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Critiques de Gauthier Guillemin (58)
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Rivages

Décidément, cette année, l’imaginaire se met au vert.

Après Vorrh de Brian Catling et Semiosis de Sue Burke, nouvelle excursion en forêt avec Rivages de Gauthier Guillemin, troisième auteur français du catalogue Albin Michel Imaginaire et découverte des dernières Imaginales lors du traditionnel speed-dating auteurs-éditeurs.

Après dix ans passés en Guyane, voilà donc Le Voyageur de retour en terres françaises sur les traces d’un univers fantasy atypique loin du fracas des armes et des batailles épiques.



Promenons-nous dans les bois

Vous qui aimez la fantasy barbare, abandonnez tout espoir !

Rivages donne le ton dès la magnifique couverture d’Aurélien Police, il ne sera point ici question de combats homériques ou d’équipées fantastiques mais d’une plongée poétique et philosophique en compagnie d’un étrange héros surnommé Le Voyageur dont on sait bien peu de choses si ce n’est qu’il vient de La Cité et qu’il appartient à la race humaine.

Cette fameuse Cité, amas de métal et de gris, place l’homme dans la condition de l’arroseur-arrosé, calfeutré dans ses cités-forteresses et luttant pied à pied contre une forêt gigantesque appelée le Dômaine, descendante vigoureuse et revancharde des contrées verdoyantes d’antan jadis massacrées par les hommes.

Au gris de l’univers humain s’oppose le vert du Dômaine, une immense forêt à priori sauvage et hostile où décide de s’enfuir notre héros en manque de nouveaux horizons, meurtri par la condition technicienne et cartésienne de son peuple acculé.

Très tôt, Le Voyageur se découvre un don des plus incongrus : celui de se téléporter par l’intermédiaire de certains arbres, comme si la forêt, non contente de l’accueillir, lui révélait peu à peu son véritable potentiel.

À cette surprise de taille s’en ajoute une seconde : le Dômaine n’est pas une contrée hostile à la vie et renferme, au contraire, grand nombre de races que l’on croyait perdu tels que les Fomoires et les Ondines.

C’est dans l’un des villages de ces derniers, descendants des mythiques Tuatha dé Dana, que trouve refuge notre explorateur, piégé par le charme surnaturel de Sylve, herboriste particulièrement renommée parmi les siens.

Petit à petit, Le Voyageur va apprendre la tortueuse histoire de son monde et des êtres qui le peuplent alors que les Fomoires que l’on pensait définitivement perdus dans les Limbes ne reviennent remettre en question le fragile équilibre du Dômaine.



Fantasy utopique

Vous l’aurez compris, Rivages offre peut-être un voyage vers l’inconnu mais il offre surtout une réflexion sur notre propre monde désespérant de grisaille.

Si l’on pense parfois à une histoire post-apocalyptique qui ne dirait pas son nom, Gauthier Guillemin lui nous assure d’une chose : les hommes ont voulu détruire la Nature et se l’approprier…avant le retour de bâton et leur triste enfermement dans des villes métalliques aussi froides que leurs âmes. Au-delà de cette métaphore convenue, l’auteur nous interroge sur notre relation au règne végétal et animal ainsi que le rapport entre cette sensibilité naturelle et nos croyances religieuses et philosophiques. Le fait de s’éloigner de la Nature et de la pluralité de ses aspects engendre-t-il un repli sur soi et la croyance en un Dieu unique et égoïste ?

À La Cité, très brièvement esquissée, et à l’histoire de l’hégémonie puis de la chute de la civilisation humaine s’oppose la survie du peuple Ondin, dont Sylve, l’autre héroïne de Rivages, forme avec Le Voyageur un écho savoureux d’Aragorn et Arwen du Seigneur des Anneaux, influence ouvertement assumée par le récit. En harmonie avec la Nature, organisé comme une communauté autonome privilégiant la décision collégiale et la sagesse sur le rapport de force et la technologie, le village des Ondins forme une simili-utopie que Gauthier Guillemin explore longuement à la fois sur le plan social, politique et humain. L’intégration du Voyageur dans cette communauté propose également une autre vision idéaliste intéressante, celle d’un peuple capable d’intégrer un étranger avec ses forces et ses faiblesses pour en faire un atout pour les autres et sans jamais le presser de révéler d’où il vient. Puisque l’histoire est un bien précieux, elle s’offre en cadeau et ne se quémande pas futilement. Car c’est un fait bien établi dans l’imaginaire de l’auteur français, le pouvoir passe par les mots et forge les hommes au moins autant que le(s) voyage(s).



Poète en voyage(s)

Cela n’échappera à personne, Gauthier Guillemin aime la poésie. Ouvrant la plupart des chapitres, les citations de Charles Baudelaire, Gérard de Nerval ou encore Blaise Cendrars ne sont pas là uniquement pour faire belles. Outre leur rapport avec le texte, elle rappelle au lecteur distrait par la beauté du paysage que la poésie et le Verbe offrent une dimension supplémentaire à l’intellect, le faisant sortir de son carcan rationnel et lui permettant l’abstraction et l’émerveillement. Ce n’est pas un hasard si le peuple de Sylve disserte fréquemment sur la poésie et son utilité pour le monde.

Ce qui manque cruellement aux hommes, semble dire Gauthier Guillemin, c’est la capacité à s’émerveiller et à mettre en mots les splendeurs du monde qui les entourent. Le sage est donc bien celui qui s’étonne de tout et l’histoire du Voyageur reflète tout particulièrement cet étonnement perpétuel nécessaire à la préservation de l’environnement.

Point plus contestable, le nature-writing de Rivages ainsi que la référence à Rousseau et son mythe du bon sauvage s’intriquent avec l’expérience de Voyageur parmi le peuple Ondin pour affirmer que le salut de l’homme réside dans le retour à un état antérieur plus proche du village que de la ville. Problème, l’oppression extérieure ne semble pas disparaître et le tribut à payer demeure, même envers la Nature elle-même.

Finalement, Rivages porte son message le plus fort dans son titre même, une quête des origines qui confine à l’infini, un appel du grand large impossible à assouvir et que tout être vivant semble pourtant chercher à l’horizon, là où l’avenir et le passé se rejoignent encore et encore.



Premier roman subtil et poétique, Rivages brasse autant de thématiques que d’horizons imaginaires. Fantasy philosophique où le Voyageur se confond avec le conteur, l’histoire de Gauthier Guillemin envoûte le lecteur pour l’emmener dans un pays meilleur en quête d’ailleurs.
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Rivages

Lorsque le voyageur rencontre Sylve, son périple s’arrête. Épuisé, affamé, L’homme entre dans la cité, au milieu de la forêt, habitée par les descendants de la déesse Dana.

Afin de se faire accepter par la communauté, celui ci devra mettre ses services et son don de transplantation sylvestre à contribution.

Nature, magie et communauté inconnue,ce roman est un voyage au cœur de l’inconnue



Rivages de Gauthier Guillemin

Premier roman de l'auteur, grosse erreur de le comparer au seigneur des anneaux de Tolkien... l'atmosphère se mets lentement en place. Pour un roman qui est assez court, cela est assez dur de rentrer dans l'ambiance et de se sentir rassasié sur notre faim livresque. Lorsque j'ai refermé le livre j'ai été déçu que cela se termine car beaucoup de choses ont été passé rapidement sous le tapis comme le peuple des Fomoires, qui après quelques apparitions furtives, on voit leur cas se régler en deux-trois chapitres.

Malgré cela la plume de l'auteur est intéressante et mérite d'être suivie.

Avec quelques corrections pour les prochains romans, G. Guillemin a de l'avenir dans l'univers de la fantaisie

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Rivages

Troisième auteur français édité par Albin Michel Imaginaire après Franck Ferric (« Le chant mortel du soleil ») et Jean-Michel Ré (« La fleur de Dieu »), Gauthier Guillemin fait son entrée sur la scène de l’imaginaire français avec « Rivages », première partie d’un diptyque dont la suite (« La fin des étiages ») devrait paraître en avril de cette année. L’ouvrage met en scène un monde qui nous est étranger mais qu’on pourrait tout à fait imaginer être le notre d’ici plusieurs décennies. Là-bas, la forêt a décidé de reprendre ses droits après les trop nombreux dégâts que lui ont infligé les hommes. Terrés dans leurs cités, ces derniers en sont réduits à lutter contre les assauts incessants de cette entité désormais hostile et baptisée « le Domaine ». C’est dans ce contexte qu’on fait la rencontre du « Voyageur » (on ne connaîtra jamais son véritable nom), un homme qui prend soudainement la décision de quitter la cité dans laquelle il a toujours vécu pour s’aventurer dans la forêt. La transition est rude, mais le Voyageur s’adapte rapidement et se découvre même un pouvoir étonnant : celui de se téléporter d’arbre en arbre. Après plusieurs rencontres éphémères avec certains des habitants du Domaine, notre héros finit par découvrir un village paisible peuplé d’ondins. Là, il tombe amoureux d’une belle ondine pour qui il va accepter de renoncer momentanément à ses pérégrinations, et se fascine pour les contes et légendes de ce peuple déraciné en quête de leur terre d’origine.



Voilà pour les bases de l’intrigue… et l’histoire n’ira pas beaucoup plus loin. Le nombre de péripéties est en effet très limité et, en dépit d’un début prometteur et du cadre enchanteur dans lequel se déroule le récit, on peine à se passionner pour le voyage trop morne de cet homme dont on ne sait rien. Il en va de même des autres personnages auxquels on a du mal à s’attacher compte tenu du trop peu d’informations que l’auteur nous fournit à leur sujet. J’ai également éprouvé des difficultés à croire en l’histoire d’amour entre le Voyageur et l’ondine puisque celle-ci commence de manière trop soudaine : ils se voient, échangent leur nom, et les voilà en couple ! Les relations entre le héros et les autres villageois sont malheureusement du même acabit, si bien qu’on a du mal à éprouver de l’empathie lorsque l’un d’eux se retrouve confronté à un événement dramatique. J’ai également eu un peu de mal avec le style que j’ai trouvé parfois trop en décalage (on ne s’attend pas dans un tel cadre à entendre les personnages lancer des « super ! », « c’est clair ! » ou « tu veux un câlin ? »…), ou alors trop pompeux. La poésie occupe aussi une place importante dans le récit, mais je n’y ai pas été sensible, même si je comprends tout à fait que d’autres lecteurs se laissent prendre au charme.



« Rivages » est un roman poétique et contemplatif qui plonge le lecteur dans une ambiance très particulière qui m’a, hélas, laissée de marbre.
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La Fin des étiages

Retour du Voyageur, mais surtout de Sylve, son épouse, lassée de l'attendre. Quel joie de les retrouver. Quand j'avais entamé le premier tome, Rivages, j'étais hésitant et me demandait où cela allait me mener. Et j'avais été happé par l'errance du voyageur, ce rythme lent et contemplatif qui donnait envie d'aller en pleine nature et de l'observer. Et, au début de la Fin des étiages, on le retrouve, ce rythme. On reprend goût à ces lieux fantastiques où l'on aimerait se perdre. On redécouvre les personnages attachants du premier volume, avec leurs doutes et, surtout, leurs envies, contagieuses. Je me suis donc glissé dans les premières pages de ce roman comme dans un vieux vêtement agréable, plusieurs fois portés, mais capable, encore, d'étonner.



Et quand le rythme s'est accéléré, que la fin s'est annoncé, d'assez loin, je n'ai ressenti aucune gêne, aucune frustration. Tout est amené avec naturel : les intérêts de chaque peuple, de chaque groupe, se mettent en place sans heurt, portés par l'émerveillement (ou la crainte) de celui que l'auteur a choisi pour nous servir de guide. Quentil, par exemple, qui prenait de l'importance à la fin du précédent ouvrage, est un protagoniste de premier-plan ici. C'est lui qui nous fait découvrir la menace mécanique qui hante de roman. Car une fois de plus, l'auteur se place du côté de la nature face à une mécanisation, une industrialisation vues comme des dangers, tant elles prennent sans donner, elles détruisent sans construire derrière. D'aucuns pourront juger ce message simpliste et trop démagogique.



Mais La Fin des étiages n'est pas un roman écologiste militant. C'est une vision, belle, d'un monde où les habitants, divers et variés, ont pris leur place dans une nature qui ne se se laisse pas faire. La technologie n'y est pas utile quand on a la connaissance et l'entraide (avec un peu de magie, il est vrai). Ce n'est pas une histoire qui donne nécessairement envie d'abandonner notre mode de vie actuel et de courir nu sous la pluie. Ce n'est pas le propos. C'est, je le répète, une belle histoire, racontée avec délicatesse. Et certains passages m'ont vu le regard dans le vide, imprégné par ces paysages magiques, ces moments de grâce pour lesquels je remercie l'auteur. Certes, le scénario, surtout sur la fin, était facile à imaginer, mais pas décevant, car il coulait de source et ne cherchait pas à surprendre. Juste à entraîner.



J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture, pour son climat, son imaginaire. J'ai aimé visiter à nouveau le Dômaine et j'y retournerai sans doute, parfois, en rêve.
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La Fin des étiages

C’est avec le roman Rivages que nous découvrions l’année dernière le français Gauthier Guillemin. Surprenant tout le monde, Albin Michel Imaginaire annonçait la sortie d’une suite quelques temps après pour une histoire qui, il faut bien l’avouer, se suffisait amplement à elle-même.

Avec La Fin des Étiages pourtant, Gauthier Guillemin tente un coup de poker et change son fusil d’épaule pour offrir au lecteur une perspective nouvelle sur son monde fantasy.



Le livre du mouvement

Dans Rivages, il s’agissait de suivre le périple du Voyageur à travers l’étrange forêt du Dômaine à la rencontre du peuple Ondin.

Cette fois, le Voyageur joue un rôle périphérique, sorte de McGuffin relié à sa compagne Sylve par la même volonté de bousculer l’immobilisme.

Devant la disparition de son époux, Sylve décide de partir à sa recherche et secoue le conseil des anciens du village Ondin.

Avant tout, La Fin des Étiages remet en mouvement les peuples et les coutumes. Gauthier Guillemin démontre que la marche en avant permet à la civilisation de survivre, de se renouveler, de ne pas se perdre en cours de route.

Cette mentalité ne s’applique d’ailleurs pas qu’à la décision de Sylve et à la remise en question de la sédentarité des Ondins, elle contamine également l’abord de l’Histoire elle-même, des mythes qui la sous-tendent et, tout simplement du passé des uns et des autres.

En renouant contact avec les Fomoires d’une façon bien moins belliqueuse qu’auparavant, les ennemis jurés remettent en question leurs certitudes passées et se libèrent du carcan de leurs légendes qui faisait d’eux des antagonistes absolus jusque là.

Mais lorsque nécessité fait loi, les ennemis de mes ennemis…



Élargir son univers

La Fin des Étiages, c’est aussi une occasion rêvée pour Gauthier Guillemin d’agrandir son univers tout en explorant d’autres moyens narratifs et d’autres registres.

Le lecteur visite la capitale des Nardenyllais, autre peuple humain de plus en plus inquiétant pour le Dômaine, mais aussi bien d’autres frontières, à commencer par celles qu’ouvrent ce mystérieux réseaux de seuils-téléporteurs qui semble réduire les distances entre les êtres et les conflits.

De façon moins littérale, il s’agit aussi d’élargir l’univers des personnages eux-mêmes et de les faire comprendre l’autre. Si l’on devine des mensonges et des non-dits, on se rend aussi compte que ce sont les habitants les plus fantastiques de la forêt qui doivent remettre l’homme au pas une fois de plus.

Roman de la renaissance magique, La Fin des Étiages fustige de nouveau une technologie mortifère pour Mère Nature et pour la magie qu’elle renferme.

L’absolutisme des Nardenyllais et les dégâts qu’ils causent reflètent assez bien les ravages commises par l’humanité à l’heure actuelle.

Si vous n’étiez pas convaincu du côté écologique de cette fantasy à la française, voilà de quoi réfléchir comme il faut sur l’importance de respecter notre monde.



Se battre pour vivre

Plus éparpillé et plus généreux, La Fin des Étiages est aussi un roman nettement plus remuant. Outre la balade dans la capitale des Nardenyllais, Gauthier Guillemin organise des vengeances et confronte finalement les deux principaux camps dans un affrontement épique et haut-en-couleurs que n’aurait certainement pas renié Tolkien, le gouffre de Helm en moins, la pyrotechnie en plus.

Après l’apaisement du premier volume et sa quasi-introspection, La Fin des Étiages devient mordant et réconciliant dans un même élan, unissant les ennemis de jadis pour repousser les vieux démons qui menacent.

Efficace dans l’action comme dans l’intime, Gauthier Guillemin n’oublie ni le Verbe ni la poésie de son premier volume pour la seconde (et dernière ?) pierre de cet univers fantasy décidément attachant et passionnant.



Inattendu mais tout aussi réussi, La Fin des Étiages poursuit la réflexion philosophique et écologique amorcée avec Rivages. Gauthier Guillemin renouvelle son approche narrative et embellit considérablement son univers pour offrir au final un livre complémentaire et foisonnant où action et réflexion font bon ménage.
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Rivages

« Rivages » est un roman de fantasy qui vous plonge littéralement dans une bulle imaginaire, j’ai beaucoup aimé l’ambiance entre anciennes cités emplies de technologie et ce retour à la nature qui à pris le dessus sur le savoir humain, la géographie n’existe plus, un personnage humain va vouloir quitter la cité et se retrouver dans un monde complètement vaporeux, celui de la forêt, et se découvrir un pouvoir onirique, celui de voyager à travers les arbres, il va maitriser sont art (car ce pouvoir tient de l’art) de plus en plus et nous embarquer dans ses voyages et ses rencontres, ses doutes et l’espoir d’une vie meilleure. Un scénario qui ne paye pas de mine mais qui au final s’avère très immersif et intéressant.



Les personnages sont assez passionnants, surtout le peuple « Sylve » qui m’a complètement embarqué grâce à son caractère, son humour et sa franchise.



Pour les décors, les lieux, on s’imagine vraiment bien être dans cet immense océan vert, presque infini, des arbres à perte de vue, cette odeur moite de la forêt fournie, à la limite du conte, dans l’esprit de « La forêt des Mythagos » ou encore de « La forêt d’émeraude » de « Robert Holdstock ».



Ils y a aussi les villages qui sont vraiment intéressants, à mi-chemin entre le village gaulois et la cité tout droit sortie d’un roman de "Robert E. Howard » (le père de Conan).



Pour conclure je vous dirai de vous faire votre propre avis car certaines sensations ne sont même pas explicables, cela relève parfois de la poésie, mais une chose est certaine c’est que « Rivages » est un très bon roman de fantasy, un peu inclassable tant il est original.
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Rivages

Un conte philosophique un peu niais, un Damasio écolo-poète !



Il était une fois, une ville d'une contrée lointaine luttait contre un oppresseur vert et hostile, le Dômaine. Le Voyageur, un citadin fatigué, usé par la vie, décide d'en finir et prend la route de cette nature tyrannique. A son grand étonnement, la Mort ne vient pas, mais bien au contraire, lui ouvre en grand ses bois. Le Voyageur va découvrir un monde qu'il n'osait imaginer. ou plutôt, un monde imaginé.



On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps, ce roman n'est pas du tout ma came : le respect de la nature, vivre en symbiose avec elle, tout cela est bien beau, mais fleure trop le fameux "C'était mieux avant". J'avais l'impression d'être devant un Science vs Nature, le Bien contre le Mal. D'un retour à la terre, je préfère celui d'un Manu Larcenet, plus rigolo et beaucoup plus nuancé quand aux représentations des citadins et/ou des culs-terreux.

Le style est clairement à l'opposé de mes choix littéraires, chaque chapitre s'ouvre en effet par un extrait de grands poètes et nous sommes beaucoup dans l'introspection et contemplation.

L'histoire d'amour qui ne manque malheureusement pas d'arriver tient plus du prince qui vient délivrer la pauvre princesse.



C'est dommage, car l'idée générale était bonne, l'ode à l'imaginaire, aux histoires, contes et mythes amènent un plus incontestable mais j'ai trouvé que l'auteur n'allait pas assez loin dans sa logique.

J'ai aussi bien aimé ce village gaulois ondins avec son côté anarchiste, où chacun se voit attribuer un rôle en fonction de ses compétences, mais doit participer à la vie et aux charges de la vie communautaire.



Les vieilles étiquettes du genre prennent de plus en plus de plomb dans l'aile. Jadis, c'était simple, il y avait la SFFF : science-fiction, fantasy et fantastique. Désormais, tout fout le camp ! Nous voici en face d'une fantasy post apocalyptique doublée d'une utopie. L'avenir est au métissage, et c'est très bien ainsi. Et comme le dit la formule, qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.

Cependant, on peut mélanger les genres, littéraires, mais pas les codes : Monsieur est du genre taiseux, il veut bien écouter l'histoire des autres, mais ne laisse rien filtrer de son passé, c'est un mâle alpha, la plus belle Ondine, Sylve, un croisement entre Cyclope de X-men et Méduse, ne peut que tomber folle amoureuse, même si elle sait qu'un jour, son homme repartira !

J'avais parfois l'impression que l'auteur ajoutait des événements, personnages, sans trop s'en occuper par la suite.



Rivages était un one shot qui s'est transformé en diptyque, La fin des étiages paraitra chez le même éditeur au printemps 2020, sans moi comme lecteur.



Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse.
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Rivages

En conclusion, Rivages s’inscrit dans la mouvance actuelle de la Littérature de l’Imaginaire : inspirée de la SF, la Fantasy Post Apocalyptique a pour but de faire réfléchir son lecteur sur le monde dans lequel il vit. À l’heure où les préoccupations environnementales prennent de plus en plus de place dans notre actualité, Gauthier Guillemin met en garde son lecteur sur les conséquences d’une surexploitation des ressources naturelles qui pourrait aboutir à la chute de notre civilisation. Toutefois, il utilise aussi les codes et les personnages de la Fantasy traditionnelle afin de montrer qu’il existe d’autres alternatives comme la société utopique des Ondins. Si le récit possède parfois quelques longueurs, pour ma part, j’aurais beaucoup apprécié ce roman qui se caractérise surtout par son ambiance.



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
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Rivages

Outre un premier chapitre consacré à une mystérieuse et vorace citée, le roman se dirige vers une veine aventureuse dès que Le Voyageur franchit le périmètre d’influence de la communauté humaine. Il met en scène des groupes repliés, autonomes et assez frileux envers les étrangers. Puis, de borne en borne, d’arbre en arbre, notre homme s’enfonce plus profondément dans la frondaison, grâce à un don spécial : une forme de télé-transportation sylvestre. Ce don magique n’est pas le seul élément de thaumaturgie que vous rencontrerez dans Rivages.



En effet, Le Voyageur achève son périple (définitivement ? telle est la question) parmi une assemblée – assez hétéroclite – composée de rescapés du peuple Ondin, des êtres dotés de talents magiques et plutôt… redoutables. Ces dames portent des lunettes pour éviter tout accident…



Les Ondins sont des représentants de la tribu de Dana, déesse celte des Tuatha Dé Danann. Cette filiation est un élément central de notre histoire, car il ne s’agit pas pour le lecteur de suivre uniquement un long voyage sous la canopée.



Les Ondins, à l’image des celtes de Dana, sont originaires d’îles (des quatre îles de l’Autre Monde?) perdues depuis longtemps, abandonnés sous les coups de boutoirs des Formoires, ennemis déclarés des Ondins. La retraite les a dispersé à travers la Forêt, parfois ils ont réussit à se regrouper comme ce fut le cas pour les Ondins de ce village. Leur principale aspiration s’avère bien simple : retrouver les rivages primordiaux.



C’est là qu’entre en scène notre Voyageur.



Le style de Gauthier Guillemin m’a enchantée. Il concorde parfaitement avec cette fable sylvestre. Simple dans sa structure, avec un champ lexical fort agréable. Ce n’est pas tous les jours que le lecteur côtoie « exhalaison » dans un roman de fantasy (Les jambes en l’air, comme une femme lubrique/ Brûlante et suant les poisons/ Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique/ Son ventre plein d’exhalaisons – Baudelaire). Les métaphores sont également plus recherchée (fini la cour de récré de l’école maternelle). Il est fort agréable de voir un auteur de fantasy qui ne prend pas son public pour des illettrés.



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Rivages

C'est une magnifique découverte. Je trouve que c'est assez dure de définir l'univers que l'auteur à créer. Est-ce que vous avez lu ce premier tome ?



Nous allons suivre le Voyageur, sans vraiment connaître son prénom ni sa description. Il est un mystère découvrant d'autres mystères. J'ai la sensation que cela se rapproche d'un conte de fantasy onirique postapocalyptique.



Le voyageur a choisi de partir d'une cité cauchemardesque où le bruit et la pollution sont la base de tout. Plus les années passent, plus cette cité s'étend dans la forêt. L'humain ne peut pas s'épanouir dans cet amas chaotique. Il étouffe et aspire à autre chose. Quelque chose de plus grand, de différent.



Petit à petit, il découvre son pouvoir. Il peut se téléporter d'arbre en arbre. Ce qui va l'amener à fuir la cité sans jamais avoir le droit d'y revenir. Il va se retrouver par la suite au cœur d'un village peuplé d'Ondins. Les Fomoires, anciennement appelés “géants de la mer” les menacent.



Le voyageur va y rencontrer Sylve, une jeune femme masquée (pour contrer les effets de ses pouvoirs : changement en statut en un seul regard). Elle s'occupe de l'herboristerie du village et est pleine de vie.



Le voyageur va devoir gagner sa place pour pouvoir rester au village et découvrir la vie du Domaine. La magie prend de plus en plus place en même temps que le Voyageur se découvre lui-même et l'environnement.



Ce roman nous questionne quant à notre relation au vivant et aux croyances, mais aussi à cette envie d'aller toujours plus loin et de tout connaître au dépit du bon sens.



Par contre, je pense que le flou géographique et le manque d'action concrète peuvent gêner des gens.
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La Fin des étiages

En conclusion, La fin des étiages est complètement différent de Rivages et malheureusement, j’ai beaucoup moins accroché à cette suite en raison de son rythme déséquilibré (entre une première moitié très lente avec beaucoup de longueurs et une seconde au contraire trop rapide). De plus, bien que ce roman s’inscrive de manière bienvenue dans les préoccupations environnementales actuelles, pour ma part, je ne partage pas ce point de vue de faire des technologies quelque chose de foncièrement négatif. Si on ne peut nier leur rôle crucial dans la crise écologique actuelle et l’épuisement des ressources, je pense au contraire que les solutions peuvent être apportées par les technologies notamment celles qui mobilisent les énergies renouvelables. Reste l’inspiration tolkiennienne qui a pendant longtemps conditionné mes lectures ; aussi, l’inversion des codes du Seigneur des Anneaux était au contraire une idée plutôt originale.



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La Fin des étiages

Difficile de parler d'un roman dont le synopsis lui-même va vous spoiler l'opus précédent, Rivages ! Je vous invite donc à parcourir le résumé de ce tome-ci si vous le souhaitez, et si vous avez lu le premier avant.

De manière globale, on va dire que La fin des étiages explore davantage le Dômaine, en nous faisant découvrir la capitale d'un peuple mentionné dans Rivages, les Nardellynais. La fin des étiages se situe au croisement des destins de plusieurs peuples…





La fin des étiages se place dans la continuité de Rivages, mais aussi en rupture.

Continuité dans l’intrigue, les thématiques explorées, la déconstruction et la plume poétique de l’auteur. On retrouve la finesse de la plume, sa poésie, sa légèreté. On retrouve également le travail métaphorique de l'auteur, ici sur la fin du reflux, à la fois de la mer et des souvenirs. J'ai aimé parcourir de nouveau le Dômaine, sa nature foisonnante, et ces personnages doux et lumineux.

Comme dans Rivages, l'auteur continue de détricoter tous nos repères romanesques, en éclatant la narration en plusieurs focus personnages, en complexifiant l'intrigue et en invisibilisant un personnage majeur pendant les trois quarts du récit.



Mais rupture aussi, car les décors, les focus personnages changent. S'il y a bien une fin ici, c'est celle de la rêverie du promeneur solitaire : place à l'action. Mais sans brusquerie non plus; tout est bien pesé.

Le roman prend alors des tonalités épiques en conclusion, renouant avec les grands récits des anciens, à l’image des histoires et mythes fondateurs. En cela, il retourne aux bases de la fantasy, même si ce motif de la quête, tant présent dans Rivages, garde son ambiguïté dans cet opus.



J'y ai vu une réflexion sur ce que signifie la fin; ici, elle est plutôt une étape, une porte, vers autre chose, d'autres histoires à raconter et à forger. En quelques sortes, un renouveau.





La fin des étiages conclut donc la duologie commencée avec Rivages. Gauthier Guillemin offre ici une belle suite aux personnages attachants du premier opus. J’ai trouvé qu’il y avait dans ce roman une ambiance plus mythique, comme si ce texte était un récit de mémoire, forgeant l’identité d’un peuple. Une sorte de récit fondateur. La fin des étiages se place dans la continuité directe de Rivages, mais parvient à offrir quelque chose de nouveau, différent, tout aussi beau et merveilleux à lire.




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Rivages

Avec « Rivages » Gauthier Guillemin commet un livre doux et poétique, plein du bruissement des feuilles dans les arbres et de l’humidité du sous-bois au matin.

Il y est question de voyages, de magie, d’amour trouvé et perdu, mais aussi de quête, d’initiation, de rivages et de dieux.

Le Voyageur avance, et nous avec lui, dans ce monde oublié, en marge de la ville, à la recherche d’un début, de la pureté du commencement.

« Rivages » n’est pas sans rappeler les aventures de Côme, baron du Rondeau (la crise d’adolescent en moins) dans l’ouvrage magnifique d’Italo Calvino « Le baron perché ». Mais là où l’un est en rejet du monde, l’autre est à l’écoute et dans l’adhésion avec ce qu’il découvre.

Classé ce roman en SF/fantasy est un peu léger, car les lecteurs de la littérature blanche y trouveront de quoi rêver et se dépayser.

Car la magie est en toute chose.

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Métempsychogenèses

Pour nous éclairer, commençons par faire un peu de sémantique. En grec ancien, métempsychose désigne le transvasement d'une âme dans un autre corps, qu'elle va animer. Ce concept trouve son origine dans l'Egypte antique et renvoie ni plus ni moins à la transmigration des âmes.



Maintenant que le titre est déchiffré, voyons d'un peu plus près ce que raconte ce récit.



A Sharp Plateau situé dans l'Alaska, un groupe de chercheurs travaillent à extraire les âmes d'écrivains disparus de ce qu'ils appellent le flux métensomatique. Leur but étant qu'elles accompagnent les derniers humains dans leur ultime voyage vers une destination inconnue. En effet, devenue inhospitalière, la planète terre n'est plus un refuge pour ce fragment d'humanité qui va chercher le salut ailleurs, mais pour ne pas sombrer dans la folie, il est nécessaire que leur longue période de stase soit bercée par la littérature. En tout cas, c'est ce que pensent les scientifiques à l'origine du projet. Mais le temps presse alors réussiront-ils leur bien étrange mission ?





Dans Métempsychogenèses, on va retrouver des codes habituels en science-fiction comme une planète terre mourante, malmenée par un enchaînement de cataclysmes et une humanité finissante drastiquement réduite. A cela, l'auteur a ajouté la notion de sauvegarde par l'intermédiaire de voyage à bord de vaisseaux dans des caissons cryogénisés afin de placer leurs corps en stase le temps d'arriver à bond bord. Jusque là rien de nouveau pour un récit de science-fiction car entre apocalypse et voyage spatial, on n'est point dépaysé. Pour autant, ce texte demeure très originale dans sa manière d'aborder le sauvetage de l'humanité. Ainsi, cette croyance dans l'immortalité de l'âme qui survit en changeant d'hôte se concrétise entre ces lignes grâce à la science qui agit sur le flux pour en extraire les âmes. Celles-ci sont ensuite projetées dans un automate afin de donner un corps provisoire qui va les stabiliser et empêcher qu'elles se volatilisent. Voilà un concept aussi fascinant qu'effrayant. Or, ce procédé est testé sur les âmes des hommes et des femmes de lettres de différentes époques afin que leurs œuvres ne tombent pas dans l'oubli après la disparition de la terre et qu'ils continuent d'abreuver les survivants de leurs écrits. En faisant de la littérature un garde-fou, Gauthier Guillemin cherche surtout à lui rendre hommage. Il souligne son importance et revient, par l'intermédiaire de grands noms, sur les courants qui ont marqué l'histoire des littératures comme le romantisme français. Néanmoins, ces poètes ne sont pas choisis au hasard car ils s'intéressaient en leur temps à la déraison de l'esprit en l'expliquant comme le fruit d'un corps occupé par quelqu'un d'autre. C'était une théorie que prônait Gérard de Nerval pendant ses moments de lucidité et qui a inspiré John-Antoine Nau pour son roman, Force ennemie lui valant le premier prix Goncourt. Ainsi, le récit prend une tournure surprenante en traitant avec beaucoup de rationalité un courant de pensées fumeux mais tenace.



Dans Métempsychogenèses, on suit pas mal de personnages dont on ne sait finalement que très peu de choses. En tout cas, on n'en apprend pas suffisamment pour qu'ils retiennent durablement notre attention. Mais, c'est la limite imposée par le format court qui ne laisse pas le temps de bien faire connaissance.



Le point fort de ce texte réside dans sa singularité qui nous entraîne sur des chemins encore inexplorés et posent donc question... suite sur Fantasy à la Carte.








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Rivages



Ce livre m'a été envoyé par le très sympathique et alcyonien Gilles Dumay, directeur de la collection Albin Michel Imaginaire. (Il répond toujours patiemment à mes questions idiotes, ce qui n'est pas chose courante par ici..)



Je lui ai demandé ce livre en SP parce qu'il faut le dire, j'ai été emballé par "Terminus", "Une cosmologie de monstres", "American Elsewhere" et " Semiosis", tous parus dans cette collection.



Je vous pose là la 4e de couverture :



"On l’appelle le Voyageur. Il a quitté une cité de canalisations et de barbelés, un cauchemar de bruit permanent et de pollution qui n’a de cesse de dévorer la forêt. Sous la canopée, il s’est découvert un pouvoir, celui de se téléporter d’arbre en arbre. Épuisé, il finit par atteindre un village peuplé par les descendants de la déesse Dana, une communauté menacée par les Fomoires, anciennement appelés “géants de la mer”. Là, il rencontre Sylve, une étrange jeune femme au regard masqué par d’impénétrables lunettes de glacier. Pour rester avec elle, dans ce village interdit aux Humains, le Voyageur devra mériter sa place. Le seigneur des anneaux est assurément le livre préféré des Ents, mais Rivages pourrait sans doute les séduire."



Le personnage principal, le Voyageur, dont on ne saura jamais le nom, est un humain. Il vit dans une cité grise de pollution et pleine de bruits, les usines sont sous la terre, les hommes habitent dans des gratte-ciels, et se battent constamment contre la forêt qui essaye très violemment de reprendre ce territoire, celui de la Cité. Qui se protège de l'invasion des arbres par des barbelés coupants et des clôtures surveillées, et on peut quand même sortir. Les ouvriers esclaves, les prisonniers abattent les arbres et chassent les plantules, qui sont meurtrières pour l'homme. Et pour une raison inconnue, le Voyageur décide de voyager. Il part par la brèche. Personne n'en n'est jamais revenu.



Alors le voyageur voyage, à pied, rien de menaçant dans la forêt. Rien. Il rencontre parfois des gens, qui ne parlent pas leur langue, et découvre bientôt que non seulement la forêt ne l'agresse pas (serait-ce que dans la Cité on croit aux mirages?) mais il est accueilli au sein de gros arbres, peut s'y rendre invisible, et peut aussi voyager d'arbre en arbres, car certains sont des sortes de "couloirs" vers d'autres arbres. Il marche et marche et erre sans but compréhensible, durant un laps de temps que l'auteur ne nous précise pas. (Ça m'embête. Déjà qu'on n'avait ni description, ni nom, ni âge, la longueur de son périple est également inconnue.). Soudain, un village, et des habitants, un marché aux portes du village, il a un coup de foudre pour une fille appelée Sylve, qui porte des lunettes réfléchissantes, des cheveux roux, et vend des "simples". Il la guette toute la journée et la suit, et utilise un arbre pour se téléporter dans l'anacardier qui est au milieu du jardin de Sylve. Il la regarde, ils vont l'un vers l'autre, elle dit "Je m'appelle Sylve" et ils vont se coucher. Bref. Aucun étonnement que ça soit des gens qui parlent sa langue, rien. Les chapitres suivants sont lents, mais on apprend que Sylve est une Ondine comme pas mal dans ce village "Multiracial""multigenres" et que de longues traditions orales retracent leur histoire, ce depuis la Tribu de Dana (dans la vallée, oh, oh 🎶🎶) - non mais j'exagère à peine. Tout un monde vit là, et le Voyageur essaie de faire connaissance, mais ça va bien mieux lorsqu'il épouse la demoiselle, il s'intègre, et apprend à écouter les histoires des peuples venus de la mer, de la Déesse Dana, de l'origine de leur monde, des légendes et des grands personnages qui les ont précédés. Tout ça est raconté soit à l'auberge, soit autour de feux de bois lorsqu'ils sont en sortie en forêt, et chaque fois il faut danser, rire, boire jusque plus soif, et bien pire. Honnêtement, il y a plusieurs passages qui me font penser aux peintures de Brueghel l'Ancien, les fêtes de villages et les gens bourrés.



Une bonne partie du livre est consacrée à l'heureux couple, elle lui raconte son histoire, encore des légendes, et lui demande peu à peu à l'aider à récolter des "simples" en forêt.



On parle beaucoup de la mer, toutes les "espèces" (ondines et autres de la "Tribu de Dana") semblent venir de là-bas mais ils ne savent plus où c'est. Ils veulent pourtant tous "revenir au pays", thème cher aux américains...



Bon eh bien je me suis ennuyée. J'ai relevé des trucs qui m'ont embêtée, genre aucun moyen de transport alors qu'ils ont des poneys (ils n'ont pas encore inventé la roue?), on n' apprend qu'il existe des animaux qu' au moment du mariage : des "laineux", sortes de moutons de 3 mètres de haut et des fouines.. vers la fin on verra citer des "petits dragons" montés par des Ondines, et on sera surpris de voir que les "laineux" font 4 mètres de haut (?).... et même quelques licornes, juste nommées en passant.



Ce roman m'a paru... facile. Voire enfantin.. Incohérences, ennui profond, peu de choses se passent, je ne suis pas arrivée à m'attacher aux personnages. Le "pouvoir" de se déplacer d'arbre en arbre n'a pas suffi à ce que je trouve ça intéressant. La romance non plus. Par contre j'ai bien vu qu'il y avait des références à Tolkien, je pense donc que les amateurs de cet écrivain y trouveront leur compte.







Rivages - Gauthier Guillemin, 30 Novembre 2019, Albin Michel Imaginaire, 290 pages, 18,50€
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Sirène à la source

Sympathique nouvelle de Gauthier Guillemin, publiée par les éditions 1115, au sein de leur collection Chronopages. L'auteur du diptyque "Rivages" signe une histoire où fantôme familial et présence inquiétante encadrent Seine, l'héroïne.



Famille et nature, imaginaire et écriture. En une trentaine de pages, les thématiques coulent d'une à l'autre dans cette histoire placée sous le regard furieux d'une sirène de pierre.



Où est la réalité ? Quelles sont ses frontières ? Et la création dans tout ça ?

Quelques-unes des questions abordées dans ces pages, entre de passionnées descriptions de nature.
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Rivages

Un personnage, appelé Le voyageur, quitte un jour une cité de béton et de barbelés, sorte d'enfer sur Terre. Ses pérégrinations vont le mener à arpenter la forêt gigantesque du Dômaine. Dans cet univers, la Nature a repris ses droits sur la civilisation.

Le Voyageur découvre alors son don de téléportation, d'arbre en arbre. Ses pas le mènent dans un village peuplés d'ondins, descendants des Tuatha Dé Danann. Il y rencontre Sylve, qui va le guider afin de faire son trou parmi les villageois.





Rivages est un roman qui puise dans plusieurs sources d’imaginaire : post-apo, mythologie celtique, magie, créatures imaginaires. Un roman qui se place dans une sorte de continuité culturelle mais aussi littéraire, avec pas mal de références truffées dans le récit.



Mais l’auteur déconstruit habilement tous ces repères, tant dans le personnage principal que dans le cadre et l’intrigue.

Le rythme est lent, le personnage n'a ni nom, ni physique vraiment détaillé; cet univers ne porte pas d'autre nom que Le Dômaine; on ne sait pas vraiment où, quand, tout cela se situe ni comment on en est arrivé là.

Alors l'intrigue s'apparente à des rêveries, d'un promeneur solitaire, en phase avec la nature environnante.



La plume est superbe… simple mais efficace : de la prose poétique. Et très imagée. La métaphore du rivage comme frontière, limite entre rêve et réalité, terre et mer… est filée sur l'ensemble du roman.

On retrouve également dans la mélodie des mots et le rythme des phrases la fluidité de l’eau, c’est très réussi.



Ce cheminement sert un propos philosophique qui réinterroge le motif de la quête. Celle-ci inquiète : chercher à atteindre les Rivages, ce rêve d’un peuple entier depuis des millénaires… est-ce vraiment une bonne idée ? Que se passerait-il s’ils n’existaient pas ? La quête, motif romanesque par excellence, but ultime d'une foule de personnages, moteur de pas mal de romans et liant les personnages autour d'elle, est ici teintée de mélancolie, d'inquiétude, et est sans cesse repoussée.

Cette réflexion sur la portée des rêves et l’importance d’un but collectif dans la survie d’un peuple est très juste et bouleversante.



Rivages est paru en 2019, et il y a une suite : La fin des étiages. Cependant, Rivages peut se lire en one shot.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/g..
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Rivages

Lire Rivages c’est s’offrir un petit moment apaisant hors-du-temps. L’écriture poétique et les réflexions parfois philosophiques transportent le lecteur dans un imaginaire foisonnant et envoûtant. Le rythme lent ne dessert en rien le plaisir de lecture mais correspond au contraire à la méditation que peut provoquer ce roman. Rivages est une respiration, une lecture suspendue. Le message écologique qui est portée par toute cette histoire nous rappelle non seulement l’importance du respect de la nature mais aussi la [...]



Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Rivages

Rivages est un roman paru chez Albin Michel, dans leur collection Imaginaire. Je me réjouissais, rien qu’à la vue de la couverture, de plonger dans cette histoire d’arbres et de magie. Je suis déçue de ma lecture car je ne m’attendais pas vraiment à ça.



Pourtant, cette histoire commençait bien. Le Voyageur (qui n’aura pas d’autre nom) quitte la Cité des hommes, une ville monstrueuse, cernée par le béton. Chacun peut quitter la ville mais personne n’a le droit d’y revenir. Or quitter les hommes, c’est se condamner à plus ou moins court terme car alors l’homme pénètre dans une forêt mystérieuse et dangereuse, appelée le Dômaine. Le Voyageur est décidé: il part. Il s’aperçoit vite qu’il a le don de voyager très vite en allant d’arbres en arbres de manière magique.



J’ai beaucoup aimé le début de ce roman. On découvre un personnage qui se confronte à la forêt, lieu de tous les dangers. Les premiers chapitres sont empreints de merveilleux et de poésie. L’auteur y rend un vibrant hommage aux arbres et à leurs pouvoirs. C’était envoûtant. Il y a un côté utopique dans cette description de la nature reprenant ses droits. J’ai aimé ce message.



Mais la suite s’est gâtée. Épuisé, le voyageur trouve refuge dans un village peuplé par les Ondins. Il y tombe amoureux de Sylve et décide de vivre avec elle. L’auteur décrit alors la vie du village, somme toute sympathique. Les Ondins sont un peuple pacifique qui pratique la magie et qui est lié à la Nature. Ainsi Sylve est herboriste. Il y a tout un côté qui donne une ambiance médiévale à ces habitants et à ce village et puis d’un autre côté il y a des dialogues, des attitudes qui entrent en contradiction. Quand je lisais ce roman, j’avais l’impression d’être dans une atmosphère qui me faisait penser au Seigneur des anneaux: des nains, des sortes d’elfes, des mages, des paysages enchanteurs. Mais il n’y a rien eu à faire, les dialogues m’ont semblé décalés, à contre-temps.



J’avais même parfois l’impression de retomber dans un roman Young-adult avec des dialogues par vraiment bien tournés et même, une intrigue rapide. Ainsi, les Ondins vont être confrontés aux Fomoires, un autre peuple. Mais cette animosité entre les deux peuples est à peine esquissée, et surtout pas du tout achevée. L’auteur part dans des intrigues secondaires qui restent totalement ouvertes, peu construites et bâclées. Voilà, il manquait quelque chose pour faire prendre la sauce: du peps, une intrigue prenante que je n’ai pas trouvée.



Malgré un thème intéressant et une plume poétique, « Rivages » n’a pas su m’emporter. Il m’a manqué une intrigue captivante et aboutie.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Métempsychogenèses

J’ai d’abord retrouvé, tout de suite, ce qui m’avait plu dans la duologie que j'avais lue de l'auteur parue chez Albin Michel Imaginaire, Rivages et La fin des étiages : le style de l’auteur. Des phrases à rallonge étirées mais sans lourdeur, avec un souffle qui leur donne justement une certaine légèreté. J’aime bien les images, la description de paysages sans fin. J’aime beaucoup le lieu choisi ici, à l’écart de tout, sauvage, perdu et assez franchement hostile. Ca relativise tout, ces paysages.



Comme je le disais dans les premières lignes, ici on change de décor, même si mythes et poésie ne sont jamais loin. Et je trouve ici que l’auteur a su brillamment mêler art et SF. Le postulat : pas d’avenir sans arts, seuls à même de faire rêver et stimuler l’esprit humain, de le rattacher à une histoire, une culture, des générations d’imaginaires. Et parmi tous les arts, celui du langage. Une fois déraciné, l’homme parvient à retrouver du sens, un ancrage, un but, avec les mots.



On est donc ici à l’aube d’un départ de la Terre. On est même en plein dedans, puisque beaucoup sont déjà partis, il ne reste qu’une poignée à cryogéniser et embarquer. Où ? On ne saura jamais vraiment trop, ce n’est pas ça l’important, d’ailleurs. L’important est de savoir comment embarquer toutes ces traces de mots, de génies, de pensées, d'images et d'imaginaires… avant de les perdre définitivement.



Je ne dévoilerai rien sur la manière dont les personnages s’y prennent et s’ils y parviennent, je vous laisse la surprise. Je peux en revanche dire que j’ai grandement apprécié le rapprochement entre art et technique, et les réflexions que cela amène chez certains personnages. J’ai également adoré la cohabitation entre texte d’aujourd’hui et textes anciens, deux époques qui se chevauchent de manière assez originale, comme un palimpseste. Et j’ai plus qu’adoré les personnages.



Mais plus que tout, j’ai vraiment vraiment savouré les dernières lignes, franchement malignes et qui ouvrent de sacrés questionnements. Une novella très intelligente, et fort réussie.
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