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Citations de Giorgio Bassani (91)


L'une des formes les plus odieuses de l'antisémitisme était justement celle-ci : se lamenter que les juifs ne soient pas assez comme les autres et puis,inversement,étant constatée leur presque totale assimilation au milieu environnant,se lamenter qu'ils soient tels que les autres,même pas différents de la moyenne commune.
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Dans la vie, si l’on veut comprendre, comprendre vraiment ce que sont les choses de ce monde, il faut mourir une fois au moins. Et alors, étant donné que c’est la loi, mieux vaut mourir jeune, quand on a encore beaucoup de temps devant soi pour se relever et ressusciter…
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-Qu'est-ce que tu t'es fait Bruno ? avait crié sa mère, quand, essoufflée, elle était arrivée près de lui. si tu pouvais rester un petit moment tranquille ! Tu ne sais pas que grand-père Benedetto est mort ?
Il avait tardé à répondre. finalement, se rappelant une phrase qu'il avait entendu prononcer par son père ce matin même, à table, il l'avait répétée mot pour mot, presque sans s'en apercevoir : rigoureusement identique.
-Seuls les morts sont bien, avait-il dit en soupirant exactement comme son père ; et en même temps, levant les yeux vers sa mère, il la lorgnait de bas en haut.
Après l'avoir assez longuement regardé fixement, grave, avec ses beaux yeux marron, profondément cernés par les nombreuses nuits passées au chevet de son beau- père durant les derniers mois de la maladie de celui-ci, et malgré cela plus vifs et plus lumineux que jamais, sa mère lui avait posé une main sur la bouche. Ensuite, se penchant, elle lui avait bandé le genou avec son mouchoir.
(L'odeur du foin)
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Il est certain que, comme présageant sa mort prochaine et celle de ses parents, Micòl répétait continuellement également à Malnate que son avenir démocratique et social la laissait totalement indifférente, qu'elle abhorrait l'avenir en soi, lui préférant de beaucoup "le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui" et plus encore le passé, le cher, le doux, le charitable passé.
Et comme ce n'étaient là, je le sais, que des mots, les habituels mots trompeurs et désespérés que seul un véritable baiser eût pu l'empêcher de proférer, que justement de ces mots et non d'autres soit scellé ici le peu de chose que le coeur a été capable de se rappeler (page 373).
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Mais, tu sais, je t'envie un tout petit peu. Dans la vie, si l'on veut comprendre, comprendre vraiment ce que sont les choses de ce monde, il faut mourir une fois au moins. Et alors, étant donné que c'est là la loi, mieux vaut mourir jeune, quand on a encore beaucoup de temps devant soi pour se relever et ressuciter... Comprendre quand on est vieux est affreux, beaucoup plus affreux. Pourquoi cela? Parce qu'on a plus le temps de recommencer à zéro et que notre génération s'est si souvent mis le doigt dans l'oeil!
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La vérité,c'est qu'à force de faire des collections, de choses,de plantes,de tout,on finit peu à peu par vouloir le faire aussi avec les personnes.
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De fait, il n'y a qu'Alberto qui y soit inhumé, Alberto, le fils aîné, mort en 42 d'une lymphogranulomatose. Alors que Micol, la fille cadette, et son père le professor Ermanno, et sa mère la signora Olga, et la signora Regina, la mère paralytique et très âgée de la signora Olga, tous déportés en Allemagne au cours de l'automne 43, qui pourrait dire s'ils ont trouvés une sépulture quelconque?
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Je le regardais, si blanc, si fragile, si vieux, et j'avais la sensation, presque physique, que l'ancien nœud de rancune enfantine par lequel nous avions toujours été divisés était en train de se défaire comme par enchantement, dénué maintenant de toute raison et de tout sens.
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Il épanchait son amour combattu pour la famille qu’il servait depuis son enfance, sa rageuse fidélité de vieil animal domestique (le concierge)
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Per me, non meno che per lei, più del presente contava il passato, più del possesso il ricordarsene. Di fronte alla memoria, ogni possesso non può apparire che delusivo, banale, insufficiente... Come mi capiva ! La mia ansia che il presente diventasse "subito" passato perché potessi amarlo e vagheggiarlo a mio agio era anche sua, tale e quale. Era il "nostro" vizio, questo: d'andare avanti con le teste sempre voltate all'indietro.
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Pourquoi est-ce que je ne me soustrayais pas tout de suite à cette réunion désespérée et grotesque de spectres, ou du moins pourquoi ne me bouchais-je pas les oreilles pour ne plus entendre parler de discriminations, de mérites patriotiques, de certificats d'aryanité, de quarts de sang, pour ne plus écouter la mesquine lamentation, la monotone, grise et inutile thrénodie que consanguins et parents entonnaient à mi-voix autour de moi ? ... Mais brusquement, par la porte demeurée entrouverte, là, contre le noir de la nuit, voici que s'engouffrait dans le vestibule une rafale de vent. C'est un vent d'ouragan et il vient de la nuit. Il s'abat sur le vestibule, traverse, dépasse en sifflant les grilles qui séparent le vestibule du jardinet, ce faisant, il a dispersé de force ceux qui voulaient encore s'attarder, il a fait taire soudain, avec son hurlement sauvage, ceux qui s'attardaient encore à parler. Des voix grêles, des cris fluets, tout de suite dominés. Chassés par le vent, tous...
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exactement comme aujourd'hui encore, dans les villages de la province italienne, le portail du cimetière est le terme obligé de toute promenade vespérale. (Prologue)
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L’enfant qu’eut Egle Levi-Minzi était très beau ; un garçon vif, intelligent, autoritaire, superbe : au point d’apparaître à ceux d’entre nous qui échappèrent aux camps d’extermination et au reste, et qui se retrouvèrent ensemble à la synagogue allemande, en 1945, quand les hommes et les femmes n’étaient plus séparés, comme la personnification même de la vie qui s’achève, et recommence éternellement. Il s’appelle Youri : Youri Rotstein. Grand, maigre, osseux avec des yeux obliques qui flamboient au-dessus de ses pommettes saillantes, il vit maintenant encore avec sa mère, seul avec elle, pour toujours, dans leur grande maison de Ferrare.
(La nécessité est le voile de Dieu)
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Fissavo le sue labbra, tinte appena di rossetto. Le avevo baciate proprio io, si, poco fa. Ma non era successo troppo tardi? Perché non l'avevo fatto sei mesi prima, quando tutto sarebbe stato ancora possibile, o almeno durante l'inverno? Quanto tempo avevamo perduto, io qui, a Ferrara, e lei a Venezia!
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Quanti anni sono passati da quel remoto pomeriggio di giugno? Più di trenta. Eppure, se chiudo gli occhi, Micòl Finzi-Contini sta ancora là, affacciata al muro di cinta del suo giardino, che mi guarda e mi parla. Nel 1929 Micòl era poco più che una bambina, una tredicenne magra e bionda con grandi occhi chiari, magnetici; io un ragazzetto in calzoni corti, molto borghese e molto vanitoso, che un piccolo inconveniente scolastico bastava a gettare nella disperazione più infantile. Entrambi ci fissavamo. Al di sopra della sua testa il cielo era azzurro e compatto, un caldo cielo già estivo senza la minima nube. Niente avrebbe potuto mutarlo, sembrava e niente infatti l'ha mutato, almeno nella memoria.
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N'insistons pas, l'une des formes les plus odieuses de l'antisémitisme était précisément celle-ci : se plaindre que les Juifs ne soient pas assez comme les autres, et puis, vice-versa, après avoir constaté leur assimilation à peu près totale au milieu environnant, se plaindre de l'opposé : se plaindre qu'ils soient tels que les autres, c'est-à-dire même pas un peu différents de la moyenne commune (pages 217-218).
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Il pouvait s'agir de tout: d'honnêtes ormes et de tilleuls de chez nous, comme de rarissimes arbres exotiques, africains, asiatiques, américains, que seul un spécialiste eût été capable d'identifier :car il y avait de tout, au Barchetto del Duca, vraiment de tout. Moi, en tout cas, je répondais toujours au hasard: un peu parce que je n'étais vraiment pas capable de distinguer un orme d'un tilleul, et un peu, aussi, parce que je m'étais aperçu que rien ne faisait autant plaisir à Micòl que de m'entendre me tromper.
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"Anche le cose muiono, caro mio.E dunque, se anche loro devono morire, tant'è meglio lasciarle andare? C'è molto più stile, oltre tutto, ti sembra?"
traduction
Même les choses meurent, mon cher. Et donc, si elles aussi doivent mourir, il vaut bien mieux les laisser partir? C'est beaucoup plus stylé, surtout, tu ne trouves pas?"
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Bien sûr, le coeur, pour qui l'écoute, a toujours quelque chose à dire sur ce qui sera. Mais que peut savoir le coeur ? Tout au plus quelque chose de ce qui s'est passé.
Manzoni, Les Fiancés, chap.VIII
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Mais qui peut jamais prévoir ? Que pouvons-nous savoir de nous-mêmes et de ce à la rencontre de quoi nous allons ?
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