AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gérard de Cortanze (319)


L'artisanat textile avait fait la réputation du Frioul à l'époque de la République de Venise. Partout on travaillait le lin, la laine, la soie surtout. À l'aube du XXe siècle, c'est toujours la première activité frioulane : elle emploie 44 % de la main-d’œuvre. Une grande usine textile est installée dans les faubourgs d'Udine : les filatures Domenico Raiser et Fils. Tina s'y présente, elle est engagée Elle a un peu plus de dix ans... L'âge idéal ! Dans les ateliers de filature, l'agilité, la souplesse, la petite taille des enfants sont particulièrement appréciées : ils peuvent attacher les fils brisés sous les métiers à tisser en marche, nettoyer les bobines encrassées, ramasser les fils de coton. Autant de tâches harassantes, mal payées ; elle sera rouetteuse, encaneuse, moulinière, dévideuse, ourdisseuse... C'est la seule à rapporter un salaire à la maison susceptible de nourrir sa mère et ses quatre frères et sœurs. Cette lutte incessante contre la pauvreté va la marquer à jamais.
Commenter  J’apprécie          380
Violette était hors d'elle. Le sport féminin était en pleine déconfiture. L'allocation gouvernementale venait d'être diminuée de près de vingt pour cent. La Fédération féminine de football avait si peu d'argent que les seuls déplacements à l'étranger de l'équipe de France se réduisaient à Bruxelles. Le cyclisme féminin sur route et sur piste venait d'être supprimé et l'athlétisme étouffait par manque de subventions. En réalité, derrière toutes ces mesures et tous ces lâchages se cachait un seul et même discours : toutes ces femmes libérées, autonomes, indépendantes, aux cheveux courts, dont beaucoup militaient pour l'obtention du droit de vote, ternissaient l'image de la femme telle que la souhaitait une société qui ne voulait voir en elles que d'humbles ouvrières travaillant pour la natalité nationale, toutes dévouées à la gloire de leur mari. Et de plus, constater qu'un certain nombre d'entre elles étaient lesbiennes ne faisait qu'ajouter à l'opprobre et au rejet.
Commenter  J’apprécie          342
Mais la vie n'est jamais une ligne droite. Il faut toujours que le bonheur soit entaché de marques plus ou moins profondes de malheur.
Commenter  J’apprécie          330
Vous n'y êtes point du tout, messieurs. Je souhaite me rendre en Normandie, sur les bords de la Manche, à Cherbourg.

⁃ En Normandie ?

⁃ Sur les bords de la Manche ?

⁃ À Cherbourg ?

⁃ Quel beau trio de perroquets ! Je sais bien que l’époque est aux singes et aux serins et que nous avons tous lu Les Voyages du Perroquet de la Visitation de Nevers de monsieur Jean-Baptiste Gresset, mais tout de même ! Messieurs, je veux aller au-devant de mon peuple. J'ai le sentiment, désagréable, qu'on ne veut me laisser voir que ma toute-puissance. Qu'on me cache le malheureux état des provinces de l'intérieur, où habite la misère, où l'impôt dévore le pain de tous ces malheureux. Qui, dans mon entourage, a donc si à craindre que quelque homme vrai ose me parler, avec franchise, et me présente les abus et les injustices qu'on perpètre en mon nom ?

⁃ Mais, Sire..., tenta de Coste.

⁃ Taisez-vous ! Tout cela doit cesser ! Un parti hostile nuit à ces retrouvailles, je le sais. Sous prétexte du bien public, il sert avant tout ses passions, ses jalousies et travaille à ses seuls intérêts.
Commenter  J’apprécie          270
La presse écrite ne vaut guère mieux. Minute, dans une prose rappelant les heures les plus sombres de l'histoire de France, assure que nombre de jeunes français, dans un geste de salubrité publique, seraient prêts à accompagner Cohn-Bendit à la frontière, pour ne pas abandonner la rue à la chienlit des enragés. L'aurore voit dans ces événements la "main de véritables commandos sur le mode "prochinois", conduits par "des meneurs étrangers". L'Humanité, jouant les Ponce Pilate, renvoie dos à dos les forces de répression avec leurs matraques et les aventuriers gauchistes .......Le Figaro fait de ces étudiants des "jeunes relevant de la correctionnelle plutôt que de l'université. Le Parisien titre " Paris en état de siège"
Commenter  J’apprécie          270
On ne renonce pas à la mer, jamais.
Au début, on peut prendre ça pour un jeu, et puis, très vite, la mer et le navire font de vous leur esclave consentant.
- Il arrive un jour où vous croyez les dominer, être leur maître. Mais c'est faux, on ne possède pas la mer, on est possédé par elle.
- Oui, on a toujours à apprendre d'elle. C'est étrange pour un roi qui n'a jamais vu la mer, qui n'est jamais monté sur un bateau, cet univers vous paraît si familier ...
-Je sais. C'est sans doute mon drame et ma richesse. Vous avez la mer, j'ai le peuple de France. J'ai toujours à apprendre de lui.
Je ne le posséderai jamais. Il me possédera toujours ...
Commenter  J’apprécie          261
( En Amérique ) la société change, elle aussi très vite. Notamment en cette année 1920 qui voit la ratification de l'Amendement de la Prohibition qui met l'alcool hors la loi. Mais aussi par la place de plus en plus importante prise par le pouvoir combiné de l'Église catholique, des clubs féminins et des groupes de "réformateurs" qui peuvent déclencher, du jour au lendemain, un boycott puritain, capable de paralyser l'industrie cinématographique s'ils le jugent nécessaire.
Commenter  J’apprécie          260
En Espagne, son combat est celui de l'humanitaire et non du dogmatisme. En luttant contre le fascisme, elle (Tina Modotti) lutte pour l'homme.
Commenter  J’apprécie          250
Quand Tina monte dans le train en gare de Friedrichstrasse, en ce début d'octobre 1930, sous la protection de Vittorio, la situation en Allemagne s'est terriblement dégradée en quelques mois. De la misère galopante aux prétentions nazies de plus en plus agressives, la terreur brune est en marche.
Commenter  J’apprécie          250
L'image que s'est acquise Tina Modotti, depuis qu'elle vit à Mexico, est celle d'une femme libre, libertaire, libertine, trop libre pour son temps, son milieu. il faut dire qu'elle ne fait rien pour adoucir cette image scandaleuse.
Commenter  J’apprécie          250
Gérard de Cortanze
Antoine est déçu. Déçu de cette révolution avortée. Depuis que la distribution d'essence a repris, tout est redevenu normal, ou presque. La France est redevenue la France: celle des shadoks et des Gibis. La France de ceux d'en haut qui ont les pieds en bas et de ceux d'en bas qui ont les pieds en haut;
Citation à propos de la fin des événements de mai 68
Commenter  J’apprécie          250
Observant la mine déconfite des trois hommes, Louis jouit de leur détresse qu'ils avaient tant de peine à cacher. Qu'allaient-ils bien pouvoir lui opposer pour qu'il annule ce voyage ? Les arguments ne se firent pas attendre.

- Il y a quelque chose de très pauvre et de malpropre chez ce peuple du Cotentin. Dans ses vêtements, dans ses chaumières, dans ses manières. Les peuplades qui vivent dans ces régions sont tenues à l'écart de toute civilisation. La dégradation des chemins vicinaux y est telle qu'elle apparaît comme une véritable source de misère. C'est une zone reculée, inhospitalière. Habitée par...

- Des sauvages, Ségaut, c'est cela ? Des nègres d'Afrique ? demanda le roi.
Commenter  J’apprécie          242
Presque tous les écrivains, poètes ou non, se sentent à l'écart de la vie, de la société. On marche en sens contraire. On est témoin. On regarde les choses. On ne se sent pas totalement concerné par les activités des autres.

Paul Auster
Commenter  J’apprécie          234
Elle (Tina Modotti) me regarda de ses grands yeux tristes, inoubliables, et me dit que pour elle il n'y avait qu'une cause pour laquelle il valait la peine de se battre : la lutte contre le fascisme. Elle ajouta qu'à ses yeux, il ne s'agissait pas d'une question théorique, mais que son engagement lui venait de tout ce qu'elle avait souffert à cause de ce même fascisme. Et que ne pouvant lutter contre lui, en Italie, son pays, il ne lui restait comme dernière tranchée où combattre que l'Espagne.
Commenter  J’apprécie          211
Lorsque Maria revient de temps à autre à Madrid, c'est que le voyage est nécessaire, comme ce 1er mai 1936, où elle organise avec Mathilde, le formidable défilé. Quel espoir ! Quel triomphe ! Le parti communiste espagnol et le Secours rouge international peuvent enfin travailler main dans la main à visage découvert. Les rues de Madrid sont noires de monde. Comme ce défilé lui en rappelle d'autres ! Mais cette fois, c'est le premier qui fête une victoire, qui ne revendique pas, ne plastronne pas. Ces hommes et ces femmes qui défilent ont lutté toute leur vie pour voir cette joie immense, populaire, déferler tel un fleuve profond tout au long de la Gran Via.
Commenter  J’apprécie          210
...il attend dans l'antichambre qu'on daigne lui ouvrir après que Marcel Jouhandeau aura fini de donner à la milliardaire (Florence Gould) sa leçon de latin. L'homme aux mœurs aussi célèbres que son bec de lièvre raconte la scène dans ses "Portraits" : "Ce qui reste ineffaçable dans le souvenir que Pierre Benoit garde de notre première rencontre, c'est qu'il m'ait surpris chez une grande dame, notre amie, à quatre pattes sous la table, où je m'entêtais à trouver le rubis qu'elle avait perdu. Si l'auteur de L'Atlantide savait ce que nous étions en train de faire, la milliardaire et moi, pendant qu'il nous attendait dans l'autre chambre, il aurait été moins baba, nous trouvant si animés. L'Académie en effet n'avait été admise à entrer qu'une fois la Nature satisfaite...."
Commenter  J’apprécie          210
On était en juin. La nuit était repartie depuis longtemps. Le ciel, lourd de nuages cuivrés, avait cédé la place à un bleu d'une pureté infernale . L'orage était passé. Violette éprouva un trouble étrange. Elle ne chercha pas à comprendre pourquoi. Elle avait une faim d'ogresse, une fringale d'être.
Commenter  J’apprécie          200
La mer était pour lui une chose mystérieuse, profonde, inconnue, un pays de mirages et de fantasmagories, où l'on devait sans aucun doute voir des choses qui ne sont pas, entendre des bruits que l'on ne connaît pas, où l'on devrait trembler sans trop savoir pourquoi Certains prétendent que la mer cache dans son sein d'immenses contrées bleuâtres, où les noyés roulent parmi les grands poissons, au milieu d'étranges forêts et dans des grottes de cristal Il se disait que des drames lugubres racontés par le hurlement des vaguesdevaient sans cesse y éclater
Commenter  J’apprécie          190
Pénétrer dans un parc, c'est un peu comme aller à la campagne mais au coeur de la ville. Quelle est la fonction d'un parc urbain ? Incontestablement, nourrir la vie de la ville.


Paul Auster
Commenter  J’apprécie          190
Avant le déjeuner ou le dîner on joue à la belote, à deux ou avec des amis. C'est un rituel, et toujours devant un whisky ou un armagnac.
Pierre Benoit triche, c'est de notoriété publique; il n'aime pas perdre. Francis Esménard, enfant, a fait les frais de ce petit travers et évoque avec le sourire le mauvais caractère de son parrain.
Commenter  J’apprécie          190



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gérard de Cortanze (1155)Voir plus

Quiz Voir plus

Virus L.I.V.3 ou la mort des livres

L'héroïne communique sur son ordinateur avec

Mondaye
Fryday
Thursday
Sundaye

15 questions
653 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..