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Citations de Georges Picard (79)


Tout le bénéfice sera pour toi si tu le lis autant avec ton cœur qu’avec ton esprit.
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Il y a deux façons de disqualifier quelqu'un : le traiter d'imbécile ou d'intellectuel.
Dans le premier cas, l'affaire est vite enlevée : comme dit la chanson, quand on est con, on est con, la tautologie vaut évidence. La seconde injure mérite plus d'explications. (...).
Se faire traiter d'intellectuel est infamant dans certains milieux. Cela revient à prendre en pleine figure les accusations de coupeur de cheveux en quatre et de masturbateur frénétique, les deux activités ne semblant pas incompatibles à ceux qui ne s'y sont pas essayé. (...)
Quiconque traite autrui d'intellectuel est mûr pour le traiter un jour de pédé ou de gouine mal baisée. Il est bon de le savoir, afin d'obliger les accusateurs à assumer leur pulsions fascistes.
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L'excès n'est pas toujours là où on l'attend : attention aux sages qui, au nom de la mesure, finissent par aplanir toute idée saillante et par recouvrir de sable les pistes les mieux tracées. Avec eux, il y a risque de tout perdre, à commencer par la compréhension de notre propre point de vue.
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"Eh bien, me dis-je en allant me recoucher, ça fait quand même un con de plus que je n'avais pas dans ma collection.

Tel est le sort du chasseur de cons qui finirait par en voir partout. Combien d'auteurs tombent ainsi sous l'esclavage de leur sujet ! Flaubert se prend pour Madame Bovary. Balzac dit un jour à l'un de ses amis : "Bon si l'on revenait à la réalité. Parlons un peu de Rastignac ...". En 1970, Philippe Sollers se prenait pour Mao Tse Toung et Mao pour Qin Shi Huangdi. Aujourd'hui, Sollers se prend pour Sollers, ce qui n'est peut-être pas plus raisonnable. Mais puisque ses livres sont si pleins de lui-même, il est normal qu'il soit bouffi de son sujet. Obsédé, je pose la question exclamatoire : faut-il être con pour s'identifier à des personnages imaginaires ?!"

page 77 de l'edition Corti de 1994
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Georges Picard
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Georges Picard
Le lecture est l'un des détournements du réel immédiat les plus ingénieux que l'humanité a inventé pour se donner une vision plurielle d'elle-même. Si elle ne suffit pas à dissoudre tous les préjugés elle contribue à les affaiblir en relativisant les points de vue singuliers grâce au pouvoir mobile de l'imagination. (p. 145)
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Pourquoi, d'ailleurs, ne devrions-nous lire que des chefs-d'oeuvre ? Cette dictature de l'excellence nous fait oublier que la littérature est chose vivante, c'est-à-dire imparfaite (je ne crois pas à la perfection), et que les jugements de la postérité sont largement conditionnés par une unanimité idéologique provisoire, reflet de l'Histoire en train de se faire. (p. 152)
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Il est bon de n'être pas tout à fait compris, encore meilleur parfois de ne pas l'être du tout. Interloquer l'adversaire revient à l'inquiéter et à égarer ses repères.
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J'ai mis longtemps à admettre qu'un aphorisme, malgré son arbitraire, puisse rivaliser avec une vérité argumentée.
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« À la guerre comme à la guerre. Si l'on se met à aimer ses dissemblables comme soi-même, on se met à leur merci. Pourquoi tant d'humains détestent-ils tant d'humains ? Pour mille raisons qui se ramènent à la peur d'avoir à entrer dans les raisons des autres. Il est plus facile de simplifier. La haine a la réputation d'être harassante, surtout quand elle tourne à l'idée fixe, mais je crois, moi, qu'elle est au contraire une sorte de paresse. L'intolérance va toute seule. » (p. 139)
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Dans une société surproductrice de livres insignifiants des écrivains comme Perros ou Pirotte ne peuvent toucher qu'une poignée de lecteurs pour qui la littérature est le pieu le plus profond enfoncé dans la chair absurde de l'existence. Ces lecteurs existent qu'importe leur nombre ! (p. 170)
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Ce matin, je me suis réveillé avec l’atroce, l’insupportable conscience de ne pas avoir de génie.
Pas une once.
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la marche solitaire engendre une certaine monotonie
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- Je croyais que la forêt était ouverte à tous.
- J'espère que vous ne comptez pas faire du feu, c'est strictement interdit.
- Oui, et de jeter des ordures et de dénicher les nids d'oiseaux. Enfin, si j'ai encore le droit de marcher et de respirer...
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Lorsque, dans une discussion, quelqu'un lance : « Il faut être logique ! », soyez à peu près sûr qu'une fois sur deux, il s'apprête à s'en abstenir lui-même. Les débatteurs les moins cohérents ne se privent pas de placer leurs inconséquences sous le patronage de la Logique : ils l'invoquent d'autant plus qu'ils ne la respectent pas, comme certains dévots avec leur dieu.
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« Ce que l'on appelle l'intellectualité, à ne pas confondre évidemment avec l'intelligence, vous isole de la société courante plus sûrement qu'un passé pénitentiaire. Vous êtes regardé avec plus de méfiance que d'envie. À croire que les ratiocineurs et les contemplatifs constituent une minorité tout juste tolérée, à laquelle on attribue des pouvoirs imaginaires. À Paris, on ne paraît pas s'en douter. Seuls, les populistes ont compris le parti à tirer de ce préjugé, malheureusement conforté par l'arrogance de certains intellos médiatiques. » (p. 53)
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« Du reste, le marteau est à double bascule : plus on enfonce les mêmes idées dans la tête des autres, plus on les fixe en soi-même. Parfois, je rêve d’un clone qui ferait ma propagande, tandis que je batifolerais dans une prairie d’idées virginales et étranges, que je ne reconnaîtrais pas. » (p. 149)
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« La plupart des idées sont des opinions. Celles qui revêtent un caractère scientifique n’échappent pas à la relativité de la doxa. Il est toujours intéressant de savoir pourquoi l’on défend telle idée plutôt que telle autre, quelle compatibilité cachée entre un esprit et une doctrine pousse le premier à se dévouer pour imposer la vérité de la seconde. Inversement, le rejet d’une théorie relève, au moins en partie, de raisons clandestines personnelles. » (p. 109)
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« Autant que possible, il faut éviter de fixer un adversaire droit dans les yeux. On ne se rend pas compte de la capacité déstabilisante d’un regard […] Soudain, la mauvaise foi partagée, sur laquelle repose l’échange, se fait visible et encombrante. […] Ce qui est caché, c’est le combat des amours-propres ; ce qui est montré, c’est un face à face chevaleresque dont l’enjeu est censé dépasser les vanités individuelles et se situer sur le plan de l’idéal. Chacun, à la fois, le sait et ne le sait pas. » (p. 75)
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« On prétend que le pouvoir corrompt ceux qui l’approchent : en réalité, il ne fait qu’ouvrir les vannes de la compulsion morale à tendance sadique que chacun cultive, plus ou moins inconsciemment, en soi. » (pp. 19-20)
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