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Critiques de Gautier Battistella (93)
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Chef

Gastronomie, ton univers impitoyable....

Les Chefs sont devenus en quelques années les chouchous, des programmes TV, et les restaurants n'ont jamais autant suscité de curiosité et d'enthousiasme.

Mais derrière cette jolie image, combien de souffrance, de solitude, de frustration...Les parités hommes-femmes, les gouffres financiers, les étoiles, si durement gagnées....et pour certains, la trop grande pression, qui peut conduire au pire.

Un joli roman qui dévoile l'envers du décor.
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Ce que l’homme a cru voir

Simon Reijik exerce un métier étonnant : il transforme les réputations numériques en supprimant les éléments gênants.

Avec un tel début de roman, on se croit en pleine modernité, mais c’est un leurre : l’histoire que va nous raconter l’auteur est intemporelle, une histoire de secret de famille, de nostalgie et de remords, loin de l’exposition 2.0 des clients de Simon.

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Lien : http://nicole-giroud.fr/real..
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Ce que l’homme a cru voir

Au tout début du roman, j'ai d'abord cru que cet "effaceur de mémoire( numérique)" était un être singulier, comme sa profession... Puis j'ai découvert, au fil des pages, qu'il était plutôt un être écorché, écorché par une anfractuosité mémorielle de son adolescence. Sa quête devient vite notre quête grâce à l'écriture sensible et poétique, empreinte à la fois de mal de vivre et de désir d'atteindre au vivre mieux.
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Ce que l’homme a cru voir

Parfois des rendez-vous manqués vous reviennent avec une amertume un brin paradoxale. J’aimais bien Gautier Battistella. Des quelques échanges que nous avions eus, on sentait qu’il y avait là un terrain commun. Il m’avait envoyé son roman précédent, je n’avais pas pu rentrer dedans. Je m’étais contorsionné pour le lui dire, je ne sais plus trop comment. Il avait pris la chose avec une grande élégance, m’en voulait si peu qu’il m’envoya son dernier roman, Ce que l’homme a cru voir, qui vient de paraître chez Grasset. Il savait qu’il pouvait me plaire, m’avait-il écrit. Mon amie Charlotte, du blog Loupbouquin, l’avait même qualifié de chef d’œuvre dans l’une de ses magnifiques chroniques poétiques. J’aime ce genre de passion, ce genre d’exaltation et l’absence de nuances qui suit les vrais mouvements du cœur quand ils s’accordent aux mots.









La passé… Celui qu’on oublie, celui qui vous poursuit, celui dont on efface les traces. Celui qui finit par vous traquer, tapi dans toutes vos ombres. Ces arrangements que l’on fait avec notre mémoire pour continuer à se supporter, pour ne pas avoir à briser tous les miroirs qu’on croise. Quand on a vu passer suffisamment de printemps, on traine son fardeau de remords. Et alors qu’on se lovait dans l’oubli des avenirs à écrire, égoïstes et sans racines, ça revient vous hanter souvent dans la stridence d’une sonnerie de téléphone qui vous rappelle que votre famille existe, que vous ne sortez pas de nulle part. Qu'il y a des obsèques à subir. Les paysages honnis de l’enfance sont là en fond de regard, sous les mirages des amitiés instables, sous les réussites professionnelles futiles, sous tous ces châteaux de cartes dont on s’entoure comme de remparts. Sous toutes les illusions qu’on accumule pour se persuader qu’on a changé. Qu’on a grandi. Que c’est loin tout ça.



Simon Reijik a fait profession d’oubli. Il est celui qui nettoie les réputations numériques, épargne les scandales dont notre époque est sans cesse en manque. Il est marié à Laura, une belle prof de français. Après un curieux prologue où l’on voit son ancêtre s’enfuir de Pologne et du chaos de la seconde guerre mondiale, on se dit qu’il n’a aucun lien avec ce passé familial. Sinon son nom. Il reçoit un coup de fil. Doit rejoindre sa Gascogne natale pour y enterrer un ami d’enfance, Antoine. On a l’impression qu’il en est totalement déconnecté, ne connaît pas même le nom de cette fille, Sarah, qui le contacte, étranger qu’il est devenu à ce lointain passé et à tout ce qui le relie à ce petit village de Verfeil.



On finit toujours par déserter le pays de l’enfance, par le renier même. Du moins je l’ai fait. J’ai toujours avancé par ruptures successives et en entamant des chapitres différents, sans trop regarder en arrière. Je n’ai pas le culte des souvenirs et des branches qui ne donnent plus de sève. Mais l’enfance et la famille ne fonctionnent pas comme cela. Tout demeure (quand il est vrai que le reste défile comme un paysage à la fenêtre d’un train). En vieillissant, on finit par s’habituer aux abandons (aux nôtres et à ceux des autres), à ce qu’on ne verra plus à ce qu’on ne ressentira plus. Aux gens et aux sentiments qui changent. A tout ce qui ne demeure pas. A tout ce qui paraissait si important et qui est devenu si dérisoire. La vie qui passe est un perpétuel changement de point de vue.



On s’arrange pour oublier l’enfance. Mais elle ne nous oublie jamais, et de plus en plus se manifeste dans chaque acte comme une affaire toujours irrésolue.



Simon voyage vers son oubli, vers ses non-dits, vers ses parents, vers son petit frère disparu. Vers l’ennui de cette terre originelle. Vers le lieu de son refoulement, au cœur de ses souvenirs atrophiés. On goûte son cynisme, sa distance, ses stratégies de fuite. Et puis son histoire lui revient en rafales, ambivalente, pas tout à fait celle qu’il attendait, celle sur laquelle il s'était construit. Ce maitre des passés décomposés doit reconstituer le sien et soutenir le poids de ses regrets, expliciter ses départs, endosser un deuil qu’il n’avait jamais totalement voulu assumer. Rien n’est plus dur que de soutenir les vérités originelles. Ceux qui trouvent la nostalgie douce sont des idiots ou des menteurs. Dans chaque famille, il y a des poignards plein les silences.



La douleur longtemps étouffée, oubliée, cachée dans un coin, recouvre ses flammes imprévisibles, celles qui vous figent. Tapies sous la misanthropie du héros. Ce qu’il y a dans son mystère, ce qu’il y a dans tout ce qu’il ne dit pas. Ce qu’il estourbit à l'aide de toutes les pilules que la science a à offrir pour assommer le mal de vivre. Autant profiter du progrès. Garder le monde à distance respectable quand il peut planter ses crocs dans votre âme un peu trop profondément. Les questions en suspens s'attardent toujours dans le vent de votre passage. Et on fera tout pour les dédaigner, mus par la force de notre lâcheté intime.



Il revient. C’est terrible de revenir quand on a fui toute sa vie. On ne sait pendant longtemps pas quoi. Mais on ressent tout. Cependant la province de Battistella n’est pas celle de Houellebecq. Elle est désespérée certes, mais pas dénuée de romantisme. Il a l’esprit mordant également à l’occasion, mais n’est pas dénué de tendresse. Sa manière de dépeindre les vieux, notamment, m’a fait songer à ces portraits de Cézanne, sombres mais plein d’humanité et d’empathie, autant que d'âpreté. Ses paysages sont pleins d’une ancienne lumière.



Evidemment l’argument du livre est un mystère à percer. Qu'est-ce qui a motivé ce retour de Simon? Que lui revient-il à l’avènement de ce nouveau deuil ? Mais ce qui demeure surtout, ce qui trouble, c’est la douleur rampante sous la nostalgie, les rancoeurs qui perdurent et les culpabilités qui empoisonnent. Ces lieux qui vous ont enfantés et renferment vos fantômes et la peur qui va avec. Les amours incompris et ceux qu’on n’a pas vécus. Ceux qu’on attendait et qui ne nous ont pas été dispensés, ou pas comme il fallait. Ces amas de malentendus qui nous ont lardés de cicatrices. Ces douleurs dont on ne connaît même plus l’origine.



"Ce que l’homme a cru voir", c’est sans doute cela, davantage qu’une citation poétique de Rimbaud, c’est un mirage. C’est ce barrage pour contenir les larmes et qui, lorsqu’une tragédie survient, se lézarde. Ainsi sont révélés tous les démons avec lesquels vous pensiez avoir fait la paix. Dans ces moments où vous réalisez que le temps ne s'est pas écoulé.



Aussi loin que vous ayez pu courir,

Votre enfance vous retrouve et vous hante.

C'est ça sans doute, vivre.
Lien : http://www.nicolashouguet.co..
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Ce que l’homme a cru voir

Ce style affirmé va de pair avec un formidable sens du romanesque. Et de la formule quand il s'en prend à l'époque (les nouvelles technologies, les bobos). Histoire poignante, sensible, sensuelle aussi, d'une rédemption empêchée par la culpabilité, son livre oblige un homme à regarder enfin son passé.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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Ce que l’homme a cru voir

LIVRE 55



CE QUE L’HOMME A CRU VOIR DE GAUTIER BATTISTELLA 234 PAGES EDITIONS GRASSET 22 AOUT 2018



UN LIVRE EXCELLENT



Résumé :



Simon Reijik a refait sa vie. Son métier : effacer les réputations numériques, libérer les hommes de leur passé. Lui-même croyait s’être affranchi de son histoire, jusqu’au coup de téléphone d’une inconnue. Simon abandonne sans explication sa femme Laura, et retourne sur les lieux où il a grandi.

Il retrouve près de Toulouse cette terre gasconne, si attachante qu’on la dit amoureuse. Il l’avait fuie, elle ne l’a jamais quitté. Les acteurs de son enfance, vivants et morts, se rappellent à lui. C’est l’heure des comptes. Le voici contraint d’accomplir le chemin qu’il a refusé de suivre vingt ans auparavant. Simon a cru voir, il s’est trompé. On ne sait jamais ce que le passé nous réserve.

Un parcours initiatique d’une grande puissance, porté par une écriture charnelle, sensible, intense.



Mon avis :



Pour être franche, au départ, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Et d’un seul coup, j’ai été happée. Simon est un homme complexe, noyé dans ses calmants. Nous allons pas à pas retourner dans le passé avec lui et faire la connaissance de son petit frère qui le hante.



Pourra-t-il pardonner à Antoine, son meilleur ami ?



Et Antoine doit-il être pardonné ?



Peut-on recoller les morceaux de vingt ans d’absence ?



Peut-on renouer avec ses parents après une si longue absence ?



Et surtout, pourquoi Simon est-il parti si jeune ?



Ce récit est rempli de rebondissements, d’émotions, de sensibilité. Je le recommande fortement.



Courez, volez chez votre libraire.

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Un jeune homme prometteur

On en parle de ce livre ? de cet ovni ?



L’auteur nous emmène d'abord à Labat, petit hameau des Pyrénées où vit le narrateur et son frère Jeff, jeunes orphelins recueillis par Mémé, puis à Paris ou le jeune homme tente de percer les mystères de l'écriture (l'auteur écorche en passant, le milieu littéraire et le monde des lettres en général), il découvre les affres de l'amour, part en quête de ses parents, on découvre ses tourments et sa folie. La troisième partie nous transporte à Banghok jusqu'au retour en terre pyrénéenne et la révélation finale.



C'est le récit chronologique de la vie d'un jeune garçon très tôt destiné à devenir… écrivain, malade mental ou tueur en série ? La force du roman est là, dans cette indécision. Les chapitres s'enchaînent sans que l'on sache précisément où l'auteur va nous entraîner.



Le ton du roman est également changeant. Un peu naïf pendant l'enfance, il se fait plus caustique lors de la découverte du monde littéraire puis vire carrément au roman noir.



Une belle découverte que cet auteur et un premier roman plutôt réussi. Hâte de savoir ce qu'il écrira par la suite.
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Un jeune homme prometteur

Prometteur, il l’est, ce jeune homme : il est capable des pires actes de violence. Enfin pas lui le narrateur, son frère Jeff. Jeff que lui seul voit, ainsi que sa Mémé qui l’a adopté.



Il grandit dans un village reculé des Pyrénées, puis part faire ses études à Foix, et enfin Paris !



Mais gare à ceux qui se mettent sur son chemin…. ou pas.



Un roman plein de chausses-trappes, d’un frère qui disparait et réapparait au gré des situations.



Une lecture agréable mais qui part un peu dans tous les sens. Le Rastignac des limaces ne me marquera sans doute pas durablement.



L’image que je retiendrai :



Celle des limaces qui obsèdent le narrateur, au point qu’il a imaginé une comptine.
Lien : http://alexmotamots.fr/un-je..
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Un jeune homme prometteur

Un premier roman assez surprenant mais inégal dans le style et la conduite de l'intrigue.

On se laisse prendre par cette recherche d'identité et de personnalité, mais je suis resté un peu sur ma faim.

On perd parfois le fil conducteur de ce roman dans lequel Gautier Battistella a peut-être voulu mettre trop de choses.

Cela reste néanmoins une lecture agréable avec un "suspens" toujours maintenu et qui nous tient en haleine.
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Un jeune homme prometteur

Un premier roman magnifique. On est suspendu à l'écriture du narrateur (il écrit le roman en même temps qu'il nous raconte son parcours, mais ça on le découvre dans la deuxième partie du livre), de l'orphelinat glacial où il est placé après l'abandon de sa mère, à son enfance dans les Pyrénées avec "Mémé", fermière au grand coeur et mère adoptive. L'enfance et l'adolescence du narrateur nous dévoile quelques aspects troubles de sa personnalité, une grande violence intérieure , et une tendance à aimer la solitude, du moins de ne pas se sentir sur la même longueur d'onde que ses congénères. Arrivé à l'âge adulte il décide de monter à Paris. Féru de littérature classique, il découvre avec effroi et dégoût les "nouveaux auteurs" branchés parisiens, et ne comprend pas leur succès. Découvrant que sa mère naturelle est internée dans un asile et souffre d'une grande amnésie, il décide de lui rendre visite sans lui révéler qu'il est son fils. Mais la folie de sa mère ne fait qu'assombrir son caractère, et lui même perd pied avec la réalité.

La grand force de ce roman est le style d'écriture de Battistella, un vrai plaisir pour le lecteur. Il a su à la fois me faire penser à Pagnol, Jean Giono, mais aussi Chuck Palahniuk (oui l auteur de Fight club !). On passe de magnifiques descriptions de la campagne et des moeurs et façon de vivre des habitants d'un petit village, avec parfois des passages très violents voire gore. Idem dans la dernière partie du roman, où le narrateur se trouve à bangkok (je vous laisse découvrir pourquoi).

Un roman sur la passion, la folie, la recherche de soi....et les limaces !

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Un jeune homme prometteur

Rien à jeter dans ce roman habilement écrit et construit.

La localisation dans le petit village de Labat n’en fait pas un «roman de terroir». Heureusement ! Je n’aime pas les récits qui ne sont qu’un prétexte à raconter une région. Ici, Labat, Paris ou Bangkok sont esquissés à seule fin de camper l’action qui est relatée avec maestria.

Gautier Battistella est un virtuose de la plume ; voici qui présage une belle carrière d’écrivain.

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Un jeune homme prometteur

Une plume précise, un jeune homme prometteur, autant de munitions que son esprit connaît de mot, une mitraille que l’on prend dans la gueule et nous ramène à nos souvenirs et découvre la trace de limace que nous avons laissé en route.
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Un jeune homme prometteur

Le narrateur est orphelin et, après quelques placements infructueux, il est accueilli avec son frère Jeff( ?) chez Mémé, à Labat, dans les Pyrénées. Après une jeunesse assez tumultueuse et l’obtention du Bac, il part pour Paris en quête de ses origines et de sa mère amnésique placée dans une institution. Il devient pigiste et il commence à écrire. « J’étais venu au monde avec un capital de douleurs… me raconter est devenu une obsession. » Son roman sera une espèce de roman initiatique, une autofiction*. Un 1er roman abouti, à la fois « émouvant, sarcastique et cruel » !



* genre littéraire où l’auteur est aussi le narrateur et le personnage principal, qui se réclame cependant de la fiction : on pourrait presque dire une « autofriction ».


Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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Chef

Le chef Paul Renoir se donne la mort juste après avoir été élu meilleur cuisinier du monde. Stupeur dans le monde de la cuisine gastronomique et des restaurants étoilés. Battistella nous plonge dans un monde impitoyable où l'excellence se paye au prix fort. Paul Renoir raconte son histoire, l'importance qu'a eue sa grand-mère, le restaurant familial dans le Gers. En parallèle, on suit le devenir des membres de la brigade du chef Renoir après son décès. C'est un roman prenant, dur mais plein de surprises. De beaux passages sur la cuisine.
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Chef

Férue de bonne bouffe et de gastronomie en général, ce livre est une pépite inattendue ! Il s'éloigne un peu des carcans attendus de ce thème pour montrer ce mélange de violence, de pression, qui est tout aussi valide (et actuel !). Parfait pour reprendre goût à la lecture !
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Chef

Troisième roman de celui qui fut pendant quinze ans journaliste gastronomique au guide Michelin, Chef (2022) de Gautier Battistella (1976) nous plonge de façon très immersive dans l’univers impitoyable de la haute gastronomie française.



« La haute gastronomie est une arène, les chefs, des gladiateurs. »



Chef est l’histoire d’une « malédiction heureuse », celle d’un petit paysan gersois qui a patiemment mais ardemment gravi tous les échelons du métier de cuisinier jusqu’à devenir le meilleur chef du monde. C’est l’histoire d’un cuisinier brillant qui avec l’obtention de chaque nouvelle étoile au Guide se perd pourtant chaque jour un peu plus. C’est l’histoire tragique d’un homme enfin qui s’est hissé au sommet avant de chuter de la plus brutale des façons.



Surplombant le Lac d’Annecy depuis le Col de la Forclaz, Les Promesses, par Paul Renoir dit « Le Château », « une bulle d’excellence, suspendue entre l’eau, le silence et la roche » culminant à 1146 mètres d’altitude, non seulement offre une vue à couper le souffle mais émerveille les papilles des quelques rares personnes ayant eu la chance d’obtenir une table dans ce restaurant affichant complet neuf mois à l’avance.



En ce lundi matin, la fébrilité est à son comble aux Promesses. L’équipe de Netflix doit en effet mettre un point final au reportage qu’elle consacre à Paul Renoir et aux Promesses, sacré « Meilleur restaurant du monde » trois années d’affilée. Or, le Chef a mis fin à ses jours avec son fusil de chasse.



Gautier Battistella construit son roman sur une alternance entre passé (à la première personne du singulier) et présent (à la troisième personne), entre d’une part le parcours et le destin de Paul Renoir depuis sa tendre enfance, son éveil à la cuisine grâce à sa grand-mère Yvonne qui lui en transmet l’amour et la passion jusqu’à sa fin tragique et, d’autre part les enjeux liés à sa mort et la bataille qui fait rage autour de son héritage.



A travers l’histoire de Paul Renoir, l’auteur retrace tout un pan de l’histoire contemporaine de la cuisine française, depuis la cuisine traditionnelle servie avec simplicité mais avec tout autant de passion dans les petites auberges des campagnes françaises jusqu’aux mets les plus raffinés concoctés dans les plus grands restaurants gastronomiques français par des brigades organisées au millimètre et à la seconde près.



En entremêlant personnages réels et fictifs, il dépeint les dures réalités d’un métier extrêmement exigeant qui requiert bien souvent une abnégation totale. Il montre également de façon très réaliste et détaillée les réalités autrement plus violentes et parfois dramatiques qui se cachent derrière les façades de ce qui est globalement perçu comme un monde de passion, de luxe et d’excellence.



« Un cuisinier heureux, ça n’existe pas. Ceux qui disent le contraire sont des enjôleurs. Devenir chef, c’est entrer en conflit avec l’univers. »



Chef est un roman bien écrit, incisif et captivant que j’ai lu avec intérêt et plaisir.



A lire également sur le blog www.livrescapades.com
Lien : https://livrescapades.com/20..
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Chef

J'ai découvert ce roman dans le cadre du prix Relay Voyageurs Lecteurs, il faisait partie des sélectionnés.



L'auteur aborde un sujet original : la gastronomie française et la course aux étoiles, à travers l’histoire d’un chef étoilé, Paul Renoir, qui vient de mettre fin à ses jours, sans laisser aucune explication sur ce geste.



J'ai bien aimé les différents points de vue des personnages, les passions et trahisons de ce petit milieu où tout le monde se connaît, où la pression côtoie la passion de la cuisine. Le roman est particulièrement intéressant car l’auteur, Gautier Battistella, est journaliste gastronomique et un ancien critique du Guide Michelin. Il crée ici un chef de fiction, mais dans le milieu réel des grands chefs.



Quelques passages clichés, notamment sur les personnages féminins, qui m’ont moyennement plus. Mais dans l'ensemble, j'ai tout de même beaucoup apprécié cette lecture, son rythme, ses péripéties, son sujet, l'amour de la cuisine, fil conducteur du récit.
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Chef

J ai vraiment adoré ce livre .

Très bien écrit, rythmé, instructif sur le milieu de la restauration.

Un petit côté également «  saga de l été «  qui n est pas déplaisant.

Les personnages sont bien décrits, charismatiques et attachants.

On aurait presque envie de se lancer dans la restauration…

Bref j ai vraiment passé un très bon moment.

Je recommande vivement ce livre
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Chef

Une plongée romanesque dans les cuisines et les arrière-cuisines de la haute gastronomie française.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Chef

Gauthier Battistella passe de la critique gastronomique au roman. Mais bien sûr cette transition ne peut se faire sans rester dans le domaine de prédilection de l'auteur, à savoir la gastronomie française.



Dans ce roman, l'auteur nous dresse sous les traits d'un chef triplement étoilé, Paul Renoir, l'histoire de la gastronomie française du XXe siècle, de la vie de ces artistes des fourneaux, de leur amour pour la bonne chaire, pas forcément chère, et des sacrifices qu'ils peuvent consentir pour accéder au Graal tant convoité et attribué par le Guide.



Bien sûr à la lecture de ce roman, le personnage principal ne peut immanquablement nous faire penser au regretté Bernard Loiseau, le Guide au fameux Guide Michelin. Mais l'auteur n'est pas là uniquement pour critiquer le Guide, il en profite pour révèler au grand public que nous sommes et qui ne peut franchir les portes menant aux cuisines, toute la concurrence, les coups bas et les tractations entre chefs. Certains en prennent pour leur grade et sont remis à leur place par rapport à leur image médiatique.



Sans jamais lasser, le roman alterne entre plusieurs époques de la vie du héros pour rappeler les balbutiements de la cuisine gastronomique, puis l'essor des grands chefs pour finir avec le business de la profession.



Une livre que l'on dévore, et deux fois plutôt qu'une pour une fois.
Lien : https://quoilire.wordpress.c..
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