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Critiques de Gaëlle Josse (1932)
Une longue impatience

Coup de cœur absolu pour ce roman poignant qui laisse sans voix une fois la lecture achevée.

A la suite d’un remariage, Anne ne s’est jamais sentie à l’aise dans sa nouvelle maison, son nouveau milieu et sa famille recomposée dans laquelle son premier fils, Louis est incompris et maltraité. Une ultime dispute se solde par des violences commises par le beau-père et le fils s’enfuit en embarquant sur un cargo.

Commence alors pour sa mère, terrassée par la souffrance, une interminable attente de son retour. Anne envoie des lettres émouvantes à son fils dans lesquelles elle se plaît à imaginer, dans le moindre détail, le festin de retrouvailles, dicté par l’amour infini qu’elle lui porte.

Elle survit à la limite de la folie, tient debout en tentant de donner le change mais subit la douleur insoutenable de l’absence qui se prolonge…

L’écriture de Gaëlle JOSSE bouleverse dès la première ligne par des phrases courtes et ciselées. Elle décrit de manière poétique les paysages rugueux de Bretagne, dresse des portraits sensibles de personnages et montre avec pudeur et émotion l’amour absolu d’une mère. La fin est bouleversante de délicatesse.

L’autrice signe un récit universel et déchirant, d’une rare humanité qu’il sera bien difficile d’oublier...
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La nuit des pères

Un roman lu très très vite. Une première partie un peu longue à mon goût, où l'on suit Isabelle qui a cherché dans son enfance des marques sinon d'amour au moins d'intérêt de la part d'un père très fermé et dur. Elle revient aujourd'hui après des années d'absence voir son père qui sombre peu à peu dans "la maladie de l'oubli" comme elle l'appelle si joliment. La deuxième partie où le père raconte la partie de sa vie qui l'a plongé dans un profond désarroi et dégoût de lui-même , celle qui m'a le plus plu. La troisième enfin où le grand frère s'exprime à son tour, la plus courte dans laquelle j'attendais des révélations qui n'ont pas eu lieu...

Gaëlle Josse qui avait été lauréate du prix de littérature de l'Union européenne pour son roman Le Dernier Gardien d'Ellis Island, écrit ici un livre intéressant mais pas assez approfondi pour moi du côté des traumatismes du père. J'en attendais plus et je suis un peu déçue. L'ensemble est néanmoins très bien écrit et fluide car la plume de Gaëlle Josse est fine, précise et l'émotion est là tout de même.

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Ce matin-là

Se reconstruire et se réinventer après le burn-out!



Clara est une jeune femme au profil gagnant : dynamique, compétente et qui se donne tous les moyens de réussir ; des costumes trois pièces, un agenda bien rempli, un important portefeuille de clients, une organisation sans faille, une disponibilité à toute épreuve.



Son métier ? Vendre de l'argent. Clara est conseillère de clientèle dans une agence de crédit.



Au fil de sa carrière, en plus d'horaires élastiques et de responsabilités à rallonges, Clara gagne la reconnaissance de ses pairs: au bureau, on la surnomme "Carabosse", dans le bon sens du terme suppose-t-on puisqu'il s'agit d'un gentil jeu de mots entre collègues...



Et ce n'est certainement pas son compagnon Thomas qui s'aventurera à entraver ses ambitions professionnelles. Quant au reste de la famille, et bien Clara gagne très bien sa vie, il n'y a donc rien à désapprouver.



Dans le domaine de Clara, pour évoluer et s'épanouir, la règle d'or est de toujours faire plus : plus de chiffres, plus de responsabilités quitte à sacrifier son temps libre et donner de sa personne lorsque la situation le requiert.



Vendre de l'argent et aimanter le profit n'est jamais chose simple: chaque dossier traité ou en cours est l'aboutissement de calculs complexifiés et de manipulations parfois inscrupuleuses.



Comme ce matin-là.



Juste après avoir conclu un prêt à la consommation avec un couple âgé, elle craque et s'évanouit au travail.



L'urgence passée, demeure la question inéluctable : et maintenant ?



À travers un récit tourbillonnant, entre le passé et le présent, un texte mélancolique et quelques éclaircies poétiques, la vie de Clara illustre la genèse d'un burn-out professionnel et comment vivre et se réinventer après un tel brisement.



Ce roman interroge également sur la considération de la vocation professionnelle. Les réelles questions à se poser lorsque le simple fait de se rendre au travail se transforme en calvaire et que l'atmosphère y devient délétère. L'on voit ici à quel point il est dérisoire de persévérer dans un métier dont on ne perçoit plus le sens, dans une profession contraire à ses convictions et valeurs profondes.



Pour ma part, bien qu'il s'agisse d'une fiction, l'histoire de Clara m'a passionnée dans la mesure où, très subjectivement, j'ai déjà connu, dans mon entourage, quelqu'un comme Clara...



Coup de cœur.



Lu et Approuvé sur aikadeliredelire.com



https://www.aikadeliredelire.com/2023/02/lu-approuve-ce-matin-la-de-gaelle-josse.html?m=1









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La nuit des pères

« La nuit des pères » est un roman poignant qui nous emmène dans un voyage intime et déchirant à travers l’histoire d’une famille. Isabelle, la protagoniste, est appelée par son frère Olivier qui lui demande de revenir dans le village des Alpes où ils ont grandi. Leur père, ancien guide de montagne, est en train de perdre la mémoire. Ce retour, après des années d'absence, est pour Isabelle l’occasion de comprendre enfin qui était ce père si difficile à aimer et si destructeur. Entre eux trois, pendant quelques jours, les secrets et les non-dits sont dévoilés.

Dans ce roman, Gaëlle Josse explore avec une grande sensibilité et une finesse psychologique des relations familiales complexes et les effets de la guerre sur les individus et leur descendance. À travers les voix des personnages, elle dépeint l’ambivalence des sentiments filiaux, les violences invisibles et les déchirures qui poursuivent un homme jusqu’à sa mort. Elle évoque également la grande Histoire, qui plane sur la famille, et montre comment les événements historiques ont des répercussions sur la vie des individus.

L’auteure réussit à nous toucher en plein cœur en abordant avec justesse des thèmes universels tels que l’amour, la mort, la culpabilité et la rédemption.

Les personnages de « La nuit des pères » sont authentiques et attachants. Isabelle, qui a souffert de l’absence de preuves d’amour de son père, doit faire face à des vérités difficiles qui vont bouleverser sa vision de l’histoire familiale. Son frère Olivier, qui a choisi de ne pas quitter le village, a assumé seul l’accompagnement de ce père vieillissant. Leur père, quant à lui, est un personnage complexe, tiraillé entre sa passion pour la montagne et les horreurs de la guerre qu’il ne réussit pas à oublier.

Un nouveau tour de force littéraire !
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La nuit des pères

Alpes

Belle, que la montagne est belle

Ces souvenirs

Démoniaques

Entérinés au plus profond de son âme

Fragilisant sa santé mentale

Gorgones de sa mémoire

Hantée à jamais

Isabelle rejoint son père et son frère après des années d’absence

Jamais elle ne sera aimée, lui avait dit ce père terrible

K.O

Longtemps, elle n’a pu lui pardonner

Mémoire qui fout le camp

Ni lui ni personne ne peut lutter

Oh le temps qui passe

Patriarche vieillissant

Quittant la lumière

Rapportant enfin la vérité

Silence brisé

Tueur

Ultime libération de ses

Violences invisibles

Warrior d’y avoir survécu

Xanthie il deviendra aux côtés du

Yéti de sa

Zone montagnarde où il trouvera la paix



Un roman absolument sublime

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Ce matin-là

Clara gère tout, un boulot très prenant, des réflexions de sa hiérarchie, elle s'occupe aussi de ses parents. Et puis, un matin, le temps s'arrête, tout s'écroule. Le médecin met un mot sur son mal-être: épuisement professionnel ou burn out. Clara va se refermer sur elle-même, elle se sent vide. Son entourage proche ne la comprend pas; un mal-être difficile à expliquer, difficile de vivre avec, plus de gout à rien.

Et puis la lumière grâce à certains amis, des lieux apaisants.

Un joli livre sue ce mécanisme qui peut arriver à tout moment sans s'en apercevoir.

Très émouvant, sensible et au bout la lumière.

Un livre qui résonne.
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La nuit des pères

Une fois encore, Gaëlle Josse nous offre une pépite.

Olivier et sa sœur Isabelle, devenus adultes, au chevet de leur père atteint par la maladie d’Alzheimer, témoignent de leur enfance massacrée par un père taiseux, autoritaire, irascible, qui fuit dans son métier de guide de haute montagne.Un soir, il va enfin se confier: à 20ans, il est « appelé » en 1960, pour participer à la pacification de l’Algérie.Il va être témoin ,non pas d’ « évènements », mais d’une véritable guerre, avec ses horreurs perpétrées par chaque camp.

Un court roman, d’une grande intensité psychologique, et d’une écriture poétique.
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La nuit des pères

COUP DE COEUR



" A l'ombre de ta colère, mon père, je suis née, j'ai vécu et j'ai fui. Aujourd'hui, me voici de retour. J'arrive et je suis nue. Seule et les mains vides."



Un appel de son frère Olivier et voilà Isabelle, la narratrice, en route pour le village des Alpes où ils sont nés. Elle revient à contrecœur auprès de celui qui, un jour, lui a dit " Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m'as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m'as dit ça, aussi. De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction."



Olivier lui apprend que leur père a "la maladie de l'oubli", des absences et des confusions font craindre qu'il ne sombre rapidement dans des brumes obscures.



Quel plaisir de retrouver l'écriture toute en dentelle de Gaëlle Josse ! Dès les premières pages, de quelques superbes traits de plume, elle esquisse la personnalité des différents membres de cette famille.

Le père, guide accompagnateur, est un homme aux humeurs imprévisibles, habité par une colère toujours prête à éclater. Mutique et impatient, il est craint dans sa famille alors que, depuis toujours, il est un héros estimé de tous les habitants de la vallée. La mère décédée dix ans plus tôt était le tampon entre le père et les enfants, tentant sans cesse de détourner la colère du père "maman buvard, maman bloc de mousse", elle cherchait toujours à apaiser ce qui pouvait l'être. Le grand frère est un être solide qui console et soigne " Il est le tronc, les racines, les branches, le fruit... mais il cache de solides échardes sous la peau, il ne faut pas trop les toucher, elles affleurent en transparence". Isabelle, "pleine de chaînes et de clous à l'intérieur", a finalement fui la montagne pour partir explorer le fond des océans après avoir essayé toute son enfance de se faire aimer de son père.

Le décor est planté, les rôles sont distribués.

Pendant quelques jours Isabelle va rester auprès de son père et de son frère, assaillie d'images, de sensations et de souvenirs d'un père souvent craint, parfois haï qui ne trouvait apaisement que dans sa montagne, seul ou avec des groupes de randonneurs. Une montagne dont la présence écrasait la petite fille qu'elle était. Elle se souvient aussi des terreurs nocturnes qui envahissaient les nuits de son père, que cachaient-elles ? Qu'est-ce qui avait empoisonné son sang ? "Ton père a une épine dans le cœur, Isabelle, ça l'empêche de vivre et ça le rend invivable, c'est tout. Il ne parvient pas à traverser sa propre nuit."

Au cours de ces quelques jours, des liens vont se nouer. La révélation de ce qui a détruit cet homme et impacté toute sa famille, sa fragilité de vieil homme aux portes de l'oubli et de la mort bouleversent Isabelle qui va parvenir à faire la paix avec ce père dont elle savait si peu de choses. En fin de roman la voix d'Olivier prend la suite de celle d'Isabelle comme s'il lui prenait la main comme il a eu si souvent l'occasion de le faire, un bien joli symbole... Tout le roman est imprégné de la très belle relation entre ce frère et cette sœur qui auront choisi des chemins très différents pour dépasser leur passé.

Un magnifique roman empreint d'une douce mélancolie. Une plume toujours aussi soignée. Un très beau titre pour un roman excessivement délicat et sensible.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Une femme en contre-jour

J'ai découvert l'incroyable histoire et le remarquable travail de Vivian Maier assez récemment, en voyant une émission télévisée qui lui était consacrée. Cela a piqué ma curiosité et c'est donc naturellement que j'ai acheté et lu cette intéressante biographie. La plume de l'autrice y est très belle, prenant assez de recul et de distance pour que la vie de cette artiste soit mise au premier plan.



Après une enfance des plus chaotiques et dévastatrices, entre les Etats-Unis et la France, Vivian Maier a la chance de faire un bel héritage qui lui permet de s'acheter un superbe appareil photo qui la suit partout, et aussi de faire des voyages qui vont nourrir son travail de photographe. Complètement autodidacte, elle sait capter les émotions, la vie des "petites gens", ce qui donne à ses photographies une profonde humanité. Son travail autour de la lumière et ses autoportraits surprenants et originaux sont ses marques de fabrique.

Une artiste à découvrir absolument!
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La nuit des pères

L’écriture de Gaëlle Josse est aussi sublime que d’habitude mais, malheureusement, son nouveau roman ne touche pas.



Les premiers chapitres sont émouvants mais la redondance et les longueurs écrasent le plaisir du départ.



Pas un incontournable de la rentrée littéraire qui arrive.
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Les heures silencieuses

Premier roman de Gaëlle Josse, et déjà une petite pépite, “Les heures silencieuses” nous dépeint en 89 pages quelques fragments de vie d’une femme de la bourgeoisie hollandaise du XVIIe siècle.

Ayant déjà lu, entre autres, la biographie romancée de Vivian Maier “Une femme en contre jour”, j’ai retrouvé toute la finesse et le rafinement de cette plume que j’avais déjà tant appréciée.



Gaëlle Josse nous conte l’intimité d’une femme. Dans cet ouvrage, elle donne la parole à la femme qu’on voit de dos dans le tableau “Intérieur avec une femme jouant de l’épinette” d’Emmanuel de Witte, peintre hollandais du XVIIᵉ siècle.



Le personnage de Magdalena van Beyeren semble sorti de son cadre pour se confier au lecteur. Elle exprime sur le papier mais avec beaucoup de pudeur des sentiments intimes, des événements de sa vie de couple, des pensées enfouies au plus profond d’elle-même. Elle raconte aussi un événement tragique survenu alors qu’elle était adolescente et dont elle porte encore le poids de la culpabilité.

Elle nous y confie donc ses joies, ses peines, ses questionnements d’épouse, de mère n’hésitant pas à se montrer très honnête et très franche quant aux personnalités de ses différents enfants toujours de ce monde. Elle évoque aussi la perte de quatre de quatre de ses enfants, avec beaucoup de sensibilité et un certain fatalisme, qui je suppose était de mise à l’époque devant l’importance de la mortalité infantile.



Magdalena sans le dire à aucun moment, exprime à demi-mot sa renonciation à avoir un rôle dans les affaires de son père et dans celles de son mari. Elle qui fut pendant quelques temps le fils que son père n’a pas eu, a renoncé en se mariant à exister pour elle-même et par elle-même. Elle est aujourd’hui une mère et une épouse qui se doit de poser de dos pour mettre en valeur son époux, qui ne doit pas prendre trop de place.



Subtilement, au travers de la plume de Gaëlle Josse, on sent que Magdalena ne nous dit que ce qui est nécessaire, gardant pour elle avec la retenue propre à cette époque certains faits que l’on devine pour autant, qu’on lit à travers les lignes.



L’’auteure nous brosse ainsi la condition des femmes de la bourgeoisie néerlandaise du XVIIe siècle.



Je me suis demandé au cours de ma lecture quel âge pouvait avoir cette femme qui se raconte ainsi. Une femme sans âge en quelque sorte, comme si elle ne pas exister tout à fait, à l’instar de sa volonté d’apparaître de dos dans le tableau sans que l’on puisse voir son visage. Elle ne citera pas son âge mais on peut estimer par déduction au regard de l’âge où elle s’est mariée et l’âge de ses enfants, que Magdalena est une femme d’âge mur pour l’époque soit une petite quarantaine tout au plus.



Chose intrigante par ailleurs, les écrits de Magdalena s’étalent du 12 novembre au 16 décembre 1667, soit quelques jours seulement de son existence. Cela dénote-t-il un besoin de se confier à cet instant, de jeter sur le papier une bonne fois pour toutes des pensées qui la rongent ?



“Les heures silencieuses” dépeignent très bien cette ambiance de clair obscur, de lumière du nord, un certain calme qui règne dans la maisonnée. C’est comme si Magdalena était descendue de son cadre, nous avait pris par la main pour nous entraîner dans son intérieur.



Oh, combien j’apprécie la plume de Gaëlle Josse, je l’ai dit et je le redis et vous la recommande si vous n’avez jamais eu l’occasion de découvrir cette auteure.








Lien : https://www.mrsnorthlit.com/
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Une femme en contre-jour

Roman acheté à la sortie de la visite de l'expo consacrée à Vivian Maier au musée du Luxembourg. Attirée aussi par l'autrice, dont j'avais apprécié le premier roman.

A l'issue de l'expo j'étais enthousiaste pour le talent de Vivian Maier, que je découvrais. Et terminant le roman je le suis encore plus pour cette femme qui a eu une vie mouvementée et aventureuse, entre les Etats-Unis et la France. Discrète, secrète, il reste encore bien des zones d'ombres. Mais est-il toujours utile d'expliquer le talent ?
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Les heures silencieuses

Je ne me lasse pas de l'écriture de Gaëlle Josse et ce roman fut un coup de coeur.



Le récit est très original grâce à l'utilisation du tableau d'un peintre flamand. L'auteur s'interroge sur le parcours de vie d'une femme de marchand flamand au 17è siècle, Magdalena van Beyeren.

Le lecteur entre dans son intimité, l'accompagne dans les grands moments de sa vie, les bonheurs comme les épreuves, ses interrogations de femme.
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Une femme en contre-jour

Gaëlle Josse nous fait découvrir une femme et une artiste photographe dont le destin a été extraordinaire dans tous les sens du terme de part une enfance chaotique et une vie d'adulte solitaire mais illuminée par cette passion pour la photographie. J'ai été très agréablement intéressée par la prose de l'auteur qui par petites touches nous révèle une femme mystérieuse et somme toute simple. Et le plus fascinant et triste, c'est que cette artiste solitaire, effacée n'a pu "profiter" de ses photos, faute de moyen et de réseau mais en lisant ce petit livre, on prend la mesure d'une personnalité troublante et lumineuse, d'une vraie artiste, d'une femme. Et surtout, de découvrir comment, par hasard, un homme va se procurer les clichés de V.Maier et la révéler au monde entier en tant que photographe de talent. L'exposition Vivian Maier au Musée du Luxembourg jusqu'au 16 janvier 2022 permet de voir une oeuvre à la fois documentaire et artistique et de ressentir de belles émotions transmises par les modèles, les clichés et de comprendre le cheminement et l'évolution de la photographe.
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Une longue impatience

Que dire de plus que le titre de ce livre, une longue impatience, qui aurait pu aussi être une longue attente, peut-être moins poétique. Anne attend jour après jour son aîné, Louis, parti un jour, au loin, sur les mers du monde entier. Anne se consume de cette absence terrible, qui lui dechire ses tripes et son âme, que même ses deux autres enfants ne peuvent pas atténuer.

c'est le deuxième livre de Gaelle josse que je lis et je suis toujours subjuguée par sa plume, évanescente, qui décrit si bien l'absence de l'esprit, les tourments et l'intériorité. Anne est une mère qui aime, qui souffre, qui se dédouble, qui disparaît. c'est beau et tragique.
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Ce matin-là

Voici un roman court et intense qui brosse le portrait d'une femme qui traverse une période difficile, un burn out.

Je viens de lire une critique extrêmement intéressante qui dénonce le façon dont l'auteur traite le sujet, faisant remarquer que, lorsqu'on est en dépression, au bout du bout, les choses ne se passent pas ainsi. Pas si facilement.

Je pense que c'est vrai. Je pense que l'héroïne de Gaëlle Josse est confrontée à une baisse de forme, qu'elle s'interroge sur sa vie, ses choix, qu'elle se remet en question, qu'elle prend un virage, mais qu'elle n'est pas au fond du trou.



C'est un livre qui parle d'amour, d'amitié, de petits riens qui sont autant de branches auxquelles se raccrocher. C'est un livre qui invite à se remettre en question, à faire ce qui nous plaît vraiment, parcqu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et être heureux.



Je pense que nous sommes tous confrontés à des doutes, sans aller jusqu'au burn out, et que ce livre est plutôt porteur d'espoir, de renouveau.





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Ce matin-là

Ce matin-là, Clara se sent désemparée et incapable de se rendre sur son lieu de travail pour lequel elle s'invertit pleinement.

Cela marque le début d'un engrenage qui mène d'abord au fond de l'abîme avant de pouvoir, lentement, reprendre son souffle afin de remonter à la surface et respirer à nouveau à pleins poumons pour profiter de la vie.

Le parcours de Clara est un exemple de ce que beaucoup de ce que beaucoup de personnes vivent actuellement dans le monde entier. Souvent, le chemin pris jusqu'à l'épuisement total est contraire à ses propres valeurs. Une fois la descente aux enfers effectuée, le temps de la remise en question se présente.

Un burn out qui oblige l'individu à se questionner sur le sens qu'il a donné à sa vie.

Certains trouveront la force de se relever et de se reconstruire par le biais d'un chemin radicalement différent de celui qui a été pris jusqu'alors. D'autres, au contraire, n'y parviendront pas et restent ancrés au fond, totalement embourbés. Il leur est impossible d'analyser la situation avec clairvoyance.

L'histoire de Clara est donc vraiment actuelle, quant à son issue, je vous laisse le découvrir, même si le sens de son prénom nous indique la direction qu'elle a empruntée.









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Une longue impatience

Quel roman magnifique sur l’amour d’une mère !

Une nouvelle fois, je suis subjuguée par l’écriture poétique, concise et merveilleuse de Gaëlle Josse. Chaque mot est pesé, lourd ou léger, d’une tristesse ou d’une allégresse infinies.

Le combat de cette mère contre l’attente d’un fils parti au-delà des mers, sans donner de nouvelles, nous prend aux tripes, et son désir de préparer une fête, pour le retour de celui-ci, dont elle ponctue le roman avec des descriptions culinaires qui enchantent nos papilles.

Cela résonne en moi, qui ai vécu le départ d’un fils à l’étranger programmé mais douloureux, comme je pense que cela résonne en beaucoup de mères, et non mères aussi.

Un roman aux mots subtils, dont la tendresse et l’émotion m’accompagneront longtemps.

Cet ouvrage est très court, et G.Josse m’a rendu impatiente de tourner les

pages tout en retardant le moment s’arriver à la fin.

Un moment de lecture intense, une très belle leçon de vie !



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Une longue impatience

Un style. Un rythme précipité comme les pas précipités de cette mère qui la mènent chaque jour, au bord de l’océan, pour guetter le retour du fils disparu. L’attente, la douleur, l’attente douloureuse d’une femme qui n’a pas su protéger son enfant dans un monde qui n’était pas le leur mais qui aurait pu le devenir si l’amour excessif et exclusif d’un homme amoureux et attentionné n’avait provoqué la rupture, l’irréparable.



Pourquoi ces longues lettres, interminables descriptions du festin qu’elle préparera en son honneur à son retour ? Festin qu’elle ne pourra finalement pas lui concocter, car le temps passe et le fils ne revient toujours pas. Qu’importe, elle le réalisera au prix de sa vie. On le comprendra tout à la fin, et le fils en trouvera le témoignage hallucinant à son retour car prévenu par celui par lequel la famille n’a jamais connu le bonheur absolu. Ce fils de marin semble cependant vouloir reprendre contact avec cette famille et pardonner, puis il repartira vers cette vie périlleuse devenue la sienne, celle de son père marin lui aussi et disparu en mer trop tôt, et de sa mère avant qu’elle ne soit entraînée dans une vie qui ne lui correspond pas.
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Une femme en contre-jour

Deux précédents livres de Gaelle Josse m'avaient laissé dubitatif à son propos. Ce portrait à "contre-jour" de Vivian Maier, la photographe redécouverte, ne changera en rien ma perception de son écriture.

Comme pour « Un été à quatre mains », je garde la fâcheuse impression que son livre a été écrit en décalque littéraire de notices ou ouvrages consacrés à la nounou géniale.

Pour preuve, elle recopie la version Wikipédia de la recherche de l'identité de la photographe par son découvreur John Maloof alors que ce dernier dans le documentaire « Finding Vivian Maier » explique qu'il a connu, dès l'achat des lots de cartons en 2007, le nom de leur propriétaire encore vivante, fait une recherche internet sans succès puis refait la même recherche en 2009 pour découvrir sa notice nécrologique.

Si Internet nous met à disposition tout ce que l'on peut savoir de Vivian Maier, quel peut être alors l'intérêt d'un petit ouvrage qui n'a même pas la moindre illustration de ses oeuvres photographiques à l'exception de sa couverture ?

Une certaine mise en lumière, une autre tentative de compréhension d'une femme énigmatique ?

Pas un instant je n'ai lu à propos de cette femme, le mot « intelligence », jamais n'est évoqué la distanciation intellectuelle que Vivian Maier, grand voyageuse a forcément prise par rapport à une société américaine inculte. Pas d'avantage, Gaelle Josse ne suppose qu'une personne consciente du caractère éphémère et dérisoire de nos vies puisse prendre le pari de faire oeuvre non pas pour sa gloire immédiate mais pour témoigner de sa vision du monde à la place où le destin l'a mise. Capsule laissée aux temps futurs, regard particulier dans un monde où la presse et les multimédias forçaient la perception de toutes choses, reprise de pouvoir d'une simple citoyenne, démarche politique et philosophique.

Ils sont pourtant nombreux, les photographes qui agirent et agissent encore ainsi, les fonds locaux des archives françaises le démontrent. Mais ils n'avaient pas le talent et surtout l'acuité du regard de Vivian Maier.

C'est cette intelligence frondeuse, cette totale liberté de voir et de penser, cette profonde et puissante conscience du dérisoire de nos vies souvent fondées sur l'imitation que je veux retenir de la philosophie de vie de "ma" Vivian MaIer et non cette vaine tentative de mise en lumière littéraire.

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