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Critiques de Graham Masterton (925)
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Le portrait du mal

Moi qui apprécie beaucoup ce type de roman, je vais vous faire une confidence , je n'avais encore jamais lu de Masterton… oui j'entends déjà les hauts cris. mais il y a des auteurs comme ça pour lesquels je n'ose pas me lancer ( ceux qui me connaisse savent que j'avais une peur bleue de Pierre Bordage il y a quelques années.. et qu'au final il est devenu un de mes auteurs phares).

Donc aujourd'hui je me demande pourquoi je n'avais pas sauté le pas avant parce que franchement j'ai adoré .





Avec ce roman, il faut reconnaître que l'auteur rend un sacré hommage a un monstre de la littérature : un personnage charismatique et que j'aime beaucoup : Oscar Wilde.

On se rend très vite compte d'où lui est venu son inspiration.. mais en aucun cas on ne pourra lui reprocher un quelconque plagiat.



Le cheminement de l'intrigue est juste maîtrisé comme il fait pour tenir le lecteur en haleine et pour lui donner envie d'en savoir plus. Et puis la plume de Masterton est franche , directe, incisive et surtout parfaite pour les descriptions horrifiques.. (disons que les vers grouillants étaient réels chez mois! ).





Je remercie donc deux de mes amis Ebooker et Sia pour m'avoir sans le vouloir inciter a lire cet auteur… et surtout a m'avoir poussé a sauter le pas. Je relirais très vite d'autres romans de cet auteur.

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Corbeau

...le démon Yeux Tueurs, (qui peut faire cesser votre coeur de battre simplement en vous regardant), ou Jeune Fille Ours (couverte de fourrure noire, qui peut vous briser la nuque d'un seul coup de dents), ou encore Corbeau...

Ce ne sont que des légendes indiennes, fit George Yeux Gris, le Nez-Percé.





- Elliot Joseph y croit tellement qu'il a battu son fils à mort, en voulant extirper ce démon nommé Corbeau... Se désola Holly, assistante sociale au service de protection de l'enfance.





L'alcoolisme de l'homme avait provoqué sa crise de démence, mais "Corbeau" avait-il sa part de responsabilité ? Existe-t-il vraiment?





Un démon tout noir, comme une ombre. "Corbeau est un oiseau, rusé et très dangereux, c'est un charognard". Mais, il peut prendre la forme de son choix...





Au procès, Elliot Joseph murmure une malédiction en direction d'Holly.

"Corbeau, corbeau, corbeau.

Il secouait la tête, tel un shaman qui agite son bâton médecine".





Holly est horrifiée, et se rend compte que ce don de pouvoir lire sur les lèvres ( à cause de sa surdité) est un problème à ce moment...





Corbeau qui peut prendre la forme qui lui convient, Corbeau qui va prendre votre chance, morceau par morceau. Comme un charognard, il déchiquète votre Vie, vos moyens d'existence, votre maison, les êtres qui vous sont chers, puis votre bonheur...

Mais, ce n'est qu'une légende indienne, n'est ce pas ?





Il y a des centaines d'histoires sur Corbeau, mais dans chacune d'elle, c'est la détresse humaine qui le fait saliver... le charognard s'attaque d'abord à vos yeux, puis arrache votre chair, un morceau après l'autre...





Holly s'aperçoit que sa fille Daisy (8 ans) a des cauchemars, que son ami Mickey Slim se comporte de manière étrange, que des étrangers la regardent avec concupiscence....





Ce n'est pas vrai, n'est ce pas?

Ce ne sont que des histoires?

Corbeau n'existe pas, n'est ce pas?





Graham Masterton a un goût immodéré pour les légendes, l'horreur et pour le surnaturel (comme Lovecraft, auquel il rendit hommage!). de plus, il a un souci du détail et un humour particulier qui en font un des maîtres du genre...

Crôa, Crôa, crôa!





Lisez aussi le billet de Siabelle, nous avons fait la lecture ensemble...C'était notre challenge!
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Sang impur

Une histoire épouvantable basée sur une légende Tchèque , mais qui prend une dimension toute autre avec ce qu'il se passe actuellement au niveau écologique sur notre planète.



Je reconnais volontiers que l'auteur a une écriture addictive et en même temps très descriptive. Elle correspond parfaitement pour traduire la peur, la frayeur, l'horreur indescriptible de ses histoires..



A côté de l'horreur, il faut aussi admettre que l'auteur tire a boulet rouge sur la société de consommation. Ou plutôt sur les gros bonnets et politiciens qui sont à la tête des trusts, capables de mentir et d'anticiper en provoquant volontairement la chute future d'un phénomène de mode.



Il en va de même pour les généticiens ou l'auteurs si il voit des avantages dans les manipulations génétiques , il y voit aussi d'énormes dérives et dangers potentiels.



Un roman intelligent, qui se lit bien et vite, et qui se pose les bonnes questions.. un roman d'actualité.
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Le portrait du mal

« Maman, il y a tellement de mal dans le monde, et les gens passent à côté sans le voir. »

Mais avec Vincent, le mal a décidé de ne pas faire dans la discrétion en se faisant bruyamment remarquer.

Le proche entourage de ce richissime aristocrate newyorkais, Directeur d'une galerie d'art ayant pignon sur rue, se retrouve soudainement victime d'évènements funestes et sanglants. Des morts horribles… D'inquiétantes disparitions… Comme si quelqu'un de très mal intentionné et franchement pervers a fait irruption dans la vie réglée comme du papier à musique de Vincent.

Mais qui ?

Qui lui distille ces avertissements pernicieux ? Ces menaces effroyables ?

Qui se cache derrière ces cadavres d'écorchés vifs dont Vincent sent confusément que ces crimes barbares ont un rapport avec lui ?

L'effroi au ventre, aidé par un flic peu orthodoxe et deux femmes qui n'ont pas froid aux yeux, Vincent cherche, fouine dans les recoins de sa vie et de celles de ses aïeux.

Et trouve.

Il se souvient de ce tableau de Waldegrave, peintre médiocre et vaguement halluciné du XIXème siècle, enfoui depuis deux générations dans la réserve de la galerie d'art, précieusement conservé par son grand-père et son père qui lui fit interdiction formelle de s'en débarrasser. Une bien vilaine croute pourtant qui représente une assemblée familiale de douze personnages à l'allure funèbre ; une croute tellement détériorée que sa restauration est impossible.

Il se dégage pourtant de cette oeuvre une aura maléfique. Son histoire lie la famille de Vincent à celles des Gray. Un lien irrévocable de sang aux implications effroyables.

Les Gray : voilà la source du mal ! présentés dès la première ligne du roman… Une famille de maudits, de damnés, qui ont vendu leur âme pour conserver l'éternelle jeunesse (oui ! Il y a un rapport avec le portrait du même nom).

Tout l'intérêt du livre réside dans le cheminement laborieux de Vincent pour découvrir l'incroyable vérité, et sortir de son esprit rationnel pour la comprendre et l'accepter… Je me suis retrouvé immergé dans cette autre dimension, et j'ai trouvé captivante sa folle recherche.

Dans ce genre d'histoire, le moindre faux pas fait tomber le roman dans le grand guignol. Graham Masterton a évité cet écueil en nous livrant un récit sans concession, d'une violence absolue jusqu'au final éblouissant de perversité où les damnés, les maudits, font un dernier clin d'oeil au valeureux Vincent en lui susurrant : « Viens nous retrouver mon petit ! Viens ! »



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Le démon des morts

Dans l'ensemble un bon roman, Masterton a une écriture directe, franche et assez addictive.

Comme a son habitude, il reprend des légendes connues, ou moins connues pour peaufiner ses romans.

Ici sur une légende aztèque, il arrive a décrire un scénario qui fait froid dans le dos. Néanmoins certains éléments font que ce livre ne m'a pas complètement convaincu.



J'ai aussi beaucoup pensé a un autre roman que j'ai lu il y a bien longtemps (30 ans environ) … complètement différent en soit mais pas sur le fond, celui de Simetierre de Stephen King.





De même je n'ai pas lu beaucoup de romans de Masterton (3) mais la reprise d'éléments vus dans le portrait du mal du même auteur m'ont beaucoup dérangé. J'ai trouvé cela trop facile.



Néanmoins un très bon moment de lecture. Je vais continuer a faire connaissance avec l'auteur mais pas tout de suite.

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Démences

« La lavande est bleue, lala-lala

La lavande est verte.

Ici je suis le roi, lala-lala

Tu seras la reine. »



Graham Masterton nous plonges dans (le mur?) l'horreur ! Bien meilleur romancier qu'écrivain de Nouvelle, il m'a convaincue. J'ai un certain penchant pour les Psychopathes. Alors quoi de mieux, dites-le moi, quoi de plus exaltant, que 137 cas psychiatrique, juste pour mon bon plaisir.



Petite visite guidée... suivez-moi :



Oh ! Regardez ! En voila un qui cloue son sexe à un arbre!

C'est « fou »,non?

AH! Et un autre là... Non non pas celui qui se tape la tête au mur, C'est banal ça, l'autre!



.... Oui! Celui-là, il a l'air inoffensif hein? Faudrait demander à sa soeur.

Celle qu'il a décapité. Bah quoi? Un petit foot, ça roule, non?

Et voila Jack, c'est celui qui prévoit d'acheter le domaine, et son fils Randy. Shhhhhh.



Quelques visites s'imposent. (Nocturne.)

Pourquoi pas emmener la secrétaire ?



De quoi plaire, non ? Shhhhhhhhh

Ce bruit ? Oh, ce sont les murs.

.... Ou plutôt ce qu'il y a « dedans ».



Moi ? Pas de problème, j'ai un chevalier, certifié L.G, pour me protéger.



Fin de la visite.



Vous vous demandez peut-être, pourquoi je n'ai coché que 3 cases. D'autant si j'ai été, comme je le laisse entendre, séduite.



A mes yeux, « démence » est prenant, je me suis régalée. Cependant, il y a certains détails qui m'ont chiffonnés.



Mon soucis tiens surtout de:



Sa relation avec sa femme, qui au début est bonne. du moins d'après ses pensées initiales. Il s'inquiétait pour elle, de leur avenir « ensemble ». Du repas qu'elle préparait, de son retard, de l'appeler.



Et du jour au lendemain, ADIEU ! Elle n'est plus qu'un monticule de chair, rembourrée de défauts.



Ses réactions vis-à-vis d'elle, dans le premier tiers du roman, ne sont pas « cohérentes ».



Pour sa relation avec Karen, (sa secrétaire), non plus.



« Il n'y aura jamais rien. », Nia nia...

Il n'y pense pas.

Et soudainement, presque en un claquement de doigt, il la désire. Ils s'appellent par des petits Noms.



Cohérence -2 (Une étoile en moins.)



J'ai retiré la seconde, tout simplement car je me suis attendue à beaucoup de choses.



Il n'y a pas eue de « surprise », pour moi.



Si je vous le conseil ? Oui. L'intrigue est rudement bien menée. Une fin qui (pourrait) laisse présager une suite. Jamais écrite finalement. Un jour, qui sait? Quoi que si c'est pour que le niveau soit celui de Docteur Sleep, qui à suivi Shining, nous dirons peut-être « non merci ». Et nous contenterons de cette première version.





L.G







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Le trône de Satan

"...after I count down three rounds, in Hell I'll be in good company."

(The Dead South)



Il serait de bon ton de placer symboliquement "Le Trône de Satan" en tant que ma 666ème critique.

Hélas, le chemin à parcourir est encore long, et, entre nous, je ne suis pas certaine que cet opus mastertonien mérite ce privilège tropologique. J'ai même un peu peur que d'ici quelques mois, il risque de disparaître complètement de ma mémoire dans un petit nuage de soufre.



Le roman date des années 80, une période de grande effervescence créative de Graham (qui a vu apparaître des merveilles comme "Tengu", "Le Miroir de Satan", ou "Le Portrait du Mal"), mais on peut difficilement le compter parmi ses plus grandes réussites.

Ce n'est pas particulièrement bien écrit, le scénario est parfois bancal, les dialogues prêtent à sourire, et la fin est tellement tirée par les cheveux qu'on a du mal à réprimer une furieuse envie de se gratter la tête, après avoir refermé le livre.

Et pourtant... c'est tout de même diablement efficace !

Une fois n'est pas coutume, Graham ne nous ménage aucun languissant moment de détente avec des saynètes torrido-érotiques qui tombent toujours comme un cheveu sur la soupe en plein milieu d'un passage fabuleusement terrifiant (sage décision !), il n'a pas peur de recourir aux pires clichés du genre (ce qu'on peut difficilement lui reprocher, dans un roman classé "horreur") et tout s'enchaîne tellement vite que la moindre pause dans la lecture semble être un sacrilège.



Dans ses histoires, l'auteur ne dissimule pas sa fascination pour les légendes et les objets maléfiques : miroirs, lampes, tableaux... et cette fois-ci il a mis la barre très haut, avec une pièce de mobilier qui représente une porte vers le Mal Suprême en personne - "le plus savant et le plus beau des anges", comme l'appelait Baudelaire, qui n'a malheureusement pas pu profiter de l'oeuvre littéraire de Graham pour s'instruire.

"Le Trône de Satan" est donc primairement un roman d'horreur. Mais c'est aussi un livre plein de sagesse, car il ne fait que confirmer sans réserve le dicton populaire "quand c'est gratuit, c'est toi le produit".

L'antiquaire Rick Delatolla n'a jamais voulu de ce hideux fauteuil tentaculaire en acajou sculpté : un beau jour, un gars avec un camion bourré d'antiquités s'arrête devant sa porte, et déballe tout un tas d'objets hétéroclites au prix dérisoire. le temps que Rick se renseigne par téléphone chez l'ex-propriétaire de cette satanée chaise (seul objet qui vaut quelque chose dans le lot), l'homme est déjà parti.

Si, comme moi, vous pensez que Rick va désormais passer tout son temps assis sur le Trône afin de s'imprégner de ses pouvoirs et libérer le Mal en lui, vous vous trompez. Rick est un homme heureux qui tient à préserver son bonheur, et il va tâcher de se débarrasser de ce fauteuil par tous les moyens. Il n'a pas tort, car depuis qu'il est devenu l'heureux propriétaire de l'antiquité tant convoitée par certains, sa vie est devenue - excusez le cliché ! - l'enfer sur terre. Je vous laisse découvrir le reste...



Tout compte fait, c'est une lecture qu'on ne regrette pas. L'histoire est rapide et efficace, l'Enfer mastertonien présente quelques agréables similitudes avec celui de Dante, c'est amusant (sans oublier deux, trois authentiques frissons), et on peut même en tirer quelques utiles leçons de vie.

Par exemple, que même les objets incroyablement moches peuvent avoir une grande valeur pécuniaire, et qu'on trouvera toujours quelque snob désireux de les acquérir à cause de leur provenance. Que ce soit le peigne d'Elvis ou le Trône de Satan. Il se pourrait que leur véritable pouvoir soit identique.

Mais aussi, comme je disais plus haut, que les choses se compliquent encore davantage quand on vous fait miroiter gratuitement quelque objet "de valeur". Vous pouvez être sûrs et certains qu'il y a toujours quelque diablerie cachée là-dedans... toujours ! 3/5, pour le bon moment passé avec le livre.
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Rituel de chair

« Prenez et mangez, ceci est Mon corps »



Que feriez-vous si votre femme, l'homme que vous aimé, ou votre propre enfant décidait de vous abandonner pour rejoindre une secte qui prône le cannibalisme? Pire, si cette personne cher à votre coeur, se voit prête, à se sectionner elle-même une partie de son corps dans le but de le manger et/ou de le partager?



C'est là le sujet principal de « Rituel de Chair » !



Charlie est un critique gastronomique qui a fui sa vie familiale en quête de lui-même. Son travail lui a offert cette opportunité , et il l’a saisie. Toujours sur les routes, loin de toute responsabilités.



Résultat ? Un divorce et l'ignorance totale de la personnalité de son fils, Martin. Seulement lorsque son ex-femme désire partir en vacances, Charlie doit bien accepter de prendre son fils avec lui sur les routes. Une occasion de faire connaissance et, pourquoi pas, établir un lien?



Illusoire car Charlie et Martin sont deux inconnus. Et l’enfant ne compte pas pardonner si facilement. Rapidement les choses se gâtent. Victime d'une machination, Charlie découvre que son fils a disparu. Il soupçonne « le Reposoir » ( un restaurant qui n'accepte que des clients sous parrainage), d'être à l'origine de tout. Il se rendra compte par lui-même que c'est bien en deçà de la vérité. Car si Martin est bien au Reposoir, il y est de son propre chef et dira à son père:



« Je sais ce qu'ils font et je sais pourquoi ils le font, et je veux le faire, moi aussi. »



Le combat d'un homme pour sortir son enfant d'une secte aux ambitions effrayantes. Des traîtres, une pourchasse où seront mêlées les autorités, et des tentatives de meurtre! Arrivera-t-il à intervenir avant que son fils ne serve de casse-croûte? Il le DOIT.



Graham Masterton est à applaudir! Je n'en ai pas encore lu énormément de cet auteur, mais de ceux que j'ai déjà découvert, c'est ce livre-ci au sommet du podium ! Celui-ci qui me donne envie de pousser encore plus loin mes connaissances au travers de sa bibliographie.



Âmes sensible s'abstenir. Si les descriptions sanglantes et horrifiques vous déplaisent, alors je vous le déconseille. Mais si au contraire vous aimez ça, si au contraire vous voulez du sang, vous voulez une aventure, vous voulez de l'horreur, de l'angoisse, du suspens, ( un peu de sexe ) alors oui, dévorer ( non pas votre corps), mais cette histoire!



Nous nous identifions facilement aux personnages, on traverse avec eux leur périples et on se pose les mêmes questions, aussi terribles soient-elle ! J'ai sursauté, j'ai grimacé, j'ai émis des grognements de dégoût, des protestations.... ce roman.. m'a fait « vivre » !



Bémol sur l'épilogue.... ( pour moi).



Grande épopée au travers d'une secte

Rien de tel qu'un peu d'horreur

Éliminez vos a priori et essayez de

Garder l'estomac solide!



POUR TOUJOURS, L'ambition Galvanisante de poursuivre plus loin, vaille qui vaille.



Lisez!
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Le Djinn

« On dit avec raison que la vérité se découvre souvent dans les flacons; mais on dit avec plus de raison encore, que d'anciennes vérités émergent d'anciens flacons. »

S ‘il y a bien un objet qu'il ne fallait ni acquérir, ni ouvrir, c'est une jarre millénaire du Moyen Orient achetée par un américain collectionneur d'antiquités. Ce dernier décède dans d'étranges circonstances, ses dispositions testamentaires semblent folles, et sa veuve se livre sur leurs dernières années d'existence marquées par la jarre qui abriterait un djinn doté de pouvoirs maléfiques.



En feuilletant ce roman publié dans la mythique collection Pocket Terreur qui fit les nuits blanches de mon adolescence, car elle garantissait « des cauchemars haut de gamme pour les années 90 », j'ai aperçu le nom des Hasan-i Sabbâh, le «  Vieux de la Montagne », personnage central d'Alamut et de Samarcande. Adjugé vendu donc. Dans ce court récit percutant, Graham Masterton oppose la logique du Nouveau Monde ancré dans l'univers intellectuel et bourgeois de Cape Cod à la mythologie arabique préislamique. Les personnages (et le lecteur crédule), découvrent que le bon génie de la lampe est une idée fausse qui va de paire avec un Orient de carton pâte. Les malheureux naïfs réalisent trop tard que les djinns, créés de feu sans fumée, peuvent non seulement prendre différentes formes mais nous contrôler.



Cette première lecture de Masterton s'est révélée plaisante, même si le côté « horrifique » promis par la collection m'a semblé léger. Je lui ai plutôt trouvé une parenté avec certains romans noirs de Diana Ramsay ou de Frédric Brown qui lui confère un charme Old School. Les anecdotes sur la Perse, sur la véritable histoire d'Ali Baba et sur les djinns, qui n'ont décidément rien à voir avec ceux de Victor Hugo ( On nous a menti!) font le sel de ce roman.

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Sang impur

"Have you seen Jack-in-The-Green

with his long tail hanging down ?

He quietly sits under every tree

in the folds of his velvet gown"



(Jethro Tull, "Jack-in-The-Green")



Quelques notes de la flûte d'Anderson, et on pense tout de suite à ce personnage poétique du folklore anglo-saxon, qui fait reverdir la nature au printemps.

Mais Janek-le-Vert de Masterton est l'antithèse même du gentil Jack. Certes, il fait reverdir les près et assure une récolte abondante, mais uniquement au prix d'un sacrifice humain. Bref, c'est assez immonde...



Graham est plein de ressources, et il nous gratifie régulièrement d'histoires inspirées de légendes irlandaises, indiennes ou japonaises. Il n'hésite pas à faire un tour chez Lovecraft, Carroll ou Wilde. Mais de quelle poche a t-il sorti cette "légende tchèque" du Voyageur Vert, ça restera pour moi un mystère éternel.

Mais peu importe. Mes recherches infructueuses sur ce Janek pseudo-slave ne m'ont pas empêchée de me délecter de l'horreur mastertonienne, ni de lancer sans arrêt un regard en biais sur les branches de la glycine ondulant derrière la vitre, tandis que je lisais "Le sang impur".



Le mélange de Graham est assez osé. D'un côté cette légende médiévale, et de l'autre la génétique moderne, la politique et les militants pour les droits des animaux. On pourrait penser que cette mayonnaise teintée de sang, tripes et cochons génétiquement modifiés ne prendra pas, ou tombera dans le ridicule - mais Graham s'en sort en brandissant haut son fouet.



Qui (ou quoi) est donc ce Janek-le-Vert, mi-homme, mi-buisson, qui parcourt le monde en compagnie de ses répugnants acolytes : le Témoin, le Bretteur, le Docteur, le Lépreux et les jumeaux Lame et Nue ? (Ils ne sont pas sans rappeler les Cénobites de Clive Barker.) Ses taux d'intérêt sont bien plus élevés que chez le gentil bonhomme Cetelem, et c'est pour cela que Terence Pearson décide de décapiter ses propres enfants à la serpe, afin de les épargner d'un sort mille fois pire encore. Car le Voyageur Vert peut promettre une bonne récolte aux fermiers désespérés, mais seulement en échange d'une partie molle et précise de leur corps, le temps venu. Dans ce monde, on n'a rien pour rien, et il faut bien se nourrir. Et aussi continuer sa lignée, de préférence en abusant de la femme du fermier.



Ce "sang impur"... Terence sait qu'il l'a, ainsi que sa petite Emily, la seule qui échappe au massacre grâce à l'arrivée de la police. Mais il est trop tard, et Janek-le-Vert et sa bande puante (Masterton a un véritable don pour décrire toutes sortes d'odeurs !) sont déjà sur le chemin, pour réclamer leur dû.

Et le fait qu'un morceau de cerveau du petit George assassiné se retrouve implanté dans la tête du plus grand cochon d'Amérique n'arrange pas vraiment les choses ! Tout le monde veut retrouver la petite Emily. Que va t-il se passer après ?!



Ah, Graham ! J'aurais pu te coller tes cinq étoiles... !! Je te pardonne volontiers cette légende slave imaginaire, car je la trouve géniale, et elle fout vraiment les pétoches. Presque autant que les modifications génétiques dans le monde réel, et les questions d'éthique qu'elles soulèvent. Je te pardonne aussi les Tchèques immigrés dans l'Iowa qui embrassent les icônes de St. Venceslas, la "région inculte de Brno" (quoique !), la confusion entre "Bohême" et "bohémiens", les mots massacrés, et même les prêtres Boii officiant en secret au temps de la Grande Moravie...

Mais ces trente deniers de Judas, fondus avec de l'argent du Temple de Jérusalem, qui portent une inscription en tchèque moderne... Graham !! C'est plus fort que la slivovitz clandestine !



En tout cas, si vos plantations se fanent, et si vous entendez quelqu'un frapper, frapper et frapper à votre porte, n'ouvrez surtout pas ! Et méfiez-vous de la couleur verte, bien évidemment...

"Juré, craché, tu te tranches les tripes, et tu fuis le buisson qui a la trique."
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La cinquième sorcière

C'est désormais un rituel : je débute ma nouvelle année littéraire par un bon vieux roman horrifique de Graham Masterton… Sa formule m'est désormais bien connue : une entrée en matière tonitruante, un antihéros cynique voire sarcastique peu ou prou l'alter ego de l'auteur écossais, un sidekick ethnique, une partenaire medium, le recours aux mythes et légendes du monde entier, des dialogues bien troussés plein d'humour noir, le mélange cul / gore que l'auteur maîtrise si bien et les clins d'oeil croisés à la culture classique et à la culture populaire…



Ce roman partage pas mal de points communs avec "Le Diable en gris" : le flic désabusé hanté par le fantôme de sa défunte compagne, le caïd ethnique recourant à la magie noire et les autorités complètement dépassées par la situation… ^^

Bref, les caïds ethniques Jean Christophe Artisson, dit le Zombie, Orestes Vasquez, dit le Fantôme Blanc, et Vassili Kryslov ont décidé de développer leurs business délictueux en recourant respectivement aux offices occultes de l'envoûteuse haïtienne Michelange Dupriz, de la shamane uitoto Lida Siado et de la sorcière russe Miska Vedma spécialisée dans la magie des miroirs. Elles démultiplient leurs pouvoirs en siphonnant le réservoir sans fin que constitue Rebecca Greensmith (sorcière WASP favorite de Satan depuis l'époque des Pères Fondateurs), et sèment le chaos, la désolation et la terreur au sein des forces du Los Angeles Police Department… Malgré le déni de la réalité de la part des autorités (quand lesdites autorités ne sont pas les complices consentantes des gros bonnets de la pègre…), l'officier Dan Fisher, son co-équipier Ernie Munoz et la wicca Annie Conjure partent en croisade contre les forces du mal !



Bon, c'était sympa mais c'était loin d'être le meilleur ouvrage de l'auteur car il y a arnaque sur le chiffre cinq tant sur les cinq sorcières que sur le fameux quintex sur lequel tease l'auteur une bonne partie du roman… cela sent quand même un peu le récit écrit en roue libre alors qu'on aurait pu aller au bout des idées suggérées :



Au niveau des bémols aussi, le whodunit sur la véritable identité de Gayle est cousu de fil blanc malgré les fausses-pistes créées par l'auteur pour apporter du suspens…
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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Les escales du cauchemar

Mesdames et messieurs, au nom de votre adoration pour cet auteur ....



Ayez pitié de mon âme, car voici mon avis :



Première lecture du grand Graham Masterton . C'est dire si j'en attendais quelque chose!



J'ai choisis son recueil de nouvelles et....



En toute honnêteté, il m'a semblé lire un « chair de poule » des temps moderne. Sans la frayeur que j'avais ressentie étant gamine et avec du sexe. La première nouvelle, ... comment dire ? Inutile ? Heureusement il relève le niveau avec d'autre, mais je garde un goût très mitigé de cette première rencontre « lecteur/auteur ».



IL a de bonne idées, une bonne imagination ! Cela va sans dire.

Des sujet m'ont touchés plus que d'autre.



En revanche ce qui m'a déçue, même au plus chaud de ses séquences, c'est l'incohérence des émotions de ses personnages. Je ne suis pas du genre à vérifier tout les dires d'un roman, pour attester si « oui » ou « non », c'est exact. Mais les émotions, ça ne se fausse pas. Elles varient d'une personne à l'autre mais suivent une certaines logique. (Du bon sens?)



Certains ne s'en soucient pas, mais pour moi c'est primordiale.



Écrire des nouvelles, n'empêche pas de respecter cela.

Stephen King, et Pierre Bellemare l'ont compris.



Conclusion :



Il a un esprit fou et tordu, ce qui est plutôt sympathique ! Il est complètement dingue, mais c'est pour cela qu'on choisis ce genre de roman. Pour y trouver une dose de folie qu'on ne trouve pas dans les polar. Malgré tout, je crois qu'il aurait pu peaufiner un peu tout ça, et retravailler les dialogues et certaines scène ( touchant aux émotions) avec plus de.... réalisme?



L'importance des sentiments

.

Grandie en valeurs.



* Prend la fuite, avant de se faire lacéré par l'équipage du vol de L'escale*
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Descendance

Un petit livre de chasse aux vampires sans aucune prétention, qui mine de rien fait du bien car il rompt avec la déferlante des vampires de paranormal romance ou de paranormal porno. Et j’ai trouvé assez bien senti que l’auteur alterne tout au long du roman entre le vampire gothique, tendance classique, et le vampire virologique, tendance moderne (car cela nous donne un dénouement particulièrement malin !). Et pour ne rien gâcher nous nos amis les chiens ont la part belle du début à la fin !





La mise en place du livre, partie sans doute la plus réussie du récit, nous montre d'Omaha Beach à Anvers, la traque de créatures de la nuit par une unité militaire d’un genre bien particulier. Les chasseurs deviennent chassés, les vampires ramenés des Carpates par les Nazis pour traquer les résistants alliés étant traqués à leur tour. On est entre le récit d'espionnage, de guerre et d’horreur, et quand on pourchasse le vampire alpha dans les rues sous les pluies de V2 allemands, on touche du doigt le survival.

Oui mais non. La majorité du roman est consacré à un remake de Dracula : 7 ans après les faits, James Falcon revient en Europe pour mettre fin aux agissements du vampire alpha, qui s'en donne à cœur joie grâce à une boulette des services secrets britanniques... Duda remplace Dracula dans le rôle du vampire roumain, l’américain James Falcon remplace l’anglais Jonathan Harker dans le rôle du chasseur de vampires énamouré, et Jill Foxley celle de Mina Harker, demoiselle en détresse prise en étau entre les sentiments amoureux de James Facon et les désirs fantasmatiques de Duda... Et le Londres des années 1950 remplace agréablement le Londres de la reine Victoria. Pour un peu le paquebot Normandy remplaçait le Déméter (ce qu'avait plus ou moins fait dans les années 1980 le mangaka Hirohiko Araki dans "Phantom Blood", le premier arc de la saga "JoJo's Bizarre Adventure").





Au bout de quelques livres, je commence à connaître les us et coutumes du prolifique auteur horrifique écossais. Ancien rédac-chef du magazine érotique Penthouse, il est célèbre pour son mélange humour / cul / gore. Mais ici force est de constater que mis à part le passage du gynécologue vampire, il est plus sage qu'à l'accoutumée...

La méthode Masterton, c'est bien souvent un background travaillé difficile à prendre en défaut. Ici nous avons la « grippe coréenne », le vaccin Salt, la Guerre Froide en Occident, la décolonisation au Moyen-Orient et réorganisation des services secrets britanniques après la trahison des Philby...

La méthode Masterton, c'est aussi l'alternance entre clins d’œil à la culture classique et clins d’œil à la culture populaire : d'une côté on a des références à Dante Gabrielle Rossetti, Mary Shelley, Bram Stoker ,Oscar Wilde, J.R.R. Tolkien, Paul Anka et Frank Sinatra… et d'un autre côté on a des références à Superman, Bela Lugosi, Loretta Young, Christopher Lee, Peter Cushing, le pilote Fangio ou les gâteaux spéculoos… Il peut donc réconcilier différents types de publics en offrant des petits plaisirs à tous ses lecteurs... ^^

Mais le plus gros clin d’œil du roman c’est celui fait à la saga "Indiana Jones" : ben oui, on a quand même pour héros un universitaire aventurier armé d’un fouet, affublé du surnom de junior par sa littéraire de père (et je ne parle même pas de la scène où le héros explique le concept de vampire à deux agente du gouvernement venus l’embaucher, entièrement tirée des "Aventuriers de l’arche perdue" ^^).

Sinon l’auteur continue d’explorer les rapports compliques entre la perfide Albion et l’Oncle Sam… blink





J’ai longtemps trouvé le personnage de Jill Foxley superfétatoire avant que je comprenne le truc… Déjà c’est l’alter ego de Mina Harker qui fait écho au personnage de Bram Stoker, mais l’auteur a bien souvent inclus un roman sympa dans ses œuvres et c’est ici le cas. Car James Falcon, fils d’un Américain de souche irlandaise et d’une immigrée roumaine, se reconnaît davantage dans Jill Foxley, fille d’un Anglais et d’une Birmane, que dans la copine de lycée qu’il a épousé avec pour seul point commun le mal de vivre post WWII…



Mais c’est vraiment dommage qu’il faille attendre les derniers chapitres pour enfin entrer dans les mystères qui donnent son titre au roman…

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Les puits de l'enfer

Avec le temps, mes amis sur Babelio, connaissent un peu mes goûts. Après mes lectures de Sire Cédric, mes deux amis Alberhenri ainsi qu'Éric, me demandent : «Pourquoi tu ne lis plus ton auteur favori Graham Masterton ?» J'avoue que je mets souvent mon écrivain préféré de côté, alors je décide de le lire, évidemment. C'est avec bonheur, que je débute mon livre «Les puits de l'enfer», que mon ami Éric me choisit.







Épouvante, Cauchemardesque, Burlesque



Je constate, que Graham Masterton possède le don de te montrer une autre réalité, comme lui, il veut bien te démontrer. Il t'offre ici, du grand Masterton, je reconnais amplement la belle plume, de mon géant. C'est vraiment sa signature, car il maîtrise autant son histoire, ses thèmes, ainsi que ses légendes. J'avoue, que c'est une de ses grandes marques. Il te livre également une histoire rocambolesque, que juste lui, est capable d'inventer. Tu es vraiment admirative, de son talent et de son art pour monter une histoire pareille. Tu n'oses vraiment pas croire, tout ce qui se déroule sous tes yeux. C'est inimaginable.



C'est donc l'histoire de Mason, qui est plombier, et qui est toujours en compagnie de sa chatte Shelly. Pour lui, elle n'est pas juste un animal, elle représente aussi une amie. On l'accompagne donc dans une inspection, lorsqu'il arrive sur les lieux, rien n'est comme d'habitude. La maison est remplie d'eau et il se rend compte que l'eau en est peut-être la cause. C'est avec Dan, son partenaire, qui tente d'élucider le mystère. Tu es vraiment surprise, terrifiée et stupéfaite, de la tournure des événements. Tu es toujours en haleine, car c'est un peu, une course contre la montre. Je ne vois pas de temps mort, tu parviens très bien à suivre l'histoire.



C'est intéressant les sujets qu'il aborde et il les intègre bien dans son récit. Pour moi, Mason, est un héros, même si on le qualifie, d'un plombier ordinaire. Il essaie coûte que coûte, de résoudre cette affaire, par tous les moyens, même s'il doit passer pour un fou, auprès d'un médium, de la police ou des autres intervenants.







C'est une histoire vraiment un peu folle, qui sort de l'ordinaire. Notre héros Mason est vraiment confronté, à quelque chose, d'inaccoutumé. On se croit, un peu, comme dans un film d'horreur, avec des scènes un peu sanglantes et à des trans-formations loufoques, qui nous laissent sans voix. Au cours de ta lecture, tu es vraiment captivée, tu suis très attentivement le déroulement, ainsi que l'enquête qui se poursuit. On se sent à la fois observé, traqué, et menacé, comme Mason, peut le ressentir, autour de lui. On s'aperçoit que son quotidien est chamboulé, depuis cet événement.



Pour terminer, je suis très satisfaite de ma lecture, que je dévore littéralement. Je suis trop curieuse, alors je ne lâche pas mon livre, car le suspense est très présent. Vraiment, il est incroyable ce Graham Masterton. Je reconnais bien là son écriture vigoureuse, avec un brin d'humour sarcastique, ainsi qu'une imagination débordante. Il réussit vraiment à m'évader, à me faire entrer, dans cet univers fantastique. Je suis toujours émerveillée par la richesse de ses histoires, qui me fait rêver à nouveau. Il est tel un magicien, qui m'amène dans des mondes parallèles, comme juste lui, sait si bien le faire.







En refermant mon livre, je me rends compte, que je dois lire plus souvent mes livres de mon auteur chouchou, car ça me fait un bien fou. Il sait saisir la magie, à travers ses mots et c'est seul le lecteur, qui peut la percevoir ou non. Lorsque je repense à cette histoire, je ne vois plus les plombiers de la même façon et surtout aussi l'eau qu'on boit. On prend conscience que c'est une source vitale, et si on ne pourrait plus en boire, qu'est-ce qu'on deviendrait ? Je remercie encore une fois Éric qui m'a choisi ce livre, avec lequel je passe un très bon moment. Ensuite, je vais lire le «Djinn» qu'Alberthenri me recommande aussi. C'est ça, les amis, ils ne veulent pas, que tu oublies tes livres, que tu affectionnes tant.



Graham Masterton se dépasse encore une fois et c'est un très bon cru. Il fait partie de mes livres préférés maintenant et il y a de quoi. Est-ce que je suis objective ici dit ?
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Sang impur

La fin justifie-t-elle les moyens ?

Masterton pose cette fameuse question, qu'il aurait même plutôt tendance à reformuler en "la faim justifie-t-elle les moyens?", à travers une bien sombre histoire.

Les conséquences du choix de certains hommes avides de pouvoir, de gloire professionnelle, d'argent, ou plus spécifiquement de productivité, engendrent des conséquences extrêmement lourdes, qui peuvent s'étendre sur des générations entières. Tout se paye un jour, quand bien même les erreurs ont été commises il y a fort longtemps.



Sur base d'une légende, un fable atroce, sortie tout droit de l'imaginaire de l'auteur, celui-ci nous offre une morale qui traverse les âges. En mêlant combat politique, combat pour une cause humanitaire/animale, expériences plus ou moins secrètes de génétique, et simple combat pour protéger sa famille et la faire perdurer, l'écrivain nous montre à quel point l'être humain peut être égoïste, et à quel point chaque choix, chaque décision impacte les autres. Certains pensent oeuvrer pour le bien, mais au final ils sont parfois encore plus aveuglés.



Pour l'idée, ou plutôt les idées, pour les personnages et surtout pour la légende, ce livre est bon, et même très bon. Par contre, je l'ai trouvé beaucoup trop long, et quelques passages sont assez ennuyeux. Masterton a voulu, pour donner encore plus de corps et de relief à l'environnement qu'il a construit, introduire beaucoup de personnages, mais du coup ça traine quelque peu en longueur à mon goût.



Bref, un bon bouquin, bien construit, bien détaillé aussi, des protagonistes intéressants, mais trop c'est un peu trop....
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Le Djinn

J’ai découvert ce livre dans un groupe Facebook avec une personne vendant ainsi pas mal de vieux bouquins (éditions des années 1970 pour la plupart). Je ne connais l’auteur que de nom mais je n’en ai jamais lu car il fait plutôt dans l’horrifique. Je ne suis déjà pas fan de ce genre dans les films alors en bouquin, j’essaye de m’abstenir. Pour celui-ci, le résumé m’a plu, j’ai quand même voulu tenter et du coup, il n’est pas resté longtemps dans ma pal.



Les 50 premières pages ont déjà réussi à m’intriguer, c’est un bon point. J’étais un peu anxieuse de la suite, à savoir comment aller se dérouler le reste de l’histoire. À l’enterrement de son parrain, un homme nommé Harry découvre que celui-ci était peut-être fou à cause d’une jarre ancienne et qu’il avait donné de curieuses instructions à son épouse concernant cette poterie. Il va être aidé d’une experte en antiquité pour en apprendre plus sur cette jarre et les raisons de son étrange décès. Grâce à eux, nous évoluons ainsi dans la mythologie arabe avec ses djinns (ou génies) et la magie noire. Est-ce vrai ou pas ? Je n’en sais rien car je connais assez peu cette mythologie mais on a également des informations intéressantes sur l’occultisme arabe et les mythes entourant les djinns. J’ai donc continué ma lecture en étant intriguée par l’histoire mais en étant également épouvantée comme les personnages. Ceux-ci ne me semblent d’ailleurs pas trop travaillés, l’auteur a tout axé sur son djinn maléfique et la peur qu’il inspire aux humains. Les seules choses qui m’horrifiaient étaient les automutilations et certaines tortures infligeaient aux femmes. Certains passages de la fin sont assez sanglants mais heureusement, ils sont relativement courts.



Comme vous l’aurez compris, ce roman a été une curieuse découverte, l’histoire est intéressante et teintée d’épouvante par moments. On apprend quelques légendes arabes et malgré le peu de pages, l’auteur finit son histoire en donnant d’autres indices sur ce qu’il manquait. Je me suis quand même doutée de certaines choses mais la fin laisse tout de même un goût d’inachevé car elle m’a semblé un peu courte par rapport au reste de l’histoire. Si vous êtes amateurs de littérature fantastique teintée d’horrifique, je vous conseille de découvrir ce roman et cet auteur. Pour ma part, je verrais plus tard au gré des résumés si j’en tenterais d’autres de lui. Seul bémol de cette édition, il reste des coquilles.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Le portrait du mal

LE PORTRAIT DU MAL, est une relecture "mastertonnienne" du PORTRAIT DE DORIAN GRAY d'Oscar Wilde.



D'ailleurs, le roman et l'auteur qui servent d'inspiration sont cités par Masterton, et il est ici bel et bien question d'une famille Gray.



Il s'agit pour moi d'une relecture puisque j'ai lu ce roman à sa sortie française en 1987 chez Néo.



Je dois avouer que si à l'époque, j'étais fan de Masterton, je le suis moins aujourd'hui !



Je relis cependant régulièrement l'auteur écossais, certains de ses romans sont de vraies réussites du genre "horrifico-fantastique".



Le soucis, est que Masterton a tendance à user et abuser des mêmes ficelles et des mêmes ingrédients. Le plaisir que l'on peut avoir à le lire est celui -un peu coupable- que l'on a à regarder une série B avec de gros effets attendus.



Pas vraiment de surprises donc, très vite on comprend quels sont les rapports ente les Gray et le portrait de famille, d'autant plus facilement si l'on connait le roman de Wilde .



La Masterton's touch est bien là, une certaine complaisance dans l'érotisme et le gore et, une intrigue assez mince dans un récit bien rythmé.



Au final, j'ai un sentiment un peu mitigé sur cette "lecture nostalgie", qui me fait surtout mesurer le chemin que j'ai parcouru depuis les années Néo..!
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Les escales du cauchemar

Je viens de terminer ces douze parts d'un gâteau de terreur et de commencer ma découverte d'un auteur doué pour faire peur.

Maître Masterton plonge le lecteur dans des récits fichtrement biens racontés!

Ces histoires fantastiques sinuent dans cette zone grise et sombre d'une folie de l'homme: celle cachée dans notre inconscient et prête à éclater en boue immonde...

Cela commence par un drôle d'oeuf (ben tiens...), et se poursuit avec un tas de sales bêtes, en creux ou en vrais et des êtres de pierre qui bougent, et un démon qui s'amène, et une vieille radio qui crache des horreurs par temps d'orage. Tout l'attirail pour frissonner et se régaler, bien content de ne pas faire partie bouquin!

De plus, Graham Masterton ne fait pas de diffrence: On n'est pas plus à l'abri en ville qu'à la cambrousse. Faites bien attention.

Et surtout, surtout, ne mettez jamais deux scarabées Jajouka mâle ensemble. Jamais.
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Ghost Virus

Quand j'ai envie d'un roman vraiment éprouvant pour les nerfs, d'une histoire bien tordue et de kilos de chair baignant dans des litres de sang, je me dirige toujours vers les romans de Graham Masterton.

Et justement, il vient d'en sortir un nouveau.

Il est ici question d'une forme de possession d'êtres humains par des vêtements d'occasion.

Je pensais naïvement qu'en enfilant le vieux pull irlandais de son grand-père ou la jupe vintage de tata Simone, on risquait peut-être un léger érythème à cause du tissu qui gratte ou l'amère déception de découvrir des trous de mites, mais on risque visiblement bien plus que ça !



Les personnages de ce roman s'en donnent à coeur joie à coups de fioles d'acide, de couteaux tranchants, de désossements, d'éviscération, d'énucléation, que des trucs qui font sacrément mal, qui font jaillir le sang à flots et qui finissent évidemment plutôt mal pour tout le monde.

J'ai dévoré ce roman, me repaissant de toute cette horreur, comme un gentil agneau se repait dans un pré à l'herbe tendre.

Oui, j'aime l'horreur, le gore, ce qui peut paraitre odieux, atroce, cruel et surtout très sanguinolent, ça me distrait, ça me défoule, ça me fait un bien fou.

Ma psy est déjà au courant, je la vois tous les jeudis, donc pas la peine de contacter les responsables du site pour leur signaler un individu dangereux, tout est sous contrôle.

Bon, la fin est peut-être un chouia grand guignolesque, mais je pardonne tout à cet auteur.

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Le Maître des mensonges





Référé par Masa, il pique ma curiosité sur ce livre. Je n'ai pas pu résister à le lire tout de suite, quand je l'ai reçu. Le roman «Le maître des mensonges» est un bon pavé, il contient 378 pages. Il est édité en 1992, c'est fait par l'édition «Presse Pocket», de la collection Terreur. La 4e couverture est tout simplement magnifique, elle annonce bien un des sujets de ce récit.







Horrifique, Fantastique, Violence

Dès les premières pages, j'avoue que j'ai été saisi par l'horreur

du drame. Une autre famille qui se fait attaquer par le tueur de San Francisco. Je suis glacée d'effroi par l'ambiance horrible qui règne. La famille figée et soumise par le tueur. C'est un tel supplice lu par le lecteur. Lorsque j'ai commencé à le lire, il a fallu que je repose de temps en temps mon livre. Je le lis à petites doses car c'est très prenant et vraiment saisissant.



L'histoire :

C'est Larry qui est chargé de l'enquête, des meurtres qui se multiplient sur des familles. On pense que c'est le même tueur mais il n'a aucun indice, impossible de trouver la moindre preuve. On ne sait pas ce qui peut bien motiver le tueur. Tout ce qu'on possède c'est les crimes atroces qui se répètent sur les victimes.

Larry pense au surnaturel et depuis qu'il est chargé de l'enquête, sa main a un comportement étrange… Il aperçoit un visage… Que se passe-t-il donc ? Pourquoi ses manifestations sur sa

main ? À qui on-t-il affaire ? Va-t-il être capable d'arrêter ce cinglé à temps ?



Angoisse, Vulnérabilité, Malaise

Après le dénouement du premier chapitre, on suit Larry dans

sa nouvelle enquête ainsi que dans sa vie de famille. Après ce chapitre intense, l'auteur relâche un peu la tension pour le lecteur, l'histoire se met en place ainsi que les personnages entrent sur scène.

On sent vraiment l'électricité dans l'air, la police est sous pression et Larry fait tout pour trouver le motif du tueur. Il s'est fait bien avertir que son patron veut des preuves et non du surnaturel. Larry n'y croit pas mais depuis qu'il est sur cette enquête, il ne pense plus de la même façon. Il ne veut rien

négliger, il participe même à une séance de spiritisme. Depuis cet événement, tout s'enchaîne et Larry ne contrôle vraiment plus rien.







Au fil des pages, tu te demandes vraiment comment va faire Larry pour résoudre cette enquête. À chaque meurtre qui arrive, on est complètement déstabilisé. On reconnaît aussi ce qu'on aime de l'auteur, il possède une écriture déchaînée et une imagination débordante. Masterton ne se gêne pas pour nous mettre des scènes où la terreur est au rendez-vous, et en plus avec des détails morbides. Comment il fait pour écrire de telles histoires même si je sais qu'il ajoute des mythes et des légendes ?



On retrouve aussi tout ce qui fait l'empreinte de Masterton, il nous donne ses explications sur les sujets qu'ils abordent. Il y a des thèmes qu'ils sont fort intéressants, comme lorsqu'il parle de «l'autre côté», des «esprits mangeurs» et de la «fraternité noire»…

Est-ce que vous savez c'est quoi un «esprit mangeur» ? Je vous mets donc un passage qui capte mon attention : «Certains esprits très anciens sont capables de vider tout votre être. Votre coeur, votre âme, comme on vide un poisson. Ils peuvent vous arracher tout ce qui fait de vous ce que vous êtes.»



En résumé, on suit Larry sur les traces d'un tueur. Le maître des mensonges c'est un peu tout cela : c'est une intrigue très bien ficelée, l'action est présente et on se laisse transporter entre deux mondes.

Dans ce monde, malgré l'horreur qui prend toute la place, on trouve des moments de tendresse, de fraternité et l'humour font partie. Étonnant non ? Pour survivre à tout cela, il faut trouver un équilibre n'est-ce pas ?



Pour finir, il ne faut pas se fier à ce qu'on voit, tout peut être trompeur. Quel est le rôle exactement du maître du mensonge ? Est-ce qu'il dit la vérité ou des mensonges ? Si vous voulez avoir la fin exacte de l'histoire, lisez-le et venez le rencontrer.



Mise en garde : attention les gars… car ici il y a des scènes qui soulèvent le coeur… on peut appeler cela oui des malaises…. Et le maître des mensonges sait vraiment tout ce qu'on fait dans son dos…



C'est un excellent moment de lecture, une histoire que je n'oublierai pas de sitôt. Masterton me fait vivre toutes sortes d'émotions et à mes yeux, c'est réussi.



Ma note : 4.5/5



Isabelle

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