Citations de Gavin`s Clemente-Ruiz (118)
Ma mère a eu la mauvaise idée de mourir un jour d'été. Depuis, c'est l'hiver toute l'année.
Ce n'est donc pas qu'une larve échouée sur la banquise télévisée.
Pourquoi
les hommes croient-ils nous épargner en nous cachant la vérité ? Je lui en ai voulu
sur le coup, puis j’ai pardonné. Il avait demandé au médecin de garder le silence
pour ne pas me faire souffrir. Il a tiré avant qu’il ne puisse plus le faire lui-même.
La maladie est un avertissement qui nous est donné pour rappeler à l'essentiel.
On peut créer des « Clubs de Feignasses » pour des milliards d’occasions. N’importe où, n’importe quand. C’est avant tout un état d’esprit : prendre la vie avec légèreté quand la pire des tuiles vous tombe au coin du nez ». Ai-je réussi à éveiller votre curiosité ?
La mort de nos proches nous met devant le fait accompli, devant notre propre présence au monde.
Nous ne sommes que des êtres bizarres, des êtres humains qui tentons de vivre un peu ensemble. Une pièce du jeu disparaît et nous devons tant bien que mal jouer un autre coup.
On ne s’affranchît pas de ses parents, on se construit à côté, comme on peut. Comme on veut.
Vous savez, je dis la même chose à tous mes patients et à ceux qui restent. Je l'ai dit à votre maman. Et je lui ai promis de vous le dire. La vie n'est qu'un bouquet de fleurs. Des roses, des rouges, des vertes, des mauves.
On resplendit. Et puis certaines fanent. Plus vite que d'autres. Parfois, c'est le bouquet tout entier. Et impossible de faire deux fois le même bouquet, vous êtes d'ac-cord? Eh bien, c'est comme la vie. Votre maman était un très beau bouquet. Vous êtes un très beau bouquet.
Parfois, il faut rajouter quelques fleurs pour toujours composer le plus beau des bouquets. Alors, voilà. Avec votre maman, vous formiez sans doute le plus beau des bouquets. Ses fleurs ont fané. Vous restez toutefois un très beau bouquet. À vous de faire en sorte qu'il reste aussi coloré que possible.
Le voyage permet de s'oublier, à défaut de se connaître.
- « Nous allons tous au même endroit, autant rendre le chemin heureux », déclame Béa, une main sur le cœur, comme une tragédienne qui surjoue. J'ai noté ça hier dans mon cahier magique.
Elle tente de l'attraper dans son sac à ses pieds.
- Ah, ça change des phrases de notre oncologue...
- J'en ai plein d'autres comme ça ! Faites gaffe ! Si vous n'êtes pas sages, je vais vous en lâcher plusieurs par jour ! « Même si on ne rattrape pas le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre. » J'ai noté ça aussi : « Le bonheur te garde gentille, les épreuves te gardent forte, les chagrins te gardent humaine, les échecs te gardent humble, mais seul l'espoir te fait avancer, tu es si spéciale ! »
Les liens d'amitié se tendent, se distendent avec le temps, on rencontre de nouvelles personnes, on a moins de temps. La vie, quoi ! Depuis la disparition de Jérôme, j'arrête pas de penser qu'à défaut d'amour les chagrins d'amitié existent.
'Croix de bois , croix de fer si on meurt ,c'est d'un cancer! '
La vie nous offre ce qu'elle peut, comme elle peut, quand elle peut
La vie est courte. Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais. J'avance peut-être pas vite, mais je ne recule jamais.
A partir du moment où tu es malade, on te considère comme une pestiférée. J'ai juste un cancer, merde ! Je n'ai ni la peste ni le choléra. Je ne fais de mal à personne, non ?
Je ne pensais pas que le service militaire me changerait à ce point. Je n’ai jamais aimé écrire, mais pour toi, je me lance. Tout le temps que je serai séparé de toi, je t’écrirai. Tu pourras faire ce que tu veux de mes cartes et de mes lettres : des avions, des cocottes, allumer le feu avec, ou des marque-pages, tiens, toi qui aimes lire, ce sera pratique ! Mais je t’en supplie, garde-les un peu près de toi. J’aurai l’impression d’être toujours là, avec toi.
Béatrice ne regarde jamais la météo. Ce n’est pas un petit crachin ou un orage qui l’empêcheront de sortir, bien au contraire. Ce matin de fin mai, Béa se poste sur le trottoir, devant chez elle, aveuglée, la main en visière, et jette un œil vers le ciel. Il fait un soleil radieux, le mois de juin s’annonce bien, des nuages s’effilochent doucement.
Nous allons tous au même endroit, autant rendre le chemin heureux.
Il y a le décès. Et puis ceux qui restent. Et ceux qui entourent les vivants. On ne pense pas assez à eux. Combien ils souffrent eux aussi en silence. Leur douleur serait déplacée. Ou mal comprise.
Alice, c est toi ton propre moteur. Cela passe par toi pas par les autres.