Gavin`s Clemente-Ruiz

Combien de chemins dans nos vies n’avons-nous pas pris par peur, par manque de courage, avec cette sensation au fond de soi ne pas être à la hauteur ? Et pourtant… que risquait-on vraiment ? Hein ?

On est mignons, comme ça, tous ensemble, en cercle sur nos fauteuils inclinables, jambes en l'air sans rien faire à parler d'amour avec nos verres de cantine à la main.

La taquinerie est la méchanceté des bons, a dit Victor Hugo. Je passais des heures à trier mes photos, à les annoter avec
les noms, les dates, les occasions. Puis je les rangeais soigneusement comme un trésor.
Je me fabriquais mes souvenirs. J’en ai plein les armoires des photos. Sur certaines,
j’avais encore les cheveux longs. J’ai tout coupé à la mort d’Étienne. J’avais plus
envie de m’enquiquiner. C’était plus de mon âge. Seul Jérôme m’avait un peu réprimandé :
« J’aimais bien quand ils étaient plus longs. »

Être à ses côtés, c’est passer de l’ombre au soleil sans bouger le cul de sa chaise
en terrasse. Si je le retrouve tous les dimanches, c’est pas pour courir. Honnêtement,
je m’en fous d’avoir du bide. Je viens pour lui. C’est un aimant. Il me donne de la
force, de l’élan. On devrait tous avoir un Jérôme auprès de soi.

Parfois, il faut savoir se laisser surprendre.

 "C’est une nouvelle vie qui commence pour vous aujourd’hui. »

Sapere aude : « Ose savoir ».

Peut-être Sam a-t-il été trop heureux ? Samuel pense que la vie s’équilibre naturellement. Son côté bouddhiste certainement, le yin, le yang, le noir, le blanc. Il faut vivre quelques malheurs pour connaître le bonheur, et vice versa.

Comment peut-on abandonner son enfant pour son orientation sexuelle ? Comment est-ce encore possible ? Je n’arrive pas à comprendre ça.

Mais j’imagine les parents qui voient leurs enfants partir loin, dans une autre ville, à l’étranger, et qui se retrouvent tout seuls, comme des imbéciles, à ne plus trop savoir quoi faire. Il faut trouver le savant dosage. Ils sont le centre de notre monde quand ils sont là et, pourtant, il faut savoir les laisser se détacher tout doucement de nous.

Le bonheur te garde gentille, les épreuves te gardent forte, les chagrins te gardent humains, les échecs te gardent humble, mais seul l'espoir te fait avancer, tu es si spéciale !

Même si on ne rattrape pas le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre.

Les enfants, y'a pas de filtre, continue-t-elle, déterminée. Ils te donnent tout de façon brute. Un regard, une expression, et puis toute cette confiance, tout ça d'un seul regard. Suffit aussi de leur parler franchement, de leur expliquer les choses clairement pour leur faire comprendre des choses graves. Ils saisissent tout.

Je me suis dit que les enfants ont vraiment une chose en plus, quelque chose qu'on a perdu. Alice réfléchit, puis reprend. Son visage s'illumine. - On a perdu la bienveillance, dit-elle d'une voix de nouveau apaisée.

Je crois qu'il faut avancer, tatônner, essayer, regarder, écouter et, au final, toujours choisir soi-même ce qu'on veut vraiment faire, ce que l'on souhaite vraiment être.

Elle ne s’énerve pas, ne hausse jamais la voix. Son allure réservée pourrait la faire passer pour désinvolte, un peu rebelle. Elle est tout le contraire. Douce, gentille. Ses collègues la trouvent même un peu effacée.

Aujourd'hui, ça fait un an quatre mois et 13 jours que papa a été viré de son entreprise de photocopieurs. Plus d'un mois qu'il court, matin et soir. Et, désormais, il danse. En plus d'Usain Bolt, on a maintenant Benjamin Millepied à la maison. Il part tôt, rentre tard, haletant et rougeaud, tout transpirant. Maman, elle, se prend pour une mère célibataire.

Y'a pas photo désormais. Odette, le rôle-titre du Lac des Cygnes, ce sera lui.

Comment être tendre avec d'aussi grosses paluches ? A toi non plus je n'ai jamais dit que je t'aimais. Parce que je ne sais pas le dire.
...
J'ai toujours souffert d'un manque de tendresse, poursuit mon père, en attrapant un bâton pour s'aider à se relever. Toujours. J'en souffre envie. J'ai envie d'être désiré, Gontran ! Un peu de désir; sinon je meurs, bordel !

On ne s'affranchit pas de ses parents, on se construit à côté, comme on peut. Comme on veut.

La famille nous étouffe, rend bête et incapable d'être soi. Il faut s'affranchir. Comment ?
La difficulté réside dans ce "comment".

La vie c’est un très beau bouquet , il faut rajouter quelques fleurs pour toujours composer le plus beau des bouquets

La famille étouffe rend bête et incapable d être soi et pourtant tant de similitudes qu’on ne peut pas voir .

Elle m’avait dit : « Lis. Tu comprendras quand tu seras grand. » Aujourd’hui je comprends, mais il est trop tard.