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3.77/5 (sur 31 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Étienne , le 2/10/1924
Mort(e) à : Palaiseau , le 7/02/1989
Biographie :

Gilbert Simondon est un philosophe français.

Il a été professeur aux universités de Poitiers puis de Paris. Sa pensée a été très tôt considérée comme importante par Gilles Deleuze mais est restée longtemps méconnue. Les concepts principaux qu'il expose dans ses thèses principale et complémentaire sont l'individuation et la transduction. Simondon opère dans sa thèse principale la synthèse créatrice, et donc pour certains le dépassement, de Bachelard et de Bergson : à l'épistémologie anti-substantialiste du premier, qu'il reprend sous le nom de « réalisme des relations », il adjoint en effet une ontologie génétique des « régimes d'individuation » physique, vital et « transindividuel ». Dans sa thèse complémentaire, qui réconcilie culture et technique en combattant le « facile humanisme » technophobe au profit d'un humanisme difficile et proche de celui de son ami Mikel Dufrenne, il est par ailleurs l'héritier de Jacques Lafitte qui a préconisé dès 1932 le développement d'une science des machines, la « mécanologie ».
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Source : Wikipédia
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Paris - Maison des Océans - 24 avril 2017 Quelle a été votre première lecture philosophique et comment vous a-t-elle marquée ? Roger-Pol Droit : "du monde d'existence des objets techniques", Gilbert Simondon


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Gilbert Simondon
Ce serait déjà un progrès moral inestimable si l'on appliquait à tout être humain et plus généralement à tout vivant les normes de protection, de sauvegarde et de ménagement que l'on accorde intelligemment à l'objet technique; on doit traiter l'homme au moins comme une machine, afin d'apprendre à le considérer comme celui qui est capable de les créer.
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La culture se conduit envers l’objet technique comme l'homme envers l'étranger quand il se laisse emporter par la xénophobie primitive. Le misonéisme orienté contre les machines n'est pas tant haine du nouveau que refus de la réalité étrangère. Or, cet être étranger est encore humain, et la culture complète est ce qui permet de découvrir l'étranger comme humain. De même, la machine est l'étrangère ; c'est l'étrangère en laquelle est enfermé de l'humain, méconnu, matérialisé, asservi, mais restant pourtant de l'humain. La plus forte cause d'aliénation dans le monde contemporain réside dans cette méconnaissance de la machine, qui n'est pas une aliénation causée par la machine, mais par la non-connaissance de sa nature et de son essence, par son absence du monde des significations, et par son omission dans la table des valeurs et des concepts faisant partie de la culture.
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Les moyens changent selon les espèces mais les fonctions demeurent. voilà ce qui est vraiment la base d'une théorie de la vie chez Aristote, cette théorie étant : il y a un invariant, l'invariant c'est le vie ; c'est les fonctions de la vie ; les moyens qui servent à remplir ces fonctions changent avec les espèces, mais les fonctions demeurent, la vie est un invariant. p. 51
On pourrait dire que l'homme pense et que, en pensant, en utilisant ses facultés rationnelles, .... il fait quelque chose que la plante fait en développant d'une certaine manière ses feuilles, en faisant naître d'une certaine façon ses graines. Il y donc continuité de la vie et permanence de la vie d'une espèce à l'autre. p. 52
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Un objet technique est produit quand il est détachable ; il y a, dans d'autres cultures, des formes de cette séparation entre l'homme et l'objet autres que la condition de vénalité ; la transmission héréditaire, nécessitant apprentissage et continuité du savoir sous peine d'évacuation du sens fonctionnel de l'outil, en est une. Mais, dans note culture, la vénalité est la forme la plus répandue de cette libération qui intervient lorsque l'objet a été produit, c'est-à-dire à la fois continuité et mis hors de l'agent constituant, comme le jeune est engendré, puis, au sens propre du terme, éduqué par l'adulte.
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Adapter un être à une société stable, c'est le spécialiser de manière à pouvoir l'intégrer à un échelon de la structure verticale.
Adapter un être à une société métastable, c'es lui donner un apprentissage intelligent lui permettant d'inventer pour résoudre les problèmes qui se présenteront dans toute la surface des relations horizontales.
Le XIXe siècle a dû construire en quelques décades une société de spécialistes, adaptée à l'ère de la thermodynamique, selon le principe de rigidité : d'où un renforcement de la structure verticale, devenant omniprésente et s'étendant même là où jadis existaient des structures horizontales (par exemple, dans le rapport entre la ville et la campagne ; un gentilhomme du XVIIIe siècle, vivant sur ses terres, n'était pas inférieur à un riche marchand citadin; au XIXe siècle, le banquier devient le dieu industriel citadin). Nous avons maintenant à faire en quelques années une éducation qui transforme les survivances des relations verticales, en relations horizontales.
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La technicité est auto-constituante comme le choix initial d’une direction qu’effectue le voyageur perdu dans la forêt. Avant le geste de marcher, il n’y a pas de norme et tous les pas, en toutes les directions, sont à la fois équiprobables et équivalents. Mais dès qu’un pas est accompli, il devient norme pour le pas suivant, car le pas suivant est cumulatif par rapport à lui, et tous les pas faits dans la même direction s’ajoutent et mènent vers la lisière de la forêt
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L'opposition dressée entre la culture et la technique, entre l'homme et la machine, est fausse et sans fondement ; elle ne recouvre qu'ignorance ou ressentiment. Elle masque derrière un facile humanisme une réalité riche en efforts humains et en forces naturelles, et qui constitue le monde des objets techniques, médiateurs entre la nature et l'homme.
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Depuis Aristote jusqu'à Descartes et de Descartes aux théories contemporaines de la notion d'instinct, les théories biologiques de la notion d'instinct, il y a vraiment une espèce de relation de thèse, antithèse, et de synthèse, le cartésianisme constituant l'antithèse de la théorie de l'Antiquité selon laquelle la réalité humaine et la réalité animale sont en continuité. Descartes affirme qu'elles ne sont pas en continuité. Finalement, la thèse contemporaine réaffirme à nouveau qu'elles sont en continuité, pas du tout par le renversement seulement du cartésianisme, mais en disant que ce qui est vrai de l'animal est vrai aussi de l'homme. Alors que les Anciens cherchaient à dire : ce qui est vrai de l'homme est vrai en quelque mesure de l'animal, surtout dans la mesure où il est un animal supérieur (c'est la théorie de la dégradation de Platon) ; après, le cartésianisme dit : ce qui est vrai de l'homme n'est vrai en aucune mesure de l'animal, l'animal fait partie de la res extensa, l'homme fait partie de la res cogitans, est défini par la res cogitans ; enfin, les thèses contemporaines consistent à dire : ce que nous découvrons au niveau de la vie instinctive, de la maturation, du développement comportemental dans la réalité animale, cela permet de penser aussi en une certaine mesure la réalité humaine, jusqu'à la vie sociale, qui existe en partie dans les groupements animaux et qui permet de penser certains types de relations, par exemple la relation d'ascendance-supériorité, dans l'espèce humaine. Il y a eu là un mouvement dialectique que nous essaierons de retracer. p. 62
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Descartes est le premier qui air dit que les conduites animales ne sont pas des conduites instinctives. Ce ne sont pas des conduites instinctives, ce sont des conduites mécaniques. Ce n'est pas du tout la même chose, car on peut évidemment lever une confusion : on peut dire que ce qui caractérise les conduites instinctives (c'est faux, d'ailleurs, on le verra par la suite), c'est l'automatisme. On a dit ça très souvent, on l'a dit depuis les Stoïciens. Mais c'est un automatisme psychique dont on veut parler, un automatisme comparable à celui qu'on obtient ou qu'on pense obtenir lorsqu'on se livre par exemple à un apprentissage extrêmement serré et qu'on peut après, dans l'apprentissage du type apprentissage par coeur, dérouler une série de nombres, de mots ou un texte comme n'y pensant pas et faisant en même temps autre chose. Ces activités, quand elles sont constituées, qui peuvent se dérouler à partir d'un processus de déclenchement comme une stimulation initiale, telle que par exemple la récitation d'un texte qu'il faut reprendre au point de départ pour arriver à le dire complètement, constituent un automatisme que l'on peut appeler un automatisme de type psychique. Mais ce n'est pas du tout cet automatisme-là auquel Descartes pense. Il décrit un automatisme qui est bien loin d'être l'analogue de l'intelligence, qui est bien loin d'être l'analogue d'une habitude acquise, et apprise, c'est un automatisme de la matière, de la res extensa, c'est-à-dire quelque chose qui est comparable au fonctionnement d'une machine, à cause de la forme de ses pièces. Quand une araignée construit sa toile, elle agit exactement comme une machine à tisser. Quand une taupe pousse sa taupinière, creuse sa galerie et pousse sa taupinière, elle agit comme une pelle à fouir, c'est-à-dire comme un outil qui a été fait de manière à soulever la terre de cette façon-là. Les animaux sont conformés pour un certain type d'action, d'ailleurs généralement étroit. En dehors d'une certaine manipulation matérielle correspondant à leur conformation corporelle, ils sont extrêmement maladroits, ils sont incapables de résoudre un vrai problème. Bien loin donc que les merveilles de l'industrie des animaux qu'on citait pour montrer la supériorité animale témoignent de la supériorité de l'animal, ces merveilles témoignent contre eux et témoignent contre l'instinct si on voulait considérer l'instinct comme quelque chose de psychique. Il n'y a pas d'instinct, il n'y a que de l'automatisme corporel.
Voici ce que dit Descartes : « bien qu'il y ait plusieurs animaux qui témoignent plus d'industrie que nous en quelques-unes de leurs actions, on voit toutefois que les mêmes n'en témoignent pas du tout en beaucoup d'autres : de façon que ce qu'ils font mieux que nous ne prouve pas qu'ils ont de l'esprit, car à ce compte ils en auraient plus qu'aucun de nous, et feraient mieux en toute autre chose ; mais plutôt qu'ils n'en ont point, et que c'est la nature qui agit en eux' », la nature, c'est-à-dire la conformation de leur corps. p. 76
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L'automobile, objet technique chargé d'inférences psychiques et sociales, ne convient pas au progrès technique : les progrès de l'automobile viennent des domaines voisins, comme l'aviation, la marine, les camions de transport.
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