Gerald Messadié

Une très intéressante étude de la vie du prophète avec l'approche scientifique à laquelle l'auteur nous a habitués

Moïse/Tome I : Un prince sans couronne /Gérald Messadié

Moïse, Mose sous la forme égyptienne, est l’un des géants de l’Histoire et le monothéisme qu’il a fondé il y a trente-trois siècles a engendré trois religions. Le personnage historique a donné naissance à une légende toute entière évoquée dans le Pentateuque, c’est-à-dire les cinq premiers livres de l’Ancien Testament.

Il est bien évident que la légende a occulté l’homme, et c’est la vie quotidienne de l’homme que se propose de nous conter l’auteur dans ce roman historique, Moïse un homme hors du commun, tenace et porté par un destin immense pour devenir le guide des Hébreux, Apirous sous la forme ancienne.

L’histoire commence en Basse-Égypte à Memphis sous le règne de Séti premier, il y a plus de 3000 ans, au XIV e siècle avant J. C. . Nezmet, troisième des onze filles du roi, est séduite par l’hébreu Amram et les deux amants filent une vraie lune de miel. Quelques lunes plus tard, Nezmet se découvre enceinte et un mariage de convenance est organisé avec l’égyptien Nakht, car il est impossible pour une princesse d’épouser un apirou.

C’est un garçon que met au monde Nezmet et cet enfant lui appartient car chez les Égyptiens, les enfants appartiennent à la mère, contrairement aux Apirous. Ainsi la lignée vient de la femme ce qui fait que lorsque le fils du roi montait sur le trône, il devait d’abord épouser sa sœur pour être le roi légitime. L’enfant est nommé Ptahmose et en grandissant devient proche du fils aîné de Séti, un certain Ramsés alors âgé de 19 ans.

Les Apirous sont en esclavage en Égypte depuis trois siècles, mais ne se sont jamais assimilés au peuple égyptien.

Ptahmose suit des études princières sérieuses auprès d’un précepteur et est vite remarqué par Séti qui lui confie des responsabilités importantes au sein du royaume, et le met ainsi à l’épreuve pour le former. C’est le début d’une gloire qui va aller croissante.

Rapidement, Ptahmose ma constater au cours de sa mission que la corruption règne à tous les niveaux. En qualité de grand intendant des travaux publics en Basse Égypte, il est amené à superviser les travaux de construction à Avaris d’une place forte, travaux qui ont pris un certain retard en raison de l’incurie des chefs. Son arrivée n’est pas la bienvenue et il a fort à faire pour déjouer tous les pièges qui lui sont tendus, mortels parfois.

Mais le plus important sont les rencontres qu’il fait et notamment celle de Nesaton, un des derniers prêtres déchus du culte d’Aton, le dieu suprême et unique émanation du dieu soleil Râ, vénéré jadis par le défunt Akhénaton, pharaon appelé aussi Aménophis IV. Comme le veut la croyance des Apirous, Nesaton croit qu’il n’y a qu’un dieu. Ptahmose découvre ainsi que les Égyptiens ont passé leur temps à changer de dieux. Seth, Noût, Osiris, Horus, Ptah, Thoth : tous se disputent la prééminence mais ne sont en fait qu’une émanation du dieu soleil. Pour Nesaton, la religion, c’est la loi et il ne peut y avoir qu’une loi. Honni, il vit caché tel un mendiant que Ptahmose recueille. Rappelons que le Dieu d’Abraham est antérieur de quatre siècles à cette époque mais qu’un certain polythéisme des Hébreux persistait encore, parfois simplement linguistique.

Les années ont passé et Ptahmose est devenu en quelque sorte le consul officieux d’environ quarante mille personnes, Apirous, qui travaillent sous ses ordres, amis avec qui il converse souvent. Ils lui font part du fait qu’ils ne peuvent pratiquer leur religion librement ici en Égypte. Leur religion et leur liberté sont liées. Et Ptahmose réalise que lui aussi est l’esclave, certes privilégié, de Séti et de Ramsés. L’idée se fait jour peu à peu au sein de la population apirou que Ptahmose pourrait être leur guide pour sortir d’Égypte. Une idée folle certes mais qui pourrait bien devenir une obsession.

Ptahmose est marié à Bouto, une danseuse égyptienne et a plusieurs enfants. Il n’a pas connu son père Amram et n’a pas partagé son enfance avec son demi-frère Aaron de quelques années son aîné et sa demi-sœur Miriam l’aînée de la fratrie. Cela fait maintenant huit ans que le chantier a débuté et avance dans de bonnes conditions après de graves incidents avec les contremaitres égyptiens qui contestaient son ordre de ne plus user du fouet pour activer les ouvriers.

Mais après une série d’incidents, Ptahmose doit finalement fuir. C’est dans le désert du Sinaï qu’il rencontre des caravaniers Bédouins avec Houssam à leur tête. Il va peu à peu trouver sa place dans ce groupe qui le vénère, ses exploits face aux pillards le hissant au statut de héros. C’est alors que lui revient cette idée d’être le chef de quarante mille Apirous libérés. Commander oui mais pas des esclaves !

Plus tard, Ptahmose rencontre au pays de Madian (aujourd’hui dans la région d’Akaba) une tribu avec pour chef un certain Jéthro qui lui conseille de changer de nom, la consonance Ptah faisant trop penser aux Égyptiens qui sont honnis dans cette région. Il s’appellera désormais Mose. Il épouse Séphira, la fille de Jéthro et a bientôt un fils qu’il prénomme Guershon.

Puis c’est l’épisode du buisson ardent et de la voix de Dieu dans le désert qui lui enjoint de libérer les siens de la terre d’Égypte. La rencontre avec son frère Aaron, lui aussi appelé par une volonté céleste au cours d’un rêve, venu d’Égypte est déterminante. Les plaies qui frappent toute l’Égypte contraignent Ramsés qui a succédé à son père Séti Ier décédé, à accepter le départ des Apirous vers le pays de Canaan après un rendez-vous historique avec Mose au sortir du Sinaï.

« Un fleuve humain s’étendait à perte de vue et levait les bras au ciel. Quatre siècles de servitude prenaient fin ici. »

Pour écrire ce premier tome concernant Moïse, Gérald Messadié a rassemblé une documentation très importante et a parcouru le pays où se déroulèrent ces événements devenus mythiques avec le temps. La lectureest facile et passionnante de ce récit romanesque de plus de 400 pages, complété en fin de volume de nombreuses notes archéologiques et historiques. Il en ressort déjà essentiellement que le rôle de Moïse fut déterminant dans la création de l’identité culturelle et religieuse hébraïque.

Moïse /Tome II/Le Prophète fondateur / Gérald Messadié

Durant son séjour en Basse Égypte, Moïse a appris deux vertus, la révolte et la spiritualité. La révolte lui a été inspirée par l’esclavage des Hébreux, et la spiritualité par un prêtre survivant de la religion d’Akhenaton que l’on a connu dans le tome I. La révolte a conduit Moïse au meurtre d’un contremaitre égyptien qui fouettait les ouvriers. Il a dû fuir au désert du Sinaï et c’est là que la voix du Seigneur lui a commandé de délivrer son peuple du joug du pharaon. L’Exode va commencer c’est le début du tome II.

« Le Seigneur avait pointé son doigt vers l’Est… »

Un exode qui débute par le franchissement épique de ma Mer des Roseaux au nord de la Mer Rouge pour rejoindre le désert du Sinaï. L’accompagnent son frère Aaron le tourmenté, sa sœur Miriam et Josué créateur de la première armée d’Israël.

L’Exode va être marqué par les souffrances due à la faim, à la soif, et aussi par la contestation de nombre d’Apirous qui voient plus tard d’un œil suspicieux la présence de Sephira, la femme d’origine madianite de Moïse accompagnée des deux enfants du couple.

Suivent les épisodes bien connus de la découverte de la manne pour nourrir les 27 000 migrants, puis de l’orage au Mont Horeb avec le don des Tables de la Loi à Moïse par le Seigneur avec la dictée des Dix Commandements.

La route vers la Terre Promise est longue encore pour Moïse, avec Josué chef des armées et Aaron chef religieux, tous deux responsables de l’Arche contenant les Tables.

Arrivés sur la rive orientale du Jourdain, les Apirous s’installent car la voix n’est pas libre pour gagner le pays de Canaan. Seul Josué traversera le Jourdain en route vers Jéricho. Aaron est mort peu avant ainsi que Moïse. Parvenu aux rives orientales du Jourdain et regardant vers le couchant, Moïse a dit avant de mourir : « Tout commence au-delà. » Le Seigneur aura donné le Nil à Moïse mais lui aura refusé le Jourdain.

Gérald Messadié nous offre ici encore un récit passionnant et immensément documenté pour rendre humaine la grandeur de la figure mythique de Moïse. Une des sources principales est le Pentateuque ou Thorah, véritable fil conducteur du récit, c’est-à-dire les cinq premiers livres de l’Ancien Testament (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) qui vont de la Création jusqu’à la mort de Moïse. Et l’auteur a romancé un peu l’histoire avec de plus quelques adaptations en se référant aux découvertes archéologiques et historiques les plus récentes. Gérald Messadié dans une post face de plus de 70 pages cite ses sources et les controverses qui existent sur la véracité de certains faits rapportés par le Pentateuque et aussi sur la chronologie des événements.

En bref, un tome II légèrement moins passionnant que le premier ; toutefois il nous retrace magnifiquement l’épopée de l’Exode, une traversée du désert annonçant une ère nouvelle.

une suite à la hauteur du 1er tome

J'ai adoré ma lecture j'achète beau ou de mes livres chez un petit bouquiniste . Et celui-ci je l'ai pris a sa couverture et quelle surprise c'est une pépite .



On plonge dans une Egypte antique au basculement entre monothéiste et polythéiste . Avec des jeux de pouvoir qui sont avérés par fait historique même si c'est romancé tout se tient .



C'est une agréable découverte car quand on s'attaque a ce genre de sujet on peut vite tomber dans des inepties énormes . Hors là pas du tout sujet maîtrisé et tout ce qui découle de cette période aussi .

Né à Pietraluna, non loin de Naples, le 25 mai 1887, Francesco Forgione, appelé plus tard Padre Pio, est un enfant chétif et pieux. À 9 ans, il fut témoin d’un miracle qui le marqua. Un enfant difforme et ne tenant pas sur ses jambes, présenté lors de la fête de Pellegrino, se mit soudain à marcher devant lui. À 15ans, il entre au séminaire de Mortone et prononce ses vœux à 23 ans. Une semaine plus tard, il ressent de terribles douleurs aux cinq endroits de la crucifixion du Christ (aux mains, aux pieds et au côté). Bientôt apparaissent des rougeurs, puis des blessures sanguinolentes, les stigmates, qu’il gardera toute sa vie, mais qui disparaitront totalement et aussi mystérieusement qu’elles étaient apparues le veille de sa mort, le 23 septembre 1968. Cependant, pour l’Église catholique, cette histoire miraculeuse fut plus un cauchemar qu’une joie véritable. Padre Pio fut isolé des fidèles de 1919 à 1933, reclus, longtemps interdit de confession et de célébration de la messe en public. Cela ne l’empêcha pas de soulager bien des misères, d’opérer des guérisons inexplicables, d’annoncer des prédictions troublantes et de se trouver en deux lieux à la fois (bilocation). Padre Pio ne fut-il qu’un phénomène de cirque ou de foire ? Une victime de symptômes de type hystérique ou de possession diabolique ?

Cet ouvrage est une étude assez poussée d’un phénomène qui divisa l’Eglise. Le petit peuple chrétien en fit immédiatement un saint. La hiérarchie papale et épiscopale l’ignora, le rejeta ou même le persécuta à l’exception principalement de Jean-Paul II qui vit sa secrétaire sauvée d’un cancer en phase terminale par l’entremise de Pio. Gérald Messadié, auteur assez spécialisé dans le paranormal, n’a pas voulu se lancer dans la polémique, ni tomber dans l’hagiographie classique. Il a cherché à approfondir les interprétations des phénomènes physiques du mysticisme doloriste du Padre Pio. Les diverses hypothèses de travail (hystérie, suggestion mentale, flambées thermiques, énergies venues d’ailleurs, variations du champ magnétique terrestre et autres) ne sont tout aussi peu convaincantes les unes que les autres. Il va même jusqu’à relier cette affaire avec celles des « poltergeist », des univers parallèles et de la physique quantique ce qui ne fait qu’embrouiller un peu plus l’esprit du lecteur. À trop vouloir rechercher la réalité objective, à trop chercher à tout expliquer rationnellement, on n’explique rien. Il est certain que rien moins que 5 médecins se penchèrent sur le cas du religieux capucin le plus célèbre d’Italie et qu’il en fallut 11 pour Anne-Catherine Emmerich, autre mystique stigmatisée. Livre intéressant même si le merveilleux, la foi et le mysticisme n’ont pas la part belle dans ce livre et même si les explications « rationalistes » ne sont guère plus convaincantes.
Lien : http://www.bernardviallet.fr

Gérald Messadié nous offre une histoire de Ramsès quelque peu différente de ce qui s'est fait auparavant. On découvre le monarque dans sa jeunesse, à travers un regard diférent et on assiste par la même occasion à la genèse de son règne historique. A lire !

De nouveau plongé dans le règne de Ramsès II. On le découvre sous un angle différent, avec ses faiblesses et les doutes de ceux qui l'entourent. Il apparaît plus humain malgré ce qu'il veut laisser paraître. Les luttes pour sa succession entre ses enfants et les intérêts des différentes épouses royales, forment un récit empli de suspens auquel on s'accroche jusqu'au bout !

L'auteur se concentre sur l'après-règne du grand Ramsès II, marqué par les luttes de succession pour le trône des Deux-Terres. Le légendaire pharaon vieillit et semble de plus en plus marqué par le temps. On suit toujours les tribulations de ses fils, notamment Khâemouaset, auquel on s'attache particulièrement. Taousert, épouse de Séthi II, successeur de Ramses, prend le pouvoir à la mort de son mari et doit faire face à l'éclatement du royaume, à la menace de peuples étrangers et à la défiance d'une partie de la cour qui doute de sa légitimité.

Ce n'est pas le premier livre que je lis de l'auteur précédemment j'avais lu L'oeil de Nefertiti et Les masques de Toutankhamon. Le livre n'échappe pas à une certaine norme donc des petits chapitres, un côté plutôt sceptique comme la plupart des auteurs sur le sujet à croire que tout les journalistes scientifiques ont la même perception de ces réalités. Prenons par exemple, le cas de Stephen jenkins en 1936, j'aurais voulu que l'auteur fait un lien avec les soldats allemand durant la Première Guerre mondiale qui ont aussi ont vu des chevaliers du Moyen Age en 1916 ou 1917. Il y aussi, où un pilote d'avion à croiser un avion de la Première Guerre mondiale a érafler celle-ci et quelques années plus tard, par chance, l'avion était dans une grange et elle avait la marque que l'avion de notre époque avait fait sur celle-ci. On a même fait un comparaison avec la peinture de l'époque. Bien sûr, il a parlé des deux Anglaises qui ont pendant un instant voyagé dans une faille temporelle. Beaucoup parle de fantômes, d'autres de voyage dans le temps. L'affaire du vampire Rafin au 18 siècle était assez intéressante c'était la première fois que j'en attendais parler. il y en a beaucoup d'autres mais on impression général fut une déception.

Livre biographique depuis la naissance en Géorgie jusqu'à la mort au Kremlin de Moscou de Iossif Djougashvili . L'auteur se base sur une supposée lettre dévoilant l'appartenance, de 1903 à 1912 de Staline à l'Okhrana ( police secrète tsariste), pour expliquer les multiples procès et règlements de compte se soldant le plus souvent par leur mort des supposés ennemis du tyran. Il ne s'est pas contenté d'envoyer des millions de personnes dans les Goulags, mais a aussi réglé ses comptes personnels. Cela montre la psycho pathologie probable du personnage qui n'avait peut-être pas besoin de cette motivation supplémentaire pour apparaître comme un tyran affreux.

Malheureusement il y a parfois des "libres interprétations" dans le texte. La thèse est pourtant documentée et particulièrement fine.

Une fable pleine d'humour, un suspense d'autant plus réjouissant qu'on y retrouve les coulisses de récents scandales politico-financiers.

(lu en traduction)



Comme toujours avec Crichton, la lecture est fluide, le style efficace, malgré un bon million de digressions techniques qui ne nous ennuient jamais mais, au contraire, nous gorgent de savoir. Michael Crichton est un incorrigible bavard, qui ne s'éloigne du récit qu'en apparences, épaissit son contexte mais y revient vite, en même temps qu'il est un formidable vulgarisateur. Vous ne pourrez pas refermer ce livre sans avoir compris comment se décident les homologations des avions de ligne, ni sans une idée de la façon qu'ont les ailes de maintenir les gros porteurs en équilibre au-dessus de nos têtes. D'une page à l'autre, avec des chapitres assez courts pour toujours nous relancer l'idée de s'en lire un petit dernier, on se laisse emporter avec plaisir dans les complots et les coups fourrés qui secouent le monde de l'aviation, ses politiques contraires et ses grosses ventes. Quelques scènes que l'on qualifiera "d'action" faute de mieux, un peu gratuites, gênent cependant la cohérence de l'ensemble ; on les voit venir à des kilomètres, et pourtant elles tombent toujours comme un cheveu dans la soupe. Alors on l'enlève, on le jette, on l'oublie et on en reprend une cuillère.



Nous, Européens, avons ici le mauvais rôle et il faudra réfréner nos cocorico! puisque l'auteur s'est choisi notre chère Airbus comme adversaire, même si Beoing se prend elle aussi quelques taquets ici ou là, indolores pour la plupart. C'est nous les méchants. D'habitude, nous ne sommes pas tellement dérangés de voir les Américains s'auto-flageller, bien au contraire ; on leur laissera donc, l'instant d'une récréation de 400 pages, profiter de leur patriotisme. C'est que Crichton s'est retroussé les manches pour ce roman-ci, a glissé ses gros pieds dans ses grosses santiags, leur museau pointu et à l'affût de fesses à fesser, et a décidé de jouer franc jeu la carte du chauvinisme, quitte à se décomplexer. Lancé pour lancé, il en profite pour se faire de nouveaux ennemis. Clairement, Crichton cherche la bagarre. Particulièrement avec les journalistes d'investigation et les grandes chaînes de télé, deuxième sujet majeur du livre, qui finit par prendre autant de place que l'aéronotique ; l'auteur finira par confronter ces deux mondes, et a clairement pris parti dans la bataille. A la sulfateuse, aux poings ou à coups de dents, il déclare une guerre sans merci aux télévisions, en grossissant le trait, souvent avec méchanceté, parfois avec humour, à l'occasion avec poésie. Sans pitié, sans remords non plus, il ne manque pourtant pas de sagesse pour décrire les limites d'un système rendu fou de ses dérégulations où l'image, le sensationnel et l'émotion ont pris le pas sur l'information. La sentence est peut-être un peu forte, ce qui ne la prive pas de tomber fort juste, et Crichton réussit à si bien nous plonger dans la peau d'un interwevé désarçonné qu'il nous aide à comprendre certains des faux pas commis par les victimes des micros et des caméras, à les pardonner peut-être. L'auteur s'étonne aussi des dérégulations survenues dans le monde aéronotique, dont on a complètement desserré la ceinture à l'heure de la rédaction de Turbulences ; on tient là le deuxième cheval de bataille du livre : l'inarrêtable aptitude qu'a la bêtise à grossir jusqu'à occuper tout l'espace qu'on lui laisse ; aussi, plus on repoussera les limites de son champ d'action, plus elle s'étendra. Crichton milite pour une règlementation plus forte, dans à peu près tous les domaines.



Ce parti pris est malgré tout assez consensuel pour ne pas gêner la lecture, d'autant qu'il vise des ambulances sur lesquelles on ne se lasse pas de tirer ; au contraire, il décuple nos frissons, nos frustrations et notre plaisir à voir les évènements s'enchaîner comme on l'espérait, le cas échéant. Encore un bon moment passé en compagnie d'un bon livre, qui nous aura beaucoup appris, fait penser et surtout diverti. N'allez surtout pas le dire à Crichton, il reviendrait de sa tombe pour vous briser les reins, mais son bouquin a les vertus d'un documentaire palpitant, scénarisé et...subjectif à l'extrême.

J'ai mis du temps à le finir mais j'y suis arrivé. Dans l'ensemble l'histoire est intéressante mais il y a beaucoup trop de termes techniques à mon goût. Je ne regrette quand même pas d'avoir été jusqu'au bout car il y a une enquête intéressante à suivre en toile de fond.

Michael Crichton, c'est un auteur qui vous fait plonger dans des tas d'univers différents, qu'il maîtrise et permet au lecteur de les appréhender à son tour. Avec "Turbulences", c'est le domaine de l'aviation que l'on explore. Au sens très large.

De la technologie, en passant par la conception et la réalisation, sans oublier la relation et la communication entre la presse et le constructeur, dans le cas d'un "incident". Incident en vol qui est le point de départ du livre.

Crichton nous emmène au cœur d'une crise qui survient chez un constructeur d'avion, suite à un événement tragique : enquête interne, enjeux financiers, intimidations, pression des médias, manœuvre en sous-marin de certains personnels... tels sont les ingrédients de ce thriller technologique, très agréable à lire mais peut-être moins prenant que les autres livres que j'ai lus de cet auteur.

Un très bon thriller, qui vous expliquera bien comme il faut les rouages de l'aviation civil. Un très très bon Crichton, que je vous conseille vivement.

Le seul petit bémol de ce thriller sont peut-être les digressions très techniques, mais finalement cela donne de la crédibilité à l'ensemble et on apprend beaucoup !

Dans ce thriller original qui n'est pas basé sur des meurtres horribles, la tension et le suspense sont bien présents. Un plus pour moi : l'ambiance fin du 20ème siècle, un air de "comme à la maison" même si ça se déroule aux US. Je le recommande aux amateurs du genre.

La cabine d'un avion se retrouve entièrement détruite après un passage dans une turbulence. Tous les spécialistes s'accordent à dire qu'un tel résultat est impossible avec un appareil aussi moderne et bien conçu. mais que s'est-il réellement passé ?

Un Crichton encore plus difficile d'abord que d'autres pour moi: le monde de l'aviation n'est pas je l'avoue mon préféré, et comme tous ses romans il est remarquablement documenté, ce qui fait que je me suis retrouvé quasi noyé. Mais je ne bouderai pas mon plaisir, c'est comme tous les romans de cet auteur un très bon ouvrage, qui fait passer un très bon moment de lecture.