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Critiques de Gautier Battistella (93)
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Chef

Alors que Netflix n'attend que lui pour boucler le documentaire en cours de tournage, le Chef Paul Renoir, récemment élu Meilleur Cuisinier du Monde,  n'apparaît pas dans les cuisines de son restaurant d'Annecy, Les Promesses, or il est toujours ponctuel ! 



On découvre son corps dans son bureau, où il vient de se suicider avec son fusil de chasse.



Dans ce roman qui alterne judicieusement récit de la vie de Paul Renoir, et évolution de son entreprise, de ses employés suite au drame, on redécouvre tout ce qui fait la cuisine française d'aujourd'hui : des Mères des années 50 qui ont forgé la génération des papes de la nouvelle cuisine, Bocuse-Guérard-Troigros, à l'avènement de la cuisine moléculaire, de la bistronomie et aux cuisines médiatisées façon Top Chef ! 



Un roman qui évoque le goût de la bonne cuisine, des plats longuement mijotés ou saisis minute, l'amour des bons produits élevés sainement, mais aussi le nom bradé sur des barquettes de plats cuisinés, la virgule de sauce, la lichette de crème ou la feuille d'huître ! 



Une parcours de vie passée au service de la table dans des cuisines où la brutalité, le machisme, les conditions de travail dantesques  doivent se confronter aujourd'hui aux femmes qui ont osé en forcer l'accès, et aux jeunes qui n'acceptent plus le bizutage permanent et les salaires médiocres.



Un roman qui montre toute l'importance des critiques gastronomiques, des étoiles, de ceux qui font ou défont des réputations mais qui ne célèbrent que ceux dont la cuisine est celle qui se fait à l'instant T, dans des lieux où l'apparence et le luxe du service priment. 



Un roman bien écrit, aux personnages attachants avec ce qu'il faut de rivalités familiales, de drames secrets, de clins d'œil à des personnages connus, pour le dévorer d'une traite.



Un roman qui fait saliver et réfléchir ! 



Un incontournable ! 



Merci au journal le Monde qui a signalé ce roman dans un article économico-gastronomique qui m'a donné envie de le lire :)
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Ce que l’homme a cru voir

Cette campagne, sa terre d’origine, Simon n’y est pas retourné depuis 20 ans. Il habite désormais la capitale, auprès de Laura, une femme douce et aimante qui a appris à vivre avec cet homme mystérieux au passé inconnu. D’ailleurs, effacer le passé, les traces, Simon en a fait son métier. Il efface les données numériques, les vieilles photos compromettantes. Il offre aux êtres d’aujourd’hui une seconde chance.



Lorsqu’il reçoit le coup de téléphone d’une certaine Sarah lui parlant de l’état de santé très critique de son ancien ami Antoine, Simon part aussitôt près de Toulouse, cette région qui l’a vu grandir. Qui était Antoine, pourquoi Simon l’a-t-il fui comme il a fui toute sa famille ? Que cache-t-il ? Au fur et à mesure des jours, des soirées, des rencontres, Simon parviendra à s’ouvrir, rejouer les scènes de son passé, renouer avec ses parents, et enfin trouver la rédemption.



Ce que l’homme a cru voir, ce qu’il a fait, ce qu’il a pensé, c’est l’histoire d’un passé qui lui seul donnera la bonne version de la vérité.



« Les gens sont obsédés par la vérité, mais ils ne la supportent pas. »

Mon avis

Servi par une langue majestueuse, « Ce que l’homme a cru voir » revisite le thème du fils prodigue, le retour à la terre natale, à l’enfance, aux racines et aux secrets. J’ai passé un éblouissant moment de littérature, une écriture soignée et imagée au service d’un sujet intemporel.



La construction haletante de l’intrigue le rend impossible à lâcher, tout nous pousse à savoir le secret de Simon et le suivre jusqu’à la dernière page.



Les descriptions de la campagne m’ont conquise, l’ambiance y est retranscrite avec éclat. Les personnages et leurs dialogues sonnent juste, l’écriture de Gautier Battistella est tout en subtilité.



J’ai retrouvé les thèmes chers à l’auteur, la province, mais aussi l’absence du frère, ou plutôt son omniprésence, ainsi que l’amitié perdue ; ce sont des sujets que j’affectionne beaucoup. Bien sûr, je le recommande.
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Chef

Journaliste de formation, Gautier Battistella a exercé sa plume au service du Guide Michelin, avant de se lancer dans l'écriture de fictions. J'ai découvert cet auteur avec ce roman socio gastronomique de lecture agréable, et plutôt intelligent.

Le sujet et le scénario de base est assez rebattu et la première partie laisse craindre qu'on ne dépasse pas les clichés habituels. Il faut peut être accepter que ces clichés soient conformes à une certaine réalité, voir peut être en en dessous de cette réalité ?



Grâce au tissage des récits et des portraits se dessine une réflexion qui devient plus séduisante dans la deuxième partie du roman. Les relations entre les personnages se dessinent avec plus de relief. L'auteur livre en filigrane une réflexion sur les évolutions de la gastronomie française, de son traitement médiatique et de son business.

Dommage vraiment que l'écriture cède trop souvent aux stéréotypes et aux effets hollywoodiens (mais pourquoi toujours ces scènes de sexe totalement déconnectées du réel ?)
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Chef

Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs du Var 2022



Paul Renoir est un grand chef étoilé : trois étoiles au Guide, une nomination de meilleur cuisinier du monde, une femme au look de mannequin. Tout semble lui sourire.



Pourtant, alors qu’une équipe de télévision américaine termine un documentaire sur sa vie, Paul Renoir se donne la mort, sans véritablement laisser d’explications.



Au gré des chapitres du roman, alternent la bataille qui s’engage pour la succession et les révélations sur sa vie délivrées par Paul Renoir lui-même.



Gautier Battistella nous entraîne dans les coulisses des grands restaurants étoilés. On y découvre l’envers du décor avec l’ambiance délétère au sein de brigades pourtant renommées, les trahisons et jeux de pouvoir dans ce microcosme, les enjeux économiques colossaux, les combats de ces cuisinier(ères) virtuoses, reconnus ou non, pour qui la cuisine est un sacerdoce.



Un roman absolument passionnant.
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Un jeune homme prometteur

J'ai adoré la première partie, tendre,attachante, la deuxième déjà un peu moins et j'ai eu du mal avec la dernière, noire,folle. Belle découverte cependant.
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Un jeune homme prometteur

[ ATTENTION RISQUE DE SPOILIER ! Enfin je crois]



Ce livre est un premier roman, et pour un premier roman c’est juste extra. A part un seul point qui ne me convainc pas, tout le reste est parfait. Gautier Battistella possède une maîtrise évidente dans l’art de raconter des histoires. Rien n’est laissé au hasard, chaque mot joue avec chaque image, chaque image joue avec chaque mot. Il y a vraiment de la recherche, et je trouve que ça donne une note très poétique et folle à l’ensemble. On voit que l’auteur cherche à rendre le décor aussi vivant que les personnages, voyez plutôt :



« Je me suis habitué à Paris, et j’ai laissé Paris s’habituer à moi. Pourquoi hâter les choses ? Les premiers temps, la ville a montré les muscles. C’est comme ça dans les relations, amicales ou amoureuses. Un réflexe. La greffe pouvait ne pas prendre : moi l’homme crotté, plein de fierté, elle la divine, forcément susceptible. »



Ensuite, car l’écriture ne fait pas tout, l’histoire est juste grandiose. Bon elle n’a rien d’exceptionnelle non plus, mais elle a quand même cette touche de jamais vu. Un jeune homme talentueux au passé tragique, et qui cherche à réduire à néant la médiocrité littéraire en employant les moyens les plus radicaux, ce n’est pas très courant dans les livres faut bien le dire. Bon après c’est vrai que le côté schizophrène n’a rien de très nouveau, et c’est un peu ça qui m’a gêné d’ailleurs.

Alors ce n'est pas tant le fait qu'il se soit servi de cette ficelle qui me dérange, mais en fait j'ai trouvé ce côté-là un peu gros à avaler par rapport à tout ce qui se trouve avant, qui fait que tout paraît très réel aux lecteurs. Ensuite le petit truc qui déçoit aussi, c'est que cette révélation est prévisible. Celle du père aussi d'ailleurs. Et ces derniers points font que cette lecture n'a pas été un coup de cœur pour moi, cela dit tout le reste j'ai adoré. Les personnages font autant l'histoire que l'intrigue elle-même. L'écriture de même.



Pour résumer, c’est un roman qui annonce un écrivain prometteur. Je le suivrai de très près.
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Un jeune homme prometteur

Critique gastronomique, Gautier Battistella livre un premier roman rageur, à la plume finement ciselée, assumant sa filiation avec les grands récits d'initiation.


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Un jeune homme prometteur

Un livre plutôt intéressant on le lit jusqu'au bout pour savoir ce qui va se passer ...Il décrit l'enfance dans un petit village, puis la vie à Paris où la folie de son personnage, sa violence et sa haine des mauvais écrivains apparaissent. Les amateurs de polar identifieront assez rapidement quelques rebondissements ..
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Un jeune homme prometteur

Un premier roman prometteur qui nous emmène d'abord à Labat, petit hameau des Pyrénées où vit le narrateur et son frère Jeff, jeunes orphelins recueillis par Mémé, puis à Paris ou le jeune homme tente de percer les mystères de l'écriture. L'auteur à travers son narrateur écorche en passant, le milieu littéraire et le monde des lettres en général. Les affres de l'amour, la quête de ses parents, ses tourments et sa folie...jusqu'à la révélation finale.

Un roman très prenant!
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Chef

Chef présente une double narration autour de la figure charismatique de Paul Renoir, chef triplement étoilé. D'un côté ses mémoires, son témoignage récolté par une équipe Netflix réalisant un reportage sur sa trajectoire. Se mêlent les souvenirs du sud-ouest, de sa grand mère Yvonne, les traditions culinaires familiales, les premiers défis. De l'autre, l'après Renoir et le destin de son restaurant Les Promesses sur les hauteurs d'Annecy et de sa brigade. Car le roman ouvre sur le suicide de ce grand chef et la violence des cuisines, la pression subie par la haute gastronomie française étoilent tout le roman.

Une bonne lecture malgré un sentiment légèrement brouillon dans la mise en place des deux récits. Ce dernier sentiment provient sûrement de mon état de fatigue. Je recommande cette lecture aux amateurs de cuisine, de bonne bouffe et de restos.
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Ce que l’homme a cru voir

Tout avait pourtant bien commencé …



Dès les premières pages ce roman me plaisait beaucoup !



Un style rapide, des phrases courtes donnent une sensation de rapidité, une écriture quasi cinématographique ...



La généalogie du héros donnée dans le premier chapitre donnait envie : un grand père polonais, Gregor Reijik, qui échappait miraculeusement à des rafles, traversait l’Europe entière se jouant de massacres, se faisant même passer pour mort avant de se retrouver à Marseille puis à Carmaux, à travailler dans les mines de charbon. Là, il rencontra Angelina, jeune italienne fille de mineurs, l’épousa et partit finalement s’installer à Verfeil en banlieue toulousaine où naquit en 1951 leur fils Marius.



Le second chapitre permettait de découvrir le héros du roman : Simon, fils de Marius, petit-fils de Gregor. Simon qui a depuis longtemps quitté Verfeil sans jamais y revenir, est restaurateur de réputation numérique, métier dont on ne saura pas grand-chose mais qui permettra d’introduire le chapitre sur la mère de Simon, en fin d’ouvrage…



Simon s’est marié avec Laura, rencontrée à l’occasion d’un chaton perdu, il semble heureux mais est cependant un grand très amateur de pilules de toutes sortes qu’il fait passer avec des lampées d’alcool, aides chimiques pour se détendre, pour supporter les petits cailloux de la vie …



Un vendredi soir, Sarah, une inconnue l’appelle. Au beau milieu du week-end normand chez des amis de Laura, il décide de répondre à la demande de Sarah et prend un – enfin plusieurs trains - pour le sud-ouest où il ira affronter ce passé qu’il fuit depuis 20 ans.



Un peintre à la recherche d’un sujet devient son compagnon de voyage, alors qu’il continue de gober ses assortiments de comprimés …



Mon plaisir de lecture a commencé à se gâter quand j’ai senti arriver les causes de l’addiction de Simon, son refus de revenir, ce drame qui marqua son adolescence … En fin de récit, les retrouvailles avec le peintre du train, et l’explication du titre de ce roman.







Ce que j’ai apprécié dans ce roman, ce sont des tournures de style elliptiques et efficaces, telles que :



- « … crevettes et coquillages côtoyaient leur fin imminente ; un énorme bol de mayonnaise » p 38



- « Les morts à Verfeil ont la belle vue. Les âmes s’y offrent même le luxe de bronzer » p 84



- « … gamins ébouriffés, riant à pleine gorge, de nos dents poinçonnées de bagues. » p 144



- « C’est que nous sommes gascons, ici, une cabane se fait appeler résidence secondaire »p 151



- Notre différence d’âge nous séparait plus sûrement que les cloisons de nos chambres. J’avais grandi sans lui. Il ne s’intéressa jamais à moi » p 166



- « Le deuil, ce sont des boîtes de conserve dans le cagibi et du pain de mie congelé. » p 168



- « Rien n’est définitif. Pas même l’amour que les parents sont censés porter à leurs enfants. » p 171



- « Tu sais ce qui m’attriste le plus ? De ne pas savoir quel homme mon fils serait devenu. » p 211



- « L’été est épais, les températures insoutenables. Même le vent paraît à bout de souffle. » p220







Ce qui m’a le plus gênée dans ce roman, ce sont les imprécisions géographiques. J’ai la chance d’habiter la région toulousaine et de connaître le village de Verfeil …



Lorsqu’un auteur choisit de localiser son roman dans une région précise, en insistant sur ses caractéristiques géographiques …elles doivent non seulement être précises, mais exactes !



Verfeil n’est pas en Gascogne, mais dans le Lauragais : la quatrième de couverture donne Simon gascon et son attachement à la Gascogne est mentionné en p 151. La Gascogne se situe à l’ouest de la Garonne – le fleuve sert de frontière naturelle à cette province (cf., entre autres, l’article de Wikipedia à ce sujet), et Verfeil est à l’est de Toulouse, à l’est de la Garonne donc !



Une autre aberration concerne le vent d’Autan. Ce vent typique du sud-ouest est provoqué par l’afflux de masses d’air méditerranéennes qui s’engouffrent dans le goulet d’étranglement entre Pyrénées et Massif Central. L’Autan souffle indifféremment en toutes saisons et peut dépasser 100 km/h aux alentours de la ville de Castres puis perd de sa vigueur au fur où à mesure qu’il s’en éloigne. Il peut rendre fou ! Or en page 140, Marius dit à Simon « L’autan est en retard cette année ». Cela est impossible. Plus loin l’auteur précise que « l’autan, le vent qui rend fou, petit frère du sirocco, nait dans l’Atlas algérien ». Là, seule la première partie de la phrase est exacte ! Il existe bien un vent qui nous apporte le sable rouge du Sahara, mais ce n’est pas le vent d’Autan !







Bref ce roman m’a déçue. J’ai trouvé que le niveau des 100 premières pages n’a pas tenu la distance, malgré le style mais il y a trop d’imprécisions et de maladresses narratives qui se sont placées entre l’histoire et moi pour que j’aie pu l’apprécier vraiment.







Merci à la Fondation Orange (Lecteurs.com) et aux éditions Grasset de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire 2018
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Un jeune homme prometteur

Ce roman est pour moi un ovni littéraire tant par son style que par son histoire. D'une écriture nerveuse, Gautier Battistella retrace l'histoire d'un jeune orphelin et son frère Jeff vivant avec "Mémé" leur mère d'adoption à Labat petit village de province. Les deux enfants, plutôt chahuteurs et bagarreurs, notamment Jeff, vont évoluer au sein des saisons d'une paisible vie de campagne. De l'enfance il en ressort surtout un traumatisme des gastéropodes comprenez ici des limaces. Les frères en sont obsédés depuis une une attaque de légumes, ne leur laissant que des petits choux et endives en guise de repas. Les jeux d'enfants se muent vite en jeux malsains puisqu'à la curiosité des petits carnivores s'ajoutent leur extermination mais surtout la perversion. L'épisode de la mort du chat d'une voisine marque le début de l'évolution dans sa relation avec son frère et son entourage car il va, dans un sens, se lier à Madame Petrovna, la vieille sorcière/voisine qui lui fait découvrir le pouvoir de la littérature.



S'ensuit des faits marquants qui jalonnent la vie de cet enfant qui devient un jeune homme prometteur. En poursuivant ses études, il quitte la province et découvre tout un monde où s'ensuit nombre de possibilités. Il y découvre l'amour et la jalousie auprès de Marie, fille du médecin de Labat, monte à l'assaut du grand Paris et s'acharne à percer le voile occulte des faux-semblants du microcosme littéraire. Tout ceci l'entraîne vers une quête interne où ses origines sont peu à peu dévoiler mais révèle l'égarement de son esprit jusqu'au meurtre.



"L'envie de tuer m'est venue tard. Ça n'a jamais été un désir évident, plutôt le constat d'une nécessité."



Roman initiatique, il met en lumière la part sombre du personnage qui l'emporte au confin de la folie. Pour moi, l'auteur utilise un style brouillon qui peut toutefois correspondre à l'état d'esprit de ce jeune homme, où tour à tour, il nous décrit ses pensées confuses qui l'emmène à des actes de violences inouïes. Premier roman intéressant et vif mais confus, une impression de tout donner sans doser jusqu'à l'indigestion, malheureusement. Pour assimiler tout ceci, rien de tel qu'une salade de fruits à la mauricienne, c'est à dire vinaigre, sucre et piments, joint au thé au lait.
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Un jeune homme prometteur

J'ai lu ce livre sur les précieux conseils de ma libraire indépendante préférée car c'est un de ses coups de coeur de cette rentrée littéraire 2014. Elle l'a donc exposé dans sa vitrine et un jour, une dame a poussé la porte de sa librairie pour lui demander ce qu'elle en avait pensé. Et cette dame n'était autre que la femme de l'auteur.

Aussi elle a organisé une rencontre autour de Gauthier Battistella et pour que les échanges soient encore plus riches, elle a proposé à 4 de ses clients de le lire avant la rencontre qui a eu lieu hier.

J'ai eu la chance de faire partie des 4 clients.



Le livre est construit en 3 parties très différentes aussi par leur style que par leur thème.

Tout démarre à Labat, un petit village montagnard en Ariège où Jeff et son frère, le narrateur, sont recueillis chez Mémé après avoir fait plusieurs orphelinats et familles d'accueil. Jeff c'est la caïd tandis que le narrateur est plus intello. Il réussit à l'école, aime les mots, écrire...

Leur voisine est la mystérieuse Madame Petrovna. Du coup, elle leur fait penser à une sorcière.

Il y a aussi le bon Dr Blandin et sa fille Marie.

Le narrateur est en quête de son identité. Il découvrira la vérité en fouillant dans l'armoire de Mémé.



Changement de décor pour la 2ème partie. Nous voici à Paris. Le narrateur découvre la ville, le métro "ce bolide de ferraille harassé qui frissonne et bougonne comme un vieillard paralytique. Il ne connaît que deux saisons. En été, la wagon empeste l'animal moie, le McDo tiède et une foule de relents indistincts. L'hiver, dans le métro, devient tolérable mais plus meurtrier."

Il devient pigiste pour un petit journal Rétro et il s'achète une machine à écrire Remington sur laquelle il commence à écrire. J'ai trouvé tout ce passage sur l'achat de la Remington très savoureux.

Dans cette 2ème partie l'auteur se livre à une réflexion sur l'écriture, le métier de journaliste... Je me suis beaucoup amusée en lisant certains passages. Et tout ce qui touche à sa mère et les visites que la narrateur lui rend m'a à la fois émue et touchée.



Quant à la 3ème partie, j'avoue ne pas avoir trop accroché à tout ce qui se passe à Bangkok ne comprenant pas tellement le lien avec ce qui précède. Pour moi il y avait trop de tout : sexe, alcool, bagarres... Fort heureusement, j'ai poursuivi la lecture et ça en valait la peine pour connaître le dénouement de l'histoire.



Au final, je suis contente d'avoir lu ce livre et d'avoir rencontré l'auteur. Nos discussions d'hier m'ont apporté des clés de compréhension.
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Un jeune homme prometteur





Dans ce premier roman, Gautier Battistella nous narre une histoire peu commune, difficilement racontable. A la fois narrateur, personnage, l’auteur jongle avec l’autofiction au fil des pages.

La première partie nous raconte l’enfance et l’adolescence du narrateur perdu au fond d’un petit village Labat. Avec des personnages hauts en couleur ( La Mémé et surtout la mystérieuse Madame Petrovna ) on se plaît à suivre les aventures de ce gamin orphelin.

Ensuite, dans la seconde partie, l’auteur monte à Paris tel un Rastignac à l’assaut de la capitale. Si le récit prend de l’épaisseur, il perd de sa fraîcheur . On se perd avec le narrateur dans la description d’un milieu littéraire superficiel et empreint de faux semblants . L’auteur s’enroule dans les affres de la création , dans la difficulté d’écrire le livre dans le livre. De plus, la description de la schizophrénie qui prend de plus en plus de place jusqu’au dénouement avec la présence de ce double, de ce frère peut paraître trop facile.

Il n’empêche, il y a dans Un jeune homme prometteur , un souffle , une écriture et une force qui nous remue. L’auteur a le sens de la formule et souvent les mots claquent pour notre plus grand plaisir avec beaucoup de poésie.

Pour conclure, je me permets de citer ces deux phrases:

" Je ne distingue plus d’immeubles, mais des tours de mots, des trottoirs de citations. Les toits ruissellent de phrases laissées à l’abandon."

Avec Un jeune homme prometteur, Gautier Battistella est un auteur à suivre.










Lien : http://valeriehervy.wordpres..
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Un jeune homme prometteur

Toulousain de trente-huit ans, Gautier Battistella donne l'impression d'avoir déjà écrit dix livres. Maîtrise, souffle, vigueur, il a beaucoup d'atouts dans son jeu.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Chef

Quand un roman vous dit tout et plus encore sur les étoiles et leurs servitudes…

« Les prouesses » est un restaurant qui a gagné ses trois étoiles, récompensant Paul Renoir, 62 ans, élu aussi « meilleur chef du monde ». Mais un lundi matin, il est retrouvé mort avec son fusil à côté. Pourquoi ? Qui est responsable ? Le système ? La famille ? Natalia, sa veuve, va devoir lutter face aux appétits qui se révèlent.

Avant d’être séduite par la lecture, j’ai été entraînée par la voix grave et mélodieuse de François Hatt, parfaitement adaptée aux soubresauts du monde qu’il nous décrit. Les nombreux plats qui ont aguiché mon palais prenaient une tentation supplémentaire en l’écoutant. Merci pour cela.

Quelle savante et savoureuse immersion dans la grande cuisine française ! Ce livre est une fiction, bien sûr, mais nourrie des observations quotidiennes d’un auteur qui connait le milieu par cœur, l’ayant observé durant des années. Mais comment passer à l’écriture avec autant de talent ? Je crois par l’amour des hommes et des femmes d’exception et surtout de la cuisine devenue art.

Gautier Battistella nous offre un retour dans le temps et dans les familles qui se sont données à l’excellence au travers des produits d’exception. Je dis données et non sacrifiées car leurs vies ne pouvaient pas être vécues autrement même si le pire était au bout. C’est dans le détail des vies en cuisine, des affrontements, des échecs, des réussites que nous évoluons au côté de Paul Renoir et au gré des retours dans le passé d’un enfant qui veut porter haut un nom de famille lié à une cuisine provinciale devenue grande cuisine.

Mais il y a le GUIDE. Il y a aussi la famille aujourd’hui et les relations avec un fils qui réussit sans le soutien du père, l’épouse si belle, les concurrents si envieux et les habitués des mauvais coups. Tout un monde qui nous tient en haleine du début à la fin. Suivre la façon dont les grandes maisons peuvent progresser ou choir est passionnant, tout comme sourire quand certaines vérités sur la nouvelle cuisine ou la cuisine moléculaires sont évoquées.

Je remercie #NetGalleyFrance et Audiolib pour le service presse non rémunéré de #Chef


Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Chef

Gautier Battistella a été journaliste gastronomique au guide Michelin pendant 15 ans, c'est dire s'il connait son sujet pour avoir côtoyé les plus grands chefs français. Dans son roman, il imagine la vie de Paul Renoir, chef &#xNaN&#xNaN&#xNaN venant d'être élu meilleur cuisinier du monde. Une équipe de tournage pour Netflix le suit depuis des semaines lorsqu'il se suicide dans sa chambre alors que tout le monde l'attend au restaurant pour la dernière prise. Quelles peuvent en être les raisons ? Pourquoi se suicider lorsqu'on a atteint le but de sa vie ?



Le roman alterne les chapitres des confessions de Paul Renoir à la caméra (de son enfance et sa troisième étoile, en passant par ses épouses, ses enfants, ses débuts, ses échecs, les rivalités, sa brigade, ses restaurants, etc.) avec ceux au temps présent ( son enterrement, sa succession, l'après Paul Renoir).



J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman que j'ai trouvé intelligent et intéressant. Si Paul Renoir est un personnage fictif, on y rencontre bon nombre de grands noms de la gastronomie française, on se rend compte de la difficulté de ce métier, du poids que peuvent peser les étoiles, mais aussi de la difficulté qu'ont rajouté les réseaux sociaux où de pseudos critiques gastronomes se permettent de donner des conseils à des chefs reconnus. On peut y voir un parallèle avec la littérature 😉
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Chef

Paul Renoir, chef triplement étoilé du restaurant gastronomique "Les promesses" à Annecy, reçoit la consécration suprême : il est élu meilleur cuisinier du monde. Une équipe de Netflix a filmé une longue interview du chef et s'apprête à faire un reportage sur sa brigade. Alors que toute l'équipe l'attend, Renoir n'arrive pas. Et pour cause : il vient de mettre fin à ses jours dans sa chambre avec son fusil de chasse. Le roman alterne entre deux récits : d'un côté, le parcours de Renoir, ses débuts auprès de sa grand-mère, ses classes auprès de Paul Bocuse, son succès progressif prix d'une exigence et d'un stress constants, au sein d'une compétition féroce où s'affrontent les égos démesurés ; en contrepoint, c'est le devenir du restaurant dont il est question, alors que l'entreprise était au bord de la faillite, et l'avenir de l'équipe, de son second, de sa cheffe pâtissière japonaise, et de sa femme.



Gautier Battistella nous entraîne dans un monde de la haute cuisine tout à fait plausible. C'est que, journaliste gastronomique au guide Michelin, il connait son affaire et les travers de cet univers où les élégances des dressages et l'harmonie des accords mets-vins cachent une réalité parfois bien peu reluisante. Brimades des apprentis, querelles au sein des brigades, ambition, jalousie, égocentrisme, conditions de travail insupportables, harcèlement, épuisement, collusion pour faire tomber un rival, sans parler de la pression médiatique et financière que subissent les chefs étoilés. C'est justement l'événement déclencheur de ce récit, avec le suicide de ce chef qui rappelle, de façon transparente, celui de Bernard Loiseau en 2003, ou celui de Benoît Violier, chef suisse, en 2016, ou enfin, plus récemment, celui du chef mosellan Marcel Keff.



A l'heure où l'on parle de texture et d'umami, d'une cuisine réinventée et écoresponsable, du respect du produit, de sans gluten ou sans lactose ou de produit d'origine animale ; à l'heure où un œuf mollet ne se sert que revisité et un millefeuille forcément déstructuré, la cuisine est devenue un jeu où tous les coups sont permis. Le menu gastronomique n'a plus la même saveur... Et si on allait au bistro manger un bourguignon et une île flottante ?


Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Chef

Bonsoir,

Chef ce soir de Gautier Battistella aux éditions Grasset que je remercie. Nous sommes dans une histoire de cuisine et d’héritage ou plutôt de succession. Tout le monde a entendu parlé des suicides de chefs reconnus pour « la perte » d’une étoile d’un guide connu. C’est l’histoire de ce livre, mais là nous remontons jusqu’à son enfance, l’héritage qu’il a reçu de sa grand-mère la cuisine. Des thèmes à la mode, quel chef ne dit pas à l’heure actuelle je fais ce plat comme le faisait ma grand-mère, mais un roman prenant, des personnages bien campés, forts ou faibles selon les moments et leurs caractères. J’ai passé un excellent moment à la lecture de ce roman. Il a eu le prix du livre de plage des Sables d’Olonne en 2022 et c’est tout à fait cela un très bon roman de vacances.

Quatrième de couv. : Les Promesses, trois étoiles au Guide et une clientèle venue de Singapour, Dubaï ou San Francisco. Un succès retentissant confirmé par le sacre du patron, Paul Renoir, 62 ans, tout juste élu « meilleur chef du monde » par ses pairs. Jusqu’à ce lundi matin, où l’on découvre son corps et le fusil de chasse avec lequel il a mis fin à ses jours. Stupeur. Le monde de la gastronomie est en deuil. Pourquoi ce cuisinier exceptionnel a-t-il choisi d’en finir ?

Juste avant sa mort, une équipe de Netflix était venue tourner un portrait de Renoir. Souvenirs de famille, origine de sa vocation, étapes de son ascension : son récit cache peut-être le secret de son suicide. A moins qu’il ne faille le chercher dans la bataille qui fait rage autour de son héritage. Entre sa veuve, Natalia, le sous-chef Christophe, son fils Mathias et Albinoni, le concurrent sans scrupule, les tensions s’exacerbent. Confrontés au décès soudain de l’ogre, prétendants au trône, conspirations et joute des egos vont se révéler.

Chef, c’est aussi l’histoire de la cuisine française depuis la Seconde Guerre mondiale. Paul a tout appris de sa grand-mère, une amie d’Eugénie Brazier, l’emblématique « mère lyonnaise ». Les femmes ont inventé la gastronomie, avant que les hommes ne se l’approprient et ne la rendent célèbre. Aux côtés des Bocuse, Loiseau ou Ducasse, Paul Renoir accompagne la naissance de la Nouvelle Cuisine dans les années 1970, prémisses à la starisation actuelle des chefs.

Premier grand roman consacré à la cuisine française, Chef peint l’exigence d’un monde macho, violent, où la drogue, l’alcool et le sexe sont souvent les seuls moyens de tenir. En contrepoint, il donne à voir la complicité des brigades et la conscience d’exercer un métier d’artisan et de passion. Un livre de chair et de sang et le portrait d’hommes simples, acharnés à réinventer la magie, la beauté, l’excellence.

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Chef

Une formidable introspection du milieu de la haute cuisine, entre jalousie et fausse amitié, entre clan et vraies inimitiés, Gautier Battistella nous raconte la vie d’un chef, le meilleur cuisinier du monde, de son enfance jusqu’au graal, les 3 étoiles.

Les coulisses de ce milieu, le célèbre guide rouge, le critique gastronomique de référence, le « parrain »des bistrots parisiens, la cuisine de terroir, … etc, sont auscultées avec précision et volupté.

Je ne veux rien dévoiler de l’intrigue du roman et ne peux qu’en recommander sa lecture.
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