La séparation qui se prolonge au delà du supportable les amène à réfléchir à leur âge, leur impuissance, leur humiliation de voir les rôles s'inverser. Vieillir, c'est prendre la place des enfants et se laisser guider par eux. Difficile quand on a du caractère et qu'on n'a jamais eu besoin de personne. L'obsession d'Isabelle tourne au drame, Gauthier se détourne de sa famille et c'est toute l'histoire qui prend un tour très sombre.

Au fil de lettres au charme désuet, une belle réflexion sur l'amour, la maternité, la vieillesse...Une belle lecture, forte, dramatique, un peu effrayante aussi.
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Le vase où meurt cette verveine

Zika et Joseph s'aiment d'un amour tendre depuis plus de cinquante ans.

Quand Zica a des problèmes de cœur, elle doit aller chez leur fille à Paris pour être soignée.

L'appartement étant trop petit, Joseph, lui, ira chez leur fils dans le sud-ouest.

Que de kilomètres pour eux qui n'ont jamais été séparés.

Alors ils s'écrivent.

Des lettres enflammées comme au début de leur vie.

Mais bientôt surgissent des problèmes avec les enfants, et leur séparation qui dure, dure.

C'est beau un tel amour après cinquante ans de vie commune.

Leurs lettres sont très belles.

Mais j'ai trouvé un manque de naturel, l'écriture me paraissant plus celle de l'auteur que la leur.

Autre point qui m'a empêchée d'adhérer complètement, c'est cette décision, apparemment des enfants, de les séparer.

En effet, Zica ne subit pas particulièrement d'examens justifiant une tel éloignement.

Et aussi, le caractère d'Isabelle, la fille est un peu trop excessif et caricatural.

Tout ça enlève de la crédibilité au roman.

J'ai bien aimé quand Zica devient jalouse dans ses lettres.

Ah elle a un fichu caractère.

Et puis, au lieu de s'arranger, les événement s'emballent et tout vire au drame.

Donc, voilà une belle et triste histoire qui pose le problème des parents vieillissants.

Tout cela est vraiment dramatique.

Et si j'ai bien aimé dans l'ensemble, un peu trop de bémols m'empêchent de rejoindre la majorité de louanges des lecteurs.
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Le vase où meurt cette verveine

Beau et triste roman épistolaire que nous offre Frédérique Martin...



Joseph et Zika sont séparés pour raison médicale.

Tandis que Zika va vivre chez sa fille, Joseph est hébergé par son fils et sa belle-fille.

Unis par un amour fusionnel et vivant mal cette séparation, ils s'écrivent des lettres enflammées et d'une infinie tendresse.

Mais cette relation, aussi belle soit-elle, est le terreau de bien des incompréhensions et des frustrations de la part de leurs enfants.

Et le couple va petit à petit découvrir les failles qui déchirent la vie de ceux auxquels ils l'ont donnée.

C'est alors que le drame surgit, laissant ces deux vieux amants anéantis et mettant leur amour à rude épreuve.



Un livre bouleversant....

Doublement interpellant pour moi dont les parents sont également fusionnels et n'ont jamais rien fait l'un sans l'autre.

N'ayant jamais connu la joie de passer ne fut-ce qu'une journée seule avec ma maman, je peux comprendre la frustration d'Isabelle sans pour autant cautionner son attitude excessive.

Arrivés au terme de leur vie, je suis pourtant heureuse de les voir encore ensemble et aux petits soins l'un pour l'autre.

Ma seule crainte est que, au départ de l'un, l'autre ne survive pas.



Frédérique Martin fait preuve d'un grand talent d'écriture avec un style tout en délicatesse et en sensibilité.

Les lettres sont touchantes et teintées d'un petit côté "vieille France" tout à fait charmant.

Le drame final est relaté de façon poignante et on ne peut y rester insensible.



Merci à toi Magali de m'avoir donné l'occasion de découvrir enfin ce livre que je cherchais depuis si longtemps !

Cela valait vraiment la peine d'attendre...



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Sauf quand on les aime

J'ai été prise dans les filets de l'émotion avec ce livre que j'ai lu en quelques heures.

Quelle chaleur, quelle humanité dans ce petit monde de jeunes colocataires !

J'ai rencontré Claire, Juliette, Tischa, Kader et Monsieur Bréhel, tous différents, mais tous terriblement attachants.

Kader est fou amoureux de Juliette, mais Juliette en aime un autre... un autre qui ne l'aime pas ou plutôt pas comme elle aimerait...

Monsieur Bréhel, le voisin discret est secrètement épris de Claire, cette jolie et délicate violoncelliste qui aime... quelqu'un d'autre.

Ce livre est une histoire de vies croisées, une fiction arrachée à un monde contemporain difficile pour certain, où la violence, l'alcool et la drogue sont souvent les seuls recours ou échappatoires.

J'ai beaucoup aimé l'écriture franche, vraie, fluide et poétique de Frédérique Martin, mais aussi et surtout la bienveillance qui s'en dégage. Je pourrais encore épiloguer sur mon ressenti, mais je préfère vous laisser découvrir ce très beau roman.
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Le vase où meurt cette verveine

Tout commence par un roman épistolaire classique, une jolie histoire d'amour entre un couple qui est séparé pour la première fois depuis cinquante-six ans. Zika est malade et se retrouve chez sa fille, tandis que Joseph lui doit habiter provisoirement chez son fils. Ils s'envoient donc de très belles lettres, et l'écriture de l'auteur se révèle être magnifique, poétique et pleine de style.



Et puis petit a petit le roman devient beaucoup plus sombre : les deux enfants ne sont pas ce qu'ils prétendent et c'est un véritablement drame qui va se jouer sous nos yeux. C'est un roman dur, dont on ne ressort pas indemne.



C'est un roman qui évoque plein de sujets, notamment la communication entre parents et enfants, le vieillissement... Une belle découverte que je ne peux que vous recommander.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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