Bravo à l’auteur d’avoir brillament présenté la biographie de Violette Morris (1893-1943), une femme forte, intrépide, extravagante, indépendante, championne sportive tous azimuts, qui a dû affronter les commentaires assassins des hommes journalistes. J’ai découvert les positions antiféministes de Pierre de Coubertin! V. Morris a malheureusement collaboré avec les allemands en 39-45, et elle le payera cher.. Quel destin!!
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Cette approche de louis XVI à travers son voyage en Normandie apporte une touche très humaniste à ce roi souvent caricaturé par les médias. Adepte des romans historiques, j'ais beaucoup apprécié le temps passé avec ce roi mal aimé et surtout mal connu des français. L'intérêt du roman est aussi de comprendre un peu comment la stratégie de Louis XIV pour dominer les nobles s'est retournée contre ce système très rapidement.
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Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, heureux qui comme Ulysse a vu cent paysages ...
Et, comme le le sous-préfet alla aux champs, le roi vint à la mer, avec curiosité, délice et gourmandise ...
"Le roi qui voulait voir la mer" est un roman historique de Gerard de Cortanze, publié en 2021 aux éditions "Albin Michel".
En juin 1786, au grand dam de son entourage et de ses conseillers, le roi Louis XVI a décidé d'aller à la rencontre de son peuple.
Mais pas de n'importe quel peuple, non !
Et pas n'importe où ... En Normandie !
Où ça ?
En Normandie ... mais ma parole, vous débarquez !
le bon roi Louis le seizième voulait embarquer.
Il voulait voir la mer ...
A la lecture de ce livre de Gerard de Cortanze, irrésistiblement l'on sent remonter son âme de bon peuple, l'on a envie d'aimer ce roi, de protéger cet homme des dangers et de l'orage dans lequel va le précipiter L Histoire.
Nous avait-on d'ailleurs déjà présenté ce roi comme l'a fait ici Gérard de Cortanze ?
Cet homme curieux, plein d'esprit, pétri de culture et empreint de générosité, avait-il été vraiment présenté à la République naissante ?
Serait-ce un inconnu que cette dernière a guillotiné ?
Sinon quoi ? Ne lui aurait-elle pas fait merci ?
Prospective, analyse fidèle à L Histoire, ou les deux à la fois ?
Ce livre est magnifique.
Il fait d'abord le portrait d'un homme.
Cet homme est le roi, mais il a perdu la puissance que possédaient ses aïeux.
C'est que les temps ont bien changé, ma pauv' dame !
Le roi est isolé à Versailles, entouré de courtisans qui ne lui veulent pas tous que du bien.
Il ne peut compter ni sur le clergé, ni sur la noblesse qui sont arcboutés sur leurs privilèges.
Mais la vieille société s'effrite.
Le roi le sait tant et si bien qu'il a imprimé à son règne de nombreuses réformes, toutes généreuses et tournées vers l'avenir.
Le roi est épris des choses de la mer, le roi qui s'entoure aussi de livres, de bons livres.
Il s'est passionné pour l'expédition de la Pérouse dont il est partie prenante.
Le roi veut donc voir la mer.
A Cherbourg, en Normandie, là où le parler grasseye ; là où il fait toujours beau, au moins quelques minutes, quelques heures par jour, entre deux averses, deux orages, deux tempêtes ; là où flotte encore cet esprit superstitieux et magique qui a soufflé même sur le livre de Gérard de Cortanze un tout petit air d'oracle fantastique.
Il faudra passer par Caen, Sainte-Mère-Église, Valognes et même Saint-Vaast la Hougue ...
Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Valognes ... le carrosse royal arrive en vue du Versailles normand, où la rue principale qui menait au couvent des bénédictines ne comportait pas moins d'une centaine d'hôtels particuliers.
Quel beau voyage, mes aïeux !
Avec au bout de la terre, la mer qui attend patiemment l'arrivée du roi et la marée qui, pour lui, sera à l'heure ...
Ce livre est d'une richesse étonnante.
C'est d'abord un portrait étonnant, inséré dans un récit presque surprenant.
Mais c'est aussi une pertinente analyse enchâssée dans une plausible prospective, une évidence imbriquée dans une fiction.
La part de réalité se sera arrêtée là où a commencé l'imagination du romancier.
C'est l'arbitrage de l'historien qui en situera la frontière.
Le plaisir de la lecture n'en sera pas modifié.
L'ouvrage viendra se clore sur la tragédie que l'on sait, sur la triste fin d'un roi qui aurait pu être grand et glorieux s'il n'avait pas été si humain et miséricordieux.
Et à Cherbourg, les flots en vinrent à recouvrir aussi les cônes visités par Louis le seizième ... jusqu'au dernier qui aura quelques temps servi de vigie pour embouquer la passe orientale du port ...
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Alors qu’ils sont réunis pour les funérailles de la jeune Christina en ce jour de 1165, les villageois assistent, éberlués, à la résurrection de l’adolescente. Revenue à la vie, Christina semble détenir de bien étranges pouvoirs : elle résiste au feu, au froid, et à divers sévices, elle parle aux animaux, annonce le purgatoire et surtout, elle réunit autour d’elle d’autres femmes qui ont soif de se libérer de la domination des hommes. Face à ce prodige, l’église en perd son latin et ne sait plus si elle doit considérer Christina comme une sainte ou une sorcière.
Dans ce roman historique qui met en scène celle qui est connue sous le nom de Christine l’Admirable (Christina Mirabilis), Gérard de Cortanze dresse le portrait d’une jeune fille prête à tout endurer pour sa foi et sa liberté. Elle revendique de ne dépendre d’aucun homme, en ce Moyen-Age où une femme n’est bien souvent qu’une proie et entraine dans son sillage d’autres femmes qui veulent aussi être dégagées de ces entraves.
Bien sûr, cela ne va pas sans difficultés. Tortures, viols, emprisonnements... Christina aura à subir de nombreuses avanies et certaines pages sont extrêmement dures à lire. Mais la foi et la volonté de Christina semblent se renforcer au fil des épreuves. La jeune fille tient ainsi tête à ses bourreaux, mais est aussi capable d’avoir des échanges profonds avec un envoyé du Pape chargé de définir si elle est sainte ou démoniaque.
Dévouée à Dieu, Christine refuse la loi des hommes et celle imposée notamment par ceux d’église. Elle travaille à créer une communauté de femmes vivant librement leurs croyances, en Dieu mais aussi dans la force de la nature ou de la pensée.
Christine et ses compagnes sont des personnages très modernes qui démontrent que la quête de liberté des femmes a toujours été un sujet prégnant. C’est le portrait fascinant et saisissant d’une femme qui refuse les diktats de son époque et une intéressante plongée dans le Moyen-Âge.
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Découvert lors d'une émission sur France inter, j'ai eu envi de découvrir ce roman. Si certains ont détesté les éléments romancés et fantastiques annonçant à Louis XVI la révolution à venir, pour ma part ça ne m'a pas du tout dérangé. L'auteur nous présente le roi sous un nouveau regard, bienveillant. L'histoire est écrite par les vainqueurs et de Cortanze tente de rétablir une certaine vérité sur le caractère de ce roi qui est connu comme mou et sans caractère. Il nous présente par le prétexte de ce voyage un monarque très mal entouré et très mal conseillé, incapable d'imposer son point de vue et son autorité, complètement dépassé par le cours de l'histoire qu'il ne peut dévier. Le style est très agréable et le récit semble bien documenté. Une bonne découverte.
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Après "Si c'est un homme" de Primo Levi, c'est un livre sur la mémoire et l'oubli. En exergue on peut lire cette phrase de Maurice Blanchot:
Qui veut se souvenir doit se confier à l'oubli, à ce risque qu'est l'oubli absolu et à ce beau hasard que devient alors le souvenir.
Le travail de mémoire, ne jamais oublier mais il est parfois si difficile de rapporter l'indicible !
Je retrouve la même phrase de Blanchot en exergue du livre de Modiano, Encre sympathique. Ouvrage époustouflant, la encore sur la mémoire.
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En vous engageant dans cette lecture, vous quitterez notre époque et nos mentalités pour partager les mœurs médiévales quand le viol était pratique courante et pour suivre la vie de “Christine l’admirable”.
Était-elle démoniaque ou sainte ? Elle subira toutes les épreuves pour tenter de répondre à cette question.
Au final, elle sera une femme libre, opposée aux pratiques ecclésiastiques dictées par les hommes.
Gérard de Cortanze nous fait prendre conscience que l’Eglise a toujours maintenu la femme sous le joug de l’homme car si Adam a ”accouché” d’Eve, cela démontre la supériorité de l’homme sur la femme !
Cinq diablesses signent alors la révolte contre l'ordre ecclésiastique en revendiquant le droit de vivre librement leur religion : “Non, la femme n'est pas celle qui a provoqué tous les malheurs de l'humanité. Les Pères de l'Eglise ont tort ! Vos prêtres, vos maris ont tort !”
Pour faire vivre son roman, l’auteur utilise des tournures et un vocabulaire désuet qui servent l’immersion dans cette histoire : “J’ai, bien caché, dans un coffre de l'évêché, protégé par force ferrures, moraillons et autres auberons, un certain Conciliator que notre homme a fait publier à Venise.”
Il sait nous passionner avec le récit de ce que vivent ces femmes en donnant une modernité à cette histoire due aux revendications “féministes” de celles qui “portent haut le cri des femmes, le cri de leur foi, leur volonté d’existence, leur appétit de vivre, leur inébranlable fierté…”
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On ne sait pas vraiment comment ça s'est passé entre ces deux phénomènes de l’histoire mondiale, Kahlo et Trotski, puisque le propre des secrets d'alcôve est la discrétion mais s’agissant d’un roman, tout est permis. L’idylle est-elle vraiment allée aussi loin ou s’est-elle limitée à un flirt sous la surveillance étroite de Diego et de Natalia, les partenaires légitimes? Après-tout cela ne nous regarde pas mais nous gardons le souvenir de personnages au caractère trempé que l’auteur ramène à la vie avec beaucoup d’habileté par la fantaisie littéraire. Nous nous trouvons projetés dans un pays un peu à l'écart des drames du XXe siècle qui accueillit tou/tes les naufragé/es de l’histoire avec sa grande générosité, se convertissant en centre foisonnant de la vie culturelle.
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J’avais acheté ce livre en brocante il y a quelques années mais toujours pas lu.
J’ai donc fini par le sortir de la bibliothèque et lu.
On a là un recueil de 60 textes, plus ou moins longs pour la liberté d’expression.
Certains textes ont été écrit spécialement pour ce livre, dont les bénéfices ont étés reversé à Charlie Hebdo., d’autres sont des textes repris de journaux ou de livres déjà parus.
Si quelques textes m’ont plus remués , d’autres m’ont un peu laissé de marbre.
Souvent, ceux qui m’auront le plus touchés, sont les textes les plus courts qui ont résonnés un peu plus fort en moi.
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60 auteurs plus ou moins connus, plus ou moins journalistes, plus ou moins écrivains, plus ou moins "anciens", plus ou moins philosophes... chacun s'exprime sur la liberté d'expression. Chacun s'exprime sur les conséquences des attentats. Certains le font avec humour ; d'autres avec poésie. BHL rencontre F. Lenoir. R. Puértolas joue la carte de l'humour alors que K. Pancol met au goût du jour R. Denos. La tendresse cohabite avec les réflexions politiques ou philosophiques. Voltaire croise J.L Fournier ainsi que V. Hugo, M. Chattam ou T. de Rosnay.
Lecture enrichissante et divertissante
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"Le roi qui voulait voir la mer" quelle jolie découverte.
Mon premier roman de Mr De Cortanze, une belle plume, un vocabulaire recherché et un thème qui invite aux voyages!
Me voilà partie avec Louis XVI dans sa tournée normande; juste 3 ans avant la Révolution. On suit le Roi qui nous décrit Versailles ou les intrigues et le décorum qui lui pèsent tant. Ses liens familiaux ,les amitiés perfides ,la cour qui oppresse, sa solitude et son univers de pantin plus que de Roi , pourtant il n'est dupe de rien quand il prend une décision voyager et découvrir la mer. Celle qui a bercé ses lectures et qui le fascine.
Au fil des pages on comprends ses goûts , ses rêves de grandeur pour une France plus juste , il va au contact de cette Normandie avec ses paysans, ses marins, ses sorcières ... Il nous emporte dans son carrosse , au gré des étapes et des découvertes, de ses listes d'actions pour le bien du pays et pour décapiter la noblesse intrigante et rapace. Sa majesté aux pieds de l'échafaud
un Roi intime, humain et méconnu. Bonne lecture.
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Livre de vacances pour qui ne veut se fatiguer trop les méninges. Un seul personnage décrit avec profondeur : le roi Louis XVI. Une histoire linéaire : le voyage du roi en Normandie pour se rendre compte de l’avancement des travaux au port de Cherbourg, mais aussi, ce qu’il n’avoue pas, pour voir enfin la mer.
L’image du roi est fidèle à celle des livres d’Histoire : il est plus proche de son peuple que des nobles qui l’entourent à Versailles, le flattent mais souhaitent sa mort. Ce voyage accentuera cet amour pour son peuple et sa haine pour l’hypocrisie de son entourage. Mais les acclamations des Normands contrastent un peu trop avec les cris hostiles qui sifflent à ses oreilles quand il revient vers Paris. Les ministres qui l’accompagnent (malgré eux) sont ici insipides, inodores et incolores. Seul son bouffon égaye un peu le récit. Il faut aussi accepter de voir le roi s’isoler très souvent pour se transformer en citoyen lambda qui va boire un verre dans les endroits mal famés du port.
Ceci dit, ce romant se lit sans désagrément si l’on accepte ses défauts !
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Ce roman est un peu barbant avec un narrateur divin qui connaît et décrit tous les gestes et les pensées du roi.
J'aurais préféré l'introduction d'un personnage fictif qui spectateur aurait suivi le cortege, gagne petit mais fin observateur. Pour les sequences auxquelles il n'aurait pas accés faire parler un des nobles...
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J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.
Je me souviens...
Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!
Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.
J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.
Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.
Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.
Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.
Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
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