Citations de Gavin`s Clemente-Ruiz (118)
Les morts nous laissent bien plus que du vide.
Des questions.
Des doutes.
Des frissons.
On ne s’affranchit pas de ses parents, on se construit à côté, comme on peut.
Mon père est aussi hypocondriaque. J’ai trente-neuf ans. Il a déjà dû mourir trente-neuf fois depuis ma naissance. Et ressusciter autant de fois. Des crises cardiaques, des cancer du colon, du poumon, des attaques cérébrales, j’en passe et des meilleures. Quand le cancer de ma mère–un vrai–s’est déclenché, il était presque déçu que cela ne tombe pas sur lui, depuis le temps qu’il s’y préparait.
(...) elle rigolait, il y a un an encore, en buvant des bières, sur son balcon, à Montreuil, juste à côté de chez elle, à écouter du Miles Davis ou un vieux Chet Baker sur sa platine à lui, qu'elle s'amusait à couper avec Arcade Fire ou les Cure pour le faire enrager. C'était lui , Simon, l'homme de sa vie, se disait-elle alors, bien avant Robert Smith .
" Nous allons tous au même endroit, autant rendre le chemin heureux."
On voulait monter un groupe de hard-rock quand même. Tout le monde écoutait du rap, du reggae, de la soul, mais nous c'était du hard-rock. Les Piggies. On trouvait que ça sonnait bien, comme les Pixies, un truc du genre. Mais la mère d'une de mes copines qui parlait bien anglais nous a fait remarquer que ça faisait " les Petites Cochonnes".
Oh, faites pas cette tête d'enterrement ! J'ai peut-être un pied dans la tombe, mais je veux pas qu'on me marche sur l'autre !
Je voulais te dire que tu m'auras appris au moins une chose. J'ai compris qu'un père doit être là. Rien d'autre. Pour vivre ensemble tous les petits moments, les grands, les drôles, les ridicules, les tristes instants de sa famille.
Avec le départ de ma mère, j’ai surtout compris la force du couple. Comment un être peut contenir l’autre. Comment une femme, un homme, peuvent aider l’autre à s’améliorer. J’ai compris à la mort de ma mère qu’elle l’avait aidé à grandir. Sans elle, il redevient la plante sans tuteur. Aujourd’hui, toutes ses branches partent dans tous les sens. Un chien fou a qui l’on a enlevé son collier. Il ne sait pas où il va.
Le décès d’un proche rend égoïste. Même six ans après. On ne peut pas partager sa douleur. Encore moins l’expliquer. Ce sont des mots, des sons, des odeurs qui nous ramènent à l’être aimé. Qui nous glissent dans une bulle, et nous écartent des vivants. La mort rend con, mais la mort renforce,
On passe à table comme on se lave les dents. Une corvée comme une autre.
Noter. Sur un petit carnet. Les gens trouvent ça "bizarre pour un ado", moi je trouve bizarres les gens qui pense qu'ils y a des trucs "pour les ados " et des trucs "pas pour les ados".
On ne sait pas pourquoi on aime les gens, Gontran. Quand ils sont là, on agit, on fait, on vit. Ce n’est qu’après leur départ qu’on sait.
Les morts nous laissent plus que du vide.
Des questions.
Des doutes.
Des frissons.
Ma mère a eu la mauvaise idée de mourir un jour d’été. Depuis, c’est l’hiver toute l’année.
La vie n’est qu’un bouquet de fleurs. Des roses, des rouges, des vertes, des mauves. On resplendit. Et puis certaines fanent. Plus vite que d’autres. Parfois, c’est le bouquet tout entier. Et impossible de faire deux fois le même bouquet, vous êtes d’accord ? Eh bien, c’est comme la vie.
Souvent, les meilleurs moments de ta vie n'ont pas besoin d'être planifiés longtemps à l'avance.
Peut-on choisir entre un père et une mère ? Impossible. Pourtant. Quand l’un part, des questions surgissent.
Les mélodrames des filles, c'est comme les sitcoms ou les émissions de télé-réalité. Tu sais que cela ne va pas te remplir le cerveau, mais ça a le mérite de le vider.
Il n’y a pas de bonne destination, que des raisons nécessaires de fuir.